17 décembre 2012

Le tigre de la montagne

Je suis le tigre de la montagne,
Écoute-moi !
Je serai fort dans la bataille,
Je ne pleurerai pas.



Tyger Tyger, burning bright,
In the forests of the night.


Je suis le tigre de la montagne,

Le prince des bois.

Je sens mon âme qui s'éloigne,

Qui tremble de froid.
Toi la Blafarde, la Visage Pâle,
Colore-moi
De peinture rouge, de brou de noix
Pour ce combat.

Tyger Tyger, burning bright,
In the forests of the night. 

Je suis le tigre de la montagne,
Je danse pour toi.
Je hurle au vent, je quitte le bagne.
Regarde-moi !
Je prends la route vers la plaine,
J'avance droit.
Au loin l'ouragan se déchaîne,
L'automne est là.


Emily Loiseau

A toutes les mères transformées en tigres de la montagne parce 
qu'on leur a pris leur enfant, juste pour leur dire que j'ai mal au
 ventre pour elles, comme elles,  et avec elles. 
Je ne sais pas dire autre chose. 
J'ai mal au ventre de comprendre leur cris de rage utérine.
 J'ai mal au ventre de me demander si j'aurais eu le 
courage, ou le réflexe moi aussi, de m'interposer pour sauver
 un de mes élèves.

 Retrouveront-elles un jour un semblant de paix malgré l' arrachement? 
Trouveront-elles la force d'arrêter leur combat?...




32 commentaires:

  1. Toutes mes pensées pour elles, pour les frères, les sœurs, les pères aussi... Je serre Tant-Bourriquet plus fort sur mon cœur depuis l'autre jour... Car ça n'arrive hélas pas qu'aux autres.

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    1. Tu m'as trucidée avec ton extrait de film. Je ne l'ai jamais vu. Il a l'air terrible.C'est malin, il pleut sur mon clavier.
      Ma fille part en Amérique au mois de juin, et je ne peux m'empêcher de frissonner à l'idée...que ça n'arrive pas qu'aux autres.

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  2. Viens. Assieds-toi. Il fait très froid dehors. Il fait très froid dedans aussi, malgré le feu, malgré la flamme.
    Viens . Assieds-toi, pose ta tête sur mon épaule et laisse aller tes larmes et ta colère.
    Viens. Assieds-toi. Pose ta tête sur mon épaule. La mort t'a envahie et puis l'horreur aussi.
    Viens. Assieds-toi pose ta tête sur mon épaule. Le sommeil va venir. Il sera agité mais tu sauras que je te regarde dormir.
    Viens- Assieds-toi. Pose ta tête sur mon épaule. Je te raconterai la vie, la vraie, la belle, celle des petits matins et puis des longs couchers.
    Viens. Assieds-toi. Pose ta tête sur mon épaule. Non je ne sais pas comment. Non je ne sais pas pourquoi. Oui je saurai, un jour..Peut-être. Oui, un jours tu sauras. Viens. assieds-toi. Pose ta tête sur ton épaule et viens plus fort contre moi. Tu vois. Tu sens la chaleur renaître. Ce sera long. Et bien pour eux aussi c'est comme ça. On ne sait pas comment. On ne sait pas pourquoi. Mais le bonheur reviendra. D'ailleurs, il reviens déjà.
    Viens. Assieds-toi. Pose ta tête sur mon épaule. C'est ça aussi le mystère. Ne te fâche pas. Ne te rebelle pas. Un jour toutes les larmes de leur corps auront éteint cette révolte, assouvi cette colère, calmé même leurs questions. Surtout ne te dis pas "Qu'aurais-je fait alors ?". Jamais tu ne sauras.
    Viens. Assieds-toi. Pose ta tête sur mon épaule. Déjà il fait moins froid malgré le feu qui tombe. Je vois que tu t'endors.
    Voilà, tu dors. Je peux écarter ta tête de mon épaule. Je vais remettre du bois. Tu t'agites. Rassure-toi, je reviens.

    Remets ta tête sur mon épaule. Tu partiras quand tu diras "Je crois". Quant à nouveau tu pourras dire "J'espère".
    En attendant ta place est là.

    Sur mon épaule.

    L'Ami.

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    1. Dans les moments difficiles, il est bon de pouvoir compter sur l'épaule d'un ami.
      Vraiment très bon.

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  3. C'est dingue de voir qu'ils sont encore prêt à défendre le droit à avoir des armes chez soi...

    Ou il sont bêtes, ou ils sont maso....

    Bises

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    1. Très très très bêtes, je pense. Les armes à feu rendent les hommes très bêtes, en faisant émerger leur cerveau reptilien...

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  4. Je t'embrasse Célestine...j'ai pensé à toi en prenant connaissance du geste de sacrifice de cette jeune femme....

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    1. j'en ai fait des cauchemars depuis trois jours; Trop sensible, on me dit dans mon entourage...Je ne sais pas que répondre.

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  5. Ils avaient l'âge de mon dernier petit fils, l'âge ou l'on compte encore les demi années....

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    1. Chacun regarde dans ce drame terrible les enfants qui l'entourent en réalisant très fort combien ils sont de précieux cadeaux.
      Et le flot de sentiments qui m'agite est comme une vague: j'essaie de ne pas me laisser submerger par l'émotion...

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  6. C'est terrible...
    Laure
    http://ptitesphotosdelolo.blogspot.fr/

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    1. Oui, terrible pour toutes les mamans. Toutes. Même les non-utérines. (Je te demande pardon pour cette maladresse qui n'était pas volontaire) je suis sûre que tu as ressenti l'horreur dans ton ventre aussi.
      Bonne journée

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    2. oui, Célestine, merci de réparer ce mot car pensons aussi aux mamans qui n'ont pas porté dans leur ventre leur enfant chéri qu'elles aiment au plus profond de leur âme. Je suis maman d'un enfant (adulte maintenant) que je n'ai pas porté dans mon ventre et que j'aime aussi intensément que mes enfants dits biologiques. Les manifestations physiques de la douleur ne sont peut-être pas les mêmes (tout dépend de l'âge de l'enfant au moment de l'accueil) mais on aime avec tout son être, tout son corps physiquement et affectivement.
      Merci pour ce beau texte qui m'a énormément touchée. Je suis de tout coeur avec ces parents qui vivent là un drame épouvantable qui va les miner à vie.
      Amitiés salines.
      Malou

      PS Si tu as eu du mal à te connecter sur mon blog, la raison en est un logiciel malveillant qui accompagnait une horloge rigolote que j'avais placé sur ma page d'accueil. Je l'ai supprimé et tout est rentré dans l'ordre.

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    3. Tant mieux, car je n'arrivais plus à aller chez toi...

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  7. "Je suis le tigre de la montagne,
    Écoute-moi !
    Je serai fort dans la bataille,
    Je ne pleurerai pas."

    C'est en ces moments difficiles qu'on aimerait tant être le tigre de la montagne...
    pour être fort dans la bataille
    et pour ne pas pleurer

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    1. Cela s'appelle la dignité, mais ça n'enlève pas la douleur, effectivement.

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  8. Consternant, au delà de la douleur, d'entendre le cynisme de la NRA réclamer le port d'armes dans les écoles au prétexte de la sécurité.
    Rien ne semble faire reculer cette individualité moyennageuse de l'auto-défense: la possession d'un arsenal à domicile, l'apprentissage des armes aux plus jeunes.

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    1. Oui , c'est consternant, vraiment.
      Une façon de scier la branche aussi...comment, au-nom de l'autodéfense (et donc de la survie) peut-on admettre de faire disparaître le symbole de cette survie que sont les enfants.

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  9. Malheureusement, trop se croient encore à l' époque du Far-West où tout était permis sauf de voler un cheval!!!
    Avoir le réflexe de sauver tes élèves ? Oui, je crois. Je pense qu'on ne réfléchit pas à ce moment là.

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    1. C'est gentil, mais je crois que c'est effectivement une question sans réponse. Et c'est sans doute ce qui la rend encore plus cruelle.

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  10. Je ne peux imaginer, je ne peux meme pas envisager d'imaginer l'amputation dont sont victimes ces mères. Parce que c'est inimaginable et pourtant réel.

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    1. Oui, voilà, c'était un peu cela, l'objet de mon billet. Ce que Tant-Bourrin a très bien compris, en nous donnant le lien vers un film qui raconte la mort d'un enfant par maladie. La douleur d'une mère. Utérine ou pas. Cette douleur dont aucune mère ne se remet jamais. Elle apprend juste à vivre avec.

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  11. Tu n'as pas à te poser la question de savoir si tu aurais le courage de.... Dans les moments d'intense danger, il n'y a plus de place pour la réflexion (donc d'être courageux). Seul l'inconscient (l'âme) nous fait agir. Il/elle le fait selon des critères qui nous échappent totalement.

    Par contre, je ne trouve pas normal d'être plus choqué par la mort de ces enfants américains que celle des enfants du tiers-monde qui meurent de faim parce que des salauds de nantis spéculent sur la bouffe que les pauvres ne peuvent plus se payer.
    On tue de façon plus cynique en retirant la bouffe aux affamés qu'avec un fusil mitrailleur.
    Je compte les morts lorsque je vois que le prix de la tonne de blé monte à la bourse de Paris.
    Je ne veux pas dire que ce n'est pas choquant qu'un fou puisse tuer pareillement, mais les autres façons de tuer le sont tout autant, même (et surtout) si elles sont plus habituelles.
    Blutch.

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    1. Entièrement d'accord avec toi.
      C'était juste l'expression d'une souffrance de femme. Une souffrance universelle de mère. Je reconnais que ce drame là n'est pas plus terrible que les autres.Ou plutôt que les autres drames ne sont pas moins dignes de révolte que celui-là. Et que toute femme qui voit mourir son enfant, du Rwanda au Chili, de la Russie au Canada, éprouve le même déchirement et a droit au même respect.
      Sans doute ai-je voulu exprimer cette universalité, et ai-je été maladroite. Je me suis déjà excusée auprès des femmes adoptantes d'avoir parlé de rage "utérine"
      Que je me sois laissé inconsciemment manipuler par les images, je veux bien l'admettre aussi.
      J'ai juste saisi l'occasion. Je te rassure (si besoin est):
      Je ne suis pas "plus" choquée par la mort "de ces enfants américains que par celle des enfants du tiers-monde". Ce qui me choquerait, c'est que tu puisses l'imaginer. En revanche, les petits enfants américains ne sont pas responsables des agissements impérialistes et odieux de leurs parents.Il n'y a donc pas de raison non plus d'être moins choqués de leur mort que de celle des petits Africains.Tout vie humaine a la même valeur.

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    2. C'est ce que je voulais exprimer et je n'ai pas douté une seconde de ton état d'esprit, rassure-toi.
      Je suis juste choqué par la monopolisation des médias pour certains faits et pas d'autres, ainsi que pour la localisation très particulière de leurs préoccupations humanistes...
      Ainsi, lors de la tempête qui paralysa NY et sa bourse, il n'a fallut que 3 lignes d'infos pour dire qu'Haïti avait été complètement dévastée et que cette petite île a compté plus de morts que toute la côte Est des USA.
      Pourquoi aussi les 3 enfants tués par Mérad comptent-ils plus que les 450 qui ont été tués à Gaza lors de l'opération "Plomb durci"?
      Quoi qu'on en dise, les médias font l'opinion publique et le choix de leurs silences est grave.
      Bises universellement humanistes.
      Blutch

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    3. Cela va sans dire, mais ça va mieux en le disant, comme ils disent dans téléraschtroumpf, le grand magazine des bobos de gauche.

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    4. ...dont je dois être puisqu'il m'arrive d'y laisser traîner mes yeux.

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  12. . Il y a un temps pour l'émotionnel. Le temps de la douleur à exprimer.
    . Il y a un temps pour le silence. Le temps du recueillement en soi-même.
    . Il y a un temps pour la réflexion. Le temps de se laisser interroger par « le mal dans l'Homme et dans L'Humanité »
    . il y a un temps pour l'action. Le temps de l'engagement, si minime soit-il.

    À défaut du respect de ces temps-là… Rien ne changera… tout recommencera… D'autres tueries… D'autres choses comme celles que souligne Blutch ...

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    J' ajouterai que tout aussi affreux et signe d'une effroyable décadence : la manière dont les télés américaines ont transformé cette tragédie en show télévisuel, avec mise en scène, musique de fond larmoyante, voyeurisme indécent, éditions spéciales annoncées comme des séries bien trash, Et même des publicités ayant déjà intégré l'événement pour plus de profits, Etc.
    signe manifeste de la décadence occidentale.

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    1. Je suis évidemment d'accord avec toi.
      Je pense que tous les jours on pourrait écrire un billet sur les horreurs du monde, et notamment celles infligées aux enfants.Un monde livré aux requins de la finance , aux fonds de pension et à la mondialisation.N'ayant pas l'étoffe d'un prix Nobel de la paix, ce ne serait que constater chaque jour mon impuissance et son désarroi. L'action, l'engagement sont ailleurs, dans ma vraie vie, je n'ai pas envie de les étaler sur un blog, je trouverais ça auto-suffisant.
      Il y a dans ce drame-là, outre le choc émotionnel, bien sûr, des sentiments diffus de honte et de culpabilité d'appartenir à cette société occidentale décadente, ce que tu soulignes fort justement.Tu sais bien qu'à l'approche de Noël, ce sentiment décuple et donne un goût amer au foie gras et aux bulles du 31.
      Et c'est vrai, je reconnais encore une fois que sur ce coup-là, je suis restée au stade 1, celui de la douleur à exprimer,une autre dimension venant quand même augmenter l'intensité de ma réaction, c'est que ça s'est passé dans une ECOLE. Impossible pour moi de ne pas m'interroger sur le "Et si ça arrivait dans ma propre école..." Toutes les questions resteront sans réponse, cela ne veut pas dire que je ne doive pas me les poser.

      Heureusement, Blutch et toi êtes mes lampes-tempête, et après un ou deux jours au stade 2,à me recueillir silencieusement, je suis heureuse que l'on passe au stade 3 et que chacun puisse réfléchir. Merci de ces éclairages qui nourrissent un débat bien crucial.

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  13. Merci ...
    C'est effrayant oui de voir qu'il suffit d'une seconde à un être pour ôter la vie de petits êtres sans défense, d'arracher l'enfant à sa mère,et ces jeunes et belles institutrices, pleines de vie, d'élan et de générosité dont on a vu les photos, insupportable, intolérable ... Je saigne de compassion.
    Oui, ces stades par lesquels on passe nous les impuissants qui recevons l'information, mais les cris de douleur de ces mères c'est à vie ... Je ne sais pas comment la paix peut retourner dans leur coeur après ça. Comment les consoler ...

    Je t'embrasse en soeur de cri.

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    1. Judicieux rappel de ton très beau billet sur "la Consolation".
      Je pense que mettre en mots les douleurs humaines est déjà comme une forme de consolation.

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  14. Alors qu'on approche des fêtes de fin d'année, tant de familles à travers le monde vivront difficilement ces derniers jours de décembre suite à la perte ou à la maladie d'un de leurs proches...sans oublier aussi ceux qui ont perdu leur emploi et n'ont pas les moyens financiers de gâter leurs proches.

    Je ne comprends pas cet "attachement" des Américains au port d'armes ; cela me dépasse...

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.