La
maison nous a vus grandir, mes frères et sœur et
moi, et grandir nos enfants. Longtemps elle a été la maison des vacances,
remplie de rires, de bruits joyeux, de patins à roulettes, de raquettes. On
baignait dans un parfum de chèvrefeuille, de friture, d’ambre solaire. Mes souvenirs olfactifs sont intacts.
Et c’est
une chose bien étrange que de revenir toute sa vie, année après année, dans des lieux hantés par
son enfance. Surtout quand rien ou presque n'a changé. Bien sûr on a fait quelques travaux d’aménagement, de rénovation, d’isolation. Mais les meubles
sont les mêmes, le vieux buffet du salon, le placard de la cuisine, si peu
pratique et contre lequel maman râlait déjà il y a quarante ans, l’évier en
porcelaine blanche, la hotte au dessus
de la cuisinière, dont mon frangin avait commencé à scier l'angle, un jour où il en avait eu marre de s'y cogner le front ! Le grenier de nos fou-rires. Le couloir sombre qui mène à la salle de bains. Et la grille du
jardin qui grince toujours de la même façon...
Des milliers de petites madeleines de Proust qui titillent nos neurones et nous chatouillent comme des plumes sous le nez.
Certains
objets, je les ai toujours vus là, témoins muets des événements... On
dirait qu’ils se reposent, maintenant. D’où vient que l’on sente sourdre de ces vieux murs silencieux, une
tristesse presque imperceptible ?
C’est
comme si, après avoir vu naître tant de petits bonheurs en langes roses ou
bleus, et tant d'émois adolescents, la maison, dans sa sagesse, se préparait bien avant nous, à accueillir pour la
première fois, un peu de crêpe noir. Celui de la résignation devant
l’inéluctable, celui des illusions enfuies.
Comme si elle veillait à nous dire
ce que nous nous refusons encore à considérer, accrochés que nous sommes aux odeurs sucrées de l'enfance.
Un superbe billet très toi. Chez nous nous n'étions que deux et seule la maison de mes grand-parents a pu un certain temps me donner ces sentiments mais il y a des décennies que cette maison a été vendue. Ca fait partie des choses qui, je crois, m'ont manqué. Le crêpe noir, plus tard, jamais assez tard. Je t'embrasse Angel Baby. ATTB.
RépondreSupprimerC'est joli comme expression, "très toi"...c'est un peu comme "du Célestine craché" mais en plus élégant.
SupprimerKiss you in return
¸¸.•*¨*• ☆
Hello ma Cel. Je n'ai rien contre un peu d'élégance. Bien au contraire. Bises et ATTB.
SupprimerL'élégance est une vertu que tu défends avec beaucoup de grâce, cher Claude.
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
P.S. https://youtu.be/Rp2pj1vO_hI pour toi.
RépondreSupprimerATTB
Quelle merveilleuse chanson, merci de ce beau cadeau.A une autre époque, je l'aurais mise en illustration musicale de mon billet, mais c'était un temps où l'on avait encre le droit de le faire...
SupprimerBises émues
¸¸.•*¨*• ☆
Ce texte a une étonnante force d'évocation… J'y ai retrouvé, transposé quelque part en provence, l'équivalent. Cette notion d'immuabilité, d'éternité factice dont on sent confusément qu'elle a quelque chose d'illusoire.
RépondreSupprimerUn très beau texte. Merci.
L'idée d'éternité a sans doute quelque chose de terriblement illusoire, et correspond à un besoin inconscient de se rassurer...
SupprimerPeut-être mon goût pour les étoiles procède-t-il de ce besoin de contempler quelque chose d'immuable, en apparence tout au moins.
Je pense à la dernière chanson de Cabrel:
"On va viser l’éternité
On est tellement bien ici
On va tout faire comme si
On était partis pour rester "
Merci pour tes mots;
¸¸.•*¨*• ☆
Je ne connais pas encore la dernière chanson de Cabrel, mais j'aime beaucoup "on était partis pour rester" :)
Supprimer
SupprimerY’a quelqu’un d’autre dans ta glace
Entre les potions et les crèmes
Tous les petits pots qui s’entassent
Tu vois le temps est passé quand même
On croyait faire du surplace ah ça on s’en est donné de la peine
On se dépense, on se démène
mais même sous les pas d’une reine
La grande aiguille se déplace
On va viser l’éternité
On est tellement bien ici
On va tout faire comme si
On était partis pour rester
Entre les KO du parcours
Les demi-tours, les impasses
Les grandes nuits, les petits jours
Et tout ce qui raye la surface
On tombe chacun à son tour
Entre les griffes du rapace
Le seul remède c’est l’amour
D’ailleurs, c’est pour ça qu’on court
D’un bout à l’autre de l’espace
On va viser l’éternité
On est tellement bien ici
On va tout faire comme si
On était partis pour rester
On est loin d'être lassés
Dans un coin de mes pensées
Une vie à t'enlacer
Mille fois recommencer
Et c'est pour ça qu'on va rester, rester, rester
J'aurais aimé te l'apporter
Sur un beau coussin de dentelle
La niche où se cachent les clefs
De la mécanique éternelle
Mais l'horloge est hors de portée
Et ce n'est pas là l'essentiel
Elle peut continuer de tourner,
Et elle peut tout emporter
Je te trouve chaque jour plus belle
On va viser l’éternité
On est tellement bien ici
On va tout faire comme si
On était partis pour rester
On est loin d'être lassé
Dans un coin de mes pensées
Une vie à t'enlacer
Mille fois recommencer
On va rester, rester, rester
On n'est même pas pressés
Pour tous ceux qu'on a blessés
Qu'on aurait dû embrasser
Autant tout recommencer
On va viser l’éternité
On est tellement bien ici
On va tout faire comme si
On était partis pour rester
¸¸.•*¨*• ☆
Oh, merci pour ces paroles ! Avec ta voix et ta guitare ç'aurait été parfait ;)
SupprimerBon, tant pis, j'irai voir Cabrel...
Tant pis ? J'aimerais bien y aller !
SupprimerEt question voix, je ne lui arrive pas à la malléole !
¸¸.•*¨*• ☆
Tu as beaucoup de chance de pouvoir déguster des paquets entiers de petites madeleines ! Même si le ruban rose qui entoure la boîte se teinte de sombre.
RépondreSupprimerJe n'ai pas de maison où me rendre qui ma rappellerait mon enfance, par contre mes enfants ont tenu à conserver le petit studio alpin qui leur rappelle tant de belles choses... Comme quoi !
De la chance ? oui sans doute, c'est peut-être la phrase que j'ai le plus entendue dans ma vie.
SupprimerJ'en suis bien consciente, en effet. Même si cela n'enlève rien à la nostalgie que j'éprouve en ce moment, à voir s'enfuir les choses comme du sable entre mes doigts.
Le petit studio alpin...oui, ce sera sans doute à leur tour plus tard d'éprouver la nostalgie. Comme dit quelqu'un que je connais bien, " c'est comme ça !
¸¸.•*¨*• ☆
Les souvenirs aussi tendres soient ils font souffrir, lorsque le temps file comme du sable.. Sur la plage où je me rends ce sont des galets ! Tu peux les tenir dans ta main, ils ne te fileront pas entre les doigts ];-D
SupprimerAllez un sourire belles châsses )
Sur ma plage aussi, il y a des galets...
SupprimerMais la mer est plus chaude !
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Superbe texte !
RépondreSupprimerIl y aurait tant à dire sur la "gestion" du souvenir... Un mot tout de même quand à ton évocation de l'olfactif, j'ai le même sentiment, j'ai en mémoire et à jamais des odeurs indélébiles comme celle du parfum du riz au lait que Maman posait sur la table...
Bleck
Je crois qu'il est scientifiquement prouvé que les souvenirs olfactifs sont les plus forts à la mémoire.
SupprimerUne simple odeur peut me faire partir en vrille et me ramener quarante années en arrière. Je me souviens exactement de l'odeur des escaliers chez mes parents quand ils habitaient Valence. Sentir à nouveau cette odeur me ramènerait violemment en arrière!
bises célestes
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Un bien beau billet!
RépondreSupprimerJ'aurais pu en faire un "copier coller" en évoquant la maison, non pas de mes parents (une villa dans un lotissement sans âme du coté de Besançon) mais bien celle des mes grand parents maternels à Châlons en Champagne...
Il y a quelques années, j'ai pu y retourner. Les propriétaires avaient aimablement accepté de nous faire entrer, ma sœur et moi. Nous avions eu la surprise de découvrir que tout était intact ou presque!!
C'était une sensation incroyable et terriblement émouvante ... Des madeleines dans tous les coins!
Alors, tu l'as compris, ton billet me parle énormément !!
je rêve de pouvoir faire cela avec ce fameux appartement dont je parle juste au-dessus, et qui est maintenant occupé par des étrangers. Je suis sûre que l'émotion serait à son comble, comme pour toi. Heureuse d'avoir écrit un billet qui te plaise.
SupprimerKiss
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Célestine,
RépondreSupprimerJe passe en coup de vent. Ton billet empreint de mélancolie est poignant. Il y a, aussi, les maisons qu'on vide. Mais là on n'a plus le temps de goûter les impressions...
Tout dépend pour quelle raison on les vide. Si c'est par un choix réfléchi, ou par obligation pour cause de décès...
SupprimerNe passe pas trop en coup de vent, je m'enrhume sinon ...
:-)))
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...est-ce la maison de "La clé" ?
RépondreSupprimerNon la maison de la clé était dans ma prime enfance, à barcelonnette, une de ces maisons de Mexicains célèbres...
Supprimer^^
pas simples, les adieux à une maison où on a été heureux et qui est chargée de tant de souvenirs...
RépondreSupprimermais ne peut-on essayer de la garder dans la famille?
bon courage, Célestine
On n'est pas encore au stade où l'on décide de ce que l'on fera de la maison.
SupprimerMon billet exprime juste le ressenti de cette fragilité de mes parents qui devront sans doute bientôt la quitter, à cause du manque d'autonomie, ou simplement parce que la vie les aura quittés...
mais sûr, on aimerait bien qu'elle reste dans la famille...
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C'est un joli billet où la fin de vie est suggérée avec tendresse. De maison en maison j'ai transporté mes souvenirs et n'ai gardé que peu de choses...ainsi peut-on se construire malgré tout,sans les murs mais avec le cœur
RépondreSupprimerC'est joli ce que tu dis, marie Madeleine. Heureusement que ce ne sont pas les murs qui font un être...mais cil est vrai que mes parents n'étaient pas des bourlingueurs...Il font partie d'une génération qui se fixait souvent pour longtemps.
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Il n'y a pas de maison de cette sorte dans mon histoire familiale. Il y a bien des lieux qui symbolisent l'enfance , un en particulier, mais c'est un endroit, une vallée...et elle a bien changé depuis mon enfance. Avant j'y allais chaque année, depuis 3 ou 4 ans, je n'ai plus du tout envie d'y aller...je sais que ça reviendra mais peut être que c'est aussi un signe...
RépondreSupprimerAinsi les choses avancent-elles en nous et font-elles le chemin doucement pour nous faire arriver à l'acceptation de ce que l'on ne peut pas changer...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
c'est compliqué et bien difficile de voir vieillir ceux qui nous ont donné la vie....que l'on a fait grand-parents a notre tour..je connais ce sentiment..oui rien ne bouge ..tout semble figé...mais le temps passe..la roue qui tourne..ne pas oublier ces merveilleux moments ..s'appuyer dessus pour avoir la force d'accepter l'inéluctable...et puis y a les amis...j'suis là..
RépondreSupprimerJe sais que tu es là, que tu es passée et que tu passes encore par ces moments douloureux où l'on devient les parents de nos parents...
SupprimerSe souvenir des belles choses, n'est-ce pas un titre magnifique ?
Bises ma chataigne
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oui très beau titre: se souvenir des belles choses...et surtout ne pas avoir de regrets...la vie de chacun et le "comment" on s'occupe de nos parents âgés ne regarde que soit, dépend justement de ce qui c'est passé...avant...les amis sont là pour accompagner avec toute l’amitié..personne n'a le droit de juger..même après être passé a cette épreuve..car oui, c'est une épreuve...qui se vie au quotidien, de près ou de loin..
SupprimerTout à fait. ne pas juger les autres est une règle que je me suis donnée il y a longtemps, et je m'y tiens... merci pour ton amitié, ma douce.
SupprimerA très bientôt.
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Un de ces billets évocateurs et chargés de sens dont tu as le secret. En peu de mots l'essentiel, la quintessence d'une histoire de vie et d'un lieu chargé de belles choses. C'est souvent celles que l'on garde précieusement. La nostalgie mouille l'espérance d'une larme salvatrice. Le crêpe noir dissimule en ses mailles et ses ondulations les souvenirs porteurs à jamais des surgissements des vivant(e)s.
RépondreSupprimerLes pertes et les départs ensemencent les terres nouvelles.
Un de ces commentaires dont tu as l'art, toi aussi, Alain, qui va à l'essentiel et exprime dans une poésie mêlée de réalisme les sublimes interrogations qui font le sel de l'humanité.
SupprimerTa dernière phrase est belle comme un poème de William Butler Yeats.
Bises éblouies
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J'en suis resté à William Saurin....
SupprimerC'est dire à quel point ma culture pédale dans le cassoulet....
Mais comme j'ai trouvé ceci de lui :
"Sauve-toi, enfant de l'homme !
Fuis vers les bois et les eaux sauvages,
La main dans celle d'une fée, ..."
alors je comprends mon devenir....
j'aime bien quand tu fais semblant d'être inculte...
SupprimerEcoute ça comme c'est beau
Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel,
Brodé de lumière d'or et de reflets d'argent,
Le mystérieux secret, le secret éternel,
De la vie et du jour, de la nuit et du temps,
Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds.
Mais moi qui suis pauvre et n'ai que mes rêves,
Sous tes pas je les ai déroulés.
Marche doucement car tu marches sur mes rêves.
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Pas de maison de famille chez-moi, je suis le premier à avoir un toit qui ne soit pas loué, mais trop tard pour que ce soit la maison de référence pour les générations suivantes. Je pense que ça deviendra un manque dont je dois m'habituer dès maintenant.
RépondreSupprimerMa compagne est en train d'acheter une maison de famille. Construite il y a 115 ans, elle est vendue pour la première fois. Ca fait drôle d'entrer dans cette maison, encore meublée et les buffets pleins de vaisselle. Je n'ai pas regardé, mais je suis certain qu'il y a encore les draps dans les lits. 5 ans que cette maison sommeille ainsi, juste visitée deux fois par semaine par le fils qui l'entretient et tond la pelouse.
C'est ta chance d'avoir cette maison. Une sorte de racine pivot d'où partent les branches, mais sans s'en éloigner. Par deux fois elle a vu s'éloigner les cris des enfants et elle est dans une douce somnolence, en attente de nouveaux rires enfantins. Elle vit au pas, devenu plus lent, de ses occupants.
http://www.jukebox.fr/benabar/clip,quatre-murs-et-un-toit,3lu5r.html
Ti bacio
Jolie, la chanson de Benabar, qui me rappelle celle de francis lalanne, la Maison du Bonheur.
SupprimerTu as le don d'apaiser les choses, Blutchy, en les inscrivant simplement dans la douce marche du temps. Tu as raison, les choses nous survivent autant se faire à cette idée que d'autres gens vivront là où nous avons grandi, aimé, pleuré, souffert et ri. Vécu en un mot.
Le manque dont tu parles trouvera réconfort dans les mots de Marie Madeleine un peu plus haut.
On ne se construit pas avec des murs, mais avec le coeur. Et le tien est énorme.
Molto baci
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Non, merci, pas de madeleine pour moi ! ;-)
RépondreSupprimerJ'avoue que j'aurais pu penser à ta proustophobie, mais l'expression est tellement passée dans le langage courant que je n'y ai pas prêté attention.
SupprimerMay I beg your pardon, Sir ?
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Ma proustophobie n'irait quand même pas jusqu'à t'empêcher de t'exprimer, tu le fais si bien !
SupprimerTu tiens écidément à me transformer en homard bouilli, question couleur ?
Supprimerhihi !
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Les maisons se transmettent, se livrent, ou gardent jalousement ce que les murs ont entendu, vécu. A nous de savoir les faire vivre afin que résonnent encore et encore nos rires d'enfants.
RépondreSupprimerEt moi, je suis sûre que tu sais faire vivre une maison, du bout de tes pinceaux magiques d'aquarelliste...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
je suis vraiment touchée en lisant ce billet, ça me fait penser à une autre maison, vendue celle là et je suis émue
RépondreSupprimerje ressens beaucoup d'émotion dans tous les commentaires.
SupprimerSans doute est-ce le trop plein des miennes qui m'a aidée à écrire ce billet...
¸¸.•*¨*• ☆
On a le coeur serré devant la remémoration des vieux souvenirs des vieux objets qui nous ont vu naître. J'ai ce sentiment qui me prend dans les tripes et qui me visite souvent quand je pense à notre vielle maison, où je suis né dont chaque chose, chaque coin revient à ma mémoire avec la même intensité de bonheur d'autrefois; les objets, les odeurs, les parfums dans le jardin, me gravitent et me collent à ma peau et j'en frémis à chaque assaut sur ma mémoire.
RépondreSupprimerJ'aime ce poème, que souvent j'ai répété dans fort intérieur,qui est de Alphonse de Lamartine:
" La fenêtre de la maison paternelle
Autour du toit qui nous vit naître
Un pampre étalait ses rameaux;
Ses grains dorés, vers la fenêtre,
Attiraient les petits oiseaux.
Ma mère, étendant sa main blanche,
Rapprochait les grappes de miel,
Et les enfants suçaient la branche,
Qu'ils rendaient aux oiseaux du ciel.
L'oiseau n'est plus, la mère est morte ;
Le vieux cep languit jaunissant,
L'herbe d'hiver croît sur la porte,
Et moi je pleure en y pensant.
C'est pourquoi la vigne enlacée
Aux mémoires de mon berceau,
Porte à mon âme une pensée,
Et doit ramper sur mon tombeau."
Je ne connaissais pas ce texte. Il est d'une grande beauté triste. Il suit le cours sombre de toute vie, du mot naître au mot tombeau.
SupprimerIl m'arrache quelques larmes, mes parents sont en fin de vie, ils sont comme deux oiseaux fragiles sur une branche. Et en ce moment je m'inquiète beaucoup pour eux.
Merci mon prince des sables
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Oh! Célestine, je suis si triste, j'aurais pu donner au paysage une note plutôt gaie et non celle là.Mais comme on dit: "les jours de pluie, le soleil brille encore". Bise ma Chère Célestine.
SupprimerNe sois pas triste. Les larmes sont bénéfiques, elles aident à évacuer...
SupprimerBisous consolés
¸¸.•*¨*• ☆
Oh ! que je te comprends ma chère Célestine.. Quelle évocation nostalgique, quelle émotion à te lire ! Maman âgée de 93 ans a quitté sa maison, pour une maison de retraite.. il y a 4 jours... tu imagines nos sentiments à nous ses enfants... il était impossible d'agir autrement...et sa maison est devenue bien vide....où éclatent pourtant, et encore, nos souvenirs, nos instants de partage, les cris joyeux des enfants, des petits-enfants, arrière-petits-enfants, mais aussi les difficultés quand l'esprit se brouille, comment faire face à l'inacceptable, quand on ne sait plus que l'on habite sa maison, que l'on ne reconnaît plus rien... que l'on mélange la vie.... le jour, la nuit... à tour de rôle, que l'on s'épuise soi-même, .....à souhaiter tout conserver.... nos passages dans la maison, pour l'instant, ne sont, à regret, que des passages-éclairs...
RépondreSupprimerbisous très émus ma chère Célestine, par cette similitude d'instants.
Den
Savoir que je ne suis pas seule m'est d'un grand secours.
Supprimercela n'empêche pas le naufrage, mais adoucit la peine de voir sombrer le navire.
Bises solidaires, chère Den.
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Ton texte est tellement beau, la fuite du temps....que, c'est comme si...comme si j'avançais pas à pas dans cette maison, la vôtre, pleine d'odeurs, de délicieux souvenirs, je comprends ta nostalgie Célestine ....mais les souvenirs sont là, intacts, sans les acteurs, mais ils sont là!
RépondreSupprimerLa maison , c'est pour moi, celle que mes parents louaient jusqu'à mes 6 ans, elle existe encore, habitée certes, mais elle reste encore un peu, la nôtre. Je n'y suis plus jamais entrée, mais chaque fois que je passe son chemin, je retrouve la grande cuisine, le grand escalier menant à la grande salle de bains....et surtout l'odeur des giroflées plantés dans le jardin.
Quelle sera la maison de mes enfants? nous avons également, déménagé plusieurs fois...
La maison est principalement celle du coeur. Que chacun de tes enfants puisse y trouver refuge et écoute, voilà qui me semble primordial.
SupprimerParfois, la maison d'enfance a carrément disparu pour faire place à un supermarché ou un parking. Quel choc alors !
La maison dont je parle ici était au départ une maison de vacances, une sorte de Jalna ou de Marette, la maison culte de l'esprit de famille de Janine Boissard.
J'ai toujours aimé ces sagas familiales autour d'une maison.
L'odeur des giroflées, dis tu ? Moi c'est celle des iris sous la pluie. Une merveille...
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Avant que nous vendions la maison de vacances et l'appartement de mes parents, j'ai fait plein de photos d'objets, parfois dérisoires ! de détails importants dans notre vécu familial. Ca va du fauteuil de mon père à une salière, un bouton de porte, la sonnette de l'entrée, le carrelage de la cuisine, le motif des assiettes.
RépondreSupprimerJ'ai fait des jeux de Memory avec tout cela. Un pour la maison, un pour l'appartement. Nous adorons tous ! Les cousins se précipitent pour jouer, ou simplement regarder les cartes et évoquer des souvenirs. C'est une façon de faire vivre, sans tout conserver !
Quelle merveilleuse idée, Anne ** !
Supprimerje m'en vais dès demain prendre ces photos, et les montrer à ma maman à l'hôpital. Peut-être cela déclenchera-t-il quelque chose dans sa mémoire?
Bises et ravie de te voir, tu es si rare...
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Je viens de relire ton billet ainsi que les commentaires. C'est curieux lorsque mes parents sont décédés j'ai tout vendu ou donné ou jeté à l'exception d'une armoire, un antiquité un objet bien "chargé" je me souviens parfaitement du jour où enfant ma Maman m'a dit cette armoire c'est à toi elle a de la valeur il te faut la garder... J'aime cette armoire, elle a de la valeur mais non tout le reste je m'en suis débarrassé je dis bien débarrassé c'était leur histoire, mes souvenirs je les ai intacts dans ma petite tête, c'est comme les photographies j'en ai jeté beaucoup il nous en reste mais je ne les regarde jamais... c'est comme ça.
RépondreSupprimerUne bise, Bleck
Mes parents ne sont pas encore décédés, attention...Simplement, on commence mes frères et moi, juste à peine à envisager l'éventualité que ces deux héros de notre enfance soient en fait des personnes normales, et non des surhommes nantis d'immortalité...qui vont doucement décliner jusqu'à l'issue fatale... la camarde ce n'est pas que dans les chansons de Brassens...
Supprimermerci d'être revenu nous raconter un fragment de ton histoire.
Une bise en retour
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Nous sommes tous des denrées périssables
J'aime ta façon d'évoquer tes souvenirs olfactifs et les autres... nous n'avons pas eu cette chance, mes frères et sœurs et moi, nous habitions un appartement que Maman a quitté quand nous en sommes partis. Restent, un meuble par-ci, par-là chez l'un ou l'autre pour nous évoquer son souvenir mais, plus encore restent les souvenirs de jeux et de rires, de disputes aussi. Il y a bien eu une maison de vacances mais c'était un centre de vacances où nous sommes allé pendant une quinzaine d'années ) Pâques. J'y fêtais donc souvent mon anniversaire et c'est là-bas, en Alsace que j'ai mes plus chers souvenirs d''enfance. J'aurais aimé construire à mes enfants ce genre de souvenirs mais la vie en a décidé autrement. N'empêche, ils sont où on ne les attend pas et surgissent parfois au hasard... bisous ma belle
RépondreSupprimerMerci pour ce témoignage, Brizou.
SupprimerL'essentiel est de garder vivants les souvenirs. Pour tes regrets, je ne saurais assez te conseiller de lire le commentaire de marie madeleine. Heureusement que les familles ne doivent pas obligatoirement avoir une maison de référence pour se construire !
Bisous Brizou
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Qu'il doit être doux de retrouver son passé tout intact dans le présent. Très rare, ça. Trop souvent, on ne retrouve du souvenir qu'un filigrane à peine visible dans la nouvelle réalité, si bien que celui qui retourne sur ses pas, n'en revient en général que déçu.
RépondreSupprimerAutre chose: j'ai été sur le blog de Chinou et y ai trouvé la même beauté que chez toi. Aaah je vous envie, tant de dons, de talents, de sensibilités... Il y a tellement de lumière dans votre vie que tout à coup la mienne me paraît bien grise...
Hey, l'homme, c'est quoi ce coup de grisou ? Tu crois que je vais te laisser dire des choses pareilles sans réagir ? C'est mal me connaître, moi qui vais dénicher chez chaque être la petite lumière qui scintille, tout au fond du coeur. Je sais très bien que tu possèdes toi aussi une valeur, sinon je ne viendrais pas visiter ton divan rouge chaque jour...
SupprimerHaut les coeurs frangin. Ta vie n'est pas grise, tu vois bien.
Pour Chinou, je suis d'accord : c'est une vraie artiste. Je ne suis qu'une barbouilleuse à la petite semaine. Mais j'aime la vie, ça me suffit pour laisser passer les rayons du soleil à travers mon âme.
Gros kiss
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En tant qu'intruse qui s'assume et après une petite visite sur le divan rouge, je tiens à dire que même si l'homme trouve sa vie bien grise, il a du talent pour en extraire le côté drolatique! Faire sourire ou rire des inconnus, c'est un don!
SupprimerBien d'accord avec toi, missA
SupprimerBien d'accord !
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La roue tourne, Célestine, c'est la vie.
RépondreSupprimerC'est déjà beaucoup d'avoir de telles madeleines et un endroit où l'on peut se réfugier.
Mais la nostalgie c'est bon à vivre et se laisser envahir des choses du passé par ces temps chauds, ça apporte de la douceur au corps et au cœur.
Et une petite citation pour ton dimanche : "Sois heureux un instant. Cet instant, c'est ta vie." Omar Khayyam
Très jolie citation, Soène.
SupprimerIl est vrai qu'elle rend bien compte de la fugacité de la vie.
Bises philosophes
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Ce n'est que quand les héros donnent des signes de faiblesse qu'on réalise qu'ils pourraient bien nous quitter et c'est terrible cette prise de conscience. Ce n'est pas qu'on ne "savait" pas mais leur force nous leurrait et nous laissait croire que tout ce bonheur était éternel.
RépondreSupprimerEt les maisons de famille, quand on a la chance d'en avoir une, sont les témoins vivants de tout ce bonheur. Avoir la chance de garder une maison de famille quand les héros s'en vont, c'est un peu une façon de prolonger le souvenir de temps heureux. Ne pas pouvoir la garder, c'est un peu comme se séparer une seconde fois.....
J'aime l'idée du Memory de Anne......
Moi aussi, j'aime beaucoup cette idée. J'ai pris des photos et ma mère a beaucoup aimé l'idée aussi.
SupprimerNos parents sont des êtres humains, avec leurs failles, et non des héros...c'est vraiment ce qu'il faut admettre.
Bisous ma belle
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Quel texte touchant! J'aime cette idée de la maison qui concrètise le passage du temps. Elle, restant presqu'inchangée, droite et encore vaillante. Un peu comme un arbre à l'intérieur duquel on aurait vécu, qui se serait prêté à l'exercice avec bonhommie et distance et qui, aujourd'hui de son long ramage indiquerait la route qui s'ouvre.
RépondreSupprimerJ'aime cette opposition du bruit et du silence qui gagne. Entre la mélancolie amère et la nostalgie plus douce. J'aime surtout avoir la certitude, grâce à tout ce que j'ai lu chez toi, que de tout ça tu sauras te nourrir. Le bruit ne cèdera pas tout à fait au silence et le silence saura se faire sa place en plein vacarme. E la nave va!
Les expériences nous nourrissent, quelles qu'elles soient. Et pouvoir écrire ce que je vis, au quotidien, m'aide d'une façon incroyable. L'écriture est en fait une deuxième respiration pour moi, et quand je sens que ma vie m'étouffe, j'ouvre les écoutilles en lisant les auteurs et leur écriture flamboyante, et en écrivant moi-même en suivant.
SupprimerJ'aime beaucoup ta métaphore de l'arbre. mais j'aime beaucoup les métaphores, comme tu t'en es sûrement aperçue.
Bises chère MissA
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un très beau texte avec ce qu'il faut de nostalgie. On pourrait s'y retrouver sans problème
RépondreSupprimerUn petit côté universel...celui que donne l'ombre de la dame à la faux sur toute vie...
Supprimermais que cela ne vous enlève pas votre bonne humeur, les bestioles ! ;-)
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Que de souvenirs incrustés... des bons, des moins bons... ainsi va la vie...
RépondreSupprimerje t'embrasse, douce fée!
Quelle joie de te revoir par ici, chère étoile...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Quand on voit la maison on comprend mieux chère Celestine que vous ayez appris à parler aux étoiles. Que fait-on le soir dans une telle maison ? On parle sans fin sur les terrasses. On regarde en bas le village qui s'endort. On écoute les bruits qui montent de moins en moins nombreux quand avance la nuit. On fixe l'horizon et lorsque s'éteignent les dernières lumières de la ville, on compte les étoiles. On les suit du doigt. On aime à les retrouver chaque soir. Puis on apprend leur nom. Elles deviennent familières. La maison est là, bien campée entre ciel et terre, "dans son jus" car les quelques modifications n'ont point, et c'est tant mieux, altérée son apparence première. De grandes fenêtres laissent passer la lumière en hiver, les persiennes la retiennent en été. On est en haut du village et on surveille le passage de la route et ces enfants qui, générations après générations ont appris à aimer la montagne. Tout n'est pas parfait. On se cogne à la hotte.
RépondreSupprimerLe maison même vide reste riche de la présence de deux qui l'ont quitté parfois pour juste un temps, d'autres fois pour toujours.
Je veux croire qu'elle se souvient a quelques années d'intervalle de deux petites filles toutes en longueur et en hauteur qui ont tant su l'aimer et chérir ceux qui l'habitent.
Je vous embrasse
Joli, le clin d'oeil aux deux petites filles toute en longueur...
SupprimerC'est vrai que vous en parlez aussi bien que moi, jacques, de cette belle maison.
Et que, sans doute, mon goût des étoiles s'est forgé sur cette terrasse, sous ce ciel pur de toute pollution. J'aime à croire et espérer que j'aimerai y revenir même quand mes chers parents ne seront plus là. Et que les bons souvenirs l'emporteront sur les mauvais.
Bises émues
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Les souvenirs, bons ou mauvais ils ont leur place dans le livre de notre vie ... C'est notre force ...
RépondreSupprimerBisous ensoleillés Célestine ;-)
Et les amis aident à se forger des milliers de souvenirs ensoleillés !
SupprimerBises chère petite marie si fidèle.
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Ton billet me touche. La maison est une sorte de mère. Elle contient, dans un coup d'oeil, le souvenir de toutes nos vies, rires, pleurs, disputes, repas familiaux mal finis, morts subites, visites surprises, secrets chuchotés sur le palier, gloussements, jeux de cache-cache. Et tous ces objets que souvent nous n'avons pas vraiment regardés, mais qui sont si nets un jour dans le souvenir, déjà usés ou cassés ou riches d'histoire le jour où nous les avons connus. Chaque pièce a ses astuces, lames de parquet qui couinent, carrelage fissuré, porte qui ne ferme plus, fenêtre qui ne s'ouvre plus, trou de souris, parquet abîmé par la chute d'une soupière...
RépondreSupprimerUne mère, nourricière et raconteuse des riches heures de la famille... Elle se pare de noir, de blanc, accueille berceaux et bières, rires et pleurs. Et elle est toujours là. Elle sait tout.
Ah ta description de la maison familiale est délicieuse ! Ça sent le vécu...Les lames de plancher qui grincent...la poutre à laquelle on se fracasse régulièrement le crâne, et pourtant on le sait que le plafond est bas dans le grenier !
SupprimerMerveilleuses accointances une fois de plus !
baci sorella
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Hélas ! je suis incapable de commenter ce billet ! trop de choses...
RépondreSupprimerAh Monesille, c'est déjà un début...
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C'est beau et nostalgique.
RépondreSupprimerTu as bien de la chance de pouvoir te rendre dans ce sancturaire, sorte de balise argos de votre enfance commune, ta famille et toi.
Une famile est un long ruban qui déroule des épisodes heureux et d'autres plus en demi-teinte.
L'ensemble fait un roc sur lequel appuyer sa vie et celle de ceux venus après soi, venus compléter l'édifice d'amour...
Une maison épaisse et éternelle où le temps passe sans s'additionner et où à chaque instant le coeur trouve un écho dans une pièce ou un meuble... j'ai eu cette chance là.
RépondreSupprimerMaintenant, l'écho est dans le coeur.