Dans le giron tranquille de ma cage
de farfadet
J'ai roulé sur les derniers airs de
Benjamin Biolay
La tête encore étourdie
Des derniers cris,
des belles joies explosives
de mes étoiles en apprentissage.
Elles ont bercé ma vie cette semaine.
Dans leur douceur angevine et leurs regards d'eau claire.
J'ai roulé, j'ai roulé,
Repensant au bonheur comme à cette chose fragile et tendre
Qui va se nicher dans les endroits les plus discrets
Les plus secrets
Les moins attendus
Au fond d'un ciel d'octobre en feu
Une miette sur un pull de laine
Au bord d'une Loire en miroir
Dans la chaleur des bras aimants
De ceux qu'on appelle ses proches,
Même quand ils sont loin.
Glissant sur les toboggans de l'enfance
Tellement là, en moi
Petite fille qui se balance
abasourdie
par le bruit
nauséabond
du monde
J'ai roulé doucement, sans à-coup et sans hargne,
Laissant filer les pressés, les agités, les mécontents
L'aiguille du compteur sur celui de mon coeur
Apprendre, apprendre,
toujours porter un regard neuf, écarquillé sur l'extraordinaire
en écoutant aussi la voix d'Etienne Klein,
Parler de la magie des nombres
des arcs-en-ciel de chiffres devant mes yeux
D'un certain Alexandre Grothendiek
Sa théorie des motifs, sa vie en dents de scie,
son destin ébahi
D'une certaine Ada Lovelace, une femme au cerveau puissant.
Un plus un égale mille
Mille façons d'aimer
Un plus un égale nous.
Dans le giron paisible de ma solitude choisie
J'ai roulé vers toi, mon amour,
J'ai pris mes jantes à mon cou
J'ai couru à toutes roues
Retrouver ma vie, le jardin, ses dentelles d'automne, son air transparent.
Les rhus étincelaient rouge sang
dans le chemin,
En bas.
Et le feu crépitait, jaune soleil.
L'âme en éveil, l'esprit troublé, le coeur tremblant, le corps en fièvre
J'ai roulé comme un galet
en pente
vers
Une mer vert émeraude
Equanime et mouvante
à la fois
Cette mer, ces flots, c'est la vie.
La vie toujours là, impérieuse, magnifique,
malgré les trombes et les gros temps.
Malgré ce fichu temps qui coule en nous
Qui nous tape en sarabande
comme sur des tambours du
Bronx.
Et laisse, parfois,
sur nos peaux
des bleus qui s'étalent.

So much satisfaction my rolling stone ❤️
RépondreSupprimerYeah ! Bien vu, sister
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸❤️
Un texte qui semble léger mais qui en dit beaucoup plus qu'il n'y paraît.
RépondreSupprimerC'est là tout votre art, belle enfant. Parvenir à nous émouvoir, nous émoustiller, nous intriguer par la magie puissante de vos mots. Je suis séduit par ce poème métaphysique et virevoltant.
Et j'espère que la vie ne vous a pas trop fait de bleus au coeur.
~L~
Vous exagérez comme toujours, monsieur Lorenzaccio.
SupprimerCe n'est qu'un petit poème sur ma route de retour, plein d'impressions et de pensées en feu d'artifice, et que j'ai essayé de dompter avec des mots...
La vie m'a fait quelques bleus, ces temps-ci, mais franchement, je n'ai pas à me plaindre...
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
J'adore ta bannière ! Un petit goût d'été pour fêter celui de la Saint Martin ?
RépondreSupprimerEtienne Klein je ne connais pas, c'est qui ?
Tu en fréquentes du beau monde !
Bises
Angela
Ma bannière est un tableau de Hugo Pondz que j'ai vu dans une galerie à Porto Vecchio.
SupprimerEtienne Klein anime une émission passionnante sur France Culture appelée « La Conversation Scientifique »
En 800 kilomètres j'ai eu le temps d'écouter cinq podcasts sur des sujets variés comme les mathématiques, le réel et la fiction, les personnalités multiples, la vie de Grothendiek ou L'avenir de la recherche scientifique.
Voilà tu sais (presque) tout !
Bises
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Ah, c'est merveilleux ! Les Apéros poétique de la Teillouse se poursuivent ici ! Il y a un petit marron de Redon qui a roulé jusque bien au sud de la Loire en emportant la même flamme dans son regard ! ;-)
RépondreSupprimerBravo et merci de prolonger ces moments où l'on écoute du fragile qui s'affirme et qui brille !
Roulez jeunesse !
RépondreSupprimerCélestine, j’aime bien quand tu poétises. C’est beau.
Rouler, oui : mais ici c’est le monde qui roule en toi.
Une route tissée de souvenirs, de pensées, d’amour
Et de science, aussi.
Ton texte s’avance sans frein, mais avec douceur.
Sur une musique d’octobre, faite pour les âmes
Encore bien eveillées.
Pierre c’est mon prenom aussi. Inventé par un qui a dit jadis je batirai mon église sur ton nom ... angulaire ... bien ou mal, je sais pas, en tout cas, il l’a fait.
Pierre sur pierre, fragile empire,
bâtie d’instants, d’air et de silence.
Rien ne roule, tout attend.
L’éphémère tient tête au vent,
Aux mousses,
Et dans le frisson du chant du ruisseau,
La patience devient architecture.
:)
"Ô privilège du génie ! Lorsqu'on vient de lire quelques lignes de Célestine, le silence qui leur succède est encore d'elle..."
RépondreSupprimer(Inspiration Sacha Guitry) 😊
Éblouissante poésie auto'mnale, merci Maîtresse !
Bonne journée à vous deux, bises.
Moi aussi j'ai roulé, hier, sous une pluie diluvienne pour m'arrêter devant la barrière de sortie du tronçon à péage où la machine sœur de celle qui l'avait émis au départ m'a signalé que mon ticket était illisible. j'ai dû faire usage du parlophone où une voix (féminine, Dieu merci !) m'a demandé de lui lire le numéro du dit ticket. J'ai dû lui demander de patienter un peu le temps que je chausse mes lunettes enfouies au fond d'une des poches de mon parka, lecture difficile parce que l'impression ne semblait guère meilleure que l'enregistrement magnétique. Bien entendu, dans la file de voitures bloquées par la mienne, des conducteurs au bord de l'apoplexie se répandaient en invectives sur ce Belge qu'était pas foutu de payer son ticket alors qu'en fait, le Belge en question était en bute au fonctionnement aléatoire de la technologie made in France (ça m'a fait penser à Dutronc...).
RépondreSupprimerLa prochaine fois, je prends les nationales ! :-)
Comment chercher à éviter pareils moments ?
RépondreSupprimerMerci
Voilà une lecture qui roule
RépondreSupprimerpas le temps d'amasser mousse
je me doutais que tu étais avec la jeunesse, là où justement les joies ne font que du bien quand elles explosent.
Rouler lentement sur un chemin de retour, m'a rappelé des souvenirs comparables. Arrive le temps des amours dont il faut s'éloigner et qui restent si proches. Me reviennent ces paroles d'une rengaine que je trouvais idiote parce que trop jeune : « je t'aime encore plus quand tu n'es pas là ».
Et en plus tu cultives le retour radiophonique et culturel. Que demande le peuple !
Rien d'autre qu'on lui foute un peu la paix. Au sens premier du mot.