Nous
« Emmène-moi dans un endroit où nous ne sommes jamais allés ensemble » dis-je soudain sur un de ces coups de coeur dont j'ai le secret, alors que nous rentrions d'un déplacement coché 2 sur l'attestation dérogatoire.
Aussitôt, le soleil de mes nuits, qui ne sait rien me refuser, d'un adroit coup de volant, bifurque séance tenante sur une route secondaire. Nous débouchons effectivement dans un lieu inconnu de moi, peuplé de grands arbres et de verts pâturages.
Ce jardin idyllique entoure un long bâtiment un peu austère qui ressemble à un lieu de retraite spirituelle. C'en est un, c'est vrai, et j'aperçois des silhouettes de moines et de religieuses marchant d'un pas méditatif entre les frondaisons.
A côté d'un verger de dessin animé japonais, un bâtiment plus modeste. « Vente de pommes » est-il annoncé sur un écriteau.
Et sur le pas de la porte, un homme nous ouvre les bras.
« Je vous attendais » semblent dire ses yeux rieurs, d'un bleu pâle admirable, et emplis de bonté espiègle. La conversation s'engage, comme si nous nous connaissions de longue date.
Il se présente comme voyageur itinérant, ou vagabond par choix depuis toujours.
Oui, par choix, c'est ce qui rend le bonhomme fascinant, détonnant dans un monde calibré en froides étiquettes pour lequel il ne serait qu'un SDF.
Ses pas l'ont mené dans ce lieu, les religieux l'ont accueilli, lui offrant une place de jardinier factotum, il a saisi l'occasion de se poser pour une escale un peu plus longue.
Nous parlons herboristerie, jardinage et philosophie. Les canards chinois glissent lentement sur l'étang. Un chat dort au soleil.
Lui
Je les ai vus arriver de loin. Il faut dire que la nana, avec ses cheveux de flamme, on la verrait depuis la lune. Un petit couple bien sympathique, ils ont pris un kilo de pommes, une caisse de jus. Je me suis tout de suite senti en confiance. Je leur ai parlé de mon projet de formation sur les simples, oui vous savez bien, les herbes qui soignent. Les herbes de sorcières quoi.
Ils ne m'ont pas jugé, au contraire, ils ont eu l'air intéressés par mon parcours.
On a parlé des retraites ignaciennes, de la majesté des montagnes qui entourent les bâtiments, et du travail de la terre. Je n'avais pas vu grand monde ce matin, à part le chat qui ne parle pas. Ça m'a fait du bien de discuter avec ces gens. Ils ont l'air de s'aimer, ça se voit tout de suite.
Non je ne dors pas. Et oui, je parle. J'observe de ma margelle. Moi aussi, je suis un voyageur, môssieur. Et je sais très bien pourquoi j'ai élu domicile ici, parmi les pommiers du cloître. Certes, si les poissons de la mare ne se laissent pas attraper facilement, les souris du grenier sont bien croquantes. Mais c'est surtout que les hommes y sont meilleurs. Ils ne s'embarrassent pas de ces futilités qui occupent le monde et la foule déchaînée, loin, là-bas. Ils connaissent la valeur des choses, et des mots bien pesés, comme des fruits.
Le père supérieur vient de temps en temps voir si le nouveau gère bien la récolte de pommes. De rares clients passent parfois la grille. C'est ce que j'aime ici : la paix. Ce matin, deux seuls sont venus troubler ma quiétude féline. Quand le gars a chargé sa caisse de pommes, la fille est venu me caresser le museau. Elle sentait bon. Tout est bien, me suis-je dit l'oeil mi-clos. Je ne dors pas, mais j'aime qu'on le croie.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Pour l'atelier de la Licorne, il fallait raconter un événement de trois points de vue différents, chaque paragraphe comptant 15 phrases maximum, et le titre devant comporter un des mots terre, mer ou ciel. :-* :-* :-*
J'aime bien votre texte. On y sent la paix, effectivement.
RépondreSupprimerBonne journée !
Merci Bonheur du Jour.
SupprimerC'en fut un, d'ailleurs, et vous l'avez repéré : ce moment a ensoleillé notre journée.
Passez la meilleure qui soit.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
On voit bien que tu étais chat dans une autre vie... :-)
RépondreSupprimerTout à fait..J'en ai gardé deux trois grâces félines sur lesquelles je resterai évasive.
SupprimerJe ne voudrais pas avoir maille à partir avec la famille Souris... ;-)
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Quel plaisir de lire tes trois textes en un ce mât-teint ! c'est adorable, et tes mots sereins sont pleins de toi.
RépondreSupprimerMerci pour la sagesse ressentie ici. J'aime ce lieu de retraite apaisant au bout du chemin sous un ciel si bleu partagé à deux.
Je t'embrasse.
.
Douce journée à toi Céleste.
Tu l'aurais aimé, j'en suis certaine.
SupprimerJ'ai pensé à certain lieu que nous avons arpenté ensemble, et où je rêve de retourner avec toi, et lui.
Je t'embrasse ma poétesse lointaine.
Vivement que l'on puisse se revoir.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Mon rêve me réincarner en chat dans une bonne maison.
RépondreSupprimerNous avons les mêmes valeurs, chère Heure Bleue.
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Il est des endroits qui te mettent en verve poétique pendant que cette même émotion en rendent d'aucuns muets .
RépondreSupprimerJe t'embrasse.
* en rend.....
SupprimerSuggèrerais-tu que tu fais partie de ces "D'aucuns »
SupprimerPourtant, chère d'aucune, je crois que tu exprimes autrement tes émotions, notamment du bout de ton pinceau.
Tu aurais peint cet endroit avec ravissement.
Notamment la petite mare aux canards.
Bisous belle amie
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
C'est tout doux, mignon et apaisant.
RépondreSupprimerBises Célestine
Miaouuuu !
Supprimer…/\_¸_/\
.(=•_•=)
.…ღ.*.ღ.•*
Oui ? on m'appelle ? ��
SupprimerQuelle oreille fine, cher chat !
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Un chat qui parle ?
RépondreSupprimerJ'ai cru un instant que c'était le chat du rabbin. Mais il est question de retraite Ignacienne…
un bien beau texte en tout cas qui donne des envies d'escapades au hasard des inconnus de rencontre qui ont toujours l'exotisme de leur personnalité.
Et dire que certains pensent encore qu'il faudrait aller à l'autre bout de la planète…
Ah le Chat du rabbin...quelle délicieuse BD...
SupprimerTu as raison, toi, le voyageur de l'aube, le voyageur dans ta tête, tu peux comprendre que je me sois sentie transportée, d'autant que ce lieu charmant porte le délicieux nom de Nazareth...incroyable mais vrai. En pleine Drôme des Collines.
Bref, je plussoie à ton commentaire.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Figure-toi que j'avais pensé à ce lieu « Nazareth »… le hasard faisant bien les choses (parfois, pas toujours…) je connais quelqu'un qui connaît l'endroit…
SupprimerNazareth : haut lieu de la naissance de l'amour et du don.
Ça ne peut pas ne pas te parler…
C'est quand même fou que tu connaisses !
SupprimerUn lieu qui est niché dans la verdure, au pied des montagnes de mon nouveau chez moi.
Bien sûr que ça me parle, tu imagines !
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Superbe récit et superbe consigne. Il y aurait là de quoi faire un roman sur cette formule et avec ce style. En tout cas une jolie façon d'occuper des gens qui seraient confinés, par exemple ! ;-) et ;-(
RépondreSupprimerLa Licorne appréciera ton commentaire, mon oncle.
SupprimerEt je ne doute pas que si tu t'empares de la consigne, tu en feras quelque chose de sensass !
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Trois jolis textes délicatement parfumés de sérénité et de quiétude.
RépondreSupprimerMerci dame Célestine. Gros bisous.
Quand j'ai vu qu'il s'agissait d'écrire sur un "événement" j'ai d'abord pensé à quelque chose de plus...médiatique. Et puis, je me suis dit que cette rencontre était un événement assez important pour en faire profiter mes amis.
Supprimerravie que tu aies aimé, ma belle d'âme. Merci à toi.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Bien joli et tout doux ce texte ! On ressent le calme et la sérénité de ce lieu hors du temps comme suspendu ... Et ça fait du bien.
RépondreSupprimerJe t'embrasse petite sœur.
Ce qui est fou, c'est la douceur du temps pour une mi-novembre...
SupprimerDe quoi s'imprégner de douceur et la faire rejaillir sur les mots, douceur décuplée par la magie du lieu.
Tendres pensées sister.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Un moment de vie. Trois regards.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup.
Que c'est bon à entendre, ma Suzame.
SupprimerJ'ai vraiment adoré ce moment de vie, volé à la tristesse, au confinement, à la dureté, à la grisaille...
Bisous de fée
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Bonjour Célestine,
RépondreSupprimerle chat est un sage et le SDF aussi et vous deux aussi...
Bises,
Mo
Hello Mo
SupprimerUn SDF qui ressemble à Christophe Maé, et qui parle comme un philosophe...Ça ne court pas les rues!
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
C'est drôle Mo m'a devancée ! J'allais écrire "Ce chat est un sage" ! Il connait la valeur des mots, l'intention mise dans les mots choisis...
RépondreSupprimerCélestine, tu nous emmènes en promenade et ça fait un bien fou surtout en ce moment. Et tu nous offres de surcroît les photos de ce bel endroit magique ! :-)
Maintenant, nous nous précipitons tous je pense sur la case 2 pour pouvoir sortir :-) Et moi je ralentis l'allure en voiture pour profiter au maximum de l'escapade (tout à l'heure en allant justement acheter entre autres des pink ladies françaises, j'ai eu la surprise de constater que ma voiture ne consommait plus que 5 litre d'E95 au cent !).
C'est un lieu un peu confidentiel. C'est pourquoi je n'ai pas mis trop de photos.
SupprimerLes chats sont tous des sages, je pense. Ils nous regardent de leurs yeux perçants, même s'ils ne sont pas persans... ;-)
Pour ce qui est des "Pink lady" je crois qu'il vaudrait mieux les oublier.
Voilà ce qu'en pensent nos amis belges : ICI
Alors qu'il existe de si bonnes variétés de pommes...
Bisous Biche*
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Quel bel endroit reposant et calme. J'aime beaucoup ton texte plein de douceur.
RépondreSupprimerGros bisous Célestine ♥
Un endroit que tu aurais pris plaisir à photographier !
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸♥
Coucou. J'aime beaucoup ce procédé d'écriture. Une même histoire, contée à plusieurs voix. Et puis, ce qui me ravit, c'est que le chat parle. :-) j'adore les chats qui parlent. C'est une histoire toute douce, un petit épisode qui t'a fait du bien et qui nous fait du bien. Et puis le chat, il a dû apprécier être caressée par une dame avec une chevelure de feu. Bises alpines et belle soirée.
RépondreSupprimerSi tu aimes ce procédé d'écriture, je te conseille « Histoire à quatre voix » d'Anthony Brown.
SupprimerUne histoire pour enfant qui plaît aussi aux adultes, surtout ceux qui ont gardé leur âme d'enfant.
Dans toutes les bonnes librairies.
Bises de mon sud ensoleillé
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Magique de poésie!
RépondreSupprimerTon billet m'a emporté, je ne suis toujours pas revenu.
Bises complices.
Voyage, voyage !
SupprimerMais reviens bientôt car j'ai d'autres billets dans ma besace...
Bises cher poète
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Se retirer du monde
RépondreSupprimerpour mieux admirer le Ciel
voilà une recette connue ...
Un chat, un herboriste et un couple
Tous trois apprecierent le silence
de ces lieux en pleine nature....
Des pommes, du jus, un sourire
Voilà ce qu'ils vinrent chercher
Le Prince d'amour, la Princesse aux cheveux d'or et le chat roux
Là j'ai tous les éléments pour inspirer un joli dessin.
Merci pour ces belles évocations
Bises, nature vivante et joyeuse
J'attends ton dessin avec impatience.
SupprimerEt peut-être que je le publierai, qui sait ?
Merci en tout cas, pour cette improvisation en mots, sur le fil de mon billet.
C'est très joli.
Bisous reconnaissants
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Ah délicieuse ! Je me suis promené dans ce calme jardin en suivant vos pas si légers.
RépondreSupprimerL'amour ruisselle sur chaque brin d'herbe, chaque arbre, chaque pièce d'eau frémissant sous le vent.
Et ce chat poète et philosophe, qui trouve les souris croquantes, je le trouve craquant quant à moi.
Merci pour ce billet dont vous avez le secret, belle rousse incendiaire.
~L~
Vous êtes poète vous aussi mon ami. Et vous savez que je ne résiste pas à la poésie...
SupprimerMerci pour ces quelques lignes qui me montrent à quel point vous aimez ce que j'écris.
Prenez soin de vous cher poète
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Si tu avais dû donner un quatrième point de vue, gageons que la pomme aurait été ton choix.
RépondreSupprimernon le 4e point de vue aurait été celui du policier chargé de vérifier si les règles du confinement sont bien respectées ;-)
SupprimerAu temps pour moi. Au sale temps pour moi, devrais-je dire.
Supprimer@ Yves
SupprimerDu haut de mon pommier, je me suis mise à frétiller. Peut-être que le jardinier aux yeux bleus va s'apercevoir qu'il m'a oublié lors de la dernière cueillette. Bon pour l'instant ça va, il fait beau et chaud (fameuse contrepèterie attribuée injustement à nos amis belges, pardon madame Adrienne)
Mais j'ai peur de me les geler ferme si la froidure débarque. Je me souviens de mon arrière grand tante Golderose, qui s'était fendu le nez et poché l'oeil en tombant à cause d'un grand vent d'automne...Elle avait fini tristement squattée par un escargot à qui elle avait défoncé la carrosserie en tombant sur lui.
Bref, je préfèrerais terminer ma courte vie croquée par cette belle rousse.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
@ Adrienne
SupprimerAujourd'hui, j'ai arrêté un couple qui disait être allé faire des courses. Je veux bien, mais que faisaient-ils sur ce chemin vicinal, loin de tout supermarché ?
Ils m'ont montré une cagette de pommes qui sentaient ma foi très bon. Un moment, je me suis revu tout gosse, chez mamie Marguerite, quand je descendais chercher des pommes à la cave. Ben quoi, je suis un flic sentimental, que voulez-vous...
Je leur ai dit de circuler, même si l'heure de sortie était largement dépassée !
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
je vois, la belle rousse lui a fait du gringue ;-)
SupprimerEn quelque sorte, oui. ;-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
J'ai beaucoup aimé cette promenade avec toi, voir à travers ton regard, ressentir et sentir ....cétait bien, c'était chouette....
RépondreSupprimerEt pourtant ce n'était pas chez Laurette... ;-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
J'aime ton texte plein de sagesse, de bienveillance. Et d'horizons.
RépondreSupprimerQuels jolis titres : Voaygeur aux yeux de ciel. Tu es toi aussi beaucoup comme cela.
Bises Célestine.
Une voyageuse aux yeux bleus, c'est certain...Et à l'âme vagabonde, je confirme. Merci Patrick.
SupprimerBises célestes
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
RépondreSupprimerExercice difficile, dont tu te sors haut la main. Je me suis essayé au point de vue de la souris, mais ce n'était pas concluant, surtout quand le chat qui dort sourit. Et puis, je n'ai aucune envie d'être croqué par une minette, qui, à défaut d'être sur un toit brûlant, se prélasse sur une margelle. Du coup, moi, j'aimerais bien être chat ♫♫♫
Ah que j'aime cette chanson !
SupprimerBon c'est un appel du pied, cette souris ?
Non parce que je viens déjà de fournir à Yves (voir plus haut) le point de vue de la pomme, et à Adrienne celui du policier.
Alors pourquoi pas la souris, tant que j'y suis...
ce n'est pas une vie, pour une souris, de vivre dans le même endroit qu'un chat. On m'avait dit : "Josiane, tu seras bien, là-bas. Il y a un grenier rempli de victuailles, car les moines aiment faire ripaille. Et un jardinier très gentil qui aime les animaux. Hélas, il aime aussi les chats, et je passe l'essentiel de ma médiocre petite existence à échapper à ses griffes acérées. Pourrait pas aller un peu taquiner les poissons dans la mare, le raminagrobi ? Ou se payer un magret de canard chinois de temps en temps ? Plutôt que de jeter son super dévolu sur moi et ma famille.Ah...tiens je voudrais être une pomme. Ou me faire adopter par un humain. Je suis blanche, j'ai mes chances.
Bon allez, je vous laisse, il m'a repérée, la rousse n'a pas fait diversion bien longtemps.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Merci !;-)
SupprimerJ'aime bien l'idée d'être à la place du chat...
RépondreSupprimerMiaoouu !
Supprimer…/\_¸_/\
..(=•_•=)
.…ღ.*.ღ.•*
Non seulement c'est bien entendu joliment écrit mais cette escapade me laisse rêveuse. Ce nous, ce lui, ce chat, tout respire la tendresse.
RépondreSupprimerFaire rêver les gens, je sens ça comme un devoir en ce moment.
SupprimerKisses sister
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
En plein confinement, tu te paies le luxe de faire un billet participatif... Un joli pied de nez à la sinistrose ambiante. J'aime.
RépondreSupprimerComme j'aime la sérénité de ce calme champêtre et j'aime aussi ton chat philosophe, mais ne le sont-ils pas tous ?
Molto baci
Merci Blutchiamo.
SupprimerJ'aime faire des pieds de nez, mon côté Zazie...mais tu le sais !
Molto molto baci e ti voglio bene
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Le loir
RépondreSupprimerCet automne est si peu novembre que je ne parviens pas à trouver le sommeil, dont le givre blanc tarde à recouvrir les noisettes de mes yeux. Aussi, par une fente du bardage du grenier, je ne ratai pas l'arrivée de ces deux-là, d'autant plus que la fille me fit sursauter, car je la pris d'abord pour la lune rousse de Pâques, quand je m'éveille au printemps.
Je les entendais rire et parler avec le nouveau jardinier, à qui les moines et les religieuses ont confié le soin de cueillir pour moi les fruits du verger, pommes, mirabelles et figues, et les ranger avec délicatesse dans des cageots de bois blanc, ici dans mon grenier. Je fus un instant inquiet quand le garçon chargea une première caisse de pommes, car je craignis qu'au terme d'une mystérieuse négociation avec le jardinier, ils n'aient résolu de tout acheter, et que serions-nous devenus, ma loire et moi, obligés de chercher une autre retraite.
En même temps j'épiais le chat sur la margelle, qui feint toujours de dormir et se repaît de souris croquantes, de siestes et de caresses à peine mendiées. Tiens, il en reçut une de la fille au passage. Je ne cesse, à vrai dire, de me défier de lui, doucereux comme une poire blette, mais épineux comme un buisson de mûres.
Ils partirent enfin, dans un dernier éclat de rire. Viens donc te coucher, me dit Loyola (ainsi s'appelle ma chérie), l'hiver arrive bientôt. Et j'allai m'étendre au bord de la loire, qui coule tendre auprès de moi, comme je coule auprès d'elle des jours heureux
Je me suis régalée à lire ton texte.
SupprimerQuelle écriture ! Que de trouvailles délicieuses...jusqu'au prénom de Mademoiselle Loire.
Merci de tout coeur.
Tu me manquais, cher Bricabrac
Affectueuses bises
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
J'ai oublié vous dire que mon prénom à moi, c'est Ignace.:)
SupprimerJ'ai passé un bon moment, entre le jardin, la paix de l'abbaye et de ses moines, cet aventurier qui a choisi de vivre au milieu des pommes, un fruit qui sait ce que sont le bien et le mal, et le chat qui vit sa vie et rassure par son calme et qui sait si bien se taire, c'était magique, merci Célestine
RépondreSupprimerJe bois du petit lait, chaque fois que l'on me dit que j'ai fait passer un bon moment à un lecteur...ou une lectrice...
SupprimerMerci de tout coeur, chère Marine
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
J'adore ton imagination et ton humour tout en délicatesse, l'air de rien... Un peu chatte céleste Célestine ? Je prendrais volontiers l'adresse d'un tel lieu, au milieu des hommes libres dans leur tête !!! Bises et doux dimanche, le programme, aujourd'hui ? brigitte
RépondreSupprimerTrès chatte même...Je me demande si dans une autre vie...
SupprimerQuant à l'humour, il me sauve en permanence de ce grand n'importe quoi actuel.
Le programme fut le montage d'un meuble de dressing. Un vrai jeu de construction.
mais le résultat est magnifique.
Bisous tendre Plume
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Bonjour Célestine , je me suis laissé piégé avec délice, je pensais à une promenade d'un humain à deux pattes tout près des grands arbres et de verts pâturages. Et hop, voila que je me rends compte que tu parles d'un délicieux félin qui ne demande qu'à se nourrir des caresses des humains .
RépondreSupprimerIl y avait bien deux ou trois bipèdes dans mon histoire, quand même...
SupprimerMerci pour ce « délice » qui m'enchante.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Ah quel plaisir de lire cet exercice de style! ☺☺☺☺
RépondreSupprimerun envoi de chaudoudoux pour ces points de vue enchanteurs
bises