23 septembre 2024

Le beau jardin, là-haut

 




 Le beau jardin, là-haut, celui que l'on explique aux chères têtes blondes, au regard si plein de candeur. On l'imagine, on l'espère, on le voit. Comment leur dire autrement ce mystère insondable, impensable ? 
Elle ne sont que des enfants qui jouent, insouciantes et gaies, parmi les tombes, sous le soleil d'automne après la pluie grise du matin. Observant de leurs yeux pâles les yeux rougis des adultes.
Que répondre quand elle demande, avec une confondante fraîcheur d'âme : « Mamie ne pourra pas venir à mon anniversaire, puisqu'elle est dans le beau jardin là-haut, mais elle me fera quand même un cadeau ? » 
Ce n'est pas du déni. C'est juste l'expression naturelle, de la vie qui pulse. La belle innocence que voilà. Un enfant ne sait pas encore. Toute notre existence, on ne fait que chercher au fond de soi comment s'accommoder de cette chose que l'on apprend toujours trop tôt.
Comment dire l'indicible ? Une fois de plus, la vieille Camarde a fait son funeste office. Fauchant l'autre mamie de mes petites étoiles. De manière si inattendue qu'on en reste pantois.
Une fois de plus, on pleure un être parti trop tôt. On accroche aux nuages des ribambelles de mots, des musiques qui serrent le coeur, on se prend dans les bras, on s'effusionne pour faire circuler la vie en nous, et dissiper ce courant d'air glacé d'effroi qui nous épouvante. On resserre fort les liens d'amour et d'amitié.
Une fois de plus, on tente de consoler comme on peut le chagrin de deux grands enfants qui ont perdu leur mère. Leur phare, leur repère. 
Et une fois de plus, on se retrouve au soir de ce jour de tristesse, à penser à sa propre finitude. L'âme au bord des yeux. En se disant que le plus dur, quand on meurt, c'est de savoir la peine que l'on va faire aux gens qu'on aime.


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61 commentaires:

  1. Les départs de ceux que nous aimons sont des chagrins sans chemise. Enfant, nous ne nous comprenons pas ce que veut dire ce bal de larmes dans les cimetières, jardins froids, sans ombres car sans soleil. J’ai perdu Maman à 4ans. Je vis sans souvenir vivant. J’ai perdu Papa à 48. Un homme séché par toutes ses larmes versées. Un homme à côté duquel j’ai marché sans parvenir à le rencontrer.
    Je n’ai jamais eu la fraicheur de courir au milieu des tombes, jamais connu d’insouciance assez vivante pour me donner des ailes afin d’imaginer la présence des absents baignant au cœur des nuages, en toute liberté.
    Chaque départ me brise.
    Pourtant, Célestine, que ton texte est beau, riche, vivant. Et surtout tellement rempli de couleurs, de saveurs généreuses. C’est tout toi et j’aime. C’est un baume de douceur qui vient se blottir sur mes douleurs par encore apaisées.
    Bises entre pluie et nuit, silencieuses mais reconnaissantes.

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    1. Oh mon frangin de coeur que c'est beau ce que tu écris...Et comme tes larmes résonnent en moi, qui suis tellement en empathie avec tous les êtres qui souffrent. J'ai écrit mes ressentis sur l'instant, après cette journée éprouvante, triste, si triste et pourtant si pleine de cette vie si belle, grâce à mes petites-filles et leur splendide ingénuité. Mais tu sais cela...
      Ce mélange étonnant de joie et de chagrin qui nous malmène comme un tambour d'essorage force 12. On en sort épluchés comme de vieux navets bouillis, hagards, un peu perdus. Et plus forts qu'avant de cette certitude : tant qu'il y a de l'amour, il y a de l'espoir.
      Je t'embrasse du fond du coeur
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  2. Je suis très touchée personnellement par la beauté de ce texte . Il s’y mêle plein d’émotions différentes face à ce vide de l’être tant aimé parti trop vite , si brutalement….
    L’image de ce délicat jardin est très parlante douce et apaisante à la fois …. La nature donne des forces même lors du départ d’un être cher.
    Ma maman est partie trop vite il y a quelques années ….sa petite fille avait 4 ans . Elle n’a jamais connu sa deuxième petite fille ….seulement à travers mes commentaires de photos anciennes Je garde en mémoire les moments forts : les instants au piano et les temps dans le jardin pour arroser … et puis il y a eu les larmes , les sanglots pour la douleur intense .
    Dans chaque être végétal ou animal on peut retrouver la présence personne dans son cœur pour se rappeler des temps forts vécus à ses côtés …
    À merci Célestine pour ta plume qui me donne les larmes aux yeux ….

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    1. Merci beaucoup chère anonyme, pour ce très beau commentaire, si vite après ma publication. Je suis très touchée à mon tour, par ces confidences sur ta vie et tes chagrins passés.
      Oserai-je te demander de signer la prochaine fois ?
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  3. Il y a le chagrin qu'on comprend, celui des adultes, de ceux qui se posent les questions avec angoisse, et puis celui des plus frais, plus innocents, qui sont tristes mais pas détruits, qui ne savent pas ce qu'est l'absence, si elle pèse, et comment. Mais ceux-là, aussi, sont protégés par ce qu'ils savent encore : il y a vraiment un grand jardin, il est vraiment beau, et Mamie est triste d'être partie certes, mais elle sait qu'on la rejoindra. Elle trompera l'attente en humant les fleurs et s'émerveillant de cette grande découverte : oui, le jardin existe <3

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    1. Le beau jardin existe, il est au fond de nous à n'en pas douter. Empli de fleurs parfumées, à la mesure de l'amour qui s'y loge : celui que l'on donne, celui que l'on reçoit. La tristesse y tisse parfois de longues lianes, mais les arbres de vie s'y épanouissent en résilience et la vie continue, triomphale, au fond de nous.
      Baci sorellita
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  4. La hideur des choses...Se taire et le jour se levant, tenter de vivre. Comme je te pense, Miss W. Oui, comme je te pense.

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    1. Je sais. Le fil d'or nous relie à jamais.
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  5. Désolé pour ce nouveau deuil, Céleste enfant, je t'embrasse bien affectueusement !
    Un jardin qui n'aide pas beaucoup quand vous jouez taxi et que sur le chemin de l'école la voix de Louise demande depuis son siège "Les enfants ne meurent pas, hein, Papou ?"

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    1. A cette question, je répondais toujours à mes enfants : « On ne meure que lorsque l'on a fini sa vie. Tu n'as pas fini ta vie toi, n'est-ce pas ? » Ça les rassurait beaucoup.
      Bisous mon boss adoré.
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  6. P0erso je l'ai vu la camarde, elle est belle la garce ! J'en ai fait un portrait, je te le fais parvenir par voie céleste, of course !
    Belles châsses je te bise (il n'y a pas de faute de frappe, ne te réjouis pas) !

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    1. Si seulement elle avait cette tête, ce corps...peut-être que les gens auraient moins peur de mourir ?
      Et quel coup de crayon ! Pour que mes lecteurs puissent la voir, c'est ICI
      Bisous mon Andiamounet
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  7. Tu me fais penser à ce film de Buñuel "La mort en ce jardin", bon c'est bien "un truc de vieux".
    Tout y est, plus ou moins clairement mais l'enfant me fait penser à celle symbole de la pureté (la jeune fille sourde muette), les moins nobles y sont heureusement plus recommandables mais n'ont pas (ou plus...), l'innocence de la petite.
    Ils ont des soucis moins détachés que la petite.
    Bref... Tu as osé me faire réfléchir en début de semaine alors que je suis retraité, m... quoi, m... !!! ;-)

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    1. Ah je n'ai pas vu ce film, je vais remédier à cette lacune.
      Ravie de t'avoir secoué les neurones, cher ami.
      C'est vrai quoi, m... ! :-) :-) :-)
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  8. Ma très chère Célestine, oui l'amour est plus fort que la mort... comme le chante la divine Françoise Hardy.
    Tes mots me font pleurer, et me dis que même dans le deuil ils regorgent de poésie.
    Pensées chaleureuses envers toi et les tiens.
    Gros bisous 😘

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    1. Sais-je m'exprimer autrement, finalement, qu'en cherchant dans toute chose la poésie qui manque cruellement à ce monde aseptisé et froid ?
      En tout cas, tant qu'il y aura des lecteurs comme toi, attentifs à cette musique du monde...je continuerai.
      Je t'embrasse fort ma Julie
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  9. Bonjour Célestine, je suis bien désolée pour vous tous...
    "Et une fois de plus, on se retrouve au soir de ce jour de tristesse, à penser à sa propre finitude. L'âme au bord des yeux. En se disant que le plus dur, quand on meurt, c'est de savoir la peine que l'on va faire aux gens qu'on aime." Tu le dis très bien.
    Il me semble que l'année dernière à cette même période tu t'étais rendue à un enterrement à Sète...
    Je t'embrasse ma Célestine.

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    1. C'était même il y a deux ans, déjà, que nous perdions ce jeune cousin dans des circonstances dramatiques...
      Cela fait beaucoup pour la même famille, en si peu de temps. Mais la vie est ainsi.
      Merci de ta sollicitude, ma Bichette
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  10. Je lis ceci à l'instant, ce doit être pour toi et ta famille :
    Un jour, ceux que nous aimons passent de l'autre côté des choses. Ils quittent leur corps visible pour entrer dans l'invisible. Les proches pleurent, mais, dans leur "jardin secret", la relation aux morts reste vivante. Comme si ces derniers étaient seulement passés de l'autre côté d'un miroir. Alors que j'écoutais mes patients raconter ces instants douloureux, une autre phrase de Rilke m'est venue à l'esprit : "La mort est la face détournée, non éclairée par nous." Autrement dit, la face invisible de la vie.
    Vivre avec l'invisible - Marie de Hennezel

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    1. C'est une très jolie citation et elle correspond vraiment à mon ressenti en face de ce mystère de la mort : les disparus restent dans nos coeurs, vibrant de l'amour qu'on a fait circuler de leur vivant.
      Autrement dit, une tristesse mêlée d'espoir qui fait toute la complexité de la chose.
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    1. Il paraît même que dans ce beau jardin se posent parfois des chars tirés par des oies.
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  12. Le beau jardin d'en haut".

    Personnellement, il m'a fallu attendre le début des années 70 pour admettre la possibilité d'un beau jardin d'ici bas....

    Lorsque la faucheuse intervint la première fois dans ma vie, ce fut de manière tellement brutale que mon existence de gamin vira au drame .
    Ma nature hypersensible fut transpercee par la douleur de ce quasi-cousin disant adieu à son père.

    Après cette journée éprouvante je refusais l'idée même de la mort, de ces lieux implacables, du tranchant des dalles funéraires, fussent elles de marbre.

    Et puis il y eut ce voyage au-delà de la Manche...
    Lorsque nous visitames à Edinburgh le cimetière si accueillant, un véritable jardin enchanté....
    Ce lieu me réconcilia avec ce passage naturel du visible vers l'invisible, de l'être chaleureux et visible vers "sa dernière demeure ".
    Il me semble depuis plus facile pour l'adulte que je suis devenu de dialoguer avec le gamin qui est en moi.
    Cependant j'aimerais que nous adoptions en France le même goût pour ces "jardins de l'invisible" que chez nos voisins d'Europe du Nord.

    En attendant, je saisis pleinement tes ressentis en cette épreuve familiale .
    Je t'assure de mon soutien amical.

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    1. Les « cimetières paysagers » commencent à faire leur apparition en France et ce n’est pas trop tôt. La hideur des cimetières traditionnels m’a toujours fascinée : comme si la mort devait forcément être grise, froide et moche… tout ce marbre, ces pierres, ces allées de graviers, quel manque de goût !
      Je comprends que, de plus en plus, les gens expriment leur besoin que l’on répande leurs cendres dans un endroit qu’ils ont aimé, une plage, une forêt, une montagne…
      Bref, ce fut un véritable soulagement d’accompagner Mamilène dans ce beau jardin fleuri et paisible, avec des bancs pour méditer sur notre condition…
      Ce que les Anglo-saxons ont compris depuis longtemps…
      Bises pluvieuses
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  13. La mort d'un proche est une épreuve douloureuse que seul le temps peut apaiser!
    On l'affronte chacun à sa façon du mieux que l'on peut mais on n'en ressort jamais indemne...
    Calin'Ours et chaudoudoux ❤️🐻

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    1. Tu as raison ma Cathy.
      On en ressort différent, plus amoureux de la vie à chaque fois. Parce qu’on en a qu’une et que chaque décès nous le rappelle instamment.
      Bisous 💋
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  14. Un jour la vie s'en va. C'est bien la seule égalité en ce monde. Un moment bien douloureux qui nous ramène à ce sentiment d'éphémère qu'est la vie.

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    1. Oh oui Daniel, cette égalité devant la mort devrait faire réfléchir les pauvres «  grands de ce monde » qui sont si petits en réalité …
      Belle journée à toi et Namaste
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  15. Nous avons hélas été élevé dans l'idée de l'intemporalité de la vie; alors lorsque passe la Camarde, ça fait mal.
    La mort n'est jamais la même selon l'âge, les circonstances et surtout ce que la personne attendait encore de la vie.
    Ma mère et mes tantes ont accueilli la Camarde avec soulagement. Ça n'en avait pas fait des cérémonies désespérantes. La tristesse était en fait tournée vers nous-même et le rappel de notre propre mortalité, puisqu'elles n'avaient plus le désir de vivre.
    Toute la grâce que je peux vous souhaiter est que la "mamie" ait pu partir sans regrets.
    Les enfants ont plus de "sagesse" face à la mort d'un proche. D'abord, ils comprennent ce qu'ils sont aptes à assumer, puis ils acceptent, me semble-t-il, plus facilement cette perte que les adultes.
    Bien en pensées avec vous tous.
    Mille baci Sorellita

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    1. Sa mort a été brutale : a-t-elle eu le temps de faire le bilan, d’avoir ou non des regrets ? Rien n’est moins sûr. C’est sans doute ce qui a contribué à rendre encore plus triste son départ. Ne pas pouvoir se dire au revoir laisse des regrets surtout dans le cœur des vivants, de ceux qui restent sur le pont, un peu étourdis par la vague qui a emporté l’être qu’on aimait sans qu’on ait rien pu faire…
      Baci fratello

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    2. "Sans qu'on ait rien pu faire..." C'est toujours le cas au moment de la mort d'un proche, même pour les médecins.
      Je crois que c'est une raison de plus d'être conscient de l'intemporalité de la vie et ne jamais se quitter fâché.
      Je n'ai pas encore tranché pour savoir ce qui est le plus dur à vivre pour ceux qui restent : une mort brutale que l'on reçoit comme un coup de poing dans l'estomac ou une lente dégradation avec, pour la personne concernée, les souffrances qui lui sont bien souvent associées ; et pour les autres la souffrance morale d'être impuissant pour la soulager.
      Nombre de gens espèrent une mort rapide, dans le sommeil afin de ne pas y être confrontés trop brutalement.
      Je choque parfois en disant que je voudrais pouvoir vivre ma mort espérant (bien sûr) pouvoir repousser cette expérience à bien plus tard). Pouvoir, comme le dit Brassens, mourir lorsque mon âme et moi ne seront plus d'accord de vivre.
      Si je ne me trompe le père de ta belle-fille est aussi décédé très brutalement.
      Ti abbraccio Carrissima


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    3. Francis, feu Candide qui ne l'est plus du tout. Quoique...mardi, 01 octobre, 2024

      On ne peut rien faire…
      Jamais.
      Fin naturelle ou accident, quel pouvoir pourraient bien avoir ceux qui restent ?
      Quelles que soient les circonstances, on n’est jamais prêts à voir partir nos proches, jamais.
      Mais, pour moi comme pour les autres, jamais je n’échangerais une prolongation hasardeuse pour un départ-surprise au coin de la rue. Et s’il fallait avoir des regrets, ce serait de ne pas avoir suffisamment célébré ensemble la vie et l’amour.
      Alors un coup d’orage ou un pavé sur la g(BIIIP!)e pendant une belle marche d’automne en Oisans, quand l'air est cristallin, que les mélèzes flamboient et que la neige commence à couvrir les sommets me conviendrait bien.

      Hommages à la mamie trop tôt partie, câlin à ceux qui pleurent...

      "Et j’veux qu’on rie
      J’veux qu’on danse
      J’veux qu’on s’amuse comme des fous
      J’veux qu’on rie
      J’veux qu’on danse
      Quand c’est qu’on m’mettra dans l’trou..."

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    4. Francis, feu Candide, addendummardi, 01 octobre, 2024

      Rhâââ, j'oubliais: Bizz à la Taulière et tripotée de phalanges à mon helvète à la tunique bleue préféré

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    5. Feu Candide ? Paix à son âme alors :-)
      Ça fait quand même rudement plaisir de te revoir par ici, quel que soit ton nom. La mort en plein soleil, oui, ça a toujours été ton thème et je le comprends. Pas drôle de finir amoindri sur un lit d'hôpital...
      Moi aussi, j'avoue que j'aimerais bien être cueillie tout simplement par la faucheuse, un petit matin d'automne, assise sur un banc. Je fermerais les yeux et pouf, je serais morte.
      Mais on ne choisit pas...
      Merci pour tes bisous, câlins et tripotées de phalanges.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    6. @Blutchy
      Oui, le grand-père est port brutalement à 66 ans, sans jamais avoir connu aucune de ses petites-filles...
      baci caro
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  16. Ce que tu écris me touche profondément. Tes petites filles ne réaliseront que plus tard la perte qu'elles viennent de subir.

    Depuis son départ au printemps dernier, je garde sur ma table de chevet la photo de ma sœur avec une mèche de ses cheveux. Souvent le soir, je lis dans mon lit avant de dormir et quand je me retourne je la vois qui me regarde. Je reste étonnée à chaque fois de ce que je ressente une connexion si intense, purifiée, inexprimable. La semaine dernière il m’est revenu le souvenir d’un moment où elle m’avait exprimé ce qu’elle vivait en rapport à sa maladie et, ce n’est que lors de ce souvenir que j’ai réalisé que je n’avais pas vraiment été à son écoute à ce moment-là. Une grande tristesse m’a envahie. Depuis, je voudrais tant m'excuser auprès d’elle, lui faire part de ma douleur. Après le départ d'une personne aimée seul l'amour donné compte, rien d'autre. Je le vois clairement maintenant. La nuit dernière, dans mon rêve, elle était là, pendant des heures il me semble. Je l’ai embrassée, on s’est dit combien on s’aimait. J'ai considéré sa présence dans mon rêve comme une réponse à mon désarroi, pour me consoler, partager notre amour. Je ne sais pas ce qu’est la mort mais son regard me dit que c’est très beau, bien plus que très beau. Les pensées ne sont pas en mesure de comprendre cela. Ça se ressent à un niveau ou les pensées n'existent pas. Je ne sais si c'est pareil chez vous mais ici il y a tant de morts subites que le gouvernement a averti qu'il fallait s'attendre à un délai de plusieurs mois pour avoir un certificat de décès alors qu'auparavant on l'avait dans les jours qui suivent. Tout ça est absolument anormal. Il y a des questions à se poser. kéa
    La graine de souffrance en vous est peut-être forte,
    mais n'attendez pas de ne plus souffrir avant de vous autoriser à être heureux.
    Thich Nhat Hanh

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    1. Ma Kea, tes commentaires sont toujours d'une belle densité, et je t'en remercie.
      Je revoyais hier avec mon chéri les photos que tu m'avais envoyées. Il est comme cela des êtres que l'on ne connaît pas, et pourtant on partage une intimité de pensées extraordinaire.
      Quand je te lis, j'entends tes mots avec l'accent du Québec, c'est drôle tout de même...
      Ton expérience relative à ta soeur est assez bouleversante.
      Quant à la citation de Thich Nhat Hanh, elle est tellement vraie...Elle me rappelle une phrase de mon frère (qui n'est pourtant pas bonze) qu'il m'avait dite en réponse à une remarque de ma part : ce n'est pas le moment... (Je parlais d'annoncer mon divorce à mes enfants).
      « Ce n'est jamais le moment, donc c'est toujours le moment »
      Je t'embrasse
       •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  17. Les mots des enfants pour exprimer leur incompréhension, leur peur, leur tristesse sont si souvent poignants et bouleversants. Comme tu dis, il y a tant de candeur dans leurs interrogations. Finalement, on se bricole tous des moyens pour faire face....

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    1. OUi, nous sommes tous des enfants devant la mort. Démunis et bardés de pensée magique...
       •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  18. C'est vrai, on y pense à ceux que l'on aime, au chagrin que l'on connait bien et qui leur sera infligé...
    On ne s'y habitue pas.
    Les enfants metttront du temps à comprendre, les petits, quant aux grands c'est un vide qui s'installe.
    Je t'embrasse Célestine

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    1. On ne saurait s'habituer à la mort...Et pourtant elle fait partie intégrante de la vie.
      Bisous ma chère Marine
       •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  19. On ne peut que s'incliner devant la mort, rien d'autre, on vit chaque jour, on s'occupe de nos affaires, on fait des projets,
    on est même amoureux, et puis la mort est plus forte, mais aussi elle donne à la vie sa valeur, elle nous fait sentir
    notre fragilité terrible, et combien il est inutile de forcer, de geindre, d'essayer d'être plus fort que tout, la mort dans sa froide horreur en triturant les émotions du fond de nos entrailles nous conduit à nous aimer davantage, à être davantage chaleureux et
    remercier je ne sais qui ou quoi, Dieu peut-être, pour chaque seconde de vie, c'est une invitation à la vie, à ne pas se perdre dans de faux-semblants, nous n'avons pas le temps, accepter la tristesse et le deuil, je t'embrasse bien fort.
    Se prendre dans les bras affectueusement sans rien dire, juste parce que cela fait du bien, et laisser les larmes couler.

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    1. Joli cri, Marco. Je reconnais bien là ton extrême sensibilité, les mots se bousculent toujours un peu au fond de la gorge, la Vie, l'Amour, et la Mort, l'éternel trio qui mène le monde.
      S'embrasser, se câliner, se réchauffer, tout pour oublier la froide tristesse de la tombe.
      Je t'embrasse de même
       •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  20. « Mamie ne pourra pas venir à mon anniversaire, puisqu'elle est dans le beau jardin là-haut, mais elle me fera quand même un cadeau ? »
    Quelle magnifique question d'une innocence inquiète en même temps qu'espérante.
    Chacun peut se la poser à sa manière : que va-t-il demeurer de celle/celui parti pour un ailleurs dont on ignore tout.
    Il faut attendre bien du temps pour découvrir tous les cadeaux que l'on reçoit de nos ascendants disparus et cependant manifestant leur présence au fond de nous. Rejoindre ce lieu mystérieux des profondeurs infinies qui absorbent le chagrin et le transforme en vie continuée. Mais toi tu sais ce qu'il en est. Je t'embrasse.

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    1. Je le sais, oui. Et tu sais pourquoi je le sais ? Parce que, pour une grande part, c'est toi qui me l'as appris.
      Voir plus loin que le rideau de pluie des larmes, chercher dans le fond du coeur de soi les rayons de soleil qui ont illuminé notre vie quand les disparu·e·s étaient encore là. Chaque vie aimée est un cadeau transmis aux suivants.
      En vérité, c'est la même innocence espérante qui nous anime de zéro à cent ans...
      Tendres pensées.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    2. Merci Célestine pour tous tes écrits magnifiques en profondeur! Je lis assez régulièrement toutes tes publications et celles d’Alainx sans toutefois participer aux commentaires mais aujourd’hui, j’ose vous dire combien vos belles personnes animent mes réflexions et vous exprime ma profonde gratitude. Brigitte

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    3. Merci beaucoup chère Brigitte.
      Cela me touche beaucoup.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  21. Grrrr, blogger ne veut pas me reconnaître !
    Ce qui aide beaucoup à "tenir" face à la mort d'un proche, d'une maman, c'est de réaliser soudainement que l'on se doit de vivre pour le meilleur, comme le chantait Johnny, mais surtout pour ses enfants qui ne "savent" pas encore ce qu'il en est réellement et de ce fait, n'éprouvent pas la tristesse de la même façon que la nôtre.
    L'idée d'un jardin, là-bas, une autre rive, qui n'est autre que notre cœur et sa mémoire. Nos disparus vivent en nous. Nous sommes les dépositaires de leurs âmes.
    Je t'embrasse

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    1. C'est la sagesse, mon cher Didier.
      Et je sais que tu n'en es pas dépourvu, pour parler en litote...
      Gros becs
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    2. PS mais si, blogger t'a parfaitement reconnu, petit bonhomme de neige !
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  22. Il n'y a que toi qui puisses parler ainsi du grand départ. Car même si la peine est immense, se dégage de ton texte une douceur et une sérénité qui apaise. Bises alpines affectueuses.

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    1. Je fais ce que je peux pour lutter sans relâche contre la morosité...
      Merci frangine alpine
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  23. J'avais laissé un commentaire, je ne le vois plus. Il disait ceci :
    A l'enterrement de mon frère, je me suis souvenue des mots qu'il disait, qu'il ne faudrait pas pleurer le jour de sa mort, que voir les gens pleurer lui faisait trop de peine. Il ne savait pas qu'il partirait si tôt, si jeune, et malgré ce souvenir, je n'ai pu empêcher mes larmes de couler...
    Je suis de tout cœur avec toi, et toute la famille, Célestine. Il est dur de voir partir les gens que l'on aime...
    Je t'embrasse fort.

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    1. Bien sût que l'on peut pleurer...Comme je le disais récemment à une amie dans la peine, les larmes sont des rivières qui ne nous emportent pas, elles adoucissent simplement notre peine. Nous sommes des êtres humains, soyons-en fiers.
      Personne ne nous demande de rester de glace devant le chagrin.
      Bisous belle d'âme
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  24. Ce texte est beau comme un jardin là-haut. Et ce sont les adultes qui tentent de réconforter les petits alors qu'ils sont plus épouvantés qu'eux.

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    1. Tu as tellement raison, en général c'est ce qui se passe. Mais, pour ma part, ce sont mes petites filles qui m'ont montré la voie et consolée...et je trouve ça merveilleux, cette belle innocence.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  25. Comme tu sais bien parler des choses, qu'elles soient douces ou qu'elles soient tristes, tes mots soignent et guérissent les âmes blessées... Courage à tes petites étoiles et de la lumière vers tous céleste Célestine. brigitte

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    1. C'est adorable ce que tu dis là, ma Plume. Justement, pas plus tard que ce matin, je tentai de réconforter une amie dans le chagrin qui me disait à peu près la même chose.
      Parfois les mots m'ont blessée profondément. Je me suis juré que je ne les utiliserais jamais au risque de blesser autrui.
      Je crois que ça m'a pas mal réussi jusqu'ici...
      Bisous célestes
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  26. Comme c'est difficile d'annoncer le décès d'une personne de la famille ou d'un ami. Et pourtant il le faut bien. On a du mal à trouver les mots pour le dire. Tu as su trouver la bonne expression pour l'annoncer. Bon courage, bonne fin de week end.

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    1. Merci pour tes mots Elisabeth.
      Je te souhaite une belle journée.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.