01 février 2013

Eclaircie

Je vous avais promis que je vous raconterais. 

J'ai cheminé dans un long couloir sombre. Les trois semaines qui viennent de s'écouler furent une épreuve. La vie a parfois des exigences étranges, qui nous obligent à une pause forcée alors que tout allait bien et que l'on se croyait éternellement protégé. Mais il faut bien se résoudre à l'évidence: " Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force, ni sa faiblesse etc... etc..."
Au départ, un simple choix professionnel, simple mais cornélien: une direction d'école plus grande, mieux payée mais sans classe. Des dizaines de nuits à mal dormir, à soupeser, à réfléchir, à se projeter dans l'une ou l'autre des deux situations. Des avis partagés, mitigés, enthousiastes, des pressions,  des attentes. Les deux parties de moi qui s'affrontent en un combat violent. De quoi perdre sa sérénité...

Et puis le choix accompli, enfin, la sensation d'avoir bien choisi, et là, coup de théâtre: la colère de la supérieure hiérarchique, vexée qu'on ait pu refuser une "si belle offre", ses menaces, ses insinuations...gros malaise...La goutte d'eau. Le coup de Trafalgar qui m'a abattue, terrassée par la grippe et la tristesse. Mais à quoi aurait-il servi que je lui explique? Pour elle, refuser une promotion, c'est comme un crime. Elle a une âme d'état, et se moque de mes états d'âme.
Mon crime? J'ai choisi de continuer à enseigner. J'ai choisi les têtes blondes, le bonheur de leurs grands yeux, de leurs innocences charmantes. J'ai choisi les soirées penchée sous la lampe à corriger leurs pattes de mouches, à sourire de leurs mots d'enfants, à soupirer certains jours de lassitude. J'ai choisi Agathe, Clément, Nadia, et tous les autres. J'ai choisi les cartables, les tubes de gouache, les rentrées des classes au ventre serré, les petits nouveaux, leurs "maîtresse, tu es belle" et les "je retournerais bien à l'école" des papas d'élèves. Je veux encore et encore leur apprendre les étoiles, la beauté du monde et la magie des livres. Je veux leur donner le meilleur de moi pour qu'il garde de leur dernière année d'école le souvenir émerveillé qui leur donnera plus tard un sourire ému quand ils en reparleront.
Je n'ai pas pu me résigner à ne plus faire mon métier, celui que j'adore et qui m'a tant donné depuis si longtemps... Ce soir, je sais que j'ai gagné, la bataille fut rude et il me faudra du temps pour m'en remettre. Mais j'ai gagné. Je me sens heureuse d'avoir choisi selon mon coeur.  Mes états d'âme ont eu raison de l' âme d'état. Et j'ai surtout envie de remercier encore une fois tous les gens que j'aime et qui m'ont soutenue de leurs paroles, de leurs conseils, de leurs petites attentions, de leur indéfectible amour même quand la fièvre et l'angoisse m'ont rendue susceptible, fragile et parfois carrément insupportable.
Robert Doisneau

114 commentaires:

  1. J'avais deviné que c'était ça : une direction ou continuer à enseigner. Je savais même ce que tu allais choisir. J'aurais dû l'écrire quand tu as fait mention d'un choix de carrière.
    Je te fais la bise.

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    1. Eh bien, tu es très fort Walrus! Et pas besoin de regretter de ne l'avoir pas écrit: je te crois sur parole! Mais d'habitude, c'est plutôt féminin ce genre de pressentiment...non?

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  2. je comprends très bien, je suis dans une situation similaire, à vouloir combiner quatre classes avec mon travail de coordinatrice... et à refuser de lâcher une de mes classes ;-)
    parce qu'on fait le plus beau métier du monde...
    donc oui, je comprends le déchirement
    je comprends la décision finale
    et le soulagement que tu éprouves après coup ;-)

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    1. Une empathie bien compréhensible, alors, je suis heureuse que tu me comprennes de l'intérieur...mais quatre classes, dis donc, c'est une difficulté!

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  3. Alors là , je te comprends vraiment et tu t'en doutes
    Que c'est dur de batailler , justifier , ne pas culpabiliser
    qui en veut de ce genre de postes , certes intéressants , mais remplis de tracas administratifs , de formulaires , de réformes ...
    C'est pour ces mêmes raisons que j'ai toujours renoncé à une direction de crèche , trop de paperasse , faut être polyvalente , même en plomberie , mais tu connais déjà ça ;)
    Te voilà apaisée , sereine , tu vas poursuivre ce beau chemin auprès de enfants , quelle chance d'aimer autant son métier , de les voir grandir , de les laisser voler

    bravo
    je te souhaite un doux WE lumineux Célestine
    plein de bises

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    1. Je rentre juste d'un merveilleux samedi ressourçant que je raconterai prochainement...pour trouver tous ces messages de sympathie qui me font chaud au cœur! Merci Jeanne, oui, je crois que le plus difficile à été de devoir justifier mon choix avec la menace d'une sanction...très très dur!

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  4. Je te reconnais bien là... tu as raison. Tes gamins t'auraient manqué...
    Plus tard, peut-être, quand tu seras... fatiguée :-))
    J'ai une copine instit qui est presque dans le même cas. Elle est une super instit, et l'Inspecteur voudrait qu'elle prenne un poste de conseiller péda.
    Elle refuse. Elle dit qu'elle a besoin des gamins.
    Z'ont d'la chance, Mesdames, les enfants qui passent "entre vos mains"

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    1. Tu salueras de ma part ta copine instit, qui m'est particulièrement sympathique...Et merci pour ta dernière phrase. Tant qu'il y aura une personne sur terre qui dira ce genre de choses, cela vaudra le coup de continuer...

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  5. Ils ont bien de la chance ces petits là!!!!!
    Si tu leur enseignes avec le talent que tu nous donnes ici alors je les envie...
    merci

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    1. J'essaie en tous cas, d'y mettre le même coeur...Je suis mal placée pour parler de talent.

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  6. Je me disais aussi qu'il y avait un virage professionnel qui n'était pas facile à négocier... et je pensais à la difficulté du choix... mais pas du tout à la pression mise par la hiérarchie suite au refus.
    C'est n'importe quoi ! En plus, ce n'est pas qu'une question de choix et de promotion puisque ça passe en commission, non ? C'était une situation particulière ?
    En tous cas, je comprends tout à fait ton choix. Malgré les difficultés et la charge de travail, je ne suis pas prête à arrêter d'enseigner. Même après un après-midi comme aujourd'hui.
    Je te souhaite un agréable we ponctué de douceur et de sérénité.

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    1. C'était une situation très particulière, une éventuelle fusion entre mon école et l'école maternelle à côté. Aux yeux de la mairie et de l'administration, cela pouvait sembler faisable. Mais les freins déontologiques, personnels et pratiques étaient trop énormes.

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    2. Alors, je comprends d'autant plus ta décision... surtout si les collègues sont contre.
      Je comprends aussi, d'autant plus, la colère de ton IEN... qui est de l'ordre, d'après moi, de la manipulation !
      Faut avoir les épaules bien solides pour accepter et mettre en route ces fusions et piloter le navire.
      Tu as, encore plus, fait le bon choix !

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    3. C'est ce que je me dis à chaque minute. Mais tenir tête à l'administration demande aussi des épaules, et bien plus solides, sans doute, encore...d'où la difficulté de mon combat...

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    4. Célestine, rien à voir directement avec ta note.
      Juste que je t'ai envoyé un mail suite à ton com chez moi, à l'adresse qui figure sur ton blog et je me demandais si il était bien arrivé jusque chez toi.
      J'en profite pour te souhaiter une belle soirée.

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    5. Non j'ai regardé dans les spams, mais je n'ai rien reçu.Peux tu me le renvoyer?

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    6. Je viens de l'envoyer de nouveau, à ton adresse (celestine@orange.fr). est-il arrivé ?

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    7. Message transféré... espérons que cette fois ça fonctionne : jamais 2 sans 3, donc c'est bon, normalement.

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  7. Je suis institutrice et directrice d'école....Mais à mi-temps seulement hein ! Parce que j'adore enseigner, je ne pourrais pas m'en passer. Les mots ne sont peut-être pas les mêmes mais l'idée y est. C'est ce que tu m'as dit, les yeux pétillants, devant un café puis un chocolat chaud.
    Alors, le choix s'imposait, non ?
    Mais c'est dur de dire non. Surtout quand tout le monde pense que tu fais bien la difficile de refuser une telle promotion.
    Oui mais le coeur a ses raisons.
    Tu as fait le bon choix Célestine, le choix de l'amour.

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    1. Tu as bien retenu notre conversation de l'époque...c'est tout à fait ça. Je suis heureuse d'avoir tenu bon.

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  8. bin moi je trouve que tu as bien fait ! et tu as bien raison bravo Célestine !!

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  9. Ça aurait été dommage de ne pas suivre ton cœur.

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    1. Je crois même que c'aurait été une première dans ma vie. Je n'en ai toujours fait qu'à mon coeur!

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  10. La classe ou la paperasse ?... Tu as fais le bon choix, y'a pas de doute ! :~)

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    1. Trop de paperasse aurait fini par m'éteindre complètement...c'est classe d'avoir préféré la classe, non?

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  11. promotion : directrice totalement déchargée?
    Ce n'est pas mon point de vue...
    même financièrement, ça ne le vaut pas!

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    1. Je t'assure que c'est le mot utilisé par ma hiérarchie: "voyons madame, c'est une promotion"...un mot du vocabulaire de l'entreprise qui n'a rien à faire à l'école. Il est amusant de constater que l'éducation nationale est administrée par d'anciens maîtres d'école qui n'ont eu qu'une ambition dans la vie: se sortir de la classe...Regarde bien autour de toi, je suis sûre qu'il y en a plein, des gens incapables de tenir une classe, et qui se permettent de donner des leçons aux autres...

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  12. tu as laissé le flot passer, et c'est ce qu'il fallait faire, la vérité en surgit toujours. Quant aux autres et leurs réactions épidermiques, je te croyais au dessus de çà désormais ? ;) :p
    pour ma part, j'avoue être un peu lasse de mon travail, mais bon, je n'ai pas le même public, j'ai celui qui est en échec, qui refuse et ne crois plus, qui se vautre dans des moutonnages panurgiens en clamant haut et fort "Elle a serré la prof, elle pige que dalle" ! Cela demande énormément d'énergie, peu de victoires..
    Alors, il est vrai que j'aspire à autre chose, pas spécialement de la paperasse, mais un public qui veut vivre et aimer dans le présent je pense ! Ou un public porté par des projets. Mais la réinsertion, çà use..
    Bisous, bon week end :)

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    1. Pour ta supérieure, je pense qu'il faut envisager qu'elle ait été blessée parallèlement, comme bafouée dans ses propres combats et sacrifices. J'ai un beau père officier militaire et aujourd'hui à la retraite, il continue à travailler à l'école centrale, il a cette vision des choses aussi et ne me soutient moralement que lorsque j'envisage l'avancée sociale. Je ne m'en offusque plus, c'est un point de vue qui est le sien, et c'est respectable. Une réaction épidermique est liée à une blessure, n'oublie pas :) bisous

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    2. Bien sûr que je suis au-dessus des réactions épidermiques: mais là, c'étaient carrément des menaces de m'obliger à quitter mon poste actuel pour y mettre quelqu'un d'autre. Tu me permettras de ne pas m'émouvoir de ses éventuelles blessures, même si tu as raison sur le fond. Il me faudra digérerlongtemps ce qu'elle m'a fait avant de lui pardonner...

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  13. J'ai fait un choix identique, mais dans mon travail ! Refuser de continuer à faire le chef de chantier, même si parfois je prenais mes "clous" et travaillais avec les gars. Les patrons souvent demandent au chef de ne pas avoir de familiarité avec les ouvriers. Moi je continuais les casses- croûtes" le matin avec eux. J'ai pris cette décision à mon retour de Nouvelle-Calédonie, même si parfois, il m'est arrivé de le faire sur de petits chantiers , 5 ou 6 compagnons !!

    Je t'approuve.... car vois tu, à la retraite, les ex compagnons me téléphonent souvent.. Le lien reste....

    Belle journée avec bises

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    1. C'est exactement cela:je n'ai pas eu envie de me retrouver physiquement "coupée " de mes collègues, je préfère partager leur quotidien et leurs galères, ça rend plus proche et plus humaine.
      Bon dimanche!

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  14. Oh ma pauvre Célestine! Que c'est donc vulgaire, oui: vulgaire, de cette dame en furie de juger ta décision avec ses critères. Qu'elle ne la comprenne pas parce qu'elle... voit la vie autrement, c'est de bonne guerre. Mais qu'elle se permette de t'imposer son point de vue pour ternir la beauté de ton choix, c'est vulgaire. Vulgaire et petit petit petit! Une bien petite dame qui pense se grandir par ses éclats.

    Bon, la couleuvre est avalée maintenant. Ton choix reste le bon. Puisque c'est ton choix. Puisque tu continueras de faire ce que tu aimes faire, et donc donneras le meilleur de toi. Goooo girl! Go for it. And plague on the old gal :-) (Autant ne pas y aller avec le dos de la cuiller, une bonne louche fait plus de bien!)

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    1. Oui, c'était petit d'utiliser ma faiblesse passagère pour m’asséner son "autorité", en réalité ce sont des gens qui n'ont pas d'autorité naturelle et qui sont obligés de faire des crises d'autoritarisme pour être crédible. Suaf que là, elle s'est complètement discréditée à mes yeux...

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  15. J'aurais fait le même choix que toi:-)!

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  16. Ben finalement qu'est ce que tu en a à faire te ta chef? Sauf si vous entretenez des rapports extra professionnels ou amicaux, sinon je vois pas où le souci.
    La difficulté était de choisir en ton âme et conscience, c'était ton choix.
    Tout choix est fait, c'est le bon puisque c'est le choix du coeur et que tu as pris le temps de te torturer les méninges. Mais c'est un choix, il divise les autres...l'enfer c'est les autres comme disait qui tu sais.
    Tu es de retour au paradis alors...enfin tu as retrouvé le chemin qui y conduit.
    Et moi pendant ce temps, j'écris des articles pour savoir si Katy Perry est nue ou pas sous ses jupes sexy...et je commence à avoir peur de la mort...les deux sont sûrement liés...C'est grave Madame l'institutrice?

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    1. Entretenir des "rapports extra-professionnels ou amicaux" avec elle...l'idée est insupportable. Peut-on être ami avec un robot? J'en a connu des inspecteurs, c'est la première fois que tout le monde s'accorde à dire qu'elle n'est pas humaine. C'est une machine à appliquer: elle m'a quand même dit, entre autres joyeusetés, quand je lui répliquai: "mais vous ne pensez pas que..." -"on ne me paie pas pour penser!" j'ai eu envie de lui répliquer "on s'en était aperçus" mais je me suis mordu la joue.
      Si c'est grave d'avoir peur de la mort? Non, ce qui serait grave c'est de ne pas en avoir peur...d'être un robot en quelque sorte...

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  17. Chère Célestine
    Je me demandais bien quel choix professionnel pouvait bien se présenter à toi!!
    Voilà donc la réponse......
    Personnellement je ne me serais jamais posé la question .
    Mais cette année nous avons un directeur formidable avec un souci du service aux parents, la préoccupation de nous faciliter, à nous les enseignants notre travail.
    Alors quand je le regarde je me dis que oui , il y a une définition du directeur sur le papier qui, sur le terrain , se traduit en une personne de cœur!
    Jusqu'ici j'avais connu d'autreS directions. Des directions dures qui m'ont broyée parfois.
    Voilà donc en regardant mon directeur , je comprends ta difficulté à faire un choix!
    Le métier d'enseignant est extraordinaire mais il nous fait vivre au milieu des enfants la casi totalité de la journée. Moi ça me rend heureuse car je travaille avec cette petite fille j'ai été . Je lui donne enfin une place qu'elle n'a pas eu, je lui fait justice, je lui rend hommage, je l'aime enfin à travers tous mes élèves .
    En eux je me retrouve et la tristesse de l'un , le questionnement de l'autre, la joie du troisième sont un peu les miennes , comme en miroir.
    Après c'est vrai je trouve qu'il manque des rencontres avec nos pairs, surtout pour moi qui ai encore qques petites difficultés à trouver ma place dans la société des adultes.
    Je te souhaite un bon week-end apaisé!!

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    1. C'est magnifique ce que tu dis: travailler avec la petite fille que j'ai été. C'est tellement vrai! Voila pourquoi je ne suis pas près d'abandonner un travail qui me sert de thérapie en même temps...
      Je suis heureuse de t'avoir rencontrée Mélodie.En attendant de te rencontrer "en vrai".
      Je t'embrasse, petite fleur

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  18. Pour Célestine.
    C'est ici : http://nuageneuf.over-blog.com/

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    1. Je suis très émue. Merci,je ne connaissais pas cette chanson.

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  19. Les choix du cœur sont les plus importants et les plus nécessaires... Bravo Célestine !
    ON NE VOIT BIEN QU'AVEC LE COEUR... N'est-ce pas ?

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    1. L'essentiel est invisible pour les yeux...quelle belle inspiration a eu Saint Exupéry quand il a écrit cette phrase.

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  20. Cette promotion était une autre façon de te dire : "La bourse ou la vie"...
    Tu as une âme d'artisane et non d'industrielle.
    Comme je te comprends de préfèrer ciseler les quelques élèves qui te sont confiés que de tenter de dégrossir à la hache quantité d'autres... c'est si différent comme travail.
    Gestionnaire: Je ne dis pas, il en faut; mais il faut être conçu(e) pour et je crois bien que ce n'est pas ton cas:-)
    Je ne t'imagine pas devoir réinventer la quadrature du cercle pour répartir équitablement entre tous les élèves le manque d'enseignants, de crédits et de matériel indispensable :-(
    Artisane-ciseleuse d'âmes et de mots, continue de faire rêver ces chères têtes blondes... et les têtes chenues que nous sommes devenus.
    Baci
    Blutchiamo

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    1. Je suis heureuse de faire mon travail de directrice chargée de classe. C'est un équilibre qui me convient, et qui fait l'unanimité (ou presque) à l'école. Il aurait fallu être folle pour ne pas m'apercevoir que ce soi-disant "plus" était en réalité un gros moins. Perdre la classe, c'était perdre la confiance et l'empathie de la moitié de mes collègues au moins.
      Ta dernière phrase me va droit au coeur. Artisane-ciseleuse... c'est magnifique.Et si je te fais rêver en plus, alors là...

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  21. C'est intéressant cette incompétence relationnelle de la supérieure hiérarchique… Et même son incompétence tout court… Dans la mesure où sa seule préoccupation est de remplir des petites cases dans son petit planning… Les personnes étant considérées comme des pions à déplacer...
    Brasseuse de paperasse à l'esprit étriqué, arriviste à la petite semaine, doublée d'une atrabilaire !…
    Donc inutile de s'attarder sur les idées qu'elle peut émettre, ni sur ses conseils à la con !

    Ton choix réfléchi et pesé, qui a tenu compte de tes dynamismes essentiels (ce que tu appelles selon ton coeur) ne peut être que le bon choix !

    Reste que je m'interroge sur ce système éducation national, ou pour être le directeur d'un établissement, il faut avoir raclé l'estrade avec les dents au temps où on enseignait dans la classe !
    Diriger suppose des compétences de management, d'administration, de gestion, d'organisation matérielle et technique, de relations extérieures, etc.… Qui ne sont pas la base de la tasse de thé d'un enseignant !
    Que certains aient ces aptitudes… Certainement… Mais on trouverait bien plus de compétences valables en ayant recours à des recrutements extérieurs, auprès de personnes qui feraient cela « selon leur coeur » pour reprendre ton expression…
    Mais j'imagine que ce serait là un crime de lèse-Educ. Nat, doublé d'une bronca syndicalo-politique !
    :-)

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    1. J'ai été bien aidée dans ma réflexion...
      Pour ce qui est de ton interrogation, je crois qu'il ne faut pas confondre établissement et école. A l'école primaire, pas de "chef d'établissement". Les directeurs ne sont pas des supérieurs hiérarchiques comme les principaux et les proviseurs du second degré.Ce ne sont que des collègues chargés d'école. Et je crois que c'est mieux comme ça car les rapports entre collègues seraient faussés s'il en était autrement.Mais difficile de répondre dans le cadre d'un commentaire. merci en tous cas de l'intérêt que tu as porté à mon problème.

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  22. ...et ceci encore : Le loup et le Chien


    Un Loup n'avait que les os et la peau,
    Tant les chiens faisaient bonne garde.
    Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
    Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
    L'attaquer, le mettre en quartiers,
    Sire Loup l'eût fait volontiers ;
    Mais il fallait livrer bataille,
    Et le Mâtin était de taille
    A se défendre hardiment.
    Le Loup donc l'aborde humblement,
    Entre en propos, et lui fait compliment
    Sur son embonpoint, qu'il admire.
    "Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
    D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
    Quittez les bois, vous ferez bien :
    Vos pareils y sont misérables,
    Cancres, haires, et pauvres diables,
    Dont la condition est de mourir de faim.
    Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
    Tout à la pointe de l'épée.
    Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
    Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
    - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
    Portants bâtons, et mendiants ;
    Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
    Moyennant quoi votre salaire
    Sera force reliefs de toutes les façons :
    Os de poulets, os de pigeons,
    Sans parler de mainte caresse. "
    Le Loup déjà se forge une félicité
    Qui le fait pleurer de tendresse.
    Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
    "Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
    - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
    De ce que vous voyez est peut-être la cause.
    - Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
    Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
    - Il importe si bien, que de tous vos repas
    Je ne veux en aucune sorte,
    Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
    Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.


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    1. Une belle fable sur la liberté de penser et d'agir selon son coeur...Au diable les compromissions, celle-ci n'a pas de prix. Et je suis heureuse de ne m'êtrepas laissé "acheter" par de fausses sirènes.

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  23. Quel choix magnifique!!!Je suis heureuse qu'il te rendes ta joie sinon la sérénité... comme je te comprend de ne pas avoir choisi la paperasse... mais je comprend les soirs de fatigue et je t'admire. bon We à toi avec des petits signes comme autant de raison de sourire.

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    1. Tu as raison de parler des "petits signes" j'y ai été très attentive pour faire mon choix. Je n'ai pas fermé mon coeur au message de mon corps qui est tombé malade exprès pour me faire ralentir, pour que je prenne le temps de me dire que c'est l'idée d'abandonner la classe, et l'acharnement avec lequel on essayait de me déstabiliser, qui m'ont rendue malade.
      C'est bon de retrouver peu à peu le sourire.

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  24. Je comprends que ces dernières semaines n'aient pas été faciles à vivre pour toi!
    J'imagine combien ce ne fut pas simple de t'en tenir à ta décision-selon-ton-coeur, alors qu'on s’acharnait à te culpabiliser
    Je trouve magnifique (et rare) que l'argent n'ait pas été ton mobile
    Et oui, je me dis que les petits qui te sont confiés ont beaucoup de chances!
    J et'embrasse fort, ma Célestine

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    1. Tu sais, si l'argent était mon mobile, je n'aurais jamais embrassé une carrière d'enseignante. Je savais dès le début qu'on ne fait pas cela pour de l'argent. Même si de nos jours, avec la crise,je ne me plains pas de ce que je gagne, si je compare avec le commun des mortels...

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  25. Le regard de cette personne, nommée là par les hasards des mutations t est il si important au point de te retourner à ce point là?
    Qu'est elle pour toi? Ce qu'elle pense de toi est si important à tes yeux?
    Dans quelques temps elle sera partie, occuper un nouveau poste et toi tu resteras à assouvir ta passion pédagogique que tu as choisie délibérément ...
    Sois en paix avec toi même et n'oublie pas le petit sourire dans la glace le matin ! ;)

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    1. Ce qui m'a retournée, comme tu dis, ce n'est pas son regard ou l'opinion qu'elle a de moi, dont je me contrefiche , mais ses paroles, ses insinuations mensongères (mais je ne pouvais pas le prouver) et le fait qu'elle ait trouvé sans doute jouissif de me menacer de me faire perdre mon poste...Si j'avais été en pleine possession de mes facultés physiques et mentales, je lui aurais ri au nez.J'étais affaiblie et cela m'a atteinte. A ce jour, elle ne m'a toujours pas officiellement appelée pour me dire que l'incident est clos. Elle n'a même pas de politesse. Je réalise que ce que tu dis est vrai: elle partira et elle ne sera plus qu'un mauvais souvenir depuis longtemps que je serai encore au travail, fidèle à moi même et à mes idées. Grande leçon.

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  26. Le choix était délicat mais tu l'as fait, regarde cet apaisement dans ton coeur ! perceptible dans tes mots ...
    C'est tout à ton aune, heure ... Tu as pesé le pour et le cancre et tu as choisi, beau choix ! que je comprends tellement ... Tu vas respirer maintenant et retrouver celle en toi qui sourit, qui aime, qui donne, qui reçoit ...
    Les chères petites têtes "blondes" et les brunes alors ? sourire, ici les écoles sont surtout des têtes brunes, c'est une blonde/rousse qui te le dit !
    L'éclaircie est palpable comme le doigt qui joue ce merveilleux nocturne de Chopin ...

    Je t'embrasse, âmie, sur les flots de la vie ...et vive les instituts pas tristes ! mais les choix selon son coeur ! La fleur qui sait ce qui est bon pour nous ...

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    1. Tu as pesé le pour et le cancre et tu as choisi


      :-)

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    2. J'allais justement relever moi aussi cette phrase magnifique.Merci Véronica.

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  27. Tu as evidemment bien faitn tu n'as pas simplement écouté ton coeur, ne soyons pas trop angéliques, nos journées de classe sont d'une richesse humaine infinie mais parfois physiquement et nerveusement très prenantes, le job de directrice H24 doit être horriblement stressant ceci dit, c'est ton choix d'enseignante , ce que tu prefères, là où tu te sens le mieux.
    Quand à ce que pensent les autres ... ma foi, à d'autres !
    ps:perso directrice : JAMAIS !!!!

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    1. C'est pourquoi il aurait été fou de renoncer à ma demi-décharge, qui me permet de trouver du plaisir tout le temps à ce que je fais, et de ne me lasser ni de la direction, ni de la classe. Le lundi, je suis contente d'être dans le bureau par ce que je sais que je passe des dimanches plus tranquilles en n'ayant pas classe le lendemain. Le mardi je suis heureuse de retrouver les élèves parce que je sais que le mercredi je pourrai m'en remettre. Le jeudi je suis à nouveau dans le bureau.Le vendredi je retrouve mes élèves avec bonheur. Tu vois, c'est cette fluctuation qui me convient, parce que c'est un équilibre précieux.

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  28. C' est bien que tu aies choisi selon ton coeur et aussi selon ta force. Certains de tes collègues n' ont plus "la moelle" de se confronter aux chers petits et tu le sais bien. Ils ne font pas obligatoirement de bons directeurs (trices) pour autant. Continue donc à enseigner comme tu aimes, Célestine. Je pense que si mon Barbu t' avait connue, j' aurais souvent entendu parler de toi ...

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    1. Ils n'ont plus "la moelle"...expression intéressante:je sais très bien que ce boulot nous bouffe et qu'il faut garder suffisamment de lucidité et de recul pour ne pas se laisser bouffer "jusqu'à la moelle".Mais ça demande une énorme et perpétuelle remise en cause, et certains ont jeté l'éponge depuis longtemps. J'essaie, moi, à mon modeste niveau, d'apporter de l'aide à mes collègues, de leur remonter le moral, de pointer ce qui est important de ce qui est anecdotique.Pas facile tous les jours, mais c'est un côté de mon métier que j'aime beaucoup.

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  29. Choisir la vie contre le pouvoir, c'est fort! C'est beau. Tu me fais penser à Célestine dans "Ernest et Célestine". J'ai vu le film avec mes trois petits-fils pendant les vacances de Noël. En voilà deux aussi qui ont fait ce choix-là. Allons, tu n'es pas toute seule...

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    1. Il faut vraiment que je voie ce film, tout le monde m'en parle...Je n'ai pas encre eu le temps, mais cela viendra.

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  30. Coucou Célestine,
    Ce n'est pas original, mais en lisant les premières lignes de ton billet, j'étais sûre de ton choix !
    En te suivant sur ton blog, on ne pouvait pas douter.
    Te voilà soulagée, tout va mieux aller désormais. Quand la tête est en désarroi, le corps s'en mêle, il flanche aussi.
    Il te faudra encore du courage pour affronter les foudres de l'Etat pour la suite... Mais l'Education ce n'est pas l'Armée, même si ça y ressemble !...
    Bon dimanche & gros bisous d'O.

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    1. Merci Soène. Les paroles que chacun a prononcées ici,m'ont beaucoup aidée à remonter la pente. Au plus fort de l'angoisse, je me suis projetée sur le moment où cette crise serait enfin passée, et où j'écrirais ce billet rédempteur, enfin...cela m'a été d'un immense secours. S'il y avait une raison à invoquer dans le fait de tenir un blog, je dirais cela: pouvoir compter sur une sorte de cercle virtuel au sens propre (c'est à dire plein de vertu) de gens qui n'ont pas d'autre intérêt que de nous dire qu'ils nous aiment et nous soutiennent. Gratuitement.

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  31. M'dame, M'dame, y'a Walrus y fait son malin, lui !
    Eh, moi aussi j'avais deviné, eh, c'est vrai quoi !
    Non seulement la situation, mais aussi la réponse. Alors tu t'es bien tourmentée pour rien, suffisait de me demander ! :o))
    Ce qui, en clair, signifie qu'on te connait tellement bien, et surtout que tu est tellement cohérente, qu'il semble évident qu'il ne pouvait en être autrement.
    Et s'il fallait encore un argument "objectif" pour te conforter, tu seras toujours plus "fondamentalement" utile à enseigner qu' à brasser la paperasse.

    Quant à la chef, j'ai l'impression de vous ne n'avez pas les mêmes grilles de références et que vous ne pas parlez pas la même langue.
    Du moment qu'après avoir digéré ton "insolence" elle te fout la paix, "ça lui passera avant que ça nous reprenne !"

    @ AlainX: en théorie ton idée de recruter des gestionnaires pour laisser enseigner les enseignants peut sembler bonne. En réalité, et sur la foi des heures de vol que je comptabilise ("comptabilise ?": aaarg, ça me prend, gestionnaire sort de ce corps, aaarg !), je me méfie comme de la peste de tous ces gens qui ont des diplômes, qui savent compter, qui me regardent de haut avec mon p'tit BEPC, et qui n'ont jamais mis les mains dans la... ! Quel qu'il soit, pour connaître un métier il faut l'avoir pratiqué en commençant par le bas, et la compétence n'a rien a voir avec le poids de papiers qu'on présente à l'embauche. A l'Education Nationale, c'est un réel problème (d'autant que c'est une boîte où il y a une belle proportion de cas particuliers, mais ce n'est pas le sujet).


    P.S. à Célestine : tu es très jolie sur la photo !

    Tiens, ça me fait penser : tu pourrais lire "Ces demoiselles au tableau noir, souvenirs d'institutrices en Oisans 1913-1968", sous la direction de Roger Canac, aux Presses Universitaires de Grenoble". "...les routes sont rares et les chemins acrobatiques, qui conduisent à des villages ou des hameaux perdus, coupés du monde par la neige, les avalanches, les coulées de boue. La "demoiselle" qui vient de terminer ses trois ans à l'école normale de Grenoble se trouve projetée dans un autre monde..."

    :o)

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    1. Cher Candide...quel commentaire fleuve! Bon j'en déduis que la prochaine fois, je te demanderai avant de me torturer les méninges à choisir, que tu me lis attentivement puisque tu es à même de juger que je suis cohérente avec moi-même, ce qui est plutôt réjouissant, que tu as bien saisi le peu d'atomes crochus que j'ai pour ma supérieure hiérarchique, que tu as bien compris ce que j'ai essayé d'expliquer à AlainX, et que tu me taquines en me parlant de la photo. (Enfin si tu parles de celle de Doisneau. Je sais que je ne suis plus de la première jeunesse, mais quand même...A moins que tu ne parles de la photo d'en bas qui elle est bien de moi.)
      Merci pour la référence au livre.
      Bonne fin de week end ; je t'embrasse.

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    2. :oD

      1) Méfie-toi de mes jugements, c'est au bulldozer ! Il y a là-dedans autant de narcissisme que de 27ème degré !

      2) C'est pas toi sur la photo en noir et blanc (pour éviter de m'enfoncer dans la gaffe au bord de laquelle je suis à deux doigts de me vautrer, sois gentille de supposer que je ne connais pas Robert Doisneau) ?

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    3. Je ne prendrai que tes jugements qui me plaisent, alors...
      Oui bien sûr que c'est moi sur la photo en noir et blanc...j'ai quatre vingt dix-huit ans maintenant, là c'est quand j'étais jeune...

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  32. Personnellement, je ne doutais pas de ton choix. A te lire, je connais ton amour pour ta profession.("métier" est un mot vulgaire). Mon fils est instit depuis près de trente ans et il est désabusé, à la limite du stress devant une démotivation de beaucoup d'élèves. Amitiés. dinosaure80.





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    1. Certes, il faut déployer plus d'énergie pour motiver des élèves, de nos jours, et davantage de stratégies, mais je reste persuadée que cela est encore possible. Encore faut-il déterminer de façon claire ce que l'on est capable d'endurer pour parvenir à un résultat, c'est peut-être cela le plus délicat:ne pas sacrifier son âme sur l'autel des exigences bureaucratiques. Moi, je fais de ma liberté pédagoqique mon crédo. Sans doute un des avantages d'avoir de la "bouteille".

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  33. Tant mieux si tu as pu choisir selon ton coeur. Bon dimanche Célestine.

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    1. Tu en aurais fait autant, j'en suis sûre...Rien n'est plus important, c'est la grande leçon de cette mésaventure. J'en sors encore plus convaincu que l'on ne peut être bien que lorsque l'on a choisi de cette façon...
      Bonne semaine Petit Belge, toujours fidèle...

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  34. pour moi une maitresse est d'abord celle qui enseigne, qui materne aussi tout en se faisant obeir..la direction c'est l'administration et ses incoherences, la gestion des conflits...tu es une passionnée dans l'ame mais aussi par ton metier! et ses tetes blondes ou brunes , bien remplies ou reveuses tu les aimes ! se sont tes oiseaux qui vont quitter l'insoucience de la primaire pour devenir les petits du college...oui ils ont de la chance! oui j'aurai aime avoir une maitresse comme toi...oui j'aimerai avoir 11 ans pour etre une enfant! mais je suis ton Amie, quelque soit ton choix, tu le sais, mon regard envers toi n'aurai pas change...mais je connais un p'tit gar, le mien, qui sera ravie s'il vient user ses fonts de pantalons dans ta classe!

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    1. Bien sûr...il a été aussi pour une petite partie, dans ma décision. Une toute petite partie, mais mis bout à bout, tous les arguments ont fini par faire pencher la balance...
      Merci de ton amitié, chataîgne...Elle m'est précieuse.

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  35. Et bien moi, la seule chose que j'espère c'est que la maîtresse, ainsi réconciliée avec elle même et ainsi rassurée sur son destin, aura maintenant un peu moins de doutes et un peu moins d’inquiétudes, sur le vent, sur le temps, sur le silence, sur la vie. Qu'elle retrouve son sourire, qu'elle perde ses soucis, qu'elle nous raconte ses joies. Qu'elle arrête de craindre, pour elle, pour nous, pour les autres.
    En fait j'aimerais juste qu'elle retrouve le sourire qui a disparu depuis quelques jours pour laisser sa place à une fièvre maligne.
    Le petit nouveau

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    1. Ah cher petit nouveau, comme tout est simple quand on a les yeux d'un enfant. J'espère que tu comprendras, toi, que les adultes ont parfois des idées bien compliquées, quand ils ne se les compliquent pas à loisir. Tu as raison, la maîtresse a besoin de retrouver sa sérénité, mais il ne faut pas lui en vouloir de ce passage à vide qui ne lui ressemble pas trop. Le vent souffle parfois si fort, et de manière si contraire, que l'on se sent comme une feuille abandonnée aux caprices de la tempête...Le temps peut être un ami quand on sait compter les jours qui nous séparent d'un grand bonheur, mais aussi devenir l'ennemi le plus implacable, quand il s'écoule comme un ruban de pâte visqueuse sans un espoir de mieux. Le silence a quelque chose de terriblement angoissant pour un esprit embrumé par la fièvre.On se met à imaginer le pire. Toujours. Et la vie...ah la vie a de temps en temps des détours qui font douter les gens les plus positifs.la vie pourtant si belle d'habitude et qui prend un goût âcre de terre et d'amertume. Ton message arrive au bon moment pour lui redonner le sourire, à cette maîtresse fatiguée par les épreuves. Bien sûr qu'elle va s'y employer, puisque tel est ton souhait. Tu n'oublies pas que dans son choix d'avenir,celui qui l'a tant fait souffrir, les petits élèves comme toi ont tenu une grande place. C'est pour eux qu'elle a décidé de continuer à y croire.De continuer à éclairer de son espoir et de ses enthousiasmes ses lecteurs fidèles. Comme toi, petit Nouveau. Toi que j'embrasse mais chut, ne le dis pas à tes camarades. Ils en seraient très jaloux.

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  36. S'agit-il du meilleur choix? On s'en fout, le choix est fait. Maintenant vous vous sentez bien, c'est tout ce qui compte. Aller plus loin est inutile, on ne pourrait que se perdre.

    Grand-Langue

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    1. Vous voyez, cher Grand-Langue, c'est exactement cela que j'essaie d'expliquer au Petit Nouveau...la fatigue, la maladie m'ont affaiblie, et dans ces moments-là, la susceptibilité, le doute s'emparent de moi pour me compliquer plus que de raison l'existence. Un petit détail dans votre commentaire me perturbe, et si je n'étais pas entièrement apaisée par mon choix, que je trouve être le meilleur pour moi, je me demanderais avec angoisse ce que vous avez voulu dire par "s'agit-il du meilleur choix" et "aller plus loin est inutile". En quelque sorte, comme on dit chez moi, vous en avez trop dit, ou pas assez...

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  37. Célestine,

    Je voulais dire ceci: le plus difficile c'est de choisir. Après réflexion, vous décidez. Cela étant fait, il faut vivre dans cette nouvelle réalité sans se demander ce qui serait advenu si votre choix aurait été autre, sinon on n'en sort plus et des tourments inutiles viendraient vous hanter.

    Si un jour vous vous sentez mal, il suffira de faire un nouveau choix. En ce sens, le choix n'est aussi capital.

    Aux gens qui me sont chers je leur dis: choisis la voie qui te semble être la meilleure, tu as mon appui. Si un jour tu choisis autre chose, tu auras encore mon appui entier.

    J'aurais le goût de vous dire la même chose.

    Grand-Langue

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    1. Ah grand merci de me rassurer ainsi! je comprends mieux votre raisonnement maintenant, et je ne me ferai donc pas de souci inutile.

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  38. Réponses
    1. Merci Julie!Venant de toi, ce commentaire me touche énormément. La cohérence est la chose du monde la moins bien partagée par les instances décisionnelles...qui nous en demandent en revanche toujours plus!
      Je suis heureuse d'avoir été cohérente avec moi-même et d'avoir dit m...au "carriérisme".

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  39. Je relève une phrase dans le commentaire de Grand-Langue qu'il faudrait savoir, en toutes circonstances, dire à nos enfants : "choisis la voie qui te semble être la meilleure, tu as mon appui. Si un jour tu choisis autre chose, tu auras encore mon appui entier".
    Même adultes, parfois, on aimerait entendre une voix aimante vous dire cela. Je pense, Célestine, que pour vous, c'est acquis.

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    1. Oui, avec le recul, c'est une phrase magnifique que m'a offerte GrandLangue. Au moment ou mon fils va choisir ses études je pense que ce sera un cadeau que je lui ferai. Un cadeau d'amour.
      Merci a toi, et a lui. L'aventure bloguesque est une magnifique aventure.

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  40. Bravo ma Célestine, j'aurais eu du mal à ne plus te conjuguer avec les enfants face à toi... et puis ma fille aurait été bien triste ! c'est tant mieux que tu restes "maîtresse" de ton destin et de ces petites têtes blondes... et tu as un gros bisou de ton ancienne élève en prime !

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    1. Me conjuguer avec les enfants... Que c'est bien dit! Mais tu savais n'est-ce pas, que je ne pouvais pas choisir autrement... Tu me connais trop bien! Merci pour ton amitié si précieuse.

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  41. Bravo et beaux vents porteurs.

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  42. Si tu es heureuse... c'est tout ce qui compte!!!

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  43. Une décision sûrement difficile à prendre, bravo en tout cas ce n'était pas simple. La promotion et les responsabilités font parfois tourner la tête pas simple de rester fidèle à ses idées.

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    1. Oui, mais alors, quelle satisfaction! décuplée...
      Rester fidèle à son coeur, surtout...

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  44. j'arrive après ta bataille..;mais bravo pour ta jolie décision..j'aimerai que mes futurs petits enfants t'aient pour maitresse(pour mes enfants c'est trop tard)
    bisous

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    1. Tu es trop chou. Et sache que chez moi, on n'arrive jamais après la bataille. Parce que je suis toujours là, et disponible pour répondre à tous ceux qui me font l'honneur et la gentillesse de venir me mettre un petit mot...

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  45. On te propose un choix et on attend ta réponse. Une fois que ta décision est prise on la critique. C'est fou ça ! Ils n'avaient qu'à te l'imposer tant qu'ils y étaient ;-)

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    1. Le problème, c'est qu'ils étaient sûrs que je dirais oui...Ils ont été surpris.Mais me l'imposer, cela n'aurait pas été possible...
      Merci de ton passage Sklabez.

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  46. mais oui, il y a des gens pour "faire carrière"...
    le paysage changea à peine, génération après génération
    ici les ombres des arbres, là les alignements de porte-manteaux, les cours de récrés comme des volières avec des paradis dessinés à la craie, les tableaux plus ou moins dociles, des dessins comme des papillons posés sur un mur
    l'institutrice ne vient pas à l'école avec une tronçonneuse, ni des pains d'explosifs, ni des engins de travaux pharaonesques
    son métier n'est jamais de tailler dans les collines, de faire fuir les derniers animaux sauvages, de formater les gosses, de ne diffuser que de la musique marchant au pas
    la porte refermée, sa classe est une clairière
    si on lui propose de tout oublier, de se suicider même pour devenir chef de tout le paysage
    pour en faire une carrière poussiéreuse, cacophonique, vaniteuse (mais avec fiche de paye, salamalecs, estrades et autres babioles du genre décoration académique)
    elle sait que d'enseignante elle deviendrait saignante
    complice, entravée
    alors des supérieurs tremblent de ne pas la voir mettre ses pas dans leurs traces
    ils comptaient peut-être sur son abandon pour justifier leurs trahisons ?

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    1. Vous m'avez tellement bien cernée, cher Jea. J'en frissonne. Votre texte est très beau. Et dire que je ne le vois que maintenant...

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  47. Vous avez sans doute gagné cette bataille, et je crois que les mômes aussi...


    Bernard

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    1. Merci, Bernard, c'est très gentil. Je suis une maîtresse d'école passionnée.Cela doit se voir même par ceux qui ne me connaissent pas encore...

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    2. À peine... ;)


      Bernard

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.