21 mai 2024

Lettres du Japon (1) Tokyo








Rien de mieux que de plonger directement au cœur de la capitale japonaise pour en tâter le pouls. Une pulsation unique, à l'image de ce pays singulier.
Rien de mieux pour confronter certaines idées reçues à la réalité du terrain.
Ce qui est certain, c'est qu'il convient d'être dans une disposition d'esprit sereine et ouverte pour prendre le métro aux heures de pointe. Akiko, notre guide, est un sourire permanent. Rien ne semble l'affecter négativement. Elle se réjouit.
De plus, elle s'émerveille constamment, quand je lui apprends par exemple un mot de français qu'elle ne connaît pas.
Le métro donc. Contrairement à ce que m'avaient dit certains, toutes les destinations sont traduites en anglais, ainsi, il est aussi aisé de se rendre par la ligne G à Asakusa, que d'emprunter la ligne 3 entre République et Opéra.
Les Japonais sont extrêmement disciplinés et attendent calmement leur tour pour entrer dans les rames. Ils suivent les flèches sans dévier leur trajectoire. 
L'affabilité n'est pas un mythe. Tous ces gens qui s'excusent de vous avoir marché sur le pied, tous ces sourires, même teintés d'une forte imprégnation culturelle (et donc pas forcement spontané) c'est quand même bien agréable quand on débarque en terre étrangère. On se sent accueilli, important. Une jeune étudiante Japonaise nous raconte spontanément son voyage en Europe, dès qu'elle entend que nous sommes français. Ses yeux brillent.
A Asakusa, nous arrivons en pleine fête de Sanja Matsuri. Une sorte de carnaval joyeux et coloré avec défilés, processions, musiciens en habit d'apparat, étalage de friandises, attractions pour les enfants : une vraie pêche aux poissons rouges à la place de nos canards en plastique, par exemple. Une pêche pacifique où les poissons sont remis à l'eau dès que les bouts-d'choux les ont pris avec leur épuisette. Évoquant sans doute ainsi la légende de ces deux pêcheurs les frères Takenari, qui trouvèrent un objet sacré dans le fleuve, statuette qui, par miracle, restait dans leur filet alors que les mailles étaient plus larges qu'elle. On bâtit un temple autour de cette légende. 
 Sensoji, havre de paix au milieu de l'agitation festive.
Et cette foule, dense, allègre, bruyante et en même temps sans agressivité. Des flots continus d'êtres humains aussi divers que partout ailleurs. Balayant une autre idée reçue selon laquelle tous les japonais se ressembleraient. Que nenni. 
Dans le quartier de Shibuya, fameux pour ses illuminations nocturnes de type Time Square, notamment, on assiste avec étonnement à l'alternance des voitures et des piétons, orchestrée selon un rythme immuable par les feux tricolores : on croirait assister à une chorégraphie contemporaine. Et là, on observe tout à loisir ces visages, ces tenues vestimentaires tellement différentes, jeunes hommes d'affaires tirés à quatre épingle dans leur costume Kenzo, chemise blanche immaculée, teen-agers sorties tout droit des mangas à la mode,
vieux sages à la barbe blanche, mères de famille, enfants, policiers, balayeurs, tout un peuple qui marche jour et nuit.


Plus loin, Akihabara est un lieu dédié à l'électronique. Même si l'on n'apprécie pas les jeux video et les mangas, il faut reconnaître que le spectacle et l'ambiance sont au-delà de ce que l'on peut imaginer. Tous les héros de Nintendo, de Zelda, de Naruto, de Dragon Ball et du merveilleux univers de Miyazaki et autres studio Ghibli patientant dans des vitrines dans l'attente de leurs acheteurs. Ayant croisé la trajectoire d'un certain nombre d'enfants, d'adolescents et d'élèves, certaines figurines ont pour moi un air familier. Tel Link, le jeune héros de Breath of the Wild, que j'offrirai avec plaisir à mon fils Arthur en souvenir d'une aventure que nous vécûmes ensemble.

A Ginza, les enseignes de luxe  ramènent d'un seul coup notre esprit vagabond à l'uniformisme fade de la mondialisation. Chanel, Rolex, Cartier, on est à New-York, à Amsterdam, à Paris, à Tokyo, partout en même temps. Mêmes boutiques rivalisant de vitrines classieuses mais sans âme. On oublie. Demain je replongerai avec bonheur dans l'âme du Japon.

(à suivre)
















13 commentaires:

  1. Pierre BOLLARDmardi, 21 mai, 2024

    Merci pour cette introduction mise en bouche..
    J'attends avec impatience tes témoignages de dégustation de sushis et autres friandises.
    Mais plus encore, puis je espérer te voir revêtue d'un Kimono ????
    Vivement la lettre numéro 2..

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  2. Je t'envie, sans l'envie verdâtre des jaloux, mais oui, ça m'aurait sans doute beaucoup intéressée aussi, pas tout, loin de là, mais la diversité humaine - que d'ailleurs on doit avoir du mal à vraiment saisir ! Amuse-toi et amuse-nous !

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  3. Tu as raison pour les indications en anglais, sans quoi, comment expliquer qu'Émilie (ma petite-fille) en soit déjà revenue deux fois ! :-)

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  4. Que de masques encore sur les visages ! J'attends impatiemment la suite ! ;-)

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    1. Oui ils sont stressés par les microbes et la propreté est leur préoccupation première il semblerait...
       •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  5. À part la dernière image, il semblerait que les voitures sont rares... Où le photographe très doué 😊 J'aime beaucoup la première photo. Et puis celle avec Celle 🥰 évidemment.
    À bientôt pour la suite, bonne continuation à vous deux. Bisous


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    1. Cette rue était transformée en rue piétonne jusqu'à 18 heures :-)
      Bises Julie
       •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  6. Quel dépaysement, merci Célestine pour tes belles photos.
    Bonne continuation, gros bisous :-)

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  7. Quelle merveille ! quelle chance !
    merci pour ce si beau partage.
    j'attends la suite avec impatience.
    bises Den

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  8. merci pour ce partage et gros bisous ❤️

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  9. Oui, oublions Chanel et Cartier, pas dans mes prix et si même j'achèterais autre chose... Certains quartiers des grandes villes se ressemblent partout dans le monde ! A Toulouse je connaissais une petite couturière, rue des 36 ponts qui te faisait un ensemble Courrèges comme personne , surtout lui, si simple et minimaliste mais génial !!
    C'est si agréable de croiser des personnes si affables, courtoises, cela donne la pêche ! A condition de ne pas être forcés, j'en connais tant qui cachent leur vraie personnalités derrière un sourire de façade.
    J'aime beaucoup la suite des parapluies .
    J'ai perdu le fil ces jours ci...
    Bises

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  10. Quel voyage extraordinaire !!! Merci de partager 🙏

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.