Ce soir, dans la voiture qui me ramenait chez moi, l'orage déclinant dessinait encore quelques ruisseaux
hésitants sur le pare-brise, déchirant la vitre en mille fragments à la lueur
des phares. C'était beau.
Je me suis sentie apaisée. Donner du beau, c'est ma mission, mon plaisir, mon bonheur. Toucher la beauté, la saisir, la partager dans ce monde trop insensible.
Oublier que la mort d'un proche est un arrachement de tripes, une incompréhensible et inacceptable interruption involontaire de tendresse, une bouillie infecte que l'on nous oblige à boire comme une ciguë, et qui nous laisse carreau sur le carreau, volcan éteint, braises noyées sous la giclée glacée d'un paquet d'eau sale, bêtes haletant sur le flanc, giflés, griffés, scarifiés. Il n'y a pas de mots assez forts, assez moches.
Oublier que la mort d'un proche est un arrachement de tripes, une incompréhensible et inacceptable interruption involontaire de tendresse, une bouillie infecte que l'on nous oblige à boire comme une ciguë, et qui nous laisse carreau sur le carreau, volcan éteint, braises noyées sous la giclée glacée d'un paquet d'eau sale, bêtes haletant sur le flanc, giflés, griffés, scarifiés. Il n'y a pas de mots assez forts, assez moches.
J'attendais un signe de toi, papa, et j'ai vu dans cette constellation de gouttes comme le signe que j'avais assez pleuré. Que tu m'« autorisais » à reprendre le fil de ma vie. A revenir doucement vers ma joie après ces quinze jours ébahissants de tristesse et d'épuisement.
Vrai ?
Alors, à ton avis, je peux à nouveau parler d'oiseaux, de jardins sauvages, du sable qui coule entre les doigts, de l'odeur poivrée de la menthe et du fenouil, de la splendeur d'une sonate qui s'élève dans le matin, et des mille bonheurs qui étoilent mon existence et dont tu m'as donné le sel ?
Je peux à nouveau faire des jeux de mots foireux et des calembours à la petite semaine ?
reprendre ma baguette de fée et repartir à l'assaut des ténèbres pour dispenser ma lumière ?
Si tu savais comme c'est important pour moi...
Alors, à ton avis, je peux à nouveau parler d'oiseaux, de jardins sauvages, du sable qui coule entre les doigts, de l'odeur poivrée de la menthe et du fenouil, de la splendeur d'une sonate qui s'élève dans le matin, et des mille bonheurs qui étoilent mon existence et dont tu m'as donné le sel ?
Je peux à nouveau faire des jeux de mots foireux et des calembours à la petite semaine ?
reprendre ma baguette de fée et repartir à l'assaut des ténèbres pour dispenser ma lumière ?
Si tu savais comme c'est important pour moi...
J'offre à mes chers lecteurs ces deux portraits de toi, que j'aime particulièrement. Entre autres, il faut qu'ils sachent que tu adorais le cinoche des années 50, tout comme Eddy Mitchell dans sa dernière séance.
C'est sans doute pour cela que tu es passé au cours de ta vie de la Fureur de Vivre à L'Homme Tranquille.
C'est sans doute pour cela que tu es passé au cours de ta vie de la Fureur de Vivre à L'Homme Tranquille.
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