13 octobre 2013

Perdue dans la forêt




Elle l'avait imaginé comme un père Noël, mais un père Noël habillé de vert. Avec des fragments de givre comme de petits diamants accrochés à sa barbe. Elle avait imaginé la montagne frémissant sous la première neige. La brume de la vallée qui monte lentement, noyant dans son étole soyeuse le paysage,  rendant flous les contours.
Et cependant que dans son fauteuil, bien à l'abri, elle se laissait envahir par une douche chaude d'énergie dans son ventre et au-dessus de sa tête, comme un mini-soleil censé apaiser ses tensions, en conversant doucement, et à bâtons rompus, grâce à la magie du téléphone mobile...  une crainte irrationnelle avait pointé, celle qu'il ne retrouvât point son chemin dans la montagne crépusculaire. Elle s'était mise à s'inquiéter.
Il lui restait, dans quelque coin obscur de son cerveau, quelques peurs incontrôlées qui devaient forcément remonter à l'enfance. Elle se demanda si elle ne s'était pas perdue dans la forêt, étant petite...Aucun souvenir. A moins que le conte du Petit Poucet ne lui eût agrandi les yeux d'effroi plus que de raison, à un âge où l'on a la comprenette friable et la crédulité ravageuse...

Les forêts-cathédrales où le bruit de la cognée résonne, les fûts longilignes dont la tête touche le ciel, lui rappelaient cette poésie de Ronsard "contre les bûcherons de la forêt de Gastine" qu'elle avait apprise vers l'âge de huit ans:

"Ecoute, bûcheron, arrête un peu le bras 
Ce ne sont pas des bois que tu jettes-z- à bas 
Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force 
Des nymphes qui vivraient dessous la dure écorce?"


Ce texte avait imprimé en elle une sorte de dégoût...(d'ailleurs, c'est ce qu'elle entendait en récitant: "lequel dégoûte, à force...") Le sang des nymphes qui giclait des saignées pratiquées par des bûcherons cruels dans les troncs de ces pauvres arbres, était une image insupportable. Les êtres surnaturels, grimaçants et maléfiques  habitant une  forêt, lourde de symboles psychanalytiques, peuplaient ses cauchemars de petite fille. 

Maintenant, évidemment, plus d'elfes, plus de trolls. Elle adorait la forêt. S'étendre sur la mousse et embrasser les arbres. Y oublier ses tracas. Y respirer l'air frais.
Mais son amour de la nature, celui de la montagne, des petits chemins escarpés et tout mousselinants de verdure, des rais de lumière dans les mélèzes, n'avaient jamais eu totalement raison d'une étrange peur: celle de se perdre. Ou pire: celle de perdre un être cher. Comme dans un labyrinthe, dans le brouillard, dans la neige. Ou dans une ville inconnue. Le jour où, au cœur de Narbonne, elle avait cru égarer sa fille de douze ans, le sien, de cœur, s'était arrêté de battre pendant vingt gigantesques minutes. Une autre fois, c'est un de ses fils qui s'était perdu pendant une randonnée. Soudain, elle ne l'avait plus entendu babiller derrière elle. La terre avait semblé s'ouvrir devant elle pour l'engloutir. Jusqu'à ce qu'elle l'eût retrouvé, nonchalamment appuyé contre la voiture. Et serré dans ses bras à l'étouffer. Elle se souvenait aussi de ce collègue qui, au début de sa carrière, avait égaré un élève dans la forêt de Lente, que l'on avait retrouvé à la lampe de poche à neuf heures du soir, et les terribles conséquences que cet événement avait eues à l'époque.

C'est pourquoi elle prit soin de demander au père Noël vert qu'il lui envoyât un texto sitôt revenu au refuge. Juste histoire d'éloigner les mauvais esprits.Et sitôt raccroché, elle réalisa que désormais, saint Gépéhesse veillait sur les marcheurs plus sûrement qu'un dieu lare. Et elle se moqua gentiment d'elle-même...



70 commentaires:

  1. Joliiii, quelle imagination !
    Mais tu ne nous dit pas s'il est rentré, per-vert pépère, et si tu as pu dormir tranquille.
    Apparemment pas, puisque, tendre Pénélope, tu veillais encore son retour 1h37 ! Est-ce bin raisonnable ?

    Gépéhesse, késako ? Un truc électronique avec des piles dedans, berk ! Pour ma part, je me paume plus sûrement dans les méandres des menus et sous menus de ces machines infernales que dans mes chères montagnes.
    Depuis que je crapahute, je ne me suis réellement, sérieusement, planté qu'une seule fois.
    J'étais débutant et je manquais d'expérience.
    Depuis, j'ai développé une stratégie toute personnelle, mais qui à ce jour n'a encore jamais été mise en défaut : le pif. Mon pif est accroché au fumet de la soupe qui m'attend plus sûrement que ma boussole est accrochée au nord !
    Accessoirement, il faut avoir envers le Gépéhesse une confiance critique et mesurée : en fonction de reliefs particuliers (réflexions sur des parois, cirques...) et de perturbations atmosphériques, le saint sensé veiller sur toi peut te planter de la plus magistrale des manières ! Et que se passe-t-il quand le bidule que tu suivais aveuglément te lâche, à bout de piles ?
    Cela dit, je veux bien me réveiller tous les matins face à ton paysage...
    Ce matin, il y a à Névache huit centimètres de neige : bôôô !

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    1. Oh ben puisqu'il est question de Névache, où en sont les mélèzes ? J'aimerais bien venir faire des photos de leur parure d'or et, si je ne m'abuse, la coloration ne devrait pas tarder...

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    2. @candide. Rassure-toi, je recevais un mail rassurant a 22 h 33 hier soir. Mais le jeu de société en famille s'est terminé fort tard. Et je n'ai eu qu'à appuyer sur le bouton " publier" pour transformer mon brouillon en article. Pour ce qui est du gepehesse, ce n'était qu'une boutade. Je ne l'ai jamais emporté en randonnée, et c'est pas demain la veille que je vais me dépolluer de la vie citadine en embarquant un de ses symboles! Ce serait assez contradictoire.
      Je ne me perds jamais en réalité, c'est juste une espèce d'appréhension par rapport aux autres, et surtout aux enfants. C'est juste la " sensation" de perdre pied, d'être momentanément perdue, qui est désagréable.
      Huit centimètres de neige! Bindidonc, quand je pense qu'hier, j'ai fait un barbecue au soleil chez moi!

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    3. @Pierre. La végétation tarde à prendre ses couleurs chaudes d'automne, cette année. Je conçois que tu as dû y prendre goût, la-bas où tu étais...une couleur qui existe que dans le nord de l'Amérique, comme dit le grand poète disparu Joe Dassin...

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    4. @ Pierre : dans les coms' je vois un gars qui projette de tirer le portrait des mélèzes Névachais. Je me dis "Chouette, un photographe mélèzophile, allons de ce pas voir son blog, histoire de nous en mettre plein les mirettes !"
      Que dalle ! La porte est fermée !
      Tant pis, tu sauras pas comment sont les mélèzes (qu'est-ce que ch'uis méchaaant !).

      @ Célestine : il est rentré qu'à 22h33 ton pote ? C'est pas possible, il a rencontré en chemin une bergère à lutiner !
      Je comprends mal ta dernière phrase : les huit centimètres de neige seraient incompatibles avec le soleil et un barbec' ?
      En tous cas, y'en a plus un pèt' en vallée : elle était mouillée et il a fait chaud. Je me suis d'ailleurs fait copieusement doucher en forêt par les arbres qui se déchargeaient, et j'avais oublié mon parapluie...

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    5. Je vois qu'en l'absence de Blutchiamo c'est toi qui est de permanence...( hein, quoi? Non je n'ai pas dit d'astreinte...)
      Pour aller chez Pierre, tu peux utiliser le lien qui est a gauche dans ma liste "sur le chemin"...

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    6. @ Candide : c'est par discrétion que je ne mets pas l'adresse de mon site. Mais il n'a rien de secret :)

      Alors voila ma carte de visite, spéciale Névache : http://alteretego.canalblog.com/archives/2011/07/19/21638892.html

      D'ailleurs il y a quelques jours je mettais la photo d'un lac dans lequel se mirait un mélèze québécois.

      Et puis ça aussi, plus spécialement photographique (mais rarement alimenté...) : http://loeildepierre.blogspot.fr

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    7. En l'occurrence, ma petite phrase était plus discrète, Pierre! Je ne sais pas pourquoi tu as ces espaces entre les mots...
      Merci quand même pour les liens.

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    8. Aaaah !
      J'aime beaucoup le p'tit coup de soleil sur la Clarée quand le soleil descend derrière les Cerces, hmm !
      Suffit juste d'être là au bon moment, de le voir et de savoir mettre dans la boîte ! C'est tout, y'aka...

      A Névache, les mélèzes commencent tout juste à changer de ton. J'imagine que ça devrait être beau le vikind prochain... Je vous tiens au courant...

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    9. Oups, pendant que je farfouillais dans mon blog pour retrouver les photos de Névache tu faisais l'entremetteuse et je n'en ai rien vu, Célestine ! Tu as été effectivement plus discrète que cet espacement bizarre...

      Candide, merci d'avance :)
      Tu habites là-bas ?

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    10. @ Pierre : si seulement !
      Eh non, je n'aurai pas le loisir de t'inviter, je ne fais qu'y passer une semaine en ours solitaire. Enfin vu le temps que je passe ici, ma solitude est toute relative... ;oDDD

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    11. 'tention les enfants, ça bascule !
      Est-ce le fait de l'importante différence de température de ces derniers jours, (-7 la nuit de samedi à dimanche à Névache, +10 à 1800 mètres hier), le jaune commence à monter tout doucement et on en voit decidelà dans des ubacs qui, hier encore, étaient uniformément verts : surprenant !

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  2. Hi hi j'ai Névache en photo sur mon téléphone !
    Bon, Célestine, je n'ai pas tout suivi... J'espère que tout va bien ! lol !
    Serais-tu angoissée ?...
    Un conte pas pour les petits de ton école. Ca les ferait flipper. Quoique, de nos jours, les enfants adorent les monstres...
    Bon dimanche sans pluie ?
    Gros bisous d'O.

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    1. Ah ma Soene! N'as-tu point lu un peu vite? J'ai pris bien soin de préciser que j'étais dans mon fauteuil, bien calée à l'abri, et que je discutais avec un ami qui était dans le même temps tout seul sous la neige dans la montagne. Je vais très bien, je te rassure, et je ne me suis point perdue ce matin dans les méandres de mon immense maison pour trouver le chemin de ma tasse de café ( je me suis repérée à la délicieuse odeur qui a envahi mes narines...)
      Il fait tout gris ici, mais les enfants sont là et on va faire des jeux. Ça va être formidable.
      Gros bisous

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    2. De tous temps les moufflets ont adoré les contes qui font peur.
      Et comme elle est douée, not'Célestine en écrira pleinpleinplein quand elle sera écrivaine à plein temps...

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    1. Eh, bien vrai, Walrus, si j'avais pu l'imaginer une seule seconde...mais je n'y crois qu'à moitié. Toi, peur? Et de quoi pourrais-tu bien avoir peur? A moins que, comme Soene, tu n'aies lu trop vite.
      Je précise donc que mon titre n'avait pour objectif que de titiller la curiosité des lecteurs.
      Et que je vais très bien ce matin.
      Je t'embrasse.

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    2. Bon, j'ai employé le conditionnel aussi...
      J'aurais peut-être dû écrire "Célestine, fais-moi peur !" (c'est un jeu très prisé des enfants, il n'y a qu'à voir les contes).
      Et je suis heureux d'apprendre que tu vas très bien.
      Je t'embrasse moi aussi.

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  4. Au Mollard, il arrive que le Père Noël s'égare un peu, mais c'est moins joliment conté : http://gardedumollard.canalblog.com/archives/2011/11/19/22729689.html
    http://gardedumollard.canalblog.com/archives/2011/11/11/22618067.html

    Bizzzzz

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    1. Je suis allée poser un petit mot sur chacun de tes billets. Je les ai trouvés joliment contés, moi aussi.
      Bon dimanche avec plein de soleil (dans les cœurs)

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    2. Merci mais je suis loin d'avoir ta plume. A propos de ton écriture, plusieurs personnes m'ont demandé qui avait écrit la petite nouvelle que j'ai mis dans notre dernier bulletin. J'ai bien fait de te piquer ce billet il a eu un joli succès Même la journaliste pro qui collabore très activement à la réalisation a fortement apprécié....Et pourtant not' bonne Jacky n'est pas du genre à cirer les pompes, tu peux me croire !

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    3. Eh bien, me voilà toute rose de confusion, pire qu'une fraise tagada...
      Tu remercieras la pro pour sa critique positive. A ta disposition pour d'autre petites histoires.
      En lisant vite ( moi aussi) j'ai cru que tu parlais de moi quand tu as dit " la petite nouvelle"
      :-)

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    4. Nouvelle sans doute, mais petite faut voir !

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  5. Coïncidence, hier soir j'écrivais quelques bouts de phrases sur mes marches en montagne dans le brouillard, où je craignais moins de me perdre que de ne croiser personne si je me cassais la jambe (vu que pas grand monde se balade dans le brouillard...). Et s'il m'est arrivé une ou deux fois dans ma vie de ne plus bien savoir où j'étais, faute de visibilité lointaine, je ne me suis jamais senti "perdu". Tout au plus momentanément égaré, en attendant de trouver un repère qui me permettra de me repositionner. Contrairement à toi c'est comme si j'avais une sorte de boussole intérieure, une confiance en mon intuition et un instrument de géolocalisation biologique intégré au cerveau ;)
    Par contre, "perdre" un de mes enfants en ne sachant plus s'il était devant ou derrière à des croisements de chemins ça m'est arrivé et là c'est assez flippant...

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    1. Ma boussole intérieure va très bien Pierre. J'ai simplement parler de cette incertitude dont tu parles très bien chez toi, quand tu te retrouves seul a la croisée des chemins et que tu réalises que personne ne viendra te chercher si jamais... Et surtout, tu as compris que les enfants m'ont donné quelques sueurs froides en disparaissant pour un temps heureusement très court...

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    2. Bwaf... à quelques mots près et un peu vite lus, voilà comment on interprète de travers. Alors je corrige : "Pareillement à toi c'est comme si j'avais une sorte de boussole..."

      Oila, c'est mieux ;)

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    3. Voui, beaucoup mieux! C'est que ma boussole me sert surtout pour l'orienter dans les méandres des relations humaines, et j'ai bien senti, là, que les mots avaient dépassé ta pensée...

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  6. Chopin, matin, main dans la main, ne pas se perdre et... se perdre pourtant. Jolie émotion forestière, frayeurs urbaines,. Bravo Cel. Bises d'un pays de forêts et d'étangs, le mien.

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    1. J'aime ton commentaire empreint d'un certain mystère...sans doute dû à ta manière très musicale de poser l'ambiance en quelques mots choisis.

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  7. Tu vois Célestine, le bois de Boulogne ou celui de Vincennes ne présentent pas de tels inconvénients, car derrière chaque buisson il y a une nymphe prête à te renseigner !
    Non décidément l'oxygène très peu pour moi ];-D

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    1. Des nymphes ?
      Ou des trans' ?
      Berk !
      Ici, quand on rencontre une vache, il n'y a pas d'équivoque !

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    2. Andiamounet? Ne rouvrons pas le débat sur les mérites comparés de la ville et de la montagne...
      Sinon on va penser que je tourne en rond!
      Pour une fois, je ne vais pas être d'accord avec toi: la faune du bois de Boulogne ne me fait pas trop rêver...
      Mais il y a le bois d'Clamart, et celui de Meudon, qui sont encore bien jolis...avec des petites fleurs et des copains, en cherchant bien...

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    3. Toi tu trouverais des fleurs bleues même sur les pavés de Montmatre ];-D

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    4. Trop mignon...et tellement vrai. Des fleurs bleues, moi j'en trouve et j'en sème "de partout"...
      http://www.deezer.com/track/50307421

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  8. C'est qui la prof débile qui fait apprendre par coeur du Ronsard à 8 ans ?
    une militante de la déforestation certainement .....

    Ça m'a rappelé le temps potache où, avec mes potes, on parodiait les classiques.

    Mignonne allons voir si la rose
    Qui ce matin avait déclose
    Sa robe de pourpre au soleil,
    A point perdu cette vesprée
    Les plis de sa robe pourprée,
    Et son teint au votre pareil....

    devenait :

    Mignonne, allons voir si la grosse
    Qui ce matin avait ses choses
    
Sa robe de pourpre qu'est pas une merveille,
    
A bien perdu de son attrait
    
Les plis de sa robe sont mouillés,
    
Ceux de votre intime c'est pareil.

    (ok, je le ferai plus....)

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    1. Rhoo! Je veux bien que tu ne le fasses plus, la prochaine fois...
      Je te préfère quand tu ne joue pas les "bad boys"
      Mais peut être cherchais tu la fessée?
      ;-)

      Au fait, je ne crois pas que ce poème de Ronsard soit un plaidoyer pour la déforestation, bien au contraire. Le texte intégral ICI et en vieux François...un pamphlet écolo du XVI siècle...
      Je te rassure: la maîtresse ne nous en avait appris que quelques vers.

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  9. Ecriture et style remarquables enluminent ce billet étrange. La description chromatique de l’emballement (m’)emballe : du « tachycardage » en direct, en quelque sorte jusqu’à son apogée. Pour maintenir le climat de la montée en « climax », il était presque superflu de nous révéler « qu’elle se moqua… ». Ah l’ambiguïté !

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    1. Un peu d'auto dérision s'imposait a la fin, cher nuage...sinon je prenais le risque de faire pleurer dans les chaumières. Alors, non, je ne pense pas qu'il était superflu de finir ce billet étrange par une pirouette.
      Rien de grave. Une simple conversation téléphonique avec un montagnard de mes amis, en plein effort, m'a rappelé une vieille frayeur enfantine, qui s'est muée depuis longtemps en une simple et légere appréhension. Il est des égarements moins effrayants quand il ne sont pas en foŕét...

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  10. Je connais aussi ces accès de panique surgis de qui sait quelle peur ancienne, peut-être même pas mienne, et de la quiétude je passe au harcèlement de la "folle du logis" qui me suggère tous ces "et si..., peut-être que... ça n'est pas impossible du tout..." Quelle horreur que de ne pas arriver à la chasser à coups de balais furieux.

    Je suppose que ton père Noel vert t'a répondu :-)

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    1. Oui oui, ce n'était qu'une simple appréhension. J'aime bien ta métaphore de "folle du logis" ( je l'avais déjà lue dans tes billets) tout ce que le cerveau produit d'irrationnel, quand ce sont des sentiments pénibles, mérite bien ce nom. Peut-être qu'un revers de mains est plus efficace qu'un coup de balai furieux...

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  11. Ah ! ces peurs irrationnelles de se perdre dans la montagne...j'aime ces randonnées d'altitude mais ll est vrai que j'aime les faire très tôt la matin et rentrer à couvert avant la fin d'après-mdi avant la panique du soir et ses tentacules angoissantes. Angoisse de perdre un enfant que je faisais toujours marcher devant et cet espèce d'amour de la montagne mêlé au défi de vaincre ce milieu finalement hostile. Merci pour ce beau texte intrigant et fascinant.

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    1. Pôv' gosse, qui peut même pas faire des bêtises dans ton dos ! ;oD
      Hostile la montagne ? Meuhnon, suffit de la comprendre et de l'apprivoiser en la caressant dans le sens du poil.
      Sinon comment bivouaquer pour se mettre un fabuleux coucher de soleil dans les mirettes ?
      ;o))

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    2. Chère Malou, tu es sage de randonner le matin. Le temps tourne si vite à l'orage dans la journée...je vois souvent des imprudents qui attaquent la montée alors que je redescends, et je ne peux m'empêcher de me dire: seront-ils revenus a la nuit?
      C'est sans doute cela que signifie " apprivoiser la montagne"

      Candide, un bivouac pour attendre le coucher de soleil, je l'ai déjà fait: c'est vrai que c'est grandiose, même si la nuit je n'ai pas beaucoup dormi!!!

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    3. Tout dépend de la saison. En été, je pars tôt because chaleur (insupportable) et orages possibles. Sans compter l'état de la neige si on ne veut pas patauger dans la soupe au retour... Et puis ça permet d'être en forêt vers 19 heures quand on s'est fait une entorse sur glacier vers 10 heures...

      En octobre j'aime bien partir pour être en refuge (d'hiver) vers 17-18 heures. Mais il m'est arrivé de devoir faire un demi-tour "technique" et de rentrer de nuit. C'est ainsi qu'au crépuscule j'ai rencontré une mère chamois et son petit à 15 mètres. Elle n'a pas fuit et s'est simplement détournée. Je suppose qu'elle était persuadé qu'à cette heure-là, ce deux pattes ne pouvait être un humain... J'ai pas de photos...
      T'as bivouaqué pour admirer le couchant ? Décidément, qu'est-ce que t'es une fille bien ! On y retourne quand tu veux (ceux qui ricanent bêtement dans le fond se plantent : c'est chacun dans son sac de couchage) ! :o)
      Je te rassure, je dors sans doute aussi mal que toi dans ces conditions. Je suis bien trop habitué à mon dodo à moi !
      Mais qu'est-ce que c'est bôôôôôô !

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    4. Et il y a aussi la totale: monter vers 17 heures, en plein été, arriver là-haut juste pour regarder le soleil s'effondrer à l'horizon, passer la nuit sur ce haut plateau, avec le silence impressionnant troublé seulement par le souffle du vent sur les cairns, regarder les étoiles comme jamais on ne les verra en ville, sans aucune pollution lumineuse, dormir sous la tente, et se réveiller pour voir l'aurore flamboyer. J'en ai encore les larmes aux yeux.

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    5. Hmmmmm !
      Rien qu'à leur en parler, y'a mes pompes et mon sac qui s'emballent !
      On y retourne quand tu veux. On laisse la tente qui sert à rien. Si t'as froid, j'te réchaufferai...
      Hmmmmm !

      ;o)))

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    6. Juste une question : c'était où ?

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    7. chut! les marmottes m'ont fait promettre...

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    8. T'es pus ma copine, na !

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    9. Je prends mes RTT sans vergogne puisque Candide assure l'intérim...
      Baci Célestoche

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    10. J'avoue qu'il assure!
      Mais bon, cet espace sans toi, c'est un peu comme un gruyère sans trou...

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    11. provocatrice !!!!!!!!!
      Baci pleins de bulles, comme l'emmenthal.

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  12. Il ne faut pas narrer les contes traditionnels aux jeunes enfants , n'oublions pas qu'ils avaient pour mission d'expliquer les dangers du monde
    Les bois , les forêts , c'est pas mon truc du tout , incapable d'y aller seule , même avec un zifon , tu imagines , plus de réseau , et me voilà égarée !
    J'admire ceux et celles qui randonnent seuls partout , qui plantent leur tente en plein désert , ouh la la , c'est pas mon truc , je suis trouillarde !!
    très bien écrit , de très belles métaphores
    bises Célestine au bois charmant ;)

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    1. Pour les contes de fées, justement si l'on en croit Bruno Bettelheim, il faudrait au contraire leur lire les contes...( Psychanalyse des contes de fées)
      Pour la forêt, c'est vrai qu'il ne faut pas partir seule imprudemment. Mais entre copines, je suis sûre que tu apprécierais une petite randonnée avec moi...non?
      En rechargeant bien les ziphons...et en n'allant que là où il y a du réseau...
      Et ta voix, ça va mieux?

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    2. @ Jeanne : pasque le zifon y te ramène ?
      Bon, les filles, c'est pas bin prudent de partir toutes seules, je viens avec vous. D'autant que vous aurez besoin de bras forts, généreux et tendres pour vous rassurer quand vous aurez peur.
      Et un seul zifon, éteint. Quelle idée de trimballer des trucs lourds qui servent à rien.
      De toutes façons, y'a un truc imparable pour pas se perdre : tu descends, en bas y'a de l'eau, et au bout de l'eau y'a forcément quelqu'un (Bordeau, Niouyork...) !
      CQFD !

      ;o))

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  13. Lorsque je marche en montagne, je suis tellement bien entourée, que je suis sereine, sûre de rentrer à bon "port" ... J'aime tant les montagnes, que je m'y sens en sécurité ... Peut être qu'un jour ??? Mais pour l'instant j'adore ... Un jour mon fils (7 ans) faisait du rollers en bas de la maison :-) et puis brusquement je ne l'ai plus vu :( je l'ai retrouvé avec la petite voisine plus d'une heure après, revenant tout fier d'être allé voir son ancienne maîtresse, à l'école maternelle se situant au bout de notre rue, mais surtout tout près de la grande route :( quelle frayeur ... Et un gros calin de réconfort ...
    Bisous et a+

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    1. Quelle peur tu as dû avoir! Quelle mère n'a pas éprouvé cela au moins une fois?
      Peut être qu'un jour... Nous ferons connaissance et alors nous irons marcher dans la montagne sans peur et sans crainte de perdre qui que ce soit...
      Biz petite Marie et bonne nuit

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  14. ... Quelle imagination, ma chère Célestine.. où vas-tu chercher tout cela ?... jusqu'au bout apeurée.. la lecture de ton texte est fascinante... rondement menée l'histoire dans la "forêt-cathédrale" en fauteuil .. maintenant je suis rassurée !! merci..
    bonne journée à toi.
    Den

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    1. Quand on veut devenir écrivain, on a quand même intérêt à avoir un peu d'imagination...
      Enfin dans ce billet, le fond de l'histoire était tout ce qu'il y a de plus vrai...j'ai juste rajouté un peu de bolduk pour faire joli.
      Merci d'être passée

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  15. Ah le saint Gepesse !! Encore faut-il l'alimenter en batterie et être en terrain découvert (à mon avis sous les hautes futaies de mélèzes et de pins cembro, ça ne doit pas vraiment marcher) mais tu as raison, ça rassure vachement !!
    La peur de perdre mes enfants m'a toujours poursuivi ... A Paris lors d'une soirée du 14 juillet, je leur avais mis un écriteau sur la poitrine (sous les vêtements quand même!!)
    Cette même angoisse me tient aujourd'hui quand je suis avec mes petits enfants ... On ne se refait pas !!

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    1. Moi quand on allait dans une foule, genre foire ou feux d'artifice, je leur écrivais leur prénom et mon numéro de portable sur le bras...Un truc tout bête qui peut t’être utile avec tes petits enfants
      Bises de mon sud

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  16. Belle histoire toute en sensibilité. Saint Gépéesse est bien utile en montagne si l'on a trop adoré Saint Génépi...
    Je me perds plus facilement en ville qu'en montagne, enfin en moyenne montagne à l'époque ou je faisais des randonnées plutôt familiales comme on dit...
    Bises et belle semaine

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    1. MMMmhh le génépi! ça c'est bon. Et puis, c'est naturel: rien que des plantes...
      Un peu comme la chartreuse...
      Tiens, pour ceux qui veulent rigoler un petit coup:

      La santé par les plantes

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    2. Hola , la chartreuse c'est encore pire que le Génépi mais je suis petit joueur avec les boissons alcoolisées...

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  17. pENDANT un moment, j'ai cherché qui pouvait donc être cette déesse gépéesse.... ;)

    L'analyse des contes de fée est passionnante. Moi j'écrirais une thèse si j'en avais les compétences sur l'absence de la mère dans les contes.

    Cette frayeur de perdre je l'ai vécue une fois , j'ai vu ma vie défiler pendant ces longues minutes , puis j'ai retrouvé mon fils et la vie est repartie à grandes bouchées de gâteau au choc'.

    Depuis je m'inquiète trop pour lui . Allo docteur ;)

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    1. Oui je te comprend. A ce moment la on se sent comme écrasée par le destin...
      Maintenant que tu le dis, c'est vrai qu'il y a beaucoup de contes ou la mère est remplacée par une vilaine marâtre...
      Bonne journée ma belle.

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  18. Désolé de n'être pas venu te voir ces derniers temps...par manque de temps. J'ai donc lu tes derniers articles. C'est celui sur le dirlo qui a le plus attiré mon attention. Au niveau papiers administratifs, je crois qu'on est plus tranquille de ce côté-là en Belgique. C'est dommage que tu doives passer tant de temps avec tout cela alors que je suis certain que tu préférerais consacrer ton énergie au pédagogique, ce qui sert vraiment les enfants. Bisous de Belgique et à bientôt.

    P.S. Tu as des nouvelles de Delphine?

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    1. Je suis tout à fait d'accord avec toi , petit Belge!: la plupart des bureaugrattes ne réfléchissent pas (c'est même sans doute un pléonasme...)
      Ne t'excuse pas, je ne suis pas toujours très disponible non plus...
      Delphine préfère momentanément la vraie vie à la vie virtuelle.
      Je la vois parfois sur Face de Bouc
      Bises et merci

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  19. Quand j'ai annoncé ma grossesse à ma maman, elle m'a félicitée chaudement puis elle m'a dit avec beaucoup de compassion: "maintenant, tu vas en prendre pour perpét niveau inquiétudes".
    Je crois bien qu'elle avait raison :-)

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.