01 septembre 2023

L'olivier




Les arbres sont des poèmes que la terre écrit sur le ciel.
 Khalil Gibran








J'ai planté un olivier. 
Il vivotait sur une terrasse, au gris de la ville, dans un pauvre pot en plastique. Dévoré par la cochenille noire, asphyxié par la pollution. Au printemps dernier, je l'ai soigné, dorloté, revigoré. J'ai changé son substrat, fait briller ses feuilles à l'huile d'olive, je l'ai arrosé à l'eau de pluie, mais pas trop. Taillé juste un peu. 
A l'école de la vie, j'ai fait « olivier première langue ». Je sais ce qui est bon pour lui. J'ai grandi au pays de Giono. Je connais le secret de ces vénérables aux troncs noueux.
Je suis contente : il a passé brillamment l'épreuve du « Dôme de Chaleur » qui nous a tous accablés fin août. Puisant sans doute dans ses racines la force de ses lointains ancêtres de Provence, là où le feu du zénith fend les pierres en éclats de poudre. Là-bas, le ciel blanc comme un regard d’aveugle coule sur les oliviers centenaires, détrempe les calcaires des dentelles de roche, ravive l'argile des coteaux quand tombe la foudre sèche de ses rayons. Et ces arbres fabuleux résistent.
Désormais, le mien orne de ses petites branches volontaires ce coin du jardin où rien ne poussait. On sent qu'il a envie de devenir grand. Je le contemple chaque matin, lui demande des nouvelles de sa nuit. Du Mistral auquel il lui faudra bien s'habituer, comme tous ceux de son espèce. De la rosée qui pose des perles sur le gris vert de ses feuilles. Je lui dis qu'il est beau. Il frétille de tous ses rameaux. Je surveille les bestioles qui auraient idée de venir l'embêter à nouveau. Quand je pense qu'un jour, il aura peut-être mille ans...si la folie des hommes lui permet d'accomplir son destin.
Ça rend humble de planter un arbre appelé à devenir plusieurs fois centenaire. Ça donne la mesure de notre infinie petitesse. De notre fatale finitude.
Tu mesures combien ?...un mètre, pas davantage. Tu as cinq ans, comme ma petite fille Sibylle. Si tu continues à cette vitesse, quand Sibylle passera son bac, tu seras plus grand que moi. Mais tu prendras sûrement de longues années pour épaissir ton écorce. Quand elle sera maman, on pourra tailler dans ton feuillage pour « y laisser passer le vol d'une hirondelle »
Et puis un jour, elle sera grand-mère à son tour, et tu seras toujours là, contrairement à la vieille Célestine qui aura fini son petit tour de planète et mangera les pissenlits par la racine.
  Et puis Sibylle aussi partira, et ses enfants et les enfants de ses enfants. D'autres petits bras potelés entoureront ton tronc rugueux, on cueillera tes olives et on fera la sieste à l'ombre de ta ramure. Et tous ces gens ne sauront pas qu'en 2023, il y a deux siècles, une espèce de fée à la gomme, de sa toute petite baguette magique, t'a sauvé du désastre.
Enfin bref, j'ai planté un olivier.

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83 commentaires:

  1. Quel beau texte !
    Quel bel hommage et reconnaissance à la perpétuation des générations.
    Quelle ouverture merveilleuse sur l'espérance follement réaliste qu'il contient.
    Et aussi combien tout cela nous est offert est possible à chacun.
    En ce sens j'aime beaucoup la dernière phrase
    « Enfin bref, j'ai planté un olivier ».
    Et chacun de nous ? Que plantons nous ?
    Merci, et aussi merci.

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    1. Merci à toi, Alain, d'être le premier à avoir déposé ton grain de blé sur mon texte.
      J'aime beaucoup l'expression « L'espérance follement réaliste »
      C'est tellement cela ! Ça me rappelle une phrase que dit souvent mon ami Blutch : « il est trop tard pour être pessimiste »
      Alors oui, j'ai planté un olivier et ça m'a bouleversée bien plus que je ne le laisse paraître dans ce texte.
      Quand on touche à l'essentiel du mystère, ou au mystère de l'essentiel, si tu préfères, comment ne pas être profondément remué par tout ce que cela implique ?
      Merci cher Alain.
      Je reprends avec bonheur le chemin de l'écriture, que je n'ai lâché qu'en apparence: jardiner, c'est écrire la vie.
      Je t'embrasse
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  2. Auprès de mon arbre je vivais heureux
    J'avais toujours cru en sa sève bienfaitrice
    Auprès de mon arbre je vivais heureux
    Le planter là non ne fut point caprice

    J'avais le goût pour les grands espoirs
    Auprès de mon arbre je vivais heureux
    Qu'il honore les rameaux de mes hoirs
    Auprès de mon arbre je vivais heureux

    Je n'ai jamais pu le quitter des yeux....

    Bises du chanteur

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    1. Jolie reprise d'un classique brassenssien.
      Et tu m'apprends le mot « hoir » ...
      Quel bonheur d'apprendre des mots nouveaux ! C'est comme trouver une nouvelle espèce de plante que l'on ne connaissait pas.
      Bisous ravis
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  3. La symbolique de l'olivier est très forte et des recherches sur g^^gle te renseigneront mieux que mes connaissances sur le sujet. En revanche, sais tu que dans ma famille, cet arbre a été offert en cadeau de mariage à chacun des enfants ?

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    1. Oh oui, j'aime beaucoup la symbolique de l'olivier et je ne suis pas la seule. ma fille a écrit tout un article sur instagram pour expliquer pourquoi elle allait appeler sa maison « Olea » qui signifie olivier en latin.
      Je ne résiste pas au plaisir de te faire lire son petit texte.
      Pourquoi avoir choisi ce nom pour notre maison ? Tout simplement parce que "Olea" est le nom latin de l'olivier, et il faut dire que l'olivier a pris une part importante dans notre vie.
      🌿 Tout d'abord parce que nous venons du Sud de la France, et notamment de Provence, où l'olivier est roi. Le thème de notre mariage tournait donc autour de l'olivier : une cérémonie laïque autour d'un olivier, un lieu avec une oliveraie et une décoration à base de feuilles et de branches d'olivier.
      🌿 Ensuite, parce que nous avons toujours eu un petit olivier à la maison et que nous l'adorons.
      🌿 Et enfin, comme un signe, depuis 2017 nous habitons dans une résidence qui s'appelle "Olea".
      Il nous semblait donc naturel de rester sur ce nom là et d'appeler notre maison "Villa Olea" 💚

      Quel plus beau cadeau de mariage, en effet ?
      Bisous ma Chinou
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  4. Bonsoir ma Célestine, depuis la fenêtre de ma chambre, je vois très bien l'olivier du jardin de mes parents, dans le sud de la France. Il a toute une histoire lui aussi. Il était destiné à devenir un bonsaï au tout début de sa vie :-). Un ami de me parents, qui s'entrainait à créer des bonsaïs leur en avait fait cadeau il y a 28 ans. Cet ami est décédé depuis de nombreuses années maintenant. Mes parents l'avaient planté en pleine terre, bien aride. Cet olivier a végété pendant de nombreuse années en pleine terre pourtant. Il ne dépassait pas les 20 cms, il stagnait, une croissance insignifiante... Il peinait et s'est souvent fait marcher desus par inadvertance... Et le nanisme a peu a peu disparu. Il est maintenant plus haut que moi et doit mesurer au moins 2 mètres de hauteur. De surcroit son tronc s'est bien étoffé. j'ai l'impresion qu'il se sent enfin à sa place :-). Tu m'as remémoré cet ami de mes parents que j'aimais beaucoup. Son olivier nous survivra très probablement :-)

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    1. Quelle jolie histoire, chère Biche* !
      Les arbres, comme toutes les créatures de la nature, font souvent preuve d'une résistance et d'une sorte de « volonté » de vivre qui force le respect.
      Quant aux bonsaïs, je n'aime pas du tout cela. Je trouve que c'est une pratique barbare qui contraint la nature, ça me fait trop penser aux pieds des chinoises ou aux femmes-girafes du Myanmar.
      N'en doute pas : ton olivier se sent bien là où il est, maintenant qu'il n'est plus contraint.
      Merci pour ce beau témoignage.
      Bises
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  5. Si les arbres pouvaient nous conter tout ce dont ils ont été témoins.....
    gros bisous ♥

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    1. Mais ils nous les content, ces choses...Il suffit de tendre l'oreille et de les serrer dans nos bras, tu ne crois pas ? ... :-)
      Bisous ma Cathy
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  6. Celui-ci, je l'adore :-) Il est très vieux, on lui a même placé un soutien métallique sous une branche. Chaque fois que je passe par là-bas je vais le saluer, m'assieds près de lui sur la margelle et me rafraîchis grâce à l'eau de la fontaine. Et je reste là, pendant un long moment, parceque je m'y sens extrêmement bien :-) . Il vit dans la cour des orangers de la mezquita de cordoba en Andalousie. D'après la photo, j'ai l'impression qu'un petit frère a été planté à son pied.
    https://cdn.getyourguide.com/img/tour/550afc0e771e5.jpeg/98.jpg

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    1. C'est vrai qu'il a une bonne tronche, celui-là !
      Et tu as raison, un petit a été planté à côté de lui.
      Je ne connais pas cet endroit, mais tu en parles bien... ;-)
      La péninsule ibérique est quand même une terre de prédilection pour les oliviers. Tu te souviens de ce billet sur la Catalogne ?
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    2. Oui, oui, je me souviens bien :-)

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  7. J'aime Khalil Gibran, les orientaux ont le don de nous faire découvrir l'invisible et ton olivier donne des images de passage à témoin.
    Attention Célestine, tu risques de faire perpétuer le rituel de 2023 à 3023 et devenir l'ancêtre indéracinable. Sourire...

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    1. Chacun rêve sûrement d’être indéracinable et pourtant… on finit tous en poussière au vent …
      L’olivier a quelque chose d’oriental, et j’aime bien ton idée de passage de témoin… image d’actualité athlétique 😁
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      Merci Laurent

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  8. Une douce sonate que t'a inspirée le beau soleil de ton pays.
    L'arbre, la vie, l'amour et les passagers de l'humanité que nous sommes, vadrouillant au fil du temps aussi fragile que ténu.
    Oh! Le beau texte que tu offres là!
    Une lecture revigorante.
    Douces bises à ta fée Sibylle. Le même age que la mienne.
    Tu vois comme le temps passe vite. Toi au moins tu auras un olivier...
    Bises d'été.

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    1. Tu devrais planter un saule, ou une espèce qui se plaise au bord de ta belle Loire. Il n’est pas trop tard.
      Je sais bien que tes princesses ont le même âge que les miennes…
      Passagers de l’humanité, que voilà une belle expression !
      Merci d’être toujours là, frangin.
      C’est un plaisir
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  9. Tu as bien fait de nous délaisser pour t'occuper de ton olivier, il faut savoir distinguer l'important de l'accessoire. Longue vie à ton protégé qui deviendra ton protecteur et celui de bien d'autres après toi (aux conditions déjà spécifiées par toi).
    Un jour, à Pedras del Rei, j'ai rendu visite au plus vieil olivier d'Europe.
    https://www.iciportugal.com/le-plus-vieil-olivier-deurope-se-trouve-en-algarve/

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    1. Et, as usual, j'ai oublié de signer. Bises !

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    2. And, as usual, je t'ai reconnu cher boss...et je crois me souvenir que tu avais parlé du Portugal sur ton blog...
      Bisous retardataires.
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  10. Bonjour Célestine,
    Et si en enracinant cet olivier, tu avais, inconsciemment , exprimé la vertu pacificatrice dont cet arbre est l'emblème par excellence ?
    Ainsi serait- ce un geste thaumaturge à la suite de ton précédent billet,
    Et une noble et puissante hoirie pour les habitants dans le futur de la "maison sur la colline"!
    Je te souhaite une journée lumineuse. .
    Lucile

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    1. Bonjour Lucile
      Pour la « hoirie » je suis d'accord, c'est un beau cadeau que j'ai fait aux générations futures...
      Pour le reste, qui sait ce qui se passe au niveau de l'inconscient ?
      Faire la paix en moi était déjà une priorité...Le reste viendra de surcroit...
      Belle soirée à toi et à bientôt.
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    2. « Faire la paix en toi » voilà un chemin dont je suis témoin depuis longtemps. Témoin des fruits et de fécondité répandus en toi et autour de toi. Chemin de paix parcouru avec d'autres et dont j'ai moi-même reçu bien des fruits nourrissants. La paix est contagieuse. Fréquentons des porteurs de paix.

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    3. Je tâche quotidiennement de m'entourer de ces porteurs de paix.
      C'est devenu un besoin.
      Les gens continuellement en guerre, notamment contre eux-mêmes ou contre les moulins à vent, me fatiguent...
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  11. Ah, tu as planté un olivier, c'est bien.

    Bleck

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  12. Tu rêves vivre aussi logntemps qu'un olivier ? ;-)
    Quant à moi, je me demande quelle idée étrange a poussé dans le manque de cervelle de certains qui les a amenés à planter un oilivier dans un pot sur la terrasse d'un immeuble parisien ou dunkerquois...
    Ils pensent peut-être que les arbres sont comme les touristes, qu'ils peuvent vivre sous n'importe quel climat...
    Ils devraient faire attention à un détail : l'olive a donné, avec sa version arabe du mot, naissance a deux mots riches de sens pour nous...

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    1. Pour ta dernière phrase, j'aimerais tellement que tu nous éclaires...
      Mais repasseras-tu par ici ?
      Quant à ta question, non, je ne pense absolument pas à ce que ce serait de vivre mille ans...Un enfer, sûrement.
      Je vais déjà essayer de vivre à fond cette vie-là.
      Bisoussss
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    2. Ça a donné "Acide" avec "zeitun", "zeitin" et autres avec "aceit" et avec le Latin "olea" ça a donné "huile"
      Huile constituée principalement d'acide linoléique.
      Ça te va, Célestine ?

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    3. Merci d'être revenu. C'est très intéressant en effet !
      Ça me va donc parfaitement ;-)
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  13. J'ai connu un Olivier, il était mon dentiste ! (authentique) Toi tu plantes des racines, lui les arrachait ! }:-D
    Je suis confus belles châsses, si tu savais...

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    1. N'aie pas honte : j'aime trop tes traits d'humour.
      Et surtout quand tu joues sur les mots, tu sais bien...
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    2. Je le savais. C'est pas un petit, le Doyen.

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    3. L'esprit Blogbo me manque beaucoup, on ne cirait pas les pompes, mais on se faisait reluire !
      Mon bon Bof, as tu des nouvelles des ermites ? Et toi toujours dans ta verte campagne ? Bon kirounet mon bon Bof ,et adishatz ( pardon pour l'orthographe, mais j'adore l'occitan).

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    4. Je crois, si je me souviens bien (tu verras quand tu auras mon âge, mais je te l'avais déjà dit), qu'on s'est vu en juillet, car on a un plan distillation à l'automne prochain. Mais j'espère que ces maladroits auront également de leur huile d'olives qui est vraiment plus que bonne...
      Portons nous bien, Andy!

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    5. L’esprit blogbo me manque à moi aussi…mais on ne revient jamais en arrière …
      Bisous à tous les deux
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    6. Mon bon Bof je te rejoins, l'isolé distille il est vrai une excellente huile d'olive ! Il m'avait fait cadeau d'une bouteille il y a fort longtemps, il serait grand temps de la mettre au mâle ,car on lui voit le cul depuis belle burette !
      T'as vu belles châsses on fait comme si t'étais pas là ! Chez toi c'est le dernier salon où l'on cause, on t'aime bien, t'en as d'la chance !! ];-D


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    7. Depuis belle burette : l’expression ne manque pas de saveur !

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  14. Bonjour Célestine
    Et si, en enracinant cet olivier, inconsciemment tu avais exprimé la vertu pacificatrice dont cet arbre est l'emblème par excellence ?
    Ainsi serait-ce un geste thaumaturge à la suite de ton précédent billet...et une noble et puissante hoirie pour , dans le futur, les habitants de la "maison sur la colline"
    Je te souhaite une journée lumineuse,
    Lucile

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    1. Tiens ton commentaire est passé deux fois...
      Encore une diablerie d'internet !
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  15. Comme c’est beau petite sœur et plein d’espoir et encore beau ! Ça me tire une petite larmichette … après une nuit, encore une, à me débattre contre ce monstre qui ne veut me quitter, tu me redonnes la force et le courage comme ce que tu as donné à ce petit olivier que tu as replanté. Alors merci.
    Bisous doux.
    Émotions de femme.

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    1. Oh douce grande soeur, quel plaisir de te voir par ici.
      J'espère vraiment que tu parviendras à te débarrasser de ton monstre.
      Et je parlerai de toi à mon olivier, il t'enverra un peu de sa sérénité d'arbre.
      Bisous tout doux pour toi.
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  16. En ces temps de changement climatique, les arbres deviennent de plus en plus importants. Il faut en planter, les bichonner comme tu le fais. Moi j'ai planté dans mon jardin un murier pour avoir de l'ombre. Il a maintenant 3 ans et commence à faire un bel ombrage !!

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    1. C'est chouette les mûriers. Les écureuils adorent grimper sur celui que j'ai sur ma colline.
      Bisous Daniel

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  17. le pays de Giono est un merveilleux pays ! Bizzz bretonnes du pays du granit

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    1. Eh bien ou est donc passé mon commentaire pour vous les bestioles ? Ravie de vous revoir.
      Je ne suis pas très assidue mais je ne vous ai pas oubliées
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  18. Tu as bien fait de planter un olivier. Tu as bien fait de donner à celui-là la liberté de s'épanouir dans la vraie terre plutôt que le laisser dépérir dans un pot. Et tu as bien fait de le faire à une latitude à laquelle, jadis, il n'aurait pas résisté à la froidure hivernale... puisque désormais le climat local le permet. C'est un des avantages du changement climatique en cours.

    Tu vois loin, au moins trois générations après toi. Tu penses même à ton olivier qui pourrait avoir mille ans...
    Oui, il pourrait... "si la folie des hommes" (et si aucun hiver trop rude ne survient). Tu es portée par l'espérance du meilleur.

    Et moi je pourrai en rester là, sur cette "note d'espoir".

    Mais ce serait trahir ce que je ressens. Car je ne suis plus habité par cette vision à long terme : j'ai vu, ces dernières années, mourir plusieurs des arbres que j'ai plantés et dont je considérais qu'ils me survivraient, qu'ils survivraient à mes petits-enfants et au-delà. Ils sont morts du fait de ce même changement climatique qui permet à ton olivier de résister hors de son aire de répartition. Ils sont morts sur pied, à cause de sécheresses répétées.
    Je crois que ce qui m'a le plus touché ce sont les séquoias, autre arbre emblématique et symbole de longévité puisque certains dépassent les trois mille ans dans leur pays d'origine. Les miens n'ont que trente ans mais atteignent déjà vingt mètres de haut. L'un d'entre-eux, que je sentais vigoureux et prometteur, avait un tronc massif de 80 cm de diamètre à la belle écorce rousse et spongieuse. L'an dernier il s'est presque entièrement desséché et agonise maintenant à côté de ses congénères, dans le même état que lui. Dans le village deux de ces arbres majestueux, âgés de cent-dix ans, sont morts subitement. Dans la ville voisine, c'est un géant de cent-soixante ans qui a trépassé. Cent-soixante ans (j'ai compté les cernes), c'est six générations d'humains.

    Et tout autour, dans les forêts, ce sont les épicéas, les hêtres, les charmes, qui se dessèchent et meurent en masse.

    C'est pas drôle. C'est pas vraiment porteur d'espoir. Ce que je raconte fait tâche à côté de ce que tu partages. J'hésite à venir plomber le tableau avec cette réalité crue. Oui, mais c'est la réalité de ce que je constate.

    Devrais-je la cacher ? Faire comme si ça n'existait pas ? Peut-être...
    Si encore c'était du passé, je pourrais faire semblant d'oublier. Mais c'est l'avenir ! Comment fait-on pour oublier que l'avenir s'annonce tragique ? Peut-être en faisant comme pour le tragique du présent d'autrui, éloigné de soi : en pensant à autre chose ;)

    Bises au présent.

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    1. J'aurais pu, mon cher Pierre, raconter les chênes de ma colline qui crient silencieusement leur soif après l'épisode affreux de fin août. C'en fut trop pour certains d'entre eux qui agonisent et perdent leurs vieilles feuilles toutes brûlées de chaleur. je ne suis même pas sûre qu'ils survivront à ces coups du destin.
      Mais tu me connais bien, je préfère parler d'espoir. J'y pense beaucoup, à cet avenir préoccupant, mais je ne parviens pas à en faire le substrat de ma vie présente : sans doute parce que le regard candide de mes petites-filles m'oblige à être optimiste. Parce que l'on ne bâtit rien sur du néant, du nihilisme, du découragement, de la résignation. On doit au contraire cultiver ces forces vives pour qu'un jour, les enfants d'aujourd'hui deviennent des adultes moins cons que ceux qui les ont précédés...
      Je fais toujours, résolument et méthodiquement ma part de colibri. Chaque fois que je prends un escalier au lieu d'un ascenseur, ou mes pieds plutôt que ma voiture, je sais, c'est dérisoire... Je sais, ça ne suffira pas. Est-ce une raison pour s'asseoir sans rien faire ?
      Le coup des gouttes d'eau dans l'océan, certains n'y croient pas et pourtant...C'est pas à pas que l'on peut changer les choses.
      Alors voilà. Ton commentaire n'est pas plombant. Il est juste le pendant du mien, il le complète admirablement, il me remet les pieds sur terre, moi qui ai toujours tendance à planer un peu trop haut.
      Il me plaît, tel qu'il est. Il m'oblige à préciser ma pensée, il rajoute les bémols qu'il faut.
      Et pour toutes ces raisons, je te remercie de continuer, avec constance, à venir témoigner de ta réalité, et de celle de tout un chacun sur la planète : on est plutôt mal barrés, le constat est accablant. J'ai planté un olivier, je n'ai trouvé que cette façon de retrousser mes manches.
      Je t'embrasse cher Pierre
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    2. Je te remercie pour cette réponse, Célestine, qui atteste que tu n'es pas dupe et que c'est bien par choix que tu optes pour l'espérance.

      J'ai toujours des scrupules à "plomber l'ambiance" avec mes rappels à un certain versant de la réalité. Il n'y a pas que chez toi que j'ai ces hésitations douloureuses : dans mon rôle d'élu je suis celui qui rappelle cette même réalité pas drôle. Celui à qui on rappelle, en sens inverse, qu'il ne faudrait pas être pessimiste ni défaitiste, qu'il ne faut pas faire peur aux gens, qu'il ne faut pas être catastrophiste parce que ça démobilise... Et pourtant je mesure toujours mes propos, les polis pour les rendre acceptables. J'essaie seulement d'en appeler à la lucidité !

      Heureusement qu'il y a d'innombrables autres qui, comme moi, font ce qu'ils peuvent pour alerter à leur échelle... sans y laisser trop de leur énergie. Car c'est usant de jouer les Cassandre. Hier encore une des personnes située tout en haut des postes décisionnels d'une intercommunalité m'encourageait, en "off", à ne pas baisser les bras, à continuer à avoir cette voix discordante face à l'inertie générale. Parce qu'il y a besoin de toutes ces personnes lucides, un peu partout, pour, pas à pas, goutte après goutte, influer sur l'aveuglement généralisé.

      On emmerde les gens en leur rappellant ce qu'ils ne peuvent/veulent pas regarder en face. Loin de chercher à susciter l'inaction, encore moins le nihilisme ou la résignation, ces alertes répétées sont le signe d'un attachement profond à la vie.

      Mais je ne vais pas étaler davantage mes états d'âme :)

      Tu as planté un olivier et tu as très bien fait !
      Je t'embrasse.

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    3. Une chose me rassure: c'est que je ne suis pas "les gens".
      parce que jamais je dirai que tes interventions " m'emmerdent"...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  19. On dirait le Sud. Très belle photo. Il paraît sourire. De soulagement ? A la longue vie, à nos générations qui l'attendent ?
    Bises Célestine.

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    1. Il sourit parce que, pour l'instant, il est content de vivre...
      Le sera-t-il toujours...
      Le sud ? Oui, j'y suis, et j'y suis bien.
      Bisous Patrick
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  20. Tu le loue avec talent ce petit olivier, Célestine, tu l'as bien soigné cet olivier sacré qui orne aussi mon jardin !
    Des amies nous l'ont offert il y a longtemps, il pousse doucement mais fermement, j'espère qu'il sera là longtemps, même une fois que nous serons de l'autre côté, ailleurs...
    Nous avons perdu deux pommiers, un cerisier, des chênes, la moitié d'un liquidembar, des résineux, tombés ou avec de grosses branches coupées, ces temps derniers avec la tempête mais l'olivier est bien là et je m'en réjouis !
    Bisous Célesine

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    1. J'adore le mot « liquidambar». Et c'est un arbre magnifique, c'est vraiment triste de l'avoir perdu.
      L'olivier est sans doute un arbre très résistant, il a survécu aux guerres intestines du Moyen Orient, ce n'est pas rien...
      Soigne bien le tien, chère Marine
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  21. >J'adore le texte que tu viens d'écrire , il est plein de délicatesse et de bontés , de magie presque .
    Du grand Célestine en quelque sorte , bravo pour le sauvetage de l'arbre , et bravo pour les mots qui naissent sous ta plume comme une caresse sensuelle .

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    1. Wouaou, j'adore l'idée, caresse sensuelle, ça me rappelle une phrase de Giono ! « Il y a dans la sensualité une sorte d’allégresse cosmique...» Je l'ai mise en exergue de mon compte instagram...
      Merci pour tes compliments, c'est agréable de les découvrir, ce soir où je peux enfin venir lire mes chers lecteurs...
      Merci Marco
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  22. ça m'a fait du bien de te lire , cet élan vers la vie c'est chouette , j'avais justement un peu le cafard , la fin de l'été , les enfants qui s'en vont , la rentrée , les feuilles qui tombent et les sanglots longs annoncés de l'automne qui blessent on ne sait plus très bien quoi ni qui d'une langueur atone .....
    Tes mots furent comme les sonnettes cristallines et douces du bonheur et qui m'ont ramené à l'essentiel : c'est beau la vie quand on la regarde du bon côté ! Merci

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    1. Et ils m'ont ( ô un qui en place d'un ils !)

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    2. Alors là, c'est une vraie déclaration...
      Re-merci, mon Marco, tu es trop chou.
      Oui tu as raison, regarder la vie, c'est une question de focale...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  23. Sûr que moi olivier je ne l'ai même pas fait en option. Mais j'ai lu Giono, et pas seulement L'homme qui plantait des arbres, mais aussi ce rapport parfois idyllique parfois torrentiel et orageux de l'homme de Manosque avec son Sud. Alors à la Dame qui planta un olivier je rappellerai qu'elle a planté aussi quelque part au nord de la Loire, en fait même au nord de la Seine, une bien jolie racine nommée amitié. Nord et Sud, la sécession a cessé, c'est sûr.
    Kisses Miss W. et ATTB et merci pour l'image...🎸🌳

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    1. L'arbre dont tu parles fait certainement de l'ombre à un banc, quelque part au bord d'un lac paisible. C'est un arbre merveilleux, dont les feuilles ne fanent jamais.
      Et qui donne des fruits délicieux.
      Kisses my picard gentleman ❤️

      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  24. Kyan Khojandi, sors de ce corps ! Tu vois bien que c'est celui d'une vraie littéraire ! Et remballe ton envie de chanter "Julie la petite olive", des Wriggles ! C'est le pays de Giono ici, total respect obligatoire !

    https://www.youtube.com/watch?v=1cZ_H0rgwCU

    ;-)

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    1. Tu te souviens, j'en avais parlé ICI...
      Les Wriggles, je n'en ai jamais parlé et pourtant ça fait vingt ans que je les adore...et notamment celle-là. Et puis aussi Thierry le chasseur.
      Le pays de Giono c'est pas le pays de la morosité, mon oncle, ne crois surtout pas ça !
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    2. Je ne plante pas d'olivier, mais je laisse pousser chênes et châtaigniers.
      A ce sujet, figure toi qu'en juin, une de mes nièces a donné naissance, et ce, naturellement du début des opérations jusqu' à la fin, à des triplées, dont l'une se prénomme Céleste. J'ai donc à mon tour une céleste nièce, même si j'ai du mal à la détrier (verbe local, confirmé par le rouge qui souligne le verbe en question) de ses frangines.
      Elle en pense quoi, celle-ci?
      Création d'une association des oncles d'une céleste nièce?

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    3. Ça alors ! Mais comment sais-tu que je suis là céleste nièce de Joe Krapov ?

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    4. Mais parce que je lis les commentaires, té!

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    5. Ça me réjouit, mon petit Bof (qui es si mignon)
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  25. "La femme qui plantait des arbres" est tout à fait à la mode. Moi aussi, j'ai planté un olivier pour mon petit-fils qui porte ce prénom. Avec l'été, le bout de ses feuilles a bruni. L'autre , le plus ancien, (11ans, déjà) n'a donné aucun fruit cette année. Peut-être, à l'automne... Peut-être pas. Je ne suis pas spécialiste, juste aimante.

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    1. « juste aimante » C'est peut-être ça, l'essentiel...
      On n'obtient rien sans amour. Je suis certaine que « l'autre olivier » va finir par donner des fruits.
      Planter un arbre à chaque naissance, c'est aussi ce que j'ai fait.
      Une façon de se connecter profondément à la nature.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  26. Après une absence prolongée, je ne peux que constater que ton écriture me subjugue toujours.
    A l'instar de Renaud, qui a planté un oranger, toi, tu as planté un olivier.
    Peut-être que dans mille ou deux mille ans, cet olivier planté par une fée à la gomme dithyrambique donnera son bois à un de mes descendants qui en fera, à son tour, des objets dont j'ai le secret... A défaut d'olivier, j'ai tourné du frêne-olivier. C'est presque pareil, enfin pas trop. Juste la couleur.
    Planter un arbre est un geste fort, chargé de symbolique. Reconnaitre notre petitesse, et l'accepter.
    J'ai planté un arbre à chaque naissance de mes enfants, et puis d'autres, pour le plaisir que cela me procure.

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    1. Ah mon Xoulec, c'est beau ce que tu dis. Et je constate avec bonheur que les jeux de mots n'ont vraiment plus de secret pour toi. La gomme dithyrambique, celle-là, il fallait la faire ! je suis scotchée.
      Merci de tout coeur pour ta présence. Mon absence prolongée n'a pas de méchante cause : juste une soif de vivre intensément, et peu de temps pour tout faire...
      Je t'embrasse affectueusement.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  27. Il y a, comme ça, des chemins souterrains où se rejoignent, hors d'âge, des racines aussi nobles que sauvages.
    En coulisse, elles nous préparent tous les printemps qui nous laisseront quelque ultime chaleur quand pointera l'automne d'un dernier hiver.
    Fort heureusement, l'Aujourd'hui n'en a pas fini de nous remettre au jour.
    Quelle belle correspondance, hein ? Très Chère Lest'In☆

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    1. Une correspondance que j'oserai qualifier de baudelairienne, mon Titi.
      Et je suis d'accord avec toi : c'est doux, c'est chaud, c'est bon tout ça.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  28. Je vous imagine si bien, votre bêche à la main, murmurer des mots d’amour à votre petit arbre fragile, vous qui avez semé tant de graines dans le cœur et l’âme des enfants…
    Merci pour ce très beau texte empreint de tout ce qui fait vous, et notre attachement à votre écriture superbe.
    Je vous embrasse hardiment.
    ~L~

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    1. Et vous faites bien, cher Lorenzaccio. j'aime les gens hardis.
      D'ailleurs j'aime ce mot, un rien désuet.
      Je vous embrasse de même
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  29. Réponses
    1. Merci ma douce Jak.
      Ta présence me procure toujours beaucoup de plaisir ...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  30. C'est toujours un grand moment que de planter un arbre. Je souhaite à cet olivier toute la belle vie que tu lui as imaginée. Bises de Bretagne.

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    1. Commentaire ci-dessus signé Suzame... Bises Madame la Fée

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    2. Je lui souhaite surtout de connaître une époque où il n'aura plus besoin d'être le symbole de la paix, comme un objectif inaccessible, mais plutôt comme une réalité enfin installée...
      Bisous de fée
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  31. Je suis certaine que l'onde d'amour insufflée lors de cette plantation illuminera longtemps et longtemps cet arbre si noble, bravo céleste Célestine, je vous embrasse tous les deux, à bientôt. brigitte

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    1. Merci ma douce Plume.
      C'est joli, une onde d'amour.
      De tout coeur
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.