14 novembre 2015

Oh Barbara


(...)Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages

Qui crèvent comme des chiens(...)

Jacques Prévert
Paroles - 1946

27 commentaires:

  1. Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
    Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
    Plus éclatant que les cymbales ?
    Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux ?
    – Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,
    Je veux de la poudre et des balles.

    TOTOR : l'enfant Grec.

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  2. C'est toujours Barbara qui pleure, c'est encore et toujours la pluie, il pleut sur Brest, il pleut sur Paris, il pleut sur le monde. Ah! Célestine, on s'habituait aux chants d'automne, aux perles de pluie,chez toi et on se réveille en sursaut un matin car il pleut des bombes. Et je vois chez Stella, un billet sans mots, chez toi, Barbara encore triste. Ou est le printemps promis ?

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    1. Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange

      Un jour de palme un jour de feuillages au front

      Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront

      Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche


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    2. Quand Aragon rencontre Prévert, c'est le printemps qui surgit baigné de pluie dorée.
      Ce poème de Barbara me serre le coeur, il me fait rappeler les "passantes et Barbara était une passante sous la pluie. Quel est ce mystère que dégage une inconnue passante et qu'on n'a pas su retenir. Une histoire d'amour ratée peut-être!!!

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    3. Oh Bizak
      Ne rajoute pas du regret à la peine...
      Et puis qui sait ce qu'est une histoire d'amour ratée ?
      Une belle histoire qui ne commence pas, ou une qui se termine mal?
      ¸¸.•*¨*• ☆

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    4. J'aimerais te dire, une histoire dont on rêve qu'elle commence bien et qui ne finisse jamais!! De toute façon moi, la belle passante que je n'ai pas revue, m'a laissé un regard sublime et une trace indélébile comme une mémoire qui efface une autre mémoire de mauvais rêve, ou comme un palimpseste !

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    5. C'est joli, ça, un palimpseste...
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  3. Plus que jamais le printemps arabe a la gueule de bois.
    Mais qu'a-t-o n été foutre en Libye, en Syrie, en Irak, en Afghanistan?
    Sous quels odieux motifs a-t-on été déstabilisé des pays qui ne nous demandaient rien en s'accommodaient, vaille que vaille de leurs gouvernants.
    Quelles leçons de démocratie peut donner un pays où le président gouverne sans partage en se foutant de l'avis de son peuple?
    Rappelle-toi Barbara qu'il y a pire encore que les guerres, il y a ce qui les motivent toutes, sans aucune exception: le fric et le besoin de puissance.
    Rappelle-toi Barbara que lorsqu'on va semer la mort à l'autre bout de la planète, il est prévisible que la mort viendra à nous en retour.
    Rappelle-toi Barbara que 10 mille missiles sol-air ont disparu des arsenaux libyens lorsque la France a été y renverser le gouvernement légal d'un pays libre de son sort...
    Je suis triste de la connerie humaine et de la stupidité de nos gouvernants.
    Ti bacio Sorellita

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    1. Barbara ne se rappelle plus rien, aujourd'hui.
      Le ciel a un goût de cendre et elle pleure son cauchemar de la nuit.
      Baci

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    2. https://www.youtube.com/watch?v=EspK03oWGN0

      Ti bacio

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    3. Tu as les mêmes valeurs que Pierre sur l'autre billet ...
      Grazie mille caro
      ¸¸.•*¨*• ☆

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    4. Je n'avais pas encore découvert ton autre billet.
      Cette chanson me file toujours des frissons dans la colonne vertébrale.
      Ti abbracio e ti bacio forte

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  4. Bonjour Célestine...
    Il y avait longtemps que je n'avais pas relu ce poème de Prévert, et aujourd'hui, il fait hélas toujours sens. Parce que la guerre existera toujours quelque part, hélas.
    Maintenant, je ne partage pas tout à fait l'avis de Blutchiamo. Il faut choisir son camp. Ou on est pour la liberté (sans condition, sans concession), et on se sent concerné, ou on est pour l'immobilisme et on laisse pourrir des situations ailleurs, qui de toute façon, tôt ou tard, nous retomberons dessus. Je pense que tout combat a un prix, mais il est des combats qui valent le coup d'être menés, assumés, quoi qu'il en coûte. J'en suis convaincu.
    Il pleut sur Paris, sur la France, sur le monde... sur l'humanité, tout simplement. L'heure est au recueillement, mais il faudra rapidement poser les questions essentielles sur la table et y répondre. Faut-il laisser Daesh détruire peu à peu et aussi violemment le monde ? Non. Alors, agir, plus fermement, même si on aurait aimé une autre solution, c'est sûr, et moi le premier.
    Bien à toi. Bises.

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    1. "La guerre existera toujours quelque part, hélas."

      Moi, ce que je crois, c'est qu'il faut renverser ce postulat de départ, Nhand.
      Ce n'est pas Daesh qui détruit le monde. Daesh n'est que l'instrument actuel d'un mal éternel : la vanité, l'orgueil, la prétention de se croire supérieurs, de ces misérables poux de la terre qu'on appelle les hommes.
      D'après Desmond Morris, nous sommes des singes nus, oui, peut-être. Mais aucun singe ne débarque dans son arbre armé de kalachnikov pour procèder au massacre organisé de ses congénères. Nous sommes des animaux dégénérés et plus stupides que le plus stupide des singes.
      Alors tu as raison, ce n'est pas quand le microbe a infesté le corps qu'il faut se poser des questions. Là il faut agir. Mais on a intérêt à se demander pourquoi on en est arrivé là, afin de soigner la maladie à la cause... Malheureusement, ceux qui détiennent le pouvoir de soigner sont ceux qui nous inoculent le mal...On est mal !
      Bises Nhand

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    2. Oh que j'aimerais comme toi que l'homme ne raisonne plus par la guerre et ne cherche plus à vouloir changer l'autre, s'imposer à l'autre, jouer au plus fort, à chercher à savoir qui a la plus grosse. Oh comme j'aimerais que la guerre ne soit plus qu'un lointain souvenir dans l'histoire de l'humanité... Mais voilà, la stupidité et l'intelligence sont finalement des notions proches, comme la haine et l'amour. Un rien peut faire basculer de l'un à l'autre. Tout a évolué mais rien n'a changé, nous en sommes toujours et encore à traîner nos virus, inoculés depuis trop longtemps... La bêtise humaine, incurable ? J'en ai peur ! On peut juste la contenir un peu, parfois, faire en sorte qu'elle ne déborde pas trop - et on constate nos limites en la matière, mais c'est tout. Daesh n'est qu'un instrument, un de plus, un de trop, c'est absolument vrai. Il n'empêche que c'est aussi un fléau, un des fléaux, dont il faudrait se débarrasser. Plus facile à dire qu'à faire, j'en conviens. Hélas, nous en sommes à soigner des effets secondaires, car, la maladie, elle, je le répète, me paraît incurable... Désolé pour ce pessimisme, mais aujourd'hui, je crois que nous sommes tous un peu paumés...

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    3. Cela me rappelle exactement le 7 janvier, et cela recommencera encore et encore...et peu à peu, on revient à la vie normale, on publie l"unité nationale" on oublie les fanions, les colères, et boum!
      Ça nous retombe dessus et à nouveau on va s'éplorer...combien de temps ? combien de temps encore ?
      La seule solution, c'est encore et toujours l'éducation qui pourra l'apporter. En émancipant les jeunes, en les faisant réfléchir gravement et sérieusement sur l'avenir de l'humanité.
      Parce que plus on est instruit, cultivé, et moins on se laissera embrigader dans des idées toutes faites et manipuler par d'autres.
      Oui mais voilà, si on est trop instruit, on ne devient pas un bon consommateur, et alors là, c'est tout le système capitaliste qui s'effondre...

      Eduquer, éduquer aux valeurs humanistes, sans relâche, apprendre à lire et à écrire, vraiment. Lire Hugo, Alain, Montesquieu, lire, lire lire...Voilà le défi d'une humanité qui essairait de ne pas sombrer dans les ténèbres. On en est loin. Quand on veut asservir un peuple et le fanatiser, on lui donne juste du pain et des jeux. On l'empêche de réfléchir. On lui fait croire ce que l'on veut. Et au bout d'un moment, il s'accroche une bombe autour du corps. Et c'est gagné pour une poignée de fous.
      Mais c'est perdu pour l'humanité.
      ¸¸.•*¨*• ☆

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    4. Eh oui, quand la vie reprend ses droits, le quotidien se poursuit, l'amnésie aussi s'installe, et on se relâche, on oublie ce qui nous a mobilisés hier, et comme tu dis, boum ! C'est pile à ce moment-là qu'on retombe dans l'horreur.
      Seule l'éducation peut effectivement apporter un début de réponse à l'amélioration. Moi, j'y crois. Je crois aussi que même si la tâche paraît immense, il ne faut pas d'avance reculer. Eduquer, encore et encore, mais surtout pour ouvrir les consciences, et faire aimer l'humanité plutôt que de diviser et utiliser un trop-plein d'instruction pour casser, détruire l'autre. Une utopie ? Allez, sans un peu d'utopie, on n'a plus envie de voler vers la lune pour la décrocher, alors "utopisons" !

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    5. Dans mes bras, mon frère de couleur, aux couleurs de l'amour et de l'arc en ciel, nous ferons ce monde que l'on dit !
      ¸¸.•*¨*• ☆

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    6. @ Céleste et Nhand
      Daesh, ce sont des fous, des assassins fanatisés dans un but précis qui est de déstabiliser le monde pour pouvoir réduire et détruire les libertés individuelles, soit.
      Mais Daesh est née du chaos que les occidentaux ont délibérément provoqué dans tout le Maghreb.
      Du temps de Ben Ali, Moubarak, Sadam Hussein, Kadhafi, Assad, les islamistes intégristes étaient dans les prisons. La communauté internationale s'en est émue. Maintenant qu'ils ne sont plus en prison, le Monde a peur....
      Belle avancée humanitaire. :-(
      Tous les pays dont les occidentaux ont voulu déboulonner les dictateurs sont beaucoup plus mal en point maintenant.
      La Libye a 1'770 km de côtes. Avant que les occidentaux arment et financent les islamistes contre Kadhafi, il n'y avait pas un bateau de réfugiés qui quittait les côtes libyennes. Depuis que Sarkozy a envoyé l'armée française y renverser le gouvernement légal, c'est une horreur intégrale et il n'y a plus personne pour tenter de réparer les conneries faites.
      Je ne vais pas faire la nomenclature de tous les pays, car ils sont tous dans le cas de figure de la Libye. Le crime originel de Kadhafi? Avoir nationalisé le pétrole.

      Alors non, je ne peux pas cautionner une intervention militaire dans un pays souverain, même si son système politique ne nous convient pas.
      Pourquoi, dans la logique du droit d'ingérence, ne va-t-on pas renverser le dictateur Poutine?????
      Parce qu'à vaincre sans péril, on évite bien des emmerdements.

      Ces attentats sont une horreur pire que pour Charlie Hebdo, car ils sont aveugles. Ils frappent n'importe qui, sans choix ni nuances.
      Ils sont aussi et surtout le résultat des choix bellicistes de Sarko et Flamby. Avait-on le droit d'imaginer que Daesh ne se vengerait pas des bombardements français, comme ils se sont vengés des bombardements russes en abattant à coup de missile libyen un avion de ligne russe?

      @ Nhand,
      tu dis qu'il faut choisir son camp, pour moi c'est fait depuis longtemps: Je ne cautionne aucune action militaire, aucune intervention de déstabilisation dans un pays souverain qui ne menace personne. Or la France n'a jamais cessé de le faire en Afrique et dans le Proche-Orient.

      Nous devrons apprendre à vivre longtemps avec la menace terroriste.

      @ Céleste
      Nous sommes déjà en train de faire ce monde de demain où l'amour remplace la peur et le partage remplace la compétition.

      Baci et accolade

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    7. Blutchy, pardonne-moi, je n'avais pas vu ce long plaidoyer pour la paix et ce juste pamphlet contre la connerie de nos dirigeants.
      Tu as raison, les gens à qui l' on "confie" le pouvoir (désolée de reprendre ce mot mais c'est hélas ce que l'on fait en réalité) ces gens font n'importe quoi, au nom de je ne sais quelle allégeance à je ne sais quels intérêts supérieurs que je ne nommerai pas. Mais il y a une poignée de types qui mènent la planète, je ne leur confierais même pas la gamelle de mon chat.
      Pour ta denrière phrase entièrement d'accord.
      <3

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  5. Magnifique illustration ! Et le texte est bien choisi ...

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  6. Répondre à la folie meurtrière par un poème de Prévert: il n'y a que toi pour faire un coup pareil. Top de chez top!

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    1. Merci mon ami !
      Prévert reste une valeur sûre au travers du temps...
      Puisque rien n'a changé.
      ¸¸.•*¨*• ☆

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  7. Très joli texte. L'illustration est de rigueur, j'aime beaucoup. Ca reflète très bien la situation actuelle... la France baignée dans le sang, du moins la ville de Paris, et les larmes qui coulent :(

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    1. Si tu ne connais pas ce poème de Prevert, je te conseille sa lecture intégrale, et tant que tu y es, la lecture de tout le recueil "Paroles" dont tu dois sans doute connaître "Le Cancre" ou "Pour faire le ortrait d'un oiseau". Enfin j'espère...


      Rappelle-toi Barbara
      Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
      Et tu marchais souriante
      Epanouie ravie ruisselante
      Sous la pluie
      Rappelle-toi Barbara
      Il pleuvait sans cesse sur Brest
      Et je t'ai croisée rue de Siam
      Tu souriais
      Et moi je souriais de même
      Rappelle-toi Barbara
      Toi que je ne connaissais pas
      Toi qui ne me connaissais pas
      Rappelle-toi
      Rappelle toi quand même ce jour-là
      N'oublie pas
      Un homme sous un porche s'abritait
      Et il a crié ton nom
      Barbara
      Et tu as couru vers lui sous la pluie
      Ruisselante ravie épanouie
      Et tu t'es jetée dans ses bras
      Rappelle-toi cela Barbara
      Et ne m'en veux pas si je te tutoie
      Je dis tu à tous ceux que j'aime
      Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
      Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
      Même si je ne les connais pas
      Rappelle-toi Barbara
      N'oublie pas
      Cette pluie sage et heureuse
      Sur ton visage heureux
      Sur cette ville heureuse

      Cette pluie sur la mer
      Sur l'arsenal
      Sur le bateau d'Ouessant
      Oh Barbara
      Quelle connerie la guerre
      Qu'es-tu devenue maintenant
      Sous cette pluie de fer
      De feu d'acier de sang
      Et celui qui te serrait dans ses bras
      Amoureusement
      Est-il mort disparu ou bien encore vivant
      Oh Barbara
      Il pleut sans cesse sur Brest
      Comme il pleuvait avant
      Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
      C'est une pluie de deuil terrible et désolée
      Ce n'est même plus l'orage
      De fer d'acier de sang
      Tout simplement des nuages
      Qui crèvent comme des chiens
      Des chiens qui disparaissent
      Au fil de l'eau sur Brest
      Et vont pourrir au loin
      Au loin très loin de Brest
      Dont il ne reste rien.


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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.