04 septembre 2014

Cartable

Photo du net

























J'ai quitté le ponton, je me suis rhabillée, le dernier voilier s'est éloigné dans le couchant, et l'air a fraîchi.
 Il est temps d'oublier les folies de l'été et de remettre mon paquebot à flot, pour une ultime traversée. Oui, c'est la dernière. Je vais tirer ma révérence, d'autres aventures m'attendent au bout de la route, tout aussi exaltantes, j'en suis certaine. 
Alors bien sûr, pour être à la mode, je pourrais vous dire ce que je pense de la réforme des rythmes...Cette grande cagade organisée, qui n'a pas fini de faire couler de l'encre et de faire vendre des gazettes. 
Je pourrais vous raconter comment les politiques, les syndicats et tous les "acteurs" de la "communauté éducative" se gourent de combat, d'objectifs et de projet à long terme... et ce depuis plus de quarante ans. 
L'éducation des forces vives de la nation, ça se réfléchit, mille sabords! Ça se respecte, ça s'honore. Ça se pense large, en cinémascope et en relief.  Pas de manière étriquée dans des décrets à courte vue, des réformettes d'opérette.
Mais il faudrait dire alors combien les gratte-papier de l'administration principale ignorent les réalités du terrain, en se gavant de grands mots à la con qui ne veulent rien dire... (Ah! Jargonos et ses extensions sémantiques à la mords-moi-l' noeud ! Que n'ai-je un dictaphone sous la main, pour vous faire partager ces délires pégagogos d'un ridicule infini...) et en enfonçant des clous dans la tête des jeunes enseignants, le clou de la résignation, du stress, de la peur de l'échec, de la peur de l'inspection, de la lourdeur administrative. 
Il me faudrait vous dire aussi combien je lis la détresse dans certains regards de parents hagards qui ne savent plus comment gérer leur progéniture et leurs problèmes conjoncturels. Comment certains  sont prisonniers de la compétition, de l'angoisse de la réussite, au point de leur voler leur enfance en les abrutissant d'activités, en les inscrivant à deux ans à l'Université, en leur apprenant le Japonais à trois. Pour ne pas perdre de temps. Pendant que d'autres baissent les bras parce qu'ils pensent qu'ils n'y arriveront jamais, aveuglés par leurs maladies à larges spectres quotidiens : chômage, précarité, crise, stress, insécurité...
Combien enfin cet affreux stress gagne peu à peu l'école, un lieu qui devrait être comme une pouponnière de graines et de pousses fragiles prêtes à s'épanouir...

Alors j'ai préparé mon cartable, comme je le fais depuis le début de ma longue carrière, quand j'avais encore des tresses et mes tâches de rousseur de l'enfance. Dix-neuf ans, j'avais dix-neuf ans, et une immense envie de faire ce métier. Et déjà la rage de me battre contre les préjugés.

Et ce cartable, il est tout léger. Foin des trucs compliqués. Depuis toujours, j'y ai mis, aux premiers jours de septembre,  mon énergie, ma bienveillance ferme, mon exigence douce, mes convictions chevillées au corps. Et surtout, de l'amour. Beaucoup d'amour. Un gros tas d'amour inconditionnel. Et c'est tout. 

Ça ne pèse rien l'amour. Et pourtant, c'est la clé d'airain de ce métier. Et rien, ni les montagnes de l'incompréhension et de la mauvaise foi, ni les plaines arides de la rigueur comptable, ni les paquets de mer de la désillusion, non rien, vraiment, ne lui résiste. C'est à jamais mon armure, ma lance et mon heaume, et les moulins à vent n'auront eu, grâce à lui, qu'à bien se tenir.



The Moon Is a Harsh Mistress by Pat Metheny on Grooveshark

83 commentaires:

  1. J'aime bien ton cartable rempli d'amour qui répond à la sacoche de mon petit Poucet...

    Veillons bien sur nos cartables à la Pierre Gamarra pour que les vilains mots de Jargonos et les gros maux de notre école aient du mal à y entrer...
    Bises d'Ep'

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    1. Il est vrai que ton billet sur le petit Poucet et son ami l'écureuil dénote la même préoccupation de préserver une école de qualité. Mais a lire ce que Blutch écrit juste en dessous, on sait bien que les moulins a vent sont immenses, et que nos petits poings serrés dans les poches crevées de nos paletots ne changeront pas le monde. Et pourtant on y croit, et chaque matin on se lèvera avec la même fièvre au ventre.
      J'adore pierre Gamarra également. Et Desnos, et jean Rivet. Et Prevert bien sur.
      Tous les poètes qui m'ont aidé à traverser le temps sans prendre une ride à l'âme.
      Bises celestissimes.

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  2. Il y a une volonté économique de fabriquer des cancres, beaucoup de cancres pour assumer les basses besognes sans espérer pouvoir en changer; et à part, bien protégée dans un cocon, l'élite appelée à diriger le monde.
    Tu fais tache Céleste à vouloir faire aimer apprendre à tes Schtroumpfs. Leur montrer que l'école est un lieu d'amour, de bonté, de partage. Si d'aventure ils gardent toute leur vie ce feu que tu leur insuffles, ils ne pourront pas devenir les petits moutons dociles que le patronat appelle de ses voeux...

    L'école est prise en otage par l'orgueil de ses ministres. Chacun veut graver son nom dans une réforme, mais avec le turn over actuel, ils ont tout juste le temps de mettre un coup de pinceau sur l'enseigne qu'ils sont déjà au placard...

    Ceci dit, je trouve que vous avez été rapide pour user le dernier... 120 jours dont 1 mois de vacances pour le mettre au tapis, c'est une belle performance...:-D

    L'école doit retourner sous le contrôle de gens compétents pour être re formée, avec l'avis des enseignants et des parents d'élèves.Elle doit surtout être soustraite à la soif de pouvoir des roitelets qui en abusent comme tremplin pour leurs ambitions personnelles.
    Les politocards se fichent de l'école publique comme de leur première paire de chaussette, leurs enfants ne sont pas dans des ZEP... Ils usent leurs fonds de culotte dans des écoles 5 étoiles, aménagées dans une belle unanimité gauche-droite par leurs parents.

    J'admire que tu aies pu garder le feu sacré toute ta carrière, malgré les Jargonos et les emm....
    Ti bacio forte Sorellita

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    1. Ah Blutchiamo, que te dire sinon que tu as raison...
      L'école a toujours été l'enjeu politique majeur. On sait bien que l'on joue là sur une corde sensible. Alors chaque ministre y va, avec des trémolos dans la voix, et nous donne les mots clés que les gens ont envie d'entendre. L'ecole de la République, de l'ambition pour tous, de la réussite, de l'égalité des chances, du dialogue, du bien être, de la promotion sociale... mon cul. Derrière ces paroles en bois, bien creuses et bien poudre aux yeux, il y a les réalités, les classes surchargées, les choix économiques, la soumission du calendrier scolaire aux lobbies, l'interdiction de faire redoubler un enfant parce que ça coûte trop cher, le manque de formation des enseignants, les programmes surchargés en choses inutiles et chronophages, la baisse du pouvoir d'achat des enseignants, tellement énorme que personne ne le sait, la suppression peu a peu des promotions au mérite, des postes de réadaptation, des structures pour les handicapés, des psychologues scolaires, des filières manuelles, la suppression sournoise du droit de grève par l'instauration d'un cassage systématique appelé " service minimum" alors que de toute ma carrière, je n'ai jamais vu un enseignant se battre pour autre chose que l'école, les élèves, les conditions d'enseignement, les programmes. Pratiquement jamais pour sa pomme...
      Oui, il m'en a fallu du feu sacré au départ, celui que m'ont insufflé mes maîtres d'une autre époque, quand on croyait encore a l'ascenseur social et a l'émancipation des peuples par le travail...
      Grazie per tutto
      Molto baci

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    2. Apparemment, vous l'avez encore, ce feu sacré...

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    3. Je dirais presque que je l'ai plus que jamais...

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    4. Eh bien gardez-le, le plus longtemps possible...

      ~L~

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  3. L'évolution du poids des cartables n'est hélas que le reflet physique de ce que l'on met sur les épaules des enfants. J'ai eu la chance d'être écolier dans les années 70 et d'avoir un cartable léger comme l'air. On ne cherchait alors pas à faire de nous de bons petits rouages de l'économie, mais juste à nous donner les bases essentielles : savoir lire, compter, connaître l'histoire, la géographie, et point barre !

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    1. Comme c'est vrai...ces maîtres dont je parle dans mon commentaire à Blutch, qui nous ont donné les clés du savoir et de l'émancipation. Lire, écrire, compter et penser bien sur...

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    2. Et le civisme Sorellita, parce qu'il faut bien vivre ensemble, tous ensemble. C'est même la seule chose "éducative" que doit faire l'école, parce que ça sort du cadre de la famille.
      Ti bacio

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    3. Le civisme, je l'englobe dans le " penser" parce que, pour moi, quand on réfléchit de manière intelligente ( pléonasme) on est forcément conscient des vertus du civisme, de la solidarité et de l'écologie.

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    4. Bon tu me diras qu'il y en a qui pensent surtout a emmerder le monde...
      Disons alors qu'il faut apprendre à penser humaniste.
      C'est déjà plus compliqué comme défi...
      Molto baci

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    5. Tout ne va pas forcément de soi parce que tout le monde n'a pas une vue panoramique de la société.
      De par mon boulot, j'en ai vu d'écolos isoler leur maison avec des matériaux polluants, toxiques ou malsains pour l'énergie de la maison, lorsqu'ils n'ont pas, en plus, un bilan carbone désastreux...
      J'achète bio, mais c'est la galère en voulant assumer tous les paramètres....
      la proximité, les conditions de travail dans le pays producteur, la moralité politique et environnementale de ce pays, s'il n'épuise pas ses rares réserves d'eau pour des productions qui en demande beaucoup, etc.
      Tous les choix dans la société sont à lavement comme disait Bérurier. Donc apprendre à penser solidaire est une étape supplémentaire dans la pensée.
      Vivre peut devenir un défi très compliqué lorsqu'on résiste au formatage téeffuniesque.
      Ti bacio forte

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    6. J'ai toujours eu du mal avec le formatage...
      C'est pas toujours confortable d'être un mouton noir qui nage a contre-courant, mais quelle satisfaction de rester fidèle a soi-même contre " ceux qui osent tout" !
      Je ne te rappellerai pas mes démêlés avec Jargonos l'an dernier, quand elle a voulu me faire rentrer de force dans son moule. Ni surtout le bonheur que j'ai eu à ne pas accéder à sa demande inique ( ta mère)
      Alors TF1, à côté, ça me fait pas peur.
      Mais manger bio, c'est vrai que c'est compliqué...

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    7. C'est compliqué d'avoir une vue globale dans son éthique.
      Il y a quantité de produit certifiés bio qui ont de l'huile de palme. C'est une huile bio, rien à dire là-dessus, mais elle vient d'Indonésie ou du Brésil (bilan carbone déplorable) et elle est cause de déforestation allant vers une catastrophe écologique aux conséquences imprévisible.
      Sans parler des pays qui utilisent une partie du produit de leur exportation pour acheter les armes qui vont servir à coloniser des territoires avoisinants... :-(
      Molto baci à consommer de suite, parce que sans conservant.

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    8. Je prends tous tes baci bio, et tout de suite, cela va sans dire...
      Je ne risque pas l'indigestion, c'est que du naturel.
      Molto baci non frelatés.

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  4. tu as raison sur youte la ligne, Célestine!
    et j'ajouterais cette citation: "– Le problème, c’est qu’on veut leur faire croire à un monde où seuls comptent les premiers violons."

    Daniel Pennac, Chagrin d’école, Gallimard, 2007

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    1. toute la ligne, bien sûr (voilà ce qui arrive quand on tape dans le noir et sans se relire ;-))

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    2. Hi hi... J'étais en train de te corriger ta faute, Adrienne!
      Comme quoi, la déformation professionnelle...
      Cela dit, merci pour cette belle citation. Cela m'a donné envie de lire ce seul livre de Daniel Pennac que je n'ai jamais lu...va savoir pourquoi, peut être à cause du titre. Ces deux mots vont tellement mal ensemble, l'école devrait tellement rimer avec joie !
      Bonne journée Adrienne.

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    3. Adrienne regarde trop des vidéos sur Youtube !

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    4. @ PSV
      Sur Toutube Petit Singe, Adrienne a déjà utilisé le y :-)

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    5. Je crois que Petit Singe Vert voulait justement brancher Adrienne sur son lapsus de clavier...!

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  5. Je serai ici concis, si. Bon vent ma Chevalière, pas à la triste figure, pour cette ultime campagne. Les cordes de Pat Metheny conviennent bien à ce dernier départ.
    ATTB.
    Ton Sancho Pança, tout ému.

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    1. J'aime bien quand tu es ému. Tu dis de belles choses... :-D

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  6. "Une femme qui aime transforme le monde."
    Jacques de Bourbon Busset
    (un pote à moi.... !)

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    1. Une citation tellement belle que je vais la faire transiter un peu là-haut, tout là haut...
      Merci ému.

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  7. Tout comme Tant Bourrin j'étais écolière dans les années 70 et mes instits je m'en souviendrai toute ma vie c'est drôle mais avec le temps j'ai oublié le visage de certaines personnes que j'ai connu étant petite , un voisin l'épicier du coin .. mais eux non et surtout pas leur nom alors s'ils sont encore de ce monde et qu'ils lisent peut être ton blog je salue Mme Laffont et Mme Justiniani mes instist de maternelle et Mlle Derre, Mr Rivier, Mme Duc Mr Celles et Mr Crozel , même si l'école me faisait un peu "chier" pour parler poliment , j'avais beaucoup de respect et d'admiration pour eux et je leur dit merci , quand j'ai commençais à travailler un jour j'ai croisé Mr Rivier j'étais avec un de mes frère et bien il nous a reconnu et nous étions très heureux de l'avoir croisé un peu comme quand on croise un acteur célèbre ! si si je vous jure !

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    1. Que de souvenirs tu rappelles là, sister !
      Tu as raison, quand on croisait nos maîtres, on avait envie de leur demander un autographe...
      Merci pour cette minute nostalgie que tu m'as offerte ma douce Hutte.
      je t'♥

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  8. Elle a enfilé sa robe légère, c'était ecore l'été
    Elle a chaussé ses sandalettes, c'était encore l'été
    Elle a regardé la cour de récré ensoleillée, c'était encore l'été
    Elle a.. Elle a... Fait sa dernière rentrée.

    Et puis tant pis pour les jaloux, je t'embrasse tiens !

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    1. C'est vrai, l'été est là et bien là, et septembre a une splendeur de lumière que je me promets d'apprécier l'an prochain...
      mais dis donc, pourquoi seraient-ils jaloux, les autres?
      J'embrasse tout le monde avec une grande tendresse, les filles et les garçons.
      J'aime mes lecteurs comme j'aime tous les gens que j'aime. Avec la même intensité.
      Car chacun m'apporte quelque chose de spécial.
      Kiss

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  9. Je suis contre les nouveaux rythmes scolaires, sauf pour le Japonais à trois, et encore ! ça dépend avec qui.
    J'ai toujours été un très bon élève. une écriture merveilleuse. voyez le résultat ... édifiant !
    Les bons élèves ne devraient jamais quitter l'école. à l'extérieur, c'est terrible. vous montrez vos bulletins de note à un recruteur et il vous rit au nez. ce sont les bons en EPS qui se sont imposés partout par la force. Nous vivons une époque misérable où vous êtes obligé de cacher votre belle écriture si vous ne voulez pas finir avec le caleçon sur la tête.

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    1. Vous êtes drôle, Fernand Chocapic! et vous avez beaucoup de poésie.
      Mais dans quel monde vivez vous, pour vous être fait rire au nez avec de bonnes notes?
      Moi je vous mets 20 sur 20 en fantaisie.
      Et je vous embrasse.

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  10. Bonne rentrée ma chère Célestine! J'arrive un peu en retard, m'excuserez vous maîtresse? je vais lire et tourner les pages de ce blog et des autres pour vite me mettre à la page. Bisous

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    1. Je suis heureuse de te revoir, Marie Madeleine. Pour ma part, je n'ai pas écrit beaucoup de billets, tu auras vite rattrapé ton "retard".
      mais comment ne pas te pardonner.?.. ;-)
      Gros baisers célestes

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  11. AH BAH MERDUM alors, c'est ta dernière traversée !?? Toi aussi tu quittes le navire ? Un jour je voudrais parler pédagogie avec toi, mais sans jargon , parler du quotidien , du vrai , pas celui de l'inspectrice qui me rend malade, mais celui que nous partageons encore .

    Bon, ta dernière "couvée" a bien de la chance alors!

    H

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    1. Ben oui, j'arrête l'aventure du capitanat... dans ma vie, je ne fais les choses que par passion, et je les arrête avant qu'elles deviennent routinières et ne me donne plus autant de plaisir qu'avant.
      Mais parler de vraie pédagogie avec toi, sans problème !
      Et puis je n'arrête pas mon blog, quand même ! c'est quoi cette figure tristounette ?
      On s'appelle ?
      Bises célestes

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    2. Ah non pas tristounette ! Juste un peu fatiguée en cette fin de première semaine ! J'ai hâte d'entendre parler de tes projets. H

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    3. Je veux bien te croire, belle Hélène. La première semaine est une des plus fatigantes de notre métier. Sauf paradoxalement quand c'est la dernière première semaine...

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  12. Réponses
    1. Merci Cathy
      Je vais profiter de chaque minute de cette dernière année scolaire.
      gros bisous et bon courage !

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  13. En lisant que c'était ta dernière traversée j'ai eu un choc. Ce métier semble tellement te tenir à coeur ! C'est tellement "toi". En même temps je comprends totalement cette décision, précisément parce que ce que tu perds la "foi" que tu avais face à des directives que tu ne peux plus suivre…

    Je ne suis pas de ceux qui croient que tout cela est organisé (mais je me sais naïf…). J'y vois plutôt une incompétence manifeste de la part de ceux qui voient les choses de loin, d'en haut, et sont bien trop éloignés du quotidien pour comprendre les conséquences de leurs décisions "réfléchies" sans l'intelligence nécessaire. En théorie et vu sous un certain angle ça peut paraître sensé, mais concrètement c'est inapplicable, inadapté. Ce n'est pas spécifique à l'éducation nationale, mais que ça existe là c'est grave. Très grave…

    Je t'embrasse

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    1. Cher Pierre...le choc que tu as eu n'est-il pas dû à l'idée que, d'un coup, tu m'as imaginée en " retraitée" de l'education nationale, cheveux gris derrière des lunettes rondes, visage ridé et petit chignon strict ? Une vieille , quoi, Celestine...
      Beuh...encore des idées préconçues. C'est juste oublier que je suis une fée et que les fées ne prennent pas leur retraite. Elles se divertissent ou se reconvertissent.
      Bisous célestes.

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    2. Ah non, je ne t'ai pas du tout imaginée en retraitée ni en "vieille" mais bien en future reconvertie. Et la curiosité me pique, sans que j'aille jusqu'à te poser directement la question : sait-elle déjà vers quoi elle pense s'orienter ?

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    3. On pourra peut-être enfin en parler de vive voix un de ces quatre...Ce que je peux te dire, c'est que cela alliera mes principaux centres d'intérêt...le stress en moins.

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  14. L'amour fait des miracles, dans l'éducation nationale peut-être, sans doute, mais aussi dans l'éducation tout court.... et pourtant, on ne sait pas toujours, pas souvent, par quel bout de cœur attraper nos ados...

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    1. C'est vrai, ce n'est pas toujours facile.
      Mais sans amour, c'est encore plus difficile, non? L'amour est comme un miroir qui réfléchit une belle image de nous. Et les graines qu'il sème finissent toujours par donner des fleurs, même si c'est long.
      Bizou

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  15. Non sans blague, c'est la dernière ligne droite ?? L'époque se prête à un abandon du navire, je trouve... Bienvenue au club alors : celui de Margotte, de Martine la picarde etc... il est temps de penser un peu plus à soi, encore que Margotte passe du coup le plus clair de son temps à faire la classe à sa mère, retombée en enfance d:^)

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    1. Nous nous sommes tant aimées, l'Eduknatt et moi...mais là, j'ai envie d'aller respirer l'air du large autrement.
      Une reconversion professionnelle s'impose. Etre obligée d'y aller même le mercredi, j'ai beau aimer mon boulot, ça ne passe pas...

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  16. Je comprends tout à fait ta décision car j'ai fait la même chose il y a 8 ans . Je sentais que la passion n'était plus tout à fait là, étouffée qu'elle était sous le poids des contraintes administratives et pas que. Et puis tu verras après c'est super aussi :-)!
    J'espère seulement qu'il y aura encore des enseignants avec des cartables plein d'amour pour s'occuper de nos petits-enfants:-)!

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    1. D'où l'avantage d'avoir élevé trois schtroumpfs à moi, aussi...Chose qui disparaîtra comme le reste...
      Je ne doute pas que des caractères comme les nôtres, Mammilou, s'adaptent au changement facilement et rapidement...
      Bisou céleste

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  17. Don Quichotta? Oh pourtant il est si bon d'avoir "fait de son mieux". D'avoir mis "le meilleur de soi". D'y avoir cru. Et crois moi, tu as semé, semé, et tout germera, ou laissera le souvenir des semailles qu'on a négligées peut-être mais dont on parlera aux plus jeunes. Mes profs les plus passionnés m'ont laissé en effet le meilleur d'eux: l'émerveillement de la découverte et de la compréhension. Rien ne se sera perdu de ce que tu auras jeté dans les sillons: même si le vent aura soufflé fort... quelque part, loin peut-être, il aura déposé son précieux fardeau...

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    1. J'en suis convaincue, chère Edmée...Sinon, je n'aurais pas fait le si long chemin qui m'a menée jusqu'ici.
      Mon amour de la vie et mes convictions profondes m'ont littéralement portée.
      J'aime beaucoup ta métaphore des graines au vent.
      merci, belle âmie céleste

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  18. Quand un secteur aussi noble qu'est l'école est dans la tourmente c'est la république qui en pâtit!
    Lionel Jospin devait se mordre la langue, lui qui a dit:" L’école est le berceau de la République"!

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    1. Bigre! tu cites là quelqu'un qui sans le vouloir aura fait beaucoup de mal à l'école publique...
      Mais moi, je suis dans l’œil du cyclone depuis toujours. Un endroit clair où le vent du découragement et de la tourmente ne souffle jamais.

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    2. Heureusement pas dans l’œil du cyclope, déjà qu'il est borgne, lui!

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    3. Hi hi, très drôle...tu as avalé un clown, mon prince?

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    4. Hé, Celle, j'ai vu sur un " miroir " de la guerre de 14 18 ( il m'en manque 4 numéros pour les avoir tous ) que nos alliés Anglais surnommaient " clown prince " le Kronprinz, article de propagande, certes, mais illustré d'une photo choc. Au fait, les années validées par tes Schtroumpfs, c'est bien, mais n'oublies tu pas ton année de service militaire? Ah, tu l'as pas fait?

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    5. J'ai travaillé en zone d'éducation prioritaire pendant vingt quatre ans, tu crois que ça pourrait faire, comme service militaire? :-)
      Dans le grenier de mes parents, il doit rester une pile de " Miroirs" tu veux que je regarde ? Quels sont les numéros qui te manquent?
      Bises

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    6. 135 149 153 209 210: ah, c'était 5 finalement; Tu es décidément mignonne.

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    7. Ah ben ça c'est gentil de t'en apercevoir...parce qu'à des moments, je me demande... ;-)
      J'ai noté les numéros et je te tiens au courant.
      Bisous

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    8. Ah mais c'est pas que je m'aperçois pas, c'est que...je sais pas trop, finalement, mais je m'aperçois.

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    9. Dis donc,toi tu sais parler aux femmes! hihi...

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  19. J'ai craint un instant que vous ne nous annonciez la fin de votre blog...mais je sais à présent, car j'ai tout lu de vous, que votre métier n'est pas votre unique passion. Et que vous continuerez de nous enchanter encore longtemps, délicieuse. Avec vos chères étoiles, la musique, les livres, et votre goût insensé de la vie et des choses de l'amour.

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    1. Arrêter mon blog...ça m'effleure de temps en temps, mais si peu souvent que je n'en parle même pas.
      J'aime trop ça.
      Merci pour vos compliments itératifs. Je les crois sincères.

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  20. Je crois que si j'étais ou avais été un de tes élèves, la fin de l'année me verrait pleurer...
    C'est tellement réconfortant pour moi, maman, de t'avoir lu Célestine! D'avoir lu qu'il y en a encore 'des qui-pense-comme-ca'...
    Et ça me rend triste ce que l'on tente de faire des jeunes enseignants...
    Ça me rend vraiment triste tout ça. Même si je sais que pour toi c'est aussi le début d'une belle et grande aventure
    Je t'embrasse très très fort !

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    1. J'ai envie d'écrire un livre à l'intention de mes jeunes collègues...une sorte de passage de flambeau,pour leur dre que rien n'est perdu et que tout reste à réinventer...
      Ne sois pas triste, mon étoile.
      Ça pouvait pas durer toujours, il faut que je lâche l'affaire avant d'avoir été abîmée par ce métier.
      Mais l'année commence à peine, point de mélancolie.
      Gros bisous émus

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    2. Je t'embrasse fort douce fée, avec ce livre pour tes collègues, les enfants apprendront encore grâce à toi :-)

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    3. Tes mots me vont droit au


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  21. Ouahh, encore un an et hop te voilà prête à conquérir un autre monde ??
    Tu as raison l'amour apporte tant ... Il suffit juste d'être à l'écoute ?
    Bisou, bisou et bonne nuit ;-)

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    1. La nuit fut excellente, chère petite Marie.
      La zenitude m'a envahie, je n'ai pas fait de " rêve d'école" , ces cauchemars que font tous les enseignants à l'approche de la rentrée, dans lesquels tout se passe mal, ils ne retrouvent plus le chemin de l'école, ou alors ils ont quarante cinq élèves, ou bien les élèves grimpent sur les tables et n'écoutent rien...
      On fait un métier qui peut être traumatisant par moments...
      Bisou céleste

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  22. Tant mieux que tu aies cette arme chevillée au corps, c'est la plus belle des choses que l'amour et il parait qu'avec elle on peut soulever des montagnes.

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    1. Tu as raison c'est une arme, et au moins dans le travail c'est une arme douce qui ne fait pas mal...
      Bisou céleste

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  23. quand j'entends cet accompagnement musical, c'est aussi mélancolique que l'annonce que ce sera ta dernière année à l'école...
    et puis j'ai lu que tu compte écrire un livre pour encourager tes jeunes collègues... et là je dis BRAVO. Tu toucheras du monde qui aura besoin d'entendre tes mots (et de plus tu les dis si bien!!)
    Ce sera ta façon t'aimer les enfants
    Je t'embrasse Célestine, avec toute mon admiration

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    1. C'est un de mes projets de ma nouvelle vie...Avoir enfin du temps pour écrire.
      Et transmettre ma passion, oui, avant de laisser la place aux jeunes générations.
      Et avec une marraine telle que toi, je suis comblée.
      Merci

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    2. Mais pas un livre trop sérieux. Un beau roman, une belle histoire. Une belle maîtresse, des élèves, des bons, des mauvais, des cancres....et des petits nouveaux.
      Peut être même des petits lapins......

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    3. Tout a fait, c'est tout a fait ça.
      De quoi faire rêver d'école les petits et les grands.

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  24. Ton départ de l'EN était si prévisible que tu l'avais enoncé furtivement il y a peu ; et oui, le plaisir de devoir son avenir à des instit plein d'amour pour les sales gosses qu'on a dû être parfois, rencontrer son prof d'histoire 10 ans plus tard et la remercier d'avoir su insuffler le souci de tout mettre en pièces pour écarter le faux de vrai...
    mais ce que tu dis de l'EN vaut pour toute l'administration ! partout c'est ceinture et bretelles, peur de ci,... prononce le mot politique et tout le monde tremble ! si l'on savait comment sont rédigés les décrets ! tout le monde pense loi, alors que ce sont les décrets qui décident de notre sort
    à la porte de mon bureau, j'ai un tableau : au loin, un troupeau de moutons blancs et au premier plan un mouton noir qui engueule le chien de berger qui essaye de le faire rentrer dans le rang ; je le regarde souvent pour garder le cap
    je dois aussi dire que je ne prends plus de vacances : mes boyaux font de telles tresses les trois jours qui précèdent le retour que j'ai renoncé à rester éloignée plus de cinq jours
    si je devais faire comme toi ..., j'aurai quitté le navire depuis longtemps !

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    1. Mais qui es-tu, chère anonyme que je ne reconnais pas? Et qui semble bien me connaitre pourtant...
      Globalement je suis assez d'accord avec ce que tu dis, et ta façon de garder le cap.
      mais je ne comprends pas ta dernière phrase: si tu devais faire comme moi, c'est à dire? Que fais-je donc que tu ne pourrais faire?

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  25. c'est si rare de pouvoir partager de belles idées mises en mots parfaitement choisis, que te lis avec grand plaisir ;
    quand je mets un commentaire, même si c'est pour dire "j'aime", j'aime être identifiée
    chez toi ...??? je suis devant un grand mur, où je ne sais lire qu'un seul mot : "anonyme" !
    bigre, l'infortunée que je suis a toujours effacé ses messages, sauf cette fois ci ; j'avais envie de te parler, quel qu'en soit le moyen !
    nb : si je devais prendre comme toi deux mois ou plus de vacances à la suite, je serai incapable de reprendre le chemin, cartable en main ; j'ai plus de courage à ne point faire de trop grandes haltes
    MAG
    (je signe toujours ainsi ; si tu m'indiques comment signer et te faire connaitre ma messagerie, je serai heureuse de me montrer plus courtoise)

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    1. Juste en dessous de ma photo, là, en bas, il y a mon adresse mail. Envoie moi un petit message et je t'expliquerai tout cela en privé. Et ainsi je connaîtrai ta messagerie
      Mais je sais déjà que j'ai gagné une lectrice hors-pair, Mag!
      Alors merci d'avance de tout ce que tu écriras chez moi. j'attends ton mail.
      Bises célestes

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  26. J'adore... c'est tellement toi !

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    1. Je pense que je te reconnais Boulgom07 !
      Et je suis ravie de te revoir ici.
      Ne te gêne pas pour écrire, ta verve récente m'a éclatée!
      Bisous ma belle.

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  27. Bonjour, je viens de parcourir quelques uns de tes articles, j'ADORE!
    En plus tu as des yeux superbes; Tu dois en faire craquer des Messieurs...
    Parfois il faut savoir s’arrêter et faire autre chose comme tu le dis si bien, je crois qu'un projet se profiler à l'horizon et qu'il faut encore peaufiner pour que ce soit au top.
    Bonne journée.

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.