« Ce terrain faisait l’angle de deux rues. Il y poussait un magnifique cerisier qui donnait, chaque année en abondance, des cerises un peu aigrelettes que l’on nomme ici Montmorency, ailleurs c’est peut-être bien des guignes. C’est bon la Montmorency quand, après une chaude journée d’été, encore gorgée de soleil, vous la faites craquer sous la dent, puis en faisant la bouche en cul de poule, vous envoyez valdinguer le noyau dans la tronche du copain ! »
Jean-Louis Ferrera
(extrait de « Un Gamin de 39 » éditions Librinova-Autres Mondes, 129 p.)
Au cours d'une de mes nombreuses et passionnantes vies, j'ai connu une joyeuse bande de drilles qui sévissaient sur un navire nommé « Blogborygmes ». J'en avais touché deux mots ici. C'était un temps déraisonnable où j'étais sans doute plus Troussecotte que Célestine.
Dans cet espace irrévérencieux et sulfureux, je pouvais laisser aller ma plume à des débordements tant sémantiques que lexicaux. Le ton général de l'équipe était léger et souvent coquin, ce qui n'empêchait pas en même temps une belle profondeur, et pas seulement de bonnets.
Tiens en m'y baladant j'ai retrouvé cet article « méridional » que j'avais écrit avec une certaine délectation.
Bref, c'est à cette époque que je rencontrai Andiamo, vieux loup de mer menant le rafiot avec assurance vers des contrées toujours plus incertaines et infestées de pièges.
Il se trouve que ledit Andiamo, en collaboration étroite avec Françoise Simpère, une auteure talentueuse, vient de rédiger ses mémoires de titi parisien, un petit tour d'horizon savoureux de la vie d'un enfant au lendemain de la guerre.
Le tout forme un opuscule agréable à lire, que vous trouverez facilement en trois clics adroits, pour la somme astronomique de 4,49 €. Bien situé, le prix, entre un kawa bien serré et une binouze bien fraîche. A vot' bon coeur, m'sieurs dames.
Eh oui, mon poteau fait dans le numérique, comme quoi, on peut dater de l'an quarante et naviguer moderne. Sauf ton respect, mon capitaine !
Alors, je compte sur vous, répandez la bonne nouvelle, et mouillez votre chemise, noble aréopage de mes lecteurs chéris, afin de propulser Andiamo sous les feux de la rentrée littéraire. Son livre est drôle et truffé d'anecdotes, il se déguste comme un vieil album photo dégotté dans un grenier.
Même s'il ne vise pas forcément la Pléiade, ce serait dommage de le laisser dans la panade...