17 décembre 2025

Qui veut un câlin ?

« L'amour est la distraction préférée de l'humanité ».
Claude Lelouch









Si seulement Lelouch avait raison...


Il fait gris. Une petite pluie crachine et fait briller les pavés devant le funérarium. A la sortie de la cérémonie, les gens se prennent dans les bras, se serrent fort, les mains caressent longuement le dos de ceux que le destin a privés d'un être cher. Les larmes sortent, mais les étreintes durent assez longtemps pour que le bienfait en soit tangible. 
De pâles sourires se mêle aux mercis.
Rien de mieux que cette chaleur humaine dans les moments de tristesse. C'est un peu comme si la mort faisait tomber en un instant les barrières, les préjugés idiots, la peur du jugement, du ridicule, et tous ces freins que l'on nous a posés pour juguler nos élans, nos pulsions, nos besoins.
Mais pourquoi attendre un tragique événement pour câliner son prochain ? C'est tous les jours, et même plusieurs fois par jour, que l'on a besoin de cette douce compensation au froid sidéral existentiel.
Au cours de yoga, la prof nous a invités à caresser le dos d'une autre personne. Après la séance, celle que j'ai caressée est venue me remercier. Elle en avait les larmes aux yeux. « Cela fait si longtemps que l'on ne m'a pas touchée » m'a-t-elle confié. J'ai réalisé combien certaines personnes sont isolées au point de n'avoir personne qui puisse leur apporter un peu de cet élixir de joie profonde. Ni compagnon, ni enfants, ni petits-enfants, ni amis, ni voisins, ni parents. Cela m'a serré la gorge. Je n'ai pu m'empêcher de la prendre dans mes bras, pour un gros hug, tel que ceux que certains offraient spontanément dans la rue quand la mode était au « free hug ». Je ne sais pas si ça existe toujours...
On a même vu fleurir des « bars à câlins » des « bars à chats »... Quant aux espaces bien-être avec massages, ils ont le vent en poupe même si beaucoup de personnes prétendent encore ne pas aimer être massées.
Bien sûr que l'on a un besoin vital d'être touché·e·s.
La câlinothérapie se base sur ces faits scientifiquement démontrés : le câlin est aussi indispensable que l'air et l'eau. Il active les défenses immunitaires, réduit la tension et le stress, facilite le sommeil, améliore la peau, donne confiance en soi, fait baisser le cortisol, et augmente l'ocytocine, une des hormone du bonheur et de l'attachement. Son effet est immédiat. Et à double sens : nos mains, nos corps ont aussi besoin du contact avec un autre être vivant. Un chat, un lapin, chauds et doux doudous... ou le petit corps d'un bébé contre soi. Quel bonheur nous envahit dans ces étreintes où circule l'énergie vitale !

Pour les besoins du film Un+Une, de Lelouch, Jean Dujardin et Elsa Zilberstein font en Inde l'expérience d'Amma, la dispenseuse d'amour universel. Ils en gardent un souvenir ébloui. Emu. Difficile à mettre en mots. Depuis le covid, le câlin est devenu suspect, dans un monde désincarné ou le sans-contact n'est pas que sur les cartes bancaires.
Et pourtant, Amma fait la chose la plus simple qui soit : elle câline le monde. Dans une grande sérénité. Sans parti-pris, ni crainte d'aucune sorte.
Allez, câlinez vous bien, les amis. Et pas seulement sous une branche de gui.

.../\_¸_/\

..(=•_•=)

....*..•*







8 commentaires:

  1. Il y a quelques années, j'ai eu un élève nait d'un viol.
    La mère niait son existence. Nous avions interdiction de l'appeler à son travail pour parler de son fils. Fallait pas qu'ils sachent.
    C'est la grand-mère qui élevait l'enfant.
    Au cours d'un conseil de discipline elle avait bien du venir. Assise de travers sur la chaise, comme pour partir en courant face à une urgence, elle n'a jamais regardé son fils.
    On a su après qu'elle ne le touchait jamais. Et qu'autant que c'était possible, elle ne le regardait même pas. (Tout ça, c'est la grand-mère qui l'a appris)

    Beh le pauvre gamin, il était bien amoché psychologiquement.

    Quand on est ému par quelqu'un on dit bien qu'on est touché. Ce contact physique, c'est drôlement important mine de rien.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ou là là, c'est bien mal rédigé.
      La grand-mère élevait l'enfant et était notre seul contact.
      Et quand j'écris "elle avait bien dû venir" (au conseil de discipline), je parlais de la mère.

      Et j'ai oublié de m'identifier.... Gier donc.

      Pffff c'est nul comme commentaire de début !

      Supprimer
  2. Un câlin ? j'accours... tu parles de cette "mode" des fricâlins je n'en évitais jamais un seul, absolument jamais. Enfant j'ai été dorloté câliné un truc de dingue, jamais un attouchement suspect bien sûr uniquement du toucher sucré entre nous c'était magique... et j'ai continué je suis très tactile, j'adore, une belle poignée de mains... une embrassade pas une bise, une embrassade formidable et mes fils ne le sont pas câlins... ils ne le sont pas alors je me venge sur mes toutes petites et en même temps, je m'aperçois que la plus jeune ne l'est pas trop non plus, câlins... il me faut la respecter.

    Bleck

    RépondreSupprimer
  3. Aaaah Amma, c'est un truc de fou. Dire qu'il y en a qui la critiquent. Je fais partie des très tactiles qui embrassent (au sens premier) beaucoup. Et pourtant je fais aussi partie de celles qui n'aiment pas se faire masser. Comme quoi .... Big hug my sister ;-)

    RépondreSupprimer
  4. Allez, je suis radin mais je t'en fais quand même un gros ! ;-)

    RépondreSupprimer
  5. C'est pas que j'en veux pas, ma petite Celle qui es si patiente avec moi, et bien sûr, segur, si mignonne, mais je ne suis pas rasé depuis quelques jours, alors...

    RépondreSupprimer
  6. Moi, je veux bien un câlin...bien que je n'en manque pas ! Heureuse femme que je suis ! Mais j'en connais qui donnerait beaucoup pour avoir autant de tendresse, je suis triste pour elles. Mais l'affection donnée avec beaucoup d'enthousiasme est à risque ! Tiens, la preuve, le rhume qui taquine mes narines depuis dimanche. Nous étions dans un endroit fréquenté par les pelotaris, notre fils aîné disputait une finale en championnat du Béarn, tous ses amis et autres étaient là, nous sommes les "papy et mamie" préférés des amis de notre fiston. Alors...des bisous en veux-tu en voilà, des embrassades prolongées, les rires sans retenue autour d'un verre, musique et chants entonnés à tue-tête...paf, un rhume ! Enfin deux, puisque Jean a le même. Bien entendu je ne reprocherai rien à ces jeunes trop mignons et affectueux. Et puis, peut-être que j'ai mauvais esprit ? Le virus devait être caché ailleurs que dans cette bonne compagnie ! lol Et puis, Xavier et son équipier ont perdu...de 3 malheureux petits points. Alors, tant pois pour le risque pris, c'était trop chouette d'être si bien entourée. Bisous tout doux !

    RépondreSupprimer


Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.