Pages

13 mai 2014

Peau de fée



J'ai quitté mon habit de félin de pacotille pour reprendre ma peau de fée.
La peau de fée, c'est doux, vous savez.... A certains endroits secrets, c'est même très doux. (Par exemple derrière le cou, ou au pli du genou...)
Seulement, la peau de fée, à d'autres endroits, c'est presque transparent à force de diaphanitude. Alors parfois ça se déchire comme une feuille de papier job.
La peau de fée, ça se craquelle au moindre mot-crin, au moindre mot-crac, à en crever la douleur crisse.
Mais ça se répare très vite et comme par enchantement avec un petit mot-pommade, un mot-miel, un mot tout frais et tout lisse.
Parfois ça bulle, et ça se tend et ça explose de trop de grand et fort bonheur comme une baudruche, plaf!
Souvent ça ondule, ça frémit, ça se soulève les poils de blé blond comme sous la houle du vent.
C'est toujours un peu humide d'émotion, d'une larme-joie, d'une larme-perle qui sourd et parfois gicle en torrent furieux...
Mais surtout, la peau de fée c'est terriblement vivant et ça contient, telles de vives truites agitant une nasse, des milliers de pensées et de rêves qui débordent et s'envolent comme des papillons.
La peau de fée, c'est mystérieux, c'est un peu la galère à entretenir, ça froisse, ça bouloche, ça déteint. C'est la boite de Pandore et la bouteille à l'encre.

Mais je ne l'échangerais pas contre deux barils de peau de balle. 

Rose of My Heart by Johnny Cash on Grooveshark

60 commentaires:

  1. Une belle description à fleur de peau de fée! C'est tout toi!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et toi tu as le sens du résumé, Bizak.
      Merci pour cette exclamation sincère et spontanée.
      Je suis toujours émerveillée que tu viennes poser tes mots ici, avec tout le boulot que tu as.

      Supprimer
  2. C'est donc pour ça que les fées sont lumineuses, étincelantes et qu'elles font voir la vie plus belle...
    Ti bacio

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme disait quelqu'un que je connais bien, ce genre de phrase, c'est meilleur qu'un coup de pied au cul!
      Je fais ma Celestoche, mais c'est pour cacher mon émotion.

      Supprimer
  3. Ah Célestine, la fée des périphrases et des métaphores, mais pas que ! :)
    Bien sûr, je cherche à imaginer d'autres endroits secrets où la douceur de peau de fée s'est nichée...
    J'en vois, j'en vois ....

    RépondreSupprimer
  4. Une jolie façon de montrer ta sensibilité toujours en émoi et ... à fleur de peau...
    Pour compléter mon "dico des mots manquants" : Célestiner : synonyme méthaphoriser
    -----
    Cela dit....
    Pour ce qui est des barils de peau de balle.... appelées encore coucougnettes... que ferais-tu en effet de tant de... baloches.... la gourmandise à ses limites....
    :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ma sensibilité a fleur de peau n'a d'égale que ton sens exacerbé de la poésie romantique, mon cher Alain.
      Mais tu as parfaitement raison, peu me chaut la quantité. Seule prime la qualité, évidemment.

      Supprimer
  5. Derrière le genou : le creux polplité, ah qu'il est doux ! Moi aussi j'ai la peau douce. Douce comme les fesses d'un bébé...
    Par contre pour conserver le tabac, je ne connais qu'UNE peau ];-D

    RépondreSupprimer
  6. Est-ce que les filles ont le droit de commenter ce billet qui bouleverse (et on les comprend!) ces 5 premiers messieurs ?

    Oui? Youpi!
    Célestine = peau et cie!
    Bises d'Ep'

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Rhooo! Ep, tu sais bien que mes billets sont à tout le monde...et que j'espère bien que les filles vont aimer le fait que je parle, à travers mon ressenti, de tous les êtres sensibles, hommes comme femmes.
      Je la traine un peu comme un boulet, parfois, cette sensibilité. Mais je sais qu'en même temps, elle est une force. Alors j'essaie de la partager.
      Je t'embrasse, belle.

      Supprimer
  7. j'♥ cette merveilleuse fée qui nous démontre poétiquement si bien sa sensibilité à fleur de peau.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme c'est gentil, Jak. Démontrer poétiquement est un joli oxymore, qui allie de manière heureuse les mathématiques et la poésie. Mon grand copain Hubert Reeves apprécierait.

      Supprimer
  8. "La peau de fée, ça se craquelle au moindre mot-crin, au moindre mot-crac, à en crever la douleur crisse."
    Superbe allitération qui croustille + L'homme en noir qui transforme la moindre bluette en douleur arpégée + truites et papillons frémissant + une larme-joie, une larme-perle = je rends les larmes,qu'est-ce que c'est beau.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je rends les larmes, joli jeu de mots!
      La musique, c'est un clin d'œil à quelqu'un qui y est sensible.

      Supprimer
  9. Dis donc, c'est hot hein Cel ! Je vois les étincelles de coquine dans tes yeux :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hot hein Cel! Joli toi aussi! Mais je ne crois pas que c'est ce que je voulais dire. en réalité je ne parlais que de mon extreme sensibilité...

      Supprimer
    2. je sais, je sais et je suis la première à la reconnaître cette magnifique, mais parfois douloureuse, sensibilité. Mais en même temps, en lisant le texte, j'te jure.... D'ailleurs, je ne suis pas la seule à l'avoir noté ;-)

      Supprimer
    3. Peut être que sensibilité et sensualité sont extrêmement liées...

      Supprimer
  10. Le bouseux, toujours à la recherche d'un traitement efficace contres les parasites qui nuisent au bon développement de son bétail et de ses cultures, se propose d'aller dès demain, se procurer un traitement efficace contre l'oxymore, de relire le combat de la peau de fée contre la peau de terre, et caressera la peau d'Anne.
    Ah? Je me trompe?
    Bof.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour savoir s'il se trompe, il faudrait qu'elle comprenne ce qu'il a voulu dire...là, c'est moins clair que d'habitude. Sauf qu'Anne est une fée, elle aussi.

      Supprimer
  11. Ben moi, ma peau atopique, je la changerais bien pour une peau sans gratouille. ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui je veux bien te croire... Mais tu sais la peau atopique c'est quand même la preuve d'une grande sensibilité, la peau est le miroir de l'âme et les émotions s'y manifestent de façons diverses... Et je n'ai jamais douté que tu sois un être de grande sensibilité ...

      Supprimer
  12. Fabuleux texte comme il est d..usage et dėraison sous la signature de Cėlestine

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Très joli commentaire, qui me fait très plaisir, cher nuage.
      Merci beaucoup.

      Supprimer
  13. Réponses
    1. Voilà un cri du coeur bien agréable, jeune et sémillante âmie!

      Supprimer
  14. Comme je connais cette peau là qui frémit à la moindre émotion, se froisse et se défroisse tellement vite... tu sais si bien dire Célestine!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai voulu écrire un hymne à toutes celles qui,comme moi, se sentent parfois blessées d'un mot ou d'une phrase, enfin quand je dis toutes celles, c'est parce que je sais que beaucoup de femmes sont comme moi, mais je me dois de dire que bien sûr les hommes aussi peuvent éprouver ce genre de griffure de la vie, même si culturellement ils montrent peut-être moins leurs sentiments... Les écorchés vifs ça se trouve de tous les côtés!
      Gros bizoux Brizou

      Supprimer
  15. Les Fées ont l'émotion à fleur de peau, tu le prouves.
    C'est vrai que le cou, là où quelques cheveux tout fins et épars (comme la soie d'une toile tissé par un ver amoureux) frémissent en mille et un scintillements... au frêle petit matin. Comme j'aime y poser mes lèvres encore tièdes de mes rêves tendres.
    Tu dis les choses si bien... le rêve n'est pas loin.
    Bises.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu dis les choses si bien...on voit que tu dors avec une fée...:-)

      Supprimer
  16. Lorsque dormir avec une fée est impossible déjeuner avec elle peut suffir au bonheur ....
    ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vu le peu que ça mange aussi, une fée, c'est le bonheur du portefeuille...
      :-D

      Supprimer
    2. Dire cela c'est méconnaître la fée grassouillette qui échangeait ses bienfaits contre de la nourriture. Elle avait tant à faire qu'un jour elle pût plus se déplacer.
      Il en est des fées comme des femmes. Et des hommes....il en fait pour tous les goûts

      Supprimer
    3. Il en faut pour tous les goûts...

      Supprimer
    4. Désolée, je ne suis pas une fée grassouillette alors chacun voit toujours un peu midi à sa porte...

      Supprimer
  17. Candide, complètementmercredi, 14 mai, 2014

    On se dit : "Mais où va-t-elle chercher tout ça ?". C'est si joli, si imagé, si poétique qu'on s'y croirait... et qu'on aimerait l'effleurer de mains chaudes et apaisantes...

    Et du coup, ça me rappelle... et je me demande...
    Il y a peu, sur les bords de Saône, j'ai massé doucement une amie bien fatiguée, un peu fripée-froissée, les histoires de la vie, toussa-toussa...
    Tout bien réfléchi, elle ressemblait bougrement à ta description, la peau diaphane, si douce par endroits, attendrissante de sensibilité, comme écorchée...
    Je lui ai offert la chaleur de mes mains, la douceur de mes mots, tous ensemble pommade et miel, et elle s'est attendrie, son visage doucement s'est détendu et un sourire mouillé a éclairé son visage. Oh, pas l'extase, non, juste le bien-être, être bien, entre amis, doucement, tendrement... Et en manière de point d'orgue, j'ai juste posé mes lèvres dans le cou, sous l'oreille, pour lui dire que la vie est belle. Tu l'as pas dit, tu sais peut-être pas, mais là aussi c'est d'une ineffable douceur !

    Mais alors, dis-moi, tu crois que mon amie pourrait être une fée sans que je le sache ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Elle doit être drôlement contente d'avoir un ami tel que toi, cette fée-là.
      Parce que tu écris drôlement bien, et franchement, les copines, ça vous fait pas envie ce genre de massage?
      Tu vas avoir une file d'attente incroyable, prévois les tickets!
      C'est où qu'on s'inscrit?

      :-DDD

      Supprimer
  18. Je ne sais pas si j'ai une peau de fée ( je ne crois pas ) mais en tout cas en entendant cette chanson et la voix de Johnny Cash que j'adore, je sens mon cœur frémir, mon sang se liquéfier, mes poils se dresser sur les bras, mes jambes flageoler..... bref je suis toute chamboulée de bonheur:-)!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Eh bien je te le dis, mammilou, tu as une peau de fée, et la plus belle qui soit...
      je le sais depuis que je te connais que tu vibres aux mêmes choses que moi.
      gros bisous tout chamboulés de bonheur.

      Supprimer
  19. Je sais comment une femme peut être à fleur de peau, alors quand c'est une fée, la sensibilité se démultiplie ! heureusement, les anges et les étoiles sont là pour l'aider à transformer ces émotions en positifs et lui donner la force d'aimer encore et encore... bisous ma belle fée brune

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu connais bien le problème puisque tu es une fée toi aussi.^^
      Comme toutes celles qui viennent rôder par ici...

      Supprimer
  20. Tu as bien fait de quitter ta peau de panthère , c'est pas très glamour hein ?
    une fois de plus , tu écris un billet rempli de sensibilité avec le style qui est le tien , tout en image , et en douceur
    c'est beau , c'est vrai ,tout ça
    cette peau de fée me fait penser à la feuille de brick , si fine à travailler mais tellement délicate en gout

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hi hi! me voilà par tes soins transformée en samoussa...
      merci ma douce Jeanne, pour tes mots admiratifs...

      Supprimer
  21. Le samedi soir, c'est le soir ou les fées, oubliant leurs soucis, prennent leurs plumes et écrivent de belles histoires. Derrière leurs écrans les lecteurs attendent, impatient comme des enfants, les belles lignes qui leur rendront plus doux les jours de la semaine suivante.
    Merci mesdames les fées. On vous aime.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour les "belles lignes" je n'avais pas vu ce message égaré...

      Supprimer
  22. Cet hymne à toutes celles qui... attirent plutôt les yeux masculins et les titillent !
    Célestine, ton public "mâle" se laisse toujours prendre à ton beau chant de Sirène. Ca m'amuse beaucoup (sourire)
    Avec le temps, la peau de tanne et devient moins perméable, il me semble, comme la peau des crocodiles !
    Jolie réflexion intérieure et très jolie bannière. Tu sais bien mener ta barque (sourire)
    Bien sûr il manque des émoticones pour alléger mes propos (rire)
    Tu vois, je suis venue...
    Gros bisous et à très vite

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne sais pas si je sais si bien que ça mener ma barque...La mouette est en train de me dire : "Arrête de ramer, t'es sur le sable!"
      Je ne suis pas sûre que l'on devienne moins sensible avec le temps. je crois qu'il y a des gens qui ont une peau de crocodile même jeune...
      j'essaie par contre de laisser glisser les méchancetés comme de l'eau sur les plumes d'un canard...
      Et je confirme que mon billet parlait de toutes les femmes qui souffrent parfois d'être trop vulnérables.
      Merci d'être venue belle Soène!
      Gros bisous et à plus pour les plumes.
      Tu me manquais. Ce n'est pas un artifice de langage.

      Supprimer
  23. Tu as bien raison, et pas seulement la peau, je crois que le coeur et l'âme, l'esprit et le reste s'ils ne sont pas faciles à porter sont d'une richesse incroyable!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La peau...tu sais, c'était une métaphore. Pour parler de l'âme justement. d'ailleurs Alain X ne s'y est pas trompé, qui a inventer le mot célestiner pour "métaphoriser"...

      Supprimer
  24. Zut ! J'ai aussi oublié la diaphanitude ! Mais il est mieux là, ce mot, dans ton bel hymne à la vie et à la fragilité !

    RépondreSupprimer
  25. je mettrais bien mon nez dans le cou de cette peau de fée juste pour y respirer l'odeur de l'amitié
    ♥♥ katyL

    RépondreSupprimer
  26. Belle sensibilité ! J'ai quitté mon habit de félin de pacotille pour reprendre ma peau de fée.

    Quelle belle âme Célestine !

    RépondreSupprimer



Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.