21 mai 2011

Splendida sarà l'alba


Toujours le même chagrin d'amour qui m'a inspiré ces lignes, il y a longtemps...Quand je vous dis que ça m'a pris tôt, le virus de l'écriture! Je connaissais alors  les affres de la passion déçue, tels qu'on peut les vivre à dix-huit ans, mais quelques décennies plus tard, ces mêmes lignes ont plu à un jury qui m' a fait gagner un accessit au concours de poésie organisé par ma ville...Ce matin, en ouvrant mon courrier, l'aube m' a paru splendide.


Splendida sarà l'alba


Combien d'eau sous les ponts s'est déjà écoulée
Combien de bourgeons gris ont brisé leur écorce
Combien de lourds nuages ont amenés  les vents
Combien d'oiseaux un jour ont perdu leur envol

Combien de notes de musique se sont tues
Remplacées par combien de silences livides
Combien de lettres voyageant entre les hommes
Et combien de désirs sont restés sans écho

Combien d'heures trop bleues où le cœur s'alanguit
De saison en saison, combien de solitudes
Combien de regards flous de bateaux en partance
Combien d'aubes splendides après de mornes nuits

Combien enfin la vie a-t-elle été cruelle
Combien de coups de poings envoyés au hasard
Et combien de questions restées dans l'ignorance
Depuis que sur un coin de mon âme éperdue
Un voile est retombé

1978
extrait de mon cahier d'étudiante



19 commentaires:

  1. ah oui ça fait mal, quel que soit l'âge...
    mais si ça fait produire d'aussi jolis textes, c'est toujours ça de gagné ;-)
    et si tu y survis, tu deviens plus sage?
    non?

    RépondreSupprimer
  2. Merci les filles!
    Oui, je suis devenue un peu plus sage( mais c'est pas encore ça!!!)

    RépondreSupprimer
  3. Ce qui prouve que le compost du malheur fait pousser, des années plus tard, de bien belles plantes du bonheur ! :~)

    RépondreSupprimer
  4. La pureté des sentiments, de la jeunesse, de l'illusion... Un bien joli poème, une ode à l'amour. A graver ... pour la jeunesse éternelle, que tu possèdes sans aucun doute.
    Amitiés
    Zénondelle

    RépondreSupprimer
  5. Pourquoi le poète est -il toujours meilleur dans l'adversité ????

    C'est tout de même assez cocasse non ?

    Bises

    RépondreSupprimer
  6. Je suis admiratif, je ne sais absolument pas écrire ne serait-ce que le début d'un poème.
    Mais pour les vers de mirliton : ça je sais faire ))
    Bravo chère Célestine

    RépondreSupprimer
  7. Très beau poème Célestine. Bon dimanche.

    RépondreSupprimer
  8. C'est toujours aussi douloureux! et pourtant ce sont ces chagrins et déceptions qui nous forcent à rebondir et nous font grandir...
    Bravo chère écrivaine

    RépondreSupprimer
  9. Tant de mélancolie au milieu de ta jeunesse...
    C'est très beau.
    Bravo à toi.

    RépondreSupprimer
  10. Déjà à 18 ans.... quel talent !

    RépondreSupprimer
  11. Mille fois bravo! Je suis toujours admirative devant ceux, qui comme toi, savent si bien et si joliment traduire leurs sentiments par des mots ce dont je suis pour ma part totalement incapable!
    Et tu as gangné quoi:-)?

    RépondreSupprimer
  12. la souffrance engendre souvent de belles créations, tu nous le prouves, bravo!

    RépondreSupprimer
  13. DELPHINE, PATRIARCH, c'était même le sujet d'un débat il y a quelque temps ici , dans les pages de ce blog, à propos de mon billet du 4 mai... Les chants désespérés sont les chants les plus beaux...

    MAMMILOU je suis au moins aussi admirative que toi en ce qui concerne ton habileté manuelle, moi qui suis une quiche en tricot-couture. Je ne sais pas encore ce que j'ai gagné...Je te dirai le 4 juin.

    MYO tu me flattes!Les mots glissent tous seuls, je n'ai toujours eu qu'à fermer les yeux et me laisser dicter les phrases par ma voix intérieure.

    LI j'ai eu une jeunesse tumultueuse, et je passais par des hauts très hauts et des bas très bas. Maintenant, on peut dire que ça s'est un peu aplani, mais ça reste encore très vallonné.

    MARIE MADELEINE oui cela fait souvent très mal, mais c'est le risque de la passion: les déceptions qu'elle engendre sont proportionnelles au bonheur qu'elle apporte.

    MERCI PETIT BELGE mon dimanche fut délicieux

    ANDIAMO On se complète admirablement, si j'ai bien compris!

    ZENONDELLE si tu parles de la jeunesse de l'esprit, alors, oui, celle-là, je la crois éternele!

    TANT BOURRIN cette métaphore sponsorisée par Gamm Vert me plaît bien! Merci

    bises à tous
    ********Célestine*************

    RépondreSupprimer
  14. C’est beau ! comme tout ce qui a été écrit et chanté de l’amour malheureux.
    C’est quelque chose que je ne peux pas faire. Dans ce genre de situation, je n’e n dis rien, j’attends que ma peine se dilue et devienne supportable pour créer à nouveau la douceur et la sérénité.
    Gros bisous Célestine bien tristounette depuis quelques temps !
    Florence

    RépondreSupprimer
  15. Quand on nous dit qu'on survivra aux chagrins d'amour, on n'y croit pas. Et puis si, on survit.
    Joli poème.

    RépondreSupprimer
  16. Bonjour Celestine !
    Tu sais, j'ai un copain psy, qui me disait, une fois "mais oui, tu sais bien, quand on est ado, on écrit tous, les trucs "improbables", qui n'ont aucune valeur, etc..."
    Enfin, tu vois, il portait sur ces choses un jugement plutôt négatif, ou méprisant. J'étais outrée... Et tu vois, toi tu les as gardés, et tu as eu raison... Je suis heureuse que ces mots, là, à ce moment de ta vie t'aient soutenue... et qu'ils te rendent heureuse, encore, aujourd'hui. Moi, j'ai eu des trucs similaires, avec certains dessins, ou certaines aquarelles de mon adolescence, et j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux !

    RépondreSupprimer
  17. J'aime beaucoup ton poème.
    Il y a des stances qui, avec un peu d'aménagement, Donneraient un très bon texte pour une chanson.
    D'ailleurs, je me suis permis de le faire…
    :-)

    RépondreSupprimer
  18. Oh ALAINx j'aimerais tellement entendre mon poème mis en musique. je suis rouge de confusion.

    SALPI, oui, c'est vrai qu'à l'époque, je n'avais pas conscience de ce que j'écrivais. mais j'ai quand même gardé mes cahiers d'adolescente. j'en ai une pleine caisse chez moi.

    Berthoise je voulais mourir, et finalement, j'ai bien fait de vivre!

    O FLORENCE tu me trouves tristounette? c'est peut-être une certaine fatigue, ou l'humeur internationale ambiante qui n'est pas très folichonne...ou simplement un concours de circonstances (je n'avais pas prévu de gagner avec ce poème). Allez , je te promets un billet drôle et léger.

    RépondreSupprimer



Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.