24 juin 2025

L'espérance follement réaliste


L'un de vous m'a remis en mémoire un texte que j'avais commis il y a presque dix ans. 
« Comment je pense à demain », sur une consigne de Queneau et ses 366 réels.
Rien n'a changé : il y a toujours deux façons de penser à demain. Au propre et au figuré. 
Demain, dans vingt quatre heures, je vais partir voir mes petites étoiles qui me manquent, mes Angevines. Demain soir elles seront dans mes bras. J'en suis sûre et pourtant, il y a une infime possibilité que cela n'arrive pas... Mais je vois déjà les superstitieux jeter du sel par dessus leur épaule tout en touchant le faux bois de leur table ikéa. On ne peut jamais rien dire de demain. Et cette incertitude est le sel de la vie.
Alors le grand demain... le Futur de l'humanité...Ce flou nébuleux que l'on appelle l'avenir. Ce qui est à venir. Ce qui arrivera. Ce qui n'arrivera pas. Ce mystère aussi épais qu'un dictionnaire en dix volumes. Qui peut en parler, honnêtement ?
Comme je le disais, on ne peut que supputer.
Soyons réaliste. Le pire est possible. Il est même probable. Les agités du bulbe rachidien qui jouent aux soldats de plomb avec nos vies n'en ont rien à carrer. Ils se trumpent, de toute évidence. Mais se croient au-dessus des lois mystérieuses de l'univers. Chétifs insectes, pauvres excréments de la terre...
Se préparer au pire en tremblant et en érigeant des murs n'est pas forcément très constructif. Mais si cela consiste à renforcer en soi les graines de courage, de résilience, de paix, d'ouverture, de solidarité, c'est faire de son mieux : ce sont ces graines-là qui aident à rester debout dans les tempêtes.
Renforcer en soi l'admiration des belles choses, le respect, la gratitude, le contentement. C'est notre potentiel d'êtres pensants. 
Cultiver en soi l'humilité et la fierté, l'espoir et la vigilance, le rêve et le réalisme, le coeur et la raison. Toutes ces choses en apparence contradictoires, mais qui sont les tenons et les mortaises de tout ce qui s'élève vers le haut, défiant les lois de l'équilibre et les rouages de la peur. 
En plantant mon olivier, il y a deux ans, je semais cette graine d'espérance follement réaliste dont parlait Alain. Pas le philosophe, non. 
AlainX, mon ami blogueur au discernement si fin, si juste.
Mon olivier va bien. Je vais bien. Le monde est rond et bleu comme une orange.
Jusqu'à quand ? On s'en fout, finalement.

Mon olivier en 2023

Mon olivier en 2025


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A Alain.
A Daniel.
A tous ceux qui s'assoient sur le rebord du monde en égrenant des arpèges.






4 commentaires:

  1. Demain viendra à pas de loup, feutré et sauvage. Il nous faudra l'accueillir sans haine, sans peur, mais avec tout l’espoir de notre cœur. Tout est sombre dans notre monde qui sombre, il se peut que la lumière dorme juste un peu. Mes petite fées m'aident à la réveiller, chaque matin où j'entends leur rires dans la maison. C'est leur façon de me rassurer, sans le savoir. Elles me portent jusqu'à demain, ce sont mes étoiles qui me guident et me gorgent de cette force qui cherche chaque jour à m'abandonner. Elles sont mes demains pleins de promesses et le bonheur les accompagne.
    J'aime ta sagesse, elle est communicative.
    Bises Frangine, pleines d'étoiles filantes.

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  2. Depuis le constat du réchauffement climatique, dont nous observerions les premiers effets, au regard de ce qu'il en est du « Futur de l'humanité », comme tu dis, il est globalement envisagé comme devant déboucher sur le pire. Alors on tente de bâtir une économie nouvelle, fondée principalement sur s'en protéger. Voilà une nouvelle priorité internationale.
    Mais il y a celles et ceux qui ont foi en l'avenir, sa pérennité, et qui plantent un olivier.
    Voilà une source de réjouissances.

    Je ne cache pas mon contentement que tu m'évoques. Ça me fait du bien. Ce n'est pas superflu. Il est une forme de discernement qui est d'observer les signes du temps et de rechercher ce qui est source de dynamiques novatrices.
    À ce sujet j'ai publié tout récemment un billet sur mon autre blog « Le Voyageur de l'aube », dans le titre est « l'écologie divine ».
    J'y prolonge à ma manière ce qui est le sujet de ton billet.

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  3. Je ne me souvenais pas très bien
    de ce que je t'avais dit ce matin là,
    il y a deux ans, il y a un siècle, il y a une éternité, aux couleurs de l'olivier nain...selon l'aquarelle de Marie Laurencin.

    Tu lui avais doucement murmuré :
    "On ira où tu voudras, quand tu voudras,
    Et l'on semera encore lorsque labour Seurat mort.
    Toute ma vie, sera pareille en joie
    en faveur de l'olivier mien".

    Et ce soir je célèbre avec toi la joie d'une proximité avec l'olivier . En effet l'ami Bernard (parti trop tôt en 2020) m'a légué en voisinage son Olivier qui a vraiment prospéré entre nos deux maisons , occupant une belle partie de sa cour jardin.

    En le plantant là, je crois que Bernard avait osé croire en pareil futur, en pareil développement. Il n'avait pas craint pour sa nourriture ni pour sa vêture. Il avait foi en l'avenir.
    "Renforcer en soi l'admiration des belles choses, le respect, la gratitude, le contentement " : c'était l'hygiène de vie de mon ami Bernard.

    Bisous joyeux

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  4. Tu as raison : on ne sait pas grand chose des comètes, alors, faire des plans dessus...
    Laissons venir, on verra bien (si on est encore là) !
    ... et plantons des oliviers (même ici on commence à en trouver qui résistent au merveilleux climat du noooord !

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.