05 janvier 2016

Paul


Mini drame en cinq actes.


Afficher l'image d'origine

I
Jardins de la Fontaine. Paul marche vite. Coup d'oeil machinal à sa montre Cartier flambant neuve, un geste dérisoire. Il sait parfaitement l'heure qu'il est. Il vient de la voir au tableau de bord de sa nouvelle voiture. Il a rendez-vous avec un client.
 Pour l'instant, il est seul, entre chien et loup. Il s'assoit sur la margelle du grand bassin. 
La surface miroite et clapote sous ses yeux noyés dans le vague. Il aperçoit sa grande silhouette, ses cheveux gris à la Richard Gere, son costume de bonne coupe.  Depuis combien de temps ne s'est-il pas assis simplement face à lui-même ? Quand a-t-il observé pour la dernière fois le vol d'un martinet rasant le fil de l'eau ? Senti l'odeur des tilleuls à la tombée du jour ?
Sa vie soudain, sa vie de réussite et d'argent, sa vie d'acier, de ronce de noyer, de cuir et d'or lui semble incongrue. 

II

Les souvenirs affluent en désordre à sa mémoire. Il est enfant. Il a quoi ...cinq ans, six tout au plus. Sa mère l'emmène chez le docteur. Il a peur : il sait que les vaccins, ça fait mal. Le médecin va prendre une plume en fer, et lui gratter la peau jusqu'à ce qu'elle saigne... Et puis il fera couler sur la blessure un produit si affreux et si piquant, que le citron, à côté, c'est de la fleur d'oranger. Il en vomit intérieurement à l'avance.
Sa mère lui dit alors : "Si tu es courageux, si tu ne pleures pas, tu auras une petite voiture"
Alors il serre les dents, le petit Paul,  il la veut cette bagnole, il s'accroche à l'accoudoir du fauteuil, les larmes lui montent aux yeux, il ne dit rien, pas un son, pas un gémissement. La douleur est atroce, elle descend dans son bras, pénètre ses fibres, il mord son poing. Il a réussi. Il n'a rien dit. Paul est un homme. Un vrai. Un garçon ça ne pleure pas.


III

Sa mère a tenu promesse, lui a laissé choisir sa voiture dans un bazar de l'avenue Jean Jaurès . Il a pris une  Ferrari rouge. Une Norev au 1/43° rutilante dans sa boîte en carton, avec sa petite fenêtre en plastique transparent sur le devant. Il la serre comme un trésor, un trophée de guerre.
Ils sont allés jusqu'à la Fontaine, à côté du temple de Diane. Il a fait rouler tout fier la Ferrari sur la margelle du grand bassin. A l'endroit exact où il se trouve ce soir.




IV



Et tout à coup...pataplouf ! 
Il entend encore le bruit idiot, imprévisible, il voit encore nettement la petite auto disparaître dans une fissure entre deux pierres, et s'engloutir dans l'eau sombre du bassin. Coulée à pic. Les larmes amères de l'injustice l'envahissent.



V


Cinquante ans après, la faille dans le rebord de pierre est toujours là, aussi incroyable que cela paraisse. Mais le plus incroyable, c'est qu'il réalise que dans son coeur, le temps ne l'a jamais refermée. 
Il esquisse un sourire furtif, et se secoue pour chasser comme une mouche un ridicule apitoiement sur lui-même. Mais il sent en lui le petit garçon prêt à pleurer son trésor si vite perdu. Et cette pensée le fige un instant en un sanglot muet.
Nul ne guérit de son enfance, dit le poète.





93 commentaires:

  1. Ah mince alors, c'est bien ma veine ça !!!
    Bon je vais allé me pendre...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh ce n'était pas le but...Le poème de Jean Ferrat dit simplement l'importance des souvenirs d'enfance...
      J'aimerais bien que tu n'écrives pas ce genre de chose, sans que je sache si tu es sérieux ou si tu plaisantes ...
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    2. Mi-figue, mi-raisin.
      Si je devais décider d'en finir, j'userai du "seppuku" (cela collerait davantage à mon idée d'un départ dans les règles). Si le poète affirme de telles choses, je suis effectivement navré... J’œuvre tant pour trouver une certaine paix, et voilà qu'on me dit qu'il n'y a point de guérison... C'est frustrant, crois-moi !
      Je n'avais rien demandé et je faisais au mieux pour remédier à tout cela... Mais là, c'est quand même fort de café !
      Grrr...

      Supprimer
    3. Les poètes disent beaucoup de belles choses, mais en premier leurs ressentis personnels. Peut-être aurait-il dû dire : " Nul ne guérit de son enfance spontanément; sans une aide extérieure précieuse. Mais si tu écoutes bien la chanson, les souvenirs cités par Ferrat sont de beaux souvenirs dans l'ensemble. Je suppose qu'il n'en va pas de même pour les mauvais, que notre inconscient refoule.
      Je n'ai pas de conseils à te donner, mais ce qui me fait le plus de bien, à moi, c'est de travailler sur la distance à mettre entre soi et les mots. Même si ce sont des mots de poète.C'est difficile, et ça ne se fait pas en un jour. Il y a encore bien des jours où j'ai les larmes aux yeux en lisant des choses qui, à la base, ne sont pas écrites dans l'idée de me faire du mal...
      Je t'embrasse sincèrement. Et je te donne ma lumière, si tu la veux.
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    4. Jean Ferrat a aussi prouvé que l'on peut vivre avec son passé.
      Il nous parle de la disparition de son père, on la devine difficile, et pour cause...
      De son nom de naissance (Tenenbaum) il n'en a jamais fait un drapeau de misérabilisme, pourtant son père est mort en camp d'extermination.
      Il n'en a fait qu'une allusion avec Nuit et Brouillard, et encore, sans dire qu'il faisait hommage à son père. Il en a juste parlé une fois, peut-être pour pouvoir se dire qu'il n'a pas refusé ce passé, mais qu'il fallait faire la part belle au présent et à l'avenir, choisissant toujours la face positive des choses.
      Il fut sauvé et caché par des militants communistes. Il est toujours resté fidèle à cet idéal.
      En fait, Ferrat nous laisse découvrir qu'il a fait une élision dans sa phrase:
      On ne guérit pas du passé que l'on veut garder vivant.
      Ciao et baci

      Supprimer
    5. Jean Ferrat ne pensait pas que sa phrase aurait une telle portée, certainement.
      C'est plus une figure de style, pour dire que l'enfance laisse des traces indélébiles.
      Mais une cicatrice, ce n'est pas forcément inguérissable.
      Merci pour ces précisions concernant sa vie.
      baci caro
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  2. Tu sais que c'est un très beau texte ? J'ai beaucoup aimé. Plein de souvenirs remontent parfois d'une telle évocation....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis sûre que beaucoup d'entre nous ont un ou plusieurs souvenirs cuisants de l'enfance. Une anecdote insignifiante pour les adultes qui nous entouraient, mais que nous avons vécue comme un petit drame. La mort d'un hamster, ou la perte d'un sac de billes...
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  3. oui, c'est un beau texte, Célestine, il est bien mené!
    Il y a l'action, il y a les ressentis...
    Et je crois que pour beaucoup d'entre nous, on ne guérit jamais de son enfance, en effet!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Venant de toi, cette appréciation a une valeur particulière, comme tu peux l'imaginer.
      Merci beaucoup, Coum.
      L'enfance nous éclate parfois à la tête comme une bombe. Mais le plus souvent, elle couve sous la surface comme un feu de braises mal éteint.
      Et elle fait partie de nous.
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  4. Ferrat a encore des trésors qui me sont inconnus.... Très belle chanson, si vraie, si poignante.
    Belle histoire aussi, mais tu ne nous dis pas si Paul a plongé la main dans la fontaine pour voir si entre les pierres disjointes une petite Ferrari l'attendait toujours... Ben oui, je n'oublie pas ton côté Amélie Poulain :-)

    Ti bacio Ragazza

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En te lisant, j'ai envie de te dire "Ferrat rit"... :-) J'ai réussi à te faire connaître quelque chose !
      Tu m'a rappelé ce délicieux extrait d'Amélie que je t'offre ICI
      Ti bacio forte
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    2. Il y a bien des choses que tu m'as apprises et que tu m'apprendras encore...
      C'est bien à ce moment que je pensais...
      Mille Baci ed un poco piu

      Supprimer
    3. J'aime l'idée de l'interaction entre les êtres. Mes élèves m'ont appris tant de choses tout au long de ma carrière...Je n'ai jamais réussi à entrer dans le modèle classique maître/élève...
      Je prends le un poco piucon piacere
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  5. Bravo ! Tu racontes bien, Célestine...

    L'histoire d'un Paul, quelle coïncidence ! Et puis le lien à son enfance, même si je ne suis nostalgique de rien tout en ayant une mémoire d'éléphant ;)
    Et ton histoire se situe à Nîmes, si j'ai bien compris...
    Bref, tu as le talent d'un écrivain et ça je le savais déjà^^
    Besos ma belle ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quelle chance d'avoir une mémoire d'éléphant ! C'est plutôt rare...
      Tu as raison, c'est une double coïncidence, le cousin Paul habite le Gard...
      Car il faut quand même que j'avoue à mes lecteurs que cette histoire est totalement véridique, que ce cousin par alliance "qui a réussi" existe vraiment, qu'il collectionne les objets d'art, les voitures de luxe (et les femmes) et qu'à la fin d'une soirée un peu arrosée, il nous a confié ce souvenir avec des larmes dans la voix. J'ai trouvé que c'était une belle histoire.
      Besos capitaine ô capitaine
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  6. Si ça me parle... je ne suis que ça, pavé de souvenirs, des bons des excellents surtout et puis toutes ces petites ou grandes frustrations qui construisent un homme.

    Ah oui, j'ai omis de dire que tu écrivais 'achement bien...

    Bleck

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh merci, tu sais c'est une des choses que je fais le plus, alors tant mieux si je m'améliore...
      Je ne suis pas très nostalgique dans l'ensemble, et je ne pourrais pas écrire un blog fait uniquement de souvenirs. Mais j'ai bien aimé raconter celui-là (voir plus haut l'explication, dans ma réponse à rackham le rouge)
      Bises célestes
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  7. Certes! Mon cher Proust n'a cessé de l'écrire, Freud et les psys de travailler sur ce sujet

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce cher Proust...il est vrai que je n'ai plus que deux mille trois cent quatre vingt dix neuf pages pour écrire "la Recherche"...
      Explorer les plages inconnues de notre subconscient, voilà qui est passionnant, tu as raison. Mais pas trop non plus !
      Bisous ma belle rousse
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  8. Il en va de même avec les amours de jeunesse. Elles laissent des cicatrices qui peuvent être douloureuses jusqu'à l'éternité.
    Ferrat rit mais la vache.....aussi

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis bien d'accord avec toi, Chinou. Mon chagrin de jeunesse est resté gravé en moi pour toujours...
      Je vois que tu as aimé mon com chez Daddy. (Enfin j'espère)
      Je t'embrasse
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  9. Tout part de notre enfance ! J(ai toujours pensé que le métier de parents était l'un des plus difficiles ! Cela demande une grande maturité et moi j'en ai manquée !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En même temps, les parents sont d'anciens enfants qui ont leurs cicatrices aussi. Et puis toutes les cicatrices ne sont pas dues à nos parents : la preuve ici, ce n'était que la faute à pas de chance. Etre parent ça demande juste d'accepter de faire des erreurs et d'essayer de les réparer.
      La perfection n'est pas de ce monde, comme nous le savons toi comme moi...
      Bises célestes
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  10. La fée Bossalusine passant par là, frappa la margelle de sa baguette magique, une gerbe d'étoiles s'en échappa. Quand les étoiles se furent dissipées savez vous ce que Paul aperçut ?
    Une grenouille ! Cette idiote de fée qui perdait la boule s'était gourée de formule, et au lieu de faire apparaître la Ferrari, elle s'était elle même transformée en grenouille.
    Moralité : Si tu veux une Ferrari, passe chez Charles Pozzi ];-D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et c'est depuis ce jour que Paul a pris goût aux cuisses de grenouilles...
      Les fées ont bien le droit d'être idiotes et de se gourer, comme tout un chacun.
      Cela dit, comme je ne veux pas une Ferrari, ça tombe bien. Je n'aurai pas besoin d'aller chez Pozzi.
      Cela dit, Bossalusine, c'est joli, mais ça devient grave obsolète.

      Grazie e mille baci per te
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  11. Voilà ce que c'est de vouloir frimer en Ferrari !! Est-ce que je roule en Ferrari? ;)
    Il aurait choisi la 2 cv camionnette au 1/32 eme du boulanger de mon enfance, tout ça ne serait pas arrivé :))

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu n'as pas besoin de rouler en Ferrari, ton charme est naturellement incandescent et ravageur^^
      L'amour de ma jeunesse avait une Deuche jaune canari et pour moi, c'était la plus belle voiture du monde...(je me souviens encore du numéro d'immatriculation)
      En même temps, on a tous nos petites faiblesses...y en a c'est les montres de luxe... :-P
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    2. Ben évidemment, si ils ont plus de 50 ans ;-)

      Supprimer
    3. Je disais ça pour taquiner mon ami Antiblues...qui aime beaucoup les belles montres...Mais je ne sais pas s'il a une rolex.
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  12. J"ai bien connu NOREV, plastique concurrent de Dinky Toys,mais qui rime avec rêve. Où-sont elles à présent, à présent, et les unes et les autres? Comment, Angel, ne pas fondre à te lire? Mais dis-moi comment.
    Bises bien sûr et ATTB. Mais où sont-elles? J'en ai pourtant eu beaucoup.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avec mes quatre frères, il y avait davantage de voitures à la maison que de poupées...
      J'ai écrit sur Blogbo un de ces souvenirs dans un billet intitulé " Vroum-vroum"...je me demande moi aussi où sont passées toutes ces voitures de l'enfance...Ce que j'aimais, dans les Norev, c'était l'odeur de plastique...je me shootais à cette odeur (ce ne devait pas être très bon pour la santé, un peu comme l'alcool des polycopiés, et la colle scotch transparente) On a vécu une époque dangereuse !
      Bisous et attb my friend
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  13. Magnifique texte bien écrit et très touchant où on se sent revivre des moments de son enfance très forts, marqués d’empreintes mémorielles indélébiles.
    J’ai aussi perdu un magnifique petit objet qui me tenait tant à cœur, dans mon enfance :
    Mon petit tracteur m’a glissé en travers d’une fente sous le balcon où je jouais avec mes petits frères. Une souffrance terrible m’envahit, me pénètre mes os glacés. Je suis descendu vite en courant, j’ai fouillé, refouillé pendant des heures et des heures sans jamais le retrouver dans la petite cour en terre battue, je suis même retourné le lendemain, le surlendemain, et des jours et des jours après mais sans aucun espoir pour le retrouver, et pourtant il était quelque part posé là ! Mon petit tracteur faisait juste un petit centimètre de longueur, un peu moins en largeur, c’était ma grand-mère qui me l’avait offert un jour de fête de l’aîd ;
    Même après des années, même après avoir eu tant de jouets et plus tard des grosses voitures pour les grands, jamais je n’avais oublié ce petit minus de jouet ; Il faut dire, je le voyais grand à l’époque de mon enfance; Finalement, tout réfléchi je ne suis pas le seul à vivre cette mésaventure, Paul aussi, je me demande ce qu’il est devenu aujourd’hui.
    Bise

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je peux te dire ce qu'est devenu Paul, vu que c'est un cousin...
      Il a ce que l'on appelle "réussi" c'est à dire qu'il a amassé pas mal de choses matérielles très belles. Et il a eu autant de femmes que de voitures. Mais je ne suis pas sûre qu'il soit très heureux avec tout ça...Il lui manque peut-être l'essentiel.

      Tu m'as émue avec ton petit tracteur. Ces souffrances d'enfance sont très bien exprimées dans un beau film de Nicole Garcia qui s'appelle "Un Balcon sur la Mer" que tu as peut-être vu...
      Bises émues
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    2. Merci de l'information sur ce film "un balcon sur la mer" et en plus avec la participation d'une belle brochette d'acteurs et non des moindres: Jean Dujardin, Marie-Josée Croze et m^me Claudia Cardinale; J'ai regardé l'avant première du film, il rappelle de biens grands souvenirs, nos amours d'enfance enfouis.Je l'ai déjà téléchargé en streaming. Bise enchantée

      Supprimer
    3. TU vas passer une bonne soirée. C'est un film magnifique.
      Bises souriantes
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    4. je parlais de la bande annonce que j'ai regardée et non l'avant première; Tu aurais compris quand même.

      Supprimer
    5. Oui c'est drôle, j'avais inconsciemment rectifié puisque j'ai lu "bande annonce" là où tu as écrit "avant première"...
      ^^

      Supprimer
    6. Il y'a aussi çà, que je viens de découvrir: "un balcon sur la mer" avec Michel Serrrault, une comédie, film complet
      https://www.youtube.com/watch?v=k6yXYbi-_2c

      Supprimer
    7. Je ne pensais pas qu'on pouvait reprendre le même titre...eh bien apparemment oui.
      Merci pour le lien.
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  14. "Je suis de mon enfance comme d'un pays"
    Antoine de Saint-Exupéry (Terre des Hommes) 1939....

    Merci Célestine pour ce magnifique texte sur le commencement rempli de ces, nos souvenirs ressentis ici et là .... qui nous ont construits !!
    Je t'en brasse fleurie encor'...
    Den

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ces souvenirs nous ont construits, c'est vrai.
      Ils ont pris dans nos coeurs d'enfant une place démesurée, et c'est sans doute pourquoi ils restent forts cinquante ans plus tard...
      Je t'embrasse moi aussi
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  15. Pourquoi diable voudrais-je guérir de la plus délicieuse maladie qui me soit advenue ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh moi tu sais, présentement, j'ai juste hâte de guérir de mon rhume avant qu'il ne tourne en sinusite...
      Si on prend la phrase dans le sens de Brel : parvenir à être vieux sans être adulte, alors, oui, je suis d'accord, il ne faut pas se guérir d'avoir gardé son âme d'enfant.
      Plus sérieusement, si on parle de blessures, je crois que parmi mes lecteurs, tout le monde n'a pas eu cette chance d'une enfance délicieuse
      Mais globalement, je me situe plutôt dans ta catégorie.
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  16. Comme tu as raison, on ne guérit pas de son enfance, on en thésaurise les souvenirs douloureux. Mon frère, petit, a un jour piétiné le bébé de porcelaine de ma mère pour la "punir". Elle était ahurie et s'est mise à pleurer, comme une petite fille. Ca m'avait beaucoup marquée. Mais c'est que, finalement, aussi vieux que l'on soit, l'enfance n'est pas bien loin et aussi, surtout peut-être, les émotions que l'on y vit si fort sont encore indomptées, issues de notre moi profond, de notre vérité. Alors quand on se souvient, on retrouve avec force le vrai nous, fragile, jaloux, impétueux, encore indocile...

    Baci et... bonne année!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Alors quand on se souvient, on retrouve avec force le vrai nous, fragile, jaloux, impétueux, encore indocile...
      C'est tellement vrai...et sans doute encore plus vrai chez les gens sensibles, et qui laissent s'exprimer leur âme d'enfant...
      Baci

      Supprimer
  17. coquin de sort!
    c'était bien la peine d'avoir été si sage ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le sentiment d'injustice et de révolte a dû être à son maximum. Cependant, la frustration engendrée a sans doute été bénéfique dans une certaine mesure: ce sont aussi ces frustrations d'enfance qui nous ont donné envie de nous battre et de grandir.
      Bisous madame
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  18. Alors, si nul ne guérit de son enfance,
    j'ai perdu ma vie à témoigner du contraire....
    Yapuka Seppuku....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Entendons-nous bien, le débat dépasse la prétention de mon petit texte, qui n'était pas de remettre en cause la psychanalyse.
      Moi je pense que l'élision, dans la phrase de Ferrat, c'est celle que j'ai dite au Mort-Vivant un peu plus haut : "nul ne guérit tout seul de son enfance."

      Bon enfin, si tu fais seppuku, prends un couteau bien aiguisé, hein... ;-)
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    2. ou alors un sabre-laser de la Guéguerre des Nétoiles !! C'est plus moderne !!
      et avant tu auras la vérité totale : - "J'étais ton père" !!....

      bon, mon commentaire, c'était avec des ;-))) (que j'ai oubliés) ...
      sur le fond des choses tu sais bien ce que j'en pense....

      Supprimer
    3. J'étais à moitié convaincu, comme tu peux en juger par mon commentaire en deux parties...
      Suis-je condamnée à tout jamais à cette dualité ? ;-)
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    4. Dans la Guéguerre des étoiles tu as toujours le choix pour la dualité!je te vois bien comme étoile filante, pour t'en sortir, comme l'avait pensé Aspho.

      Supprimer
    5. Oui, mais je flirte souvent avec le côté obscur de la force...
      ^^

      Supprimer
  19. J'ai adoré ton texte. Très bonne idée le découpage en actes. C'est une sorte de Rosebud pour ton cousin Paul sa petite Ferrari rouge.
    J'ai écrit au brouillon mais pas réussi encore à taper un petit texte dans lequel j'y vois des résonances avec le tien. Ce souvenir est heureux, alors celui-là je ne me sens pas malade. Merci pour ton texte Celestine. Bises.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai hâte de lire ton texte, Cher ami !
      Pour le découpage en actes, je craignais que le texte ne soit trop long à lire, alors qu'en le découpant, il est moins compact...
      Rosebud, c'est en référence à Citizen Kane ?
      Bises célestes
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    2. Oui, Citizen Kane. Quelqu'un qui a réussi, un souvenir d'enfance, un objet. C'est pour ça que j'ai pensé à ça. C'est vrai, c'est peut-être too much comme comparaison. Bises.

      Supprimer
    3. C'est flatteur pour mon cousin, surtout !
      Bises
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  20. Begli Ochi, permettez-moi de vous présenter tous mes vœux de bonheur et de réussites dans vos entreprises artistiques. Si je ne vous les présente pas ici, où donc vous les présenterai-je, n'est-ce pas… ?
    Vous dansez mademoiselle ? Pardon ? Ah, pas avec moi ! Je vous réservais ce slow, dommage ! Vous qui semblez tombée de la dernière pluie, que le slow soit avec vous !
    https://youtu.be/VpXlj7aLk4U

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ma parole, mais vous vous gaussez de moi, vilain garçon !
      Et pourquoi je ne danserais pas un slow avec vous si vous m'invitez ?
      Merci pour vos voeux, je les sais sincères. Et vous avez raison, c'est tout à fait le lieu et surtout l'époque pour ce genre de chose...
      Baci a voi
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  21. On ne guérit pas, on s'accommode. Avec plus ou moins de bonheur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ♬On n'oublie rien de rien
      on n'oublie rien du tout
      On n'oublie rien de rien
      On s'habitue c'est tout♫
      Comme dit la chanson...

      Supprimer
  22. Mais qui est donc ce Jacques qui se permet de tutoyer cette madame Celestine ? Sûrement ma foi, un fieffé coquin, profitant d'une ambiance confortable sur ce blog pour essayer de pousser son avantage quand tant d'autres admirateurs retiennent soigneusement leurs mots pour ne pas s'aventurer trop loin dans l'intimité de cette dame qui sème des étoiles.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. D'abord je vous ferais dire, cher Jacques, que c'est mademoiselle Célestine qu'il faut dire ! Nanmeo. Etant donné mon âge mental coincé quelque part entre celui de Zazie dans le métro et celui de Fifi Brindacier, ce serait beaucoup plus raisonnable.
      Et puis j'ai l'habitude de tutoyer les étoiles, alors ça ne me choque pas de faire de même avec mes commentateurs et trices.
      Mais c'est vous qui voyez. ^^
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  23. Magnifique texte et très beaux commentaires ! Bravo à toutes et tous pour cette lecture !

    L'enfance
    Qui nous empêche de la vivre
    De la revivre infiniment
    De vivre à remonter le temps
    De déchirer la fin du livre
    Jacques Brel

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Très belle référence à Brel.
      Dans cette chanson il dit aussi
      "Mon père était un chercheur d'or
      par malchance il en a trouvé."

      Je trouve que cette chanson illustre bien mon billet..
      Merci de ton passage ici, cher Passion.
      Bises célestes
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  24. Le cousin Paul existe donc vraiment !
    Et l'anecdote de la petite voiture rouge est véridique !
    Quelques larmes encore, malgré le temps passé, quelle joie il a dû éprouver lorsque sa maman lui a acheté le bolide rouge !
    J'ai des souvenirs d'une enfance heureuse. Je l'ai dit ici ou là, je suis la 5ème d'une fratrie de 9.
    Celle du milieu arrivée 5 ans après Nanou et 2 ans avant Francis.
    69 ans au mois de mai, et à peine une dizaine d'années lorsque je suis au milieu de ma famille. Pas plus tard que ce réveillon dernier, l'histoire des cigarettes que j'avais données à Francis (il m'avait tellement cassé les pieds !) et qu'il a fumées dans les toilettes qui donnaient sur la cour ! C'était l'époque où il SAVAIT que j'étais plus grande que lui et qu'il devait m'obéir !!! Il ne devait pas me dénoncer ou alors...
    Bien entendu, pressé de questions et menacé de châtiment, il n'a pas pu tenir sa parole bien longtemps et à mon retour du lycée où j'étais en internat, bonjour valse de Vienne ! J'avais pleuré ce jour-là mais nous rigolons comme des fous chaque fois que l'anecdote est remise sur le tapis ! J'adore quand nos "grands" nous racontent les souvenirs dont nous nous souvenons pas ! :D Leur façon de les enjoliver est touchante, je les adore. Comme Thérèse me manque ces jours-là ! Ton souvenir si joliment raconté à fait ressurgir beaucoup de choses. Bises Célestine

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oublie les fautes ! Oh purée, pourquoi ne peut-on pas les corriger ? Oui, je sais, il faudrait relire avant de publier ! :D

      Supprimer
    2. Les fautes ? Il y en a si peu ! J'ai pourtant relu attentivement, je n'en vois qu'une ou deux au pire.
      Mais ton texte est tellement touchant, j'aime tant la façon joyeuse dont tu rends hommage à tes souvenirs.
      Avec toi, le vieil adage n'a jamais été aussi vrai:
      "famille nombreuse, famille heureuse "

      Bisous Marie-Jo et merci d'être passée lire mon histoire, qui est en lien avec ms cent mots d'hier...

      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  25. Guérir de son enfance!? Cela signifierait que nous naissions tous, quelque part, malades... Ou mal tout court... Sais pas, mais cette formule ne me botte pas des masses... Doit être imperméable à la licence poétique et autres trucs du genre, le mec l'homme...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Certes. C'est un peu comme en amour, quand on dit qu'on a la fièvre...on n'est pas vraiment malade. C'est une métaphore. Une formule...Mais je ne t'apprend rien !
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  26. une belle histoire mais c'est triste de perdre son jouet

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ça pour sûr !
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
    2. J'ai pas droit aux trucs en ligne courbe, ligne ponctuée par une étoile? Qu'est ce que j'ai fait, ma petite Celle qui es si mignonne? Hein?

      Supprimer
    3. Bof je t'aime !
      ¸¸.•*¨*• ☆¸¸.•*¨*• ☆¸¸.•*¨*• ☆¸¸.•*¨*• ☆¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  27. A mon avis, pour qu'elle coule, c'est que c'était une Dinky toys.
    Ca ne flotte pas le plastique ?
    Se peut-il que Norev ne se réalisent pas ?
    Et si je la retrouve, la Ferrari, qu'est-ce que j'en fera ?

    Le Krapov est primesautier ce soir. Pardonnez-lui, son âge mental est toujours resté bloqué à huit ans et demie !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais que j'aime ce ton primesautier...Tu as raison, c'était sûrement une dinky toys...Ou alors une "majorette" ou une"matchbox" elles étaient en métal aussi...
      Bisous célestes, mon oncle
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  28. J'aime beaucoup ce texte, délicieuse.
    On y trouve votre talent pour les histoires, et ce frémissement qui les rend si vivantes...
    Merci
    ~L~

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci cher Monsieur.Mais vos compliments sont toujours si obstinés...et si réguliers. Vous me surprendriez agréablement en émettant de temps en temps une critique.
      Cela dit sans vous offenser bien sûr.
      Bien à vous
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  29. C'est touchant... et cela fait remonter des souvenirs de frustrations enfantines... bises ma belle

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Françoise Dolto disait que la frustration était quelque chose de nécessaire à la construction de l'enfant. Et il est vrai que sa mère a eu la bonne attitude : ne pas foncer directement à la boutique pour lui en racheter une autre...
      Bisous ma Brizou
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  30. Elle est jolie ton histoire !
    Et cette chanson de Ferrat que je ne connaissais pas est magnifique !
    Pourquoi devrait-on guérir de son enfance en fait ? En tout cas en ce qui me concerne je ne veux pas car mon enfance était belle :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, ça dépend sans doute de chacun.
      Je ne doute pas que ton enfance fût belle.
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  31. Et la brèche engloutit l'homme...
    Bon c'est pas encore celle qui fait rire:)

    RépondreSupprimer
  32. Quel joli conte....si moderne, tellement dans l'air du temps. Et cette question lancinante : quand perd-on sa part d'enfance ? Ou s'envole-t'elle ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour ma part la réponse est simple: jamais. Elle est toujours en moi, et je la cultive comme une fleur précieuse.
      Je t'embrasse, Miss. Toi aussi, je sais que tu as ta part d'enfance toujours prête à ressurgir.
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  33. Mannik (peut-être out pout toi!),Barbara, ont aussi chanté leur enfance.
    Je n'ai pas tes mots pour écrire donc pour commenter mais je te lis toujours avec plaisir quelque soit le sujet (et ils sont nombreux et divers)
    Grand merci et
    que l'année soit pour toi belle et douce
    Nicmo

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non je connais Mannick, j'ai fait de la maternelle et ses chansons sont très prisées par les enfants...j'ai toujours l'album "Mannick chante pour les enfants"
      Les chanteurs ont beaucoup chanté leur enfance, Yves Duteil, Serge lama et bien d'autres...
      Tu n'as pas mes mots pour écrire, mais tu as les tiens et c'est déjà énorme.
      Bisous et merci de ta fidélité, Nicmo.
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer
  34. Je suis de l'avis de Blutch et iamo : "On ne guérit pas du passé que l'on veut garder vivant". Je pense, en effet, que c'est nous qui entretenons notre passé et les blessures qui vont avec. Pourquoi ne retenons-nous parfois que le négatif d'une situation, et en oublions-nous le positif ? A débattre peut-être sur un autre billet...
    Ton récit est très émouvant, Célestine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un billet que je ne tarderai pas à écrire...Ce sujet me tient à coeur.
      Tu as raison.
      ¸¸.•*¨*• ☆

      Supprimer



Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.