L'un de vous m'a remis en mémoire un texte que j'avais commis il y a presque dix ans.
« Comment je pense à demain », sur une consigne de Queneau et ses 366 réels.
Rien n'a changé : il y a toujours deux façons de penser à demain. Au propre et au figuré.
Demain, dans vingt quatre heures, je vais partir voir mes petites étoiles qui me manquent, mes Angevines. Demain soir elles seront dans mes bras. J'en suis sûre et pourtant, il y a une infime possibilité que cela n'arrive pas... Mais je vois déjà les superstitieux jeter du sel par dessus leur épaule tout en touchant le faux bois de leur table ikéa. On ne peut jamais rien dire de demain. Et cette incertitude est le sel de la vie.
Alors le grand demain... le Futur de l'humanité...Ce flou nébuleux que l'on appelle l'avenir. Ce qui est à venir. Ce qui arrivera. Ce qui n'arrivera pas. Ce mystère aussi épais qu'un dictionnaire en dix volumes. Qui peut en parler, honnêtement ?
Comme je le disais, on ne peut que supputer.
Soyons réaliste. Le pire est possible. Il est même probable. Les agités du bulbe rachidien qui jouent aux soldats de plomb avec nos vies n'en ont rien à carrer. Ils se trumpent, de toute évidence. Mais se croient au-dessus des lois mystérieuses de l'univers. Chétifs insectes, pauvres excréments de la terre...
Se préparer au pire en tremblant et en érigeant des murs n'est pas forcément très constructif. Mais si cela consiste à renforcer en soi les graines de courage, de résilience, de paix, d'ouverture, de solidarité, c'est faire de son mieux : ce sont ces graines-là qui aident à rester debout dans les tempêtes.
Renforcer en soi l'admiration des belles choses, le respect, la gratitude, le contentement. C'est notre potentiel d'êtres pensants.
Cultiver en soi l'humilité et la fierté, l'espoir et la vigilance, le rêve et le réalisme, le coeur et la raison. Toutes ces choses en apparence contradictoires, mais qui sont les tenons et les mortaises de tout ce qui s'élève vers le haut, défiant les lois de l'équilibre et les rouages de la peur.
En plantant mon olivier, il y a deux ans, je semais cette graine d'espérance follement réaliste dont parlait Alain. Pas le philosophe, non.
AlainX, mon ami blogueur au discernement si fin, si juste.
Mon olivier va bien. Je vais bien. Le monde est rond et bleu comme une orange.
Jusqu'à quand ? On s'en fout, finalement.
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A Alain.
A Daniel.
A tous ceux qui s'assoient sur le rebord du monde en égrenant des arpèges.