Chez Asphodèle, continuons le jeu de l'été avec toujours autant de bonheur...
Pour l'occasion, emportée par la fièvre de l'écriture et par l'excellent choix de mots, je me suis laissé aller à écrire deux textes. J'espère ne pas être disqualifiée!
Pour l'occasion, emportée par la fièvre de l'écriture et par l'excellent choix de mots, je me suis laissé aller à écrire deux textes. J'espère ne pas être disqualifiée!
****
élixir – estival – évanescent(e) – émeraude – évanoui(e) – étincelle -élégie – écrevisse – éléphant – excédé(e) – éventail – étreinte – eucalyptus.
****
Bombay
Comptoir de la Compagnie des Indes Orientales
6 août 1916
Mon amour,
Vingt mois et douze jours déjà que vous vous êtes évanoui à l'autre bout du monde pour aller faire cette guerre absurde. Ici, l'air estival est d'une moiteur insupportable, et même le fabuleux élixir de Tante Mildred ne parvient plus à me soigner de mon étrange mélancolie.
D'ailleurs, Tante Mildred est insupportable, elle aussi : pas plus tard qu'hier, excédée par un éléphant qui était venu piétiner ses jeunes plants d'eucalyptus, elle l'a tout bonnement chassé, c'est à ne pas y croire, à coup d'éventail, risquant dix fois de se faire piétiner à son tour...
Elle, toujours si diaphane, si...évanescente, vous l'auriez vue devenir écrevisse en poursuivant la pauvre bête ! C'était du plus haut comique.
Pourtant, je n'ai pas ri. Je me suis prise à la détester et à l'envier à la fois d'être ce qu'elle est: une vieille fille stupide et évaporée, mais qui ne connaît pas la souffrance d'aimer.
Non, rien n'est drôle sans vous, William chéri. Mon cœur se frappe de mille maux.
Je pose chaque jour mes lèvres sur la bague que vous m'avez donnée et dont la froide émeraude a si cruellement la couleur et l'éclat de vos yeux...
Je rêve chaque nuit à la chaude étreinte de vos bras.Mes ongles grattent désespérément les murs grisâtres du temps.On m'a dit que vous viviez dans la boue et le sang. Mes heures s'effritent en une langueur affreuse, où la dernière étincelle d'espoir s'amenuise chaque jour un peu plus.
Pourquoi, malgré mes missives innombrables, n'ai-je plus de nouvelles de vous? Pourquoi ce vide depuis votre première et dernière lettre, depuis ces quelques lignes de l' élégie de Rainer Maria Rilke :
« Rose, eût-il fallu te laisser dehors,
chère exquise ?
Que fait une rose là où le sort
sur nous s'épuise ?»
C'était il y a six mois et je me meurs de vous.
chère exquise ?
Que fait une rose là où le sort
sur nous s'épuise ?»
C'était il y a six mois et je me meurs de vous.
Votre très amoureuse
Kate
****
Le Cirque Plume
Sous le firmament estival
Dans le village
Le cirque Plume a installé
Sa piste ronde et ses étoiles
Le spectacle peut commencer
De grosses dames rouge écrevisse
Comme des truies
Font s'agiter leurs éventails
Quand le cornac, fatale étreinte,
Place sa tête dans la gueule
D'un éléphant monumental
Une acrobate évanescente
Au corps de rêve
S'envole dans le chapiteau
Les enfants ont un haut-le-cœur
Les dames, excédées, s'éventent
Les maris sont le bec dans l'eau
Dans un parfum d'eucalyptus
Cape et gibus
De mystère et d'encens mêlés,
On applaudit le grand Magnus
Le magicien incontesté
Et soudain dans une étincelle
Sous les yeux des enfants surpris
Une ou deux gouttes d'élixir
Sur le turban, l'émeraude
jette des éclairs menaçants
L'enchanteur s'est évanoui
Tard dans la nuit résonne encore
Comme le refrain lancinant
D'une élégie
La musique du petit cirque
Qui emporte les baladins
Vers le lointain
je suis soufflée.. Et ton premier texte va merveilleusement bien avec la musique.. Quelle croqueuse de contes et de rêvés étoilés, cette Célestine ! bisous
RépondreSupprimer:)))))))!!!!
RépondreSupprimerOuaaah ! Réussir à caser une douzaine d'E avec élégance sans que l'exercice paraisse artificiel, c'est classieux ! Quel talent !!! :~)
RépondreSupprimerbravo, Célestine!
RépondreSupprimerqui, après avoir lu ces petites merveilles, ose encore participer?
;-)
Tu ne seras pas disqualifiée, promis !^^ Bien au contraire, tes deux textes révèlent l'ampleur de ton talent...Je ne savais pas si tu participais mais j'ai quand même mis le lien de ton blog, oufff, je m'en serais voulue ! ;)Et pour répondre à Adrienne, heureusement que l'on ose (encore)participer ! :)
RépondreSupprimerCélestine, j'ai arrêté la télé pour m'inonder de ta musique.
RépondreSupprimerTu places la barre haut avec tes deux textes si différents et tellement beaux.
Moi qui suis une ptite nouvelle à ce "jeu de plumes" je lis que d'Autres sont habituées à ta plume d'or.
Le cirque Plume passera un mois au Parc de Miribel-Jonage, tu me donnes tout à coup l'envie d'y aller !
Bises
Oh j'aime beaucoup le poème ! :) Deux textes vraiment très différents l'un de l'autre ! ;)
RépondreSupprimertrès bien écrits ces textes... Belle journée.
RépondreSupprimerDeux textes très différents, mais aussi bon l'un que l'autre ! J'en redemande !
RépondreSupprimerCélestine : balèze; trop forte; super nana; tu écris bien et à la mitraillette de surcroît ! Deux textes d'un coup... Pétard ça me laisse rêveur, j'accouche si difficilement : quasiment aux forceps ];-D
RépondreSupprimerLa montagne t'inspire de jolis épisodes.
RépondreSupprimerBises
agréable surprise que le texte sur le Cirque Plume...
RépondreSupprimerje croyais que le 2ème texte allait être une lettre de réponse annonçant une très mauvaise nouvelle
moi j'aurais aimé que le premier texte ne s'arrête pas, pendant un moment j'ai cru que j'avais commencé un bon roman...
RépondreSupprimerHUTTE DES BOIS Oh merci ce compliment me touche énormément. J'aime tant quand mes lecteurs me disent qu'ils sont émerveillés...
RépondreSupprimer32 OCTOBRE Je ne savais pas lequel des deux textes j'aimais le plus...alors j'ai mis les deux.
DELPHINE la montagne, oui, mais aussi l'amour de la vie, la pensée de mas lecteurs, et cette fièvre qui me saisit quand j'écris... Je suis contente aussi que la "programmation" de mon billet se soit déroulée comme prévu. Quelle surprise de voir mon billet publié tout seul pendant que je profitais de l'air du soir.
ANDIAMO peu importe les forceps: le résultat est que tes textes sont toujours de beaux bébés bien ficelés!
Merci quand même pour cette profusion de compliments. Que c'est jouissif!
EILUNED j'espère pouvoir en écrire encore des centaines. Ecrire est ma vie, maintenant, je le sais.
RépondreSupprimerPATRIARCH merci d'avoir pris le temps de les lire, toi qui est si occupé!
LEILOONA le poème révèle la partie de moi pleine de fantaisie. La lettre correspond à mon côté romantique.Je ne parviens pas à me couper en deux...
PLUME je comprends que tu aimes le cirque Plume! ils sont fantastiques, je les adore.
ASPHODELE moi je suis soufflée par la qualité des participants à ton concours. Les plumes d'or s'envolent et virevoltent autour de ton blog, c'est un vrai bonheur.
RépondreSupprimerADRIENNE je ne prétends pas être un modèle. Bien d'autres mériteraient le même commentaire. Es-tu allée lire "Li", par exemple? (un exemple parmi tant d'autres)
TANT-BOURRIN Belle omelette, hein? (bon,elle était facile celle-là, c'est toi qui m'as tendu la perche aussi!
C'est incroyable, ces deux compositions, si différentes et si justes ... Moi qui ne suis pas attirée par ces jeux d'écriture, j'avoue, je m'incline !!!
RépondreSupprimerBises
Zénondelle
Quelle drôle de mélange! C'est surprenant!! :)) Romantisme suranné et poésie urbaine :))
RépondreSupprimerJ'avoue avoir été troublée par le premier texte... :)
Bravo! ;)
JULIA ZENONDELLE merci mes petites lucioles pour vos mots.Ils m'encouragent et me fortifient jour après jour. Et ils m'indiquent le chemin...
RépondreSupprimerOn touche l'excellence ici ! Tout simplement Bravo. J'ai apprécié ces 2 textes aussi différents l'un que l'autre et je tire ma révérence. Travailler sur 2 textes à la fois avec le même cahier des charges me parait difficile, félicitations. La barre est haute chez Asphodèle et les talents se multiplient.
RépondreSupprimerJe t'ai lue en buvant mon café, je suis à peine réveillée...
RépondreSupprimerTes textes sont tout simplement magnifiques.
Bravo !!!
Je t'embrasse
Beaucoup de plaisir à lire ces deux textes, beaucoup de talent, et dans deux styles différents qui plus est !
RépondreSupprimerBravo !
Ouf!! matin de pluie me permet de passer chez toi!
RépondreSupprimerBravo , vraiment aux deux textes!
celui du cirque est délicieux , mais mon âme incorrigiblement romanesque a un faible pour le premier...
Deux textes bien différents mais tout aussi musicaux l'un que l'autre.
RépondreSupprimerNaturellement, vue ma nature, c'est le premier texte qui me fait craquer, fondre, m'extasier et en redemander. Magnifique...
RépondreSupprimerMais j'aime beaucoup l'autre aussi, bien entendu, tout en répondant mieux au premier!
Edmée
Beaux écrits !
RépondreSupprimerPour le premier, je suis encore sous le charme de la missive.
SYL EDMEE la lettre a eu beaucoup de succès, effectivement.le romantisme a encore de beaux jours devant lui heureusement...
RépondreSupprimerOLIVIA merci d'être sensible à la musique de mes mots.
C'est un beau compliment pour moi qui suis musicienne dans l'âme.
CROUKOUGNOUCHE tiens il pleut chez toi? Comme c'est bizarre...
RépondreSupprimerMANUEL Merci de ton passage. J'irai faire un tour chez toi dès que possible.
LI mmmm, je sens ici la bonne odeur du café. Tu dois être craquante au saut du lit, à moitié dans les vaps avec ta mèche en bataille.
RépondreSupprimerJEAN CHARLES j'invite tout le monde à aller découvrir ton texte pour lequel j'ai un faible, ainsi que ceux des autres participants que vous trouverez chez Asphodèle.
Quant à ton lien, il amène sur un autre blog, tu devrais l'actualiser.
Belle découverte que ces deux textes et tellement différents au niveau du style. Duquel es-tu le plus proche naturellement? Cela donne envie de lire ton roman pour avoir la réponse. Quand paraît-il?
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le poème,il illustre bien le cirque plume.
RépondreSupprimerJe viens de découvrir tes textes, et je suis ébahie ! Autant de musicalité et de poésie dans des textes aussi différents l'un de l'autre, qui plus est avec des mots imposés, ça m'épate !!! Bravo, j'aime beaucoup !
RépondreSupprimerOh ! je vais remédier à cette...bêtise. Merci :D Voilà je suis là...
RépondreSupprimer