Pages

30 novembre 2012

Ne finis pas, le monde!

photo internet

Cher Monde.
Je regrette de te dire que ta fin ne peut avoir lieu le 21 décembre, comme l'ont prévu ces chers Mayas. Pourquoi, oses-tu demander ? La réponse est dans ces quelques lignes.
Ne finis pas, le Monde! Je n'ai pas du tout terminé ma vie, moi ! Tu crois vraiment je vais te laisser finir comme ça, alors que je n'ai seulement jamais vu Venise ? Que les gondoliers m'attendent sur le Canale Grande, avec leurs petites gueules d'amour à la sauvette et leurs pulls rayés ?
Alors le Monde, écoute moi bien. Je t'aime tant, ça ne peut pas finir comme ça, toi et moi, le jour des vacances de Noël.
J'ai trop à faire pour que tu finisses.
Je veux voir un envol de colombes sur la Piazza San Marco écrasée de soleil ou noyée de brume.
Je veux voir les falaises noires d'Irlande léchées par des vagues d'opale et d'écume, m'enivrer dans un pub en écoutant les langueurs des violons et des flûtes celtiques, et arpenter la lande échevelée comme une héroïne de Wuthering Heights . Et de Cork à Galway chercher partout le sel fleuri de mes racines.
J'ai encore vingt mille soleils à voir s'effondrer dans la mer, des étoiles par centaines à compter les soirs d'été, quand le parfum du foin coupé est une ivresse sous les lampes papillonnantes.
Je veux sentir encore sur ma peau le froid mordant, la chaleur caressante et le frémissement du déraisonnable.
Il me faut lire tellement de livres encore, et je ne parle pas de ceux que je dois écrire, ces histoires de fièvre et de miel que je sens tapies dans mon cœur et qui attendent d'éclore comme des goélands prêts au voyage.
Combien d'enfants dois-je encore émerveiller, qui me feront trembler de leur innocence et leurs yeux de cristal ? Qui m'envelopperont de leurs insouciances ?
Je dois guetter dans le lointain la route qui poudroie et l'herbe qui verdoie.
Et apercevoir le cœur battant de flamboyants équipages de lune...
J'ai tant de trains à prendre, et de bateaux en partance qui frémissent dans chaque port.
J'ai tant de baisers à donner, de frissons à ressentir courir le long de mon cou jusqu'au creux de mon dos comme des perles d'eau tiède et de désirs brûlants .
Il me faut goûter à des vins italiens, visiter des pays et d'encens et de myrrhe, me rassasier de mets nouveaux, vibrer à tant de musique encore !
Je veux voir ma fille et mes fils trouver l'amour et te conquérir, le Monde. Et goûter à leur tour à tes sources ineffables.
Je veux sentir la folle ronde vagabonde du temps qui passe et qui fripe les joues mais sans atteindre l'âme.
Je veux voir sourire en ribambelles les colliers de nacre de mes petits-enfants blonds et bruns, alors qu'ils ne sont pas encore nés, te rends-tu compte, le Monde, combien tu serais cruel, de me priver de ce bonheur ! Je veux les voir grandir dans des jardins de roses, recueillir dans leurs mains la splendeur des matins.
Je veux me voir vieillir en gardant à tout jamais cette flamme puissante au fond de moi qui fait de mes hivers des beautés emmitouflées et des triomphes radieux de mes étés.
Il me faut encore rêver, et nager, et bondir d'une mer à l'autre.
Danser sur le fil du temps, funambule aux ailes de soie.
Et surtout, surtout, le monde, crois tu que j'aurai un jour, un jour couleur d'orange, crois-tu que j'aurai jamais, un jour, fini d' AIMER ?
Alors le monde, tiens-toi tranquille, remets ta fin à plus tard. Je t'en prie !
Et laisse-moi vivre mes rêves, rêver ma vie et en faire ce crépitement d'étincelles qui me rend si fiévreuse, toujours.


Pour le défi du Samedi, il fallait parler de la fin du monde...


64 commentaires:

  1. Avec un pareil hymne à la vie, le Monde ne peut que renoncer à son funeste destin et j'en suis fort aise.
    Mais peut-être n'auras-tu pas le loisir d'arriver au bout de tes rêves, et c'est mieux ainsi car c'est la meilleure façon de proscrire l'ennui.
    Bises
    Blutch

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. j'aime être incantatoire, il paraît. Ça ne mange pas de pain, n'est-ce pas. Et m'ennuyer, ça jamais! La vie est bien trop courte.
      ;)

      Supprimer
  2. Sourires.. Tu as raison, la vie est si belle lorsqu'on sait la vivre, qu'il faut la vivre quelques que soient les aléas...

    Belle fin de semaine avec nos amitiés

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah Patriarch! J'aime beaucoup ta philosophie de la vie, tu le sais.
      Ton sourire illumine mon matin.

      Supprimer
  3. "Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange. Un jour de palme un jour de feuillages au front. Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront"
    Aragon

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bien sûr, Aragon. Le somptueux poème d'Aragon. Tu sais lorsque je me surprends à citer des bribes de mes poètes préférés, loin de moi l'idée de plagier qui que ce soit. Je leur rends juste un vibrant hommage, et je ne leur fait pas l'insulte de penser qu'un seul de mes lecteurs ait pu ne pas reconnaître leurs mots. Certains de ces mots font tellement partie de moi qu'ils sont devenus l'air que je respire et l'eau que je bois.
      Si je pouvais imaginer qu'un seul d'entre vous pût croire qu'ils sont de moi, j'en serais bien marrie et j'irais repentante, en chemise et la corde au cou confesser ma vergogne devant le noble Roi.

      Supprimer
    2. J'avais bien compris que c'était un clin d’œil Celestine :-).
      Avec tes très beaux yeux tu pouvais pas, ne pas connaitre Aragon, ni son recueil de poèmes : Les Yeux d'Elsa

      Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
      J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
      S'y jeter à mourir tous les désespérés
      Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

      À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
      Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
      L'été taille la nue au tablier des anges
      Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

      Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
      Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
      Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
      Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure...

      Supprimer
    3. Je rêvais d'avoir un jour, un seul jour couleur d'orange,l'illusion que ces mots avaient écrits pour moi.
      C'est fait et je t'en remercie.

      Supprimer

    4. Ben moi, ne connaissant pas ce poème, je pensais que c'était de toi !

      "Un jour couleur d'orange" je n'ai même pas imaginé que ça n'était pas de toi !

      Mais pas besoin d'être marrie, hein ! pas question de corde ni de confession, hein ! ;-)

      Supprimer
  4. Réponses
    1. On n'est pas trop de deux pour crier notre amour du monde...

      Supprimer
  5. Je ne sais pas si je vais finir. Et je maudirais le imbéciles qui régulièrement prédisent ma fin prochaine, si ce n'était pas l'occasion de lire ainsi de si beaux textes, de si belles déclarations, aux hommes que je porte et aux paysages qui reposent sur moi. Que ce soit Venise, ou la verte Erin, elles vous attendent , belle dame, prenez quelues jours de vacances et filez avec Monsieur Célestin les regarder avant que je ne ferme les portes et qu'il ne soit trop tard.
    Le Monde

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah! le Monde, je vois que tu n'es pas sourd à mon incantation, que tu as vu briller en moi la petite flamme de l'amour de vivre.

      Supprimer
  6. C'est ce qui s'appelle avoir faim du monde ! :~)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une faim insatiable et dévorante, cher Tant-Bourrin.
      De celles qui creusent le ventre et donnent le tournis.
      Mais c'est si bon, de pouvoir manger à sa faim.

      Supprimer
  7. Eh bien, si j'étais le Monde (toute modestie gardée!!!)et que je lisais ce post, je me mettrais à réfléchir sérieusement sur ma décision de finir. Et je crois bien que si j'étais le Monde, je relirais encore et encore les mots de Célestine pour décider enfin de ne pas finir maintenant, rien que pour elle, rien que pour lire encore ses mots qu'elle continuera à écrire, rien que pour les enfants qui continueront à sourire dans son école, rien que pour que ses enfants partent à ma découverte, rien que pour que les gondoliers aient la chance de la connaitre , rien que pour le bonheur de ses lecteurs de la lire... Et si j'étais le Monde et que je savais que chez moi, il existe de telles personnes, même si elles ne sont que quelques unes, alors je déciderais de continuer à tourner, je ne pourrais pas m'arrêter, je ne pourrais pas finir. Ce serait impossible. Voilà, si j'étais le Monde, ce que je dirais et je ne finirais pas, pas maintenant en tous les cas.
    Si j'étais le Monde, je continuerais à offrir ces magnifiques paysages que j'ai pu offrir à la Lorraine ce matin : Paysage gelé, tout blanc, scintillant avec un soleil levant magnifique. Il fait -6, le nez et les joues tout rouge, la fumée sort de ma bouche...C'est superbe, très agréable.
    Et surtout éteindre la radio qui répète sans cesse ce matin que la Lorraine se meurt. ça se passe à 20km de chez moi. Ce n'est pas la fin du Monde en Lorraine. Les forêts sont magnifiques et hop, je pars me promener!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu étais le Monde, verrais-tu rougir Célestine en entendant tes mots, saurais-tu combien elle est heureuse et fière de répandre autour d'elle cet amour inconditionnel de la vie? Dire le Beau, c'est répandre en traînée de poudre le bonheur dans les coeurs pour leur faire oublier "la laideur des faubourgs" (Jacques Brel)Plus que jamais,j'ai besoin d'être un peintre.

      Supprimer
  8. Et qui sait peut-être entre Killarney et CarloW croiser un taxi mauve....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous allez rire, monsieur Andiamo, mais cette nuit j'ai fait un rêve étrange et pénétrant (Verlaine)Je roulais sur une route en bordure de falaise, dans ces paysages violents et romantiques qu'offre l'Irlande à ses amoureux, j'étais au volant d'une Jaguar et je sentais le vent jouer avec ma chevelure comme s'il avait des doigts. Et j'ai très nettement, oui, distinctement, aperçu ce taxi mauve dont le klaxon a poussé, en me croisant, ces cris de coqs enroués inimitables des premiers tacots.Et il me semble bien, que de Cork à Dingle la fièvre ne m'a pas quittée.

      Supprimer
  9. Très beau texte. Les médias parlent beaucoup trop de cette histoire ; c'est ridicule. As-tu des nouvelles de Delphine? J'espère qu'elle n'a aucun souci. Passe un bon week-end et à bientôt!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Delphine va très bien, je te rassure. Elle a juste trop de bonheurs à vivre ce qui l'éloigne un peu du clavier.
      Je ne crois pas à la fin du monde, hein. C'était juste une consigne d'écriture qui m'a permis de m'épancher à loisir.
      Bises

      Supprimer
  10. "Le monde est bleu comme une orange", n'est-ce pas Paul Eluard ? Ce serait vraiment dommage que tout s'arrête je suis d'accord avec toi ! Et je ne crois pas à ces sornettes, il FAUT que tu voies Venise au moins une fois dans ta vie !!!! Choisis plutôt l'automne (octobre-novembre), il y a moins de monde de et les couleurs sont à couper le souffle !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui j'irai. M'en fous si c'est kitch et surfait.J'irai.

      Supprimer
    2. Et prend tes bottes en caoutchouc parce que c'est la saison de l'acqua alta... C'est un peu la raison pour laquelle, il y a moins de monde.
      Et rien de kitch, quand on sait voir !

      Supprimer
    3. J'adorerais patauger avec des bottes. Et..je crois que je sais voir.

      Supprimer
  11. en lisant ton billet échevelé, j'y trouve de quoi faire reculer les météorites et autres catastrophes telluriques!
    J'ai aussi des rêves non accomplis et toujours plus d'envies de découvrir..
    Venise déjà deux fois, mais ce n'est pas assez pour ressentir la magie de cet endroit hors normes , au delà des horribles clinquants clichés..
    et plus haut nord , j'aimerais voir enfin le cercle de pierre de Stonehenge , au delà des mers , les visages énigmatiques de l'île de Pâques , prendre l'orient express ou le transsibérien... ( j'adore les trains)
    Mais dans tout ce flonflon New-age de fin annoncée, les histoires autour de Buggarach , village épargné par la foudre , sont absolument croquignolesque , je te recommande d'aller fouiner , même Jules verne est embringué dans ces élucubrations: gratiné et hilarant ( si ce n'était pas si consternant) !!
    bon Dimanche à toi !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah...l'Orient Express! Un rêve littéraire et jubilatoire.

      Supprimer
    2. je ne vous le fais pas dire. A se faire offrir pour le prochain anniversaire rond, c'est super cher mais super rêve....
      Et l'île de Pâques, en voilà un de mes rêves aussi.
      Et toi, Cel, tu dois t'offrir Venise la Sérénissime, tu adoreras.
      Ohlala, non, ce n'est pas le moment d'arrêter de tourner, ô Terre !

      Supprimer
    3. Tu m'as bien fait rêver en ton temps avec ton voyage en train...je n'ai pas oublié. Il faut juste que je trouve le moment propice.

      Supprimer
  12. Hé ben ! Ce n'est pas la fièvre du "ça m'déçoit" d:) !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Excellent!Mais ce n'est pas non plus la fièvre du samedi soir, d'ailleurs.
      C'est une fièvre permanente et endémique que j'ai depuis que mon monde est monde.
      Et le plus étrange, c'est que je n'ai nulle envie de la soigner.

      Supprimer
  13. Avant que le monde ne meure, je veux te raconter ma cousine, le soir sur la lande de Galway, la vue de l'autre rive, les pubs enfumés, les celtes habitudes.Je te dirai les histoires de la lande, le soir auprès du feu de tourbe. Je te raconterai aussi le brouillard sur la lagune, le petit palais dans le port, loin du grand canal, mais qui renferme ses secrets. Je te parlerai des rues obscures, du quartier juif aux hautes maisons, des intrigues, des complots, des fantômes qui traversent la ville. Je te dirai ce que l'on voit quand on navigue en char au dessus de la lagune et comme tu n'as pas peur je t'y promènerai.
    Il suffit pour cela que le monde refuse d'arrêter sa course. Peu de chose, finalement.
    Ton cousin,
    HSCB

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Peu de choses, assurément, mon cousin. Que les vents et les marées nous obéissent, et que les courants ne nous soient pas contraires, et que les étoiles nous fassent la révérence.Trois fois rien.
      MRRV

      Supprimer
  14. Très joli texte,Celestine,pour San Marco et Cork,pour le Pont Charles,pour le Corcovado,pour le Grand Canyon,pour l'Oise qui serpente dans ma modeste vallée.Non le monde,reste,le monde.C'est moi qui m'en irai.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, mais pas trop vite, hein... On n'est pas vraiment pressés!

      Supprimer
  15. Tant que durera le Colisée... on n'a pas à s'en faire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais dis moi, je suis sûre que tu as calculé vingt mille couchers de soleils, non?

      Supprimer
    2. Compter, non, c'est bon pour les comptables ça... Le matheux raisonne mais ça manque de données leur truc, c'est bancal comme théorie...
      Puis des couchers de soleil de où ça?
      Parce qu'en Yakoutie pendant 6 mois, nada, alors ça en fait des jours et des jours, avant de voir le prochain...



      Supprimer
    3. Quel truc? La fin du monde? Juste un prétexte à écriture, rien de plus pour moi...

      Supprimer
  16. Meme si des etres chers nous manquent, on a besoin de vivre, aimer d'amour et d'amitie, voir grandir nos enfants....je devais avoir 12 ans quand une de mes copines gym m'a dit apres l'entrainement "adieu, demain c'est la fin du monde"...alors pourquoi plus en 2012 qu'en 1982? Croire en la Vie,profiter des bons moments, defier les mauvais... moi aussi j'ai des "trucs" a faire avant la fin du monde!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On a même des trucs à faire ensemble, hein ma châtaigne!

      Supprimer
  17. Qu'ajouter à ce texte plein de vie, jubilatoire ? la fin du monde, prétexte à un hymne sur cette énergie vitale qui transparaît dans tes mots de façon somptueuse, éclatante. Lire cela le matin et tu escalades les montagnes, moi qui aies le vertige, c'est tout dire. Tiens, et si demain, dès le réveil, petit déj. pris, je revenais en tes mots déguster un bol de ta vitalité rayonnante ? Bises salines, Célestine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Malou, c'est très gentil ce que tu me dis là. Et tu sais je crois qu'un des grands plaisirs de ma vie, c'est de partager mon énergie et ma "vitalité rayonnante"...Simplement, autour de moi. J'aime les gens, vois-tu.
      A demain, alors, au petit déjeuner: moi c'est café le weekend.

      Supprimer
  18. Merveilleux texte que j'ai lu encore et encore ...
    J'ai compris comment tu le dansais ce monde, sur le fil du temps, funambule aux ailes de soie ...
    Je découvre tes phrases déliées en une poésie pleine d'amour et de vie !

    Vraiment, j'ai aimée te lire et me suis retrouvée aussi, par l'étang qui court, au fond de ces racines, irlandaise jusqu'au bout de l'âme, avec ta musique.

    Je t'embrasse et j'éteins là dessus, bonne nuit, sans fin ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mes rêves seront doux et bleus, comme chaque nuit. Merci de ton passage. Je ne me suis jamais aussi sentie en accord avec l'aime haut.

      Supprimer
    2. J'en suis touchée, j'ai aimé faire de beaux rêves avec tes mots, fiévreuse, âme, on tourne sur le côté et la magie du Monde apparaît ...

      Je te souhaite un doux dimanche, en tour et ... de tes aimés

      J'ose un bisou châle-heureux

      Supprimer
    3. Sais-tu que je pensais a toi et a tes délicats sertissages de mots. Je vais proposer a mes élèves d'en inventer pour Noël. Ils écriront leurs cartes a la Veronica... (Désolée pour les fautes mon téléphone ne met pas les accents sur les a ce matin...
      Bon dimanche!

      Supprimer
  19. :)) sourires..

    Pas besoin des mayas pour refuser sa fin quand ce n'est pas l'heure.. Aujourd'hui une gastro carabinée m'a portée au bord d'une agonie qui me faisait pleurer en regardant mon fils, mes chats car je ne voulais pas partir déjà.. Ben oui, c'est con, je l'ai eu cette pensée, car j'ai perdu quelqu'un "pour si peu", parce que nous ne sommes rien, si fragiles, si tout petits, et si intenses et forts en même temps. Quant au Monde, il est et restera le Titan de l'Univers, il nous éjectera bien avant de s'éteindre :p
    bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh la la, ça c'est douloureux! J'espère que tu vas mieux.
      Tu as raison, les hommes sont nombrilistes, ils croient encore que tout tourne autour de leur petite personne. Mais les hommes, avec tous leurs défauts, m'émeuvent terriblement.
      bisous ma belle

      Supprimer
  20. Tu me fais penser à "La Liberté guidant le Peuple" d'Eugène Delacroix.
    Sur la barricade de la vie, armée de ton courage et brandissant ton agenda bien chargé, tu conduis la lutte contre cette menace de fin du monde ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui d'ailleurs je me caille les miches avec les seins à l'air...c'est pas la saison pour ça!

      Supprimer
  21. Superbe Célestine.
    Moi aussi j'ai encore 2-3 trucs à faire, finir ou entreprendre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce que j'aime chez toi c'est ta concision et ton esprit de synthèse! Tu dis la même chose que moi en fait, et quelle économie de temps!
      Bises bon dimanche, je vais corriger mes copies.

      Supprimer
  22. trop beau ! plein de tendres bisous du dimanche !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci mon adorable petit singe qui met du soleil dans les cœurs même quand il pleut...

      Supprimer
  23. Quelle belle ode à la vie. J'aurais aimé écrire la première moitié de ton texte et je crois que j'aurais écris exactement les mêmes mots.
    La photo me fait penser à un château Ecossais que j'ai approché l'année dernière.
    Après cela, le monde ne peut que continuer ou alors il est totalement insensible...

    RépondreSupprimer
  24. je suis charmée..et j'aurai aimé écrire ce texte. merci

    RépondreSupprimer
  25. Merci Co, tu me touches. Passe une bonne semaine.Sans la neige, j'espère!

    RépondreSupprimer
  26. C'est tellement beau que je suis sûre qu'il t'exaucera:-)!

    RépondreSupprimer
  27. Mon idée de la fin du monde:
    "Il pleuvait!
    Jachère et décadence suivirent ma parenthèse tégénaire chez Jacinto et je traçais le coeur en friche dans le bario consentant à me faire dévorer à nouveau par l'amante religieuse sans autre ambition que devenir le mari de la veuve noire.
    J'avais enfin réussi à la "loger", juste à temps le vingt et un décembre vers minuit de ce putain de calendrier!
    J’ai garé la Chevrolet entre une vieille Clio et l'arche de Noé.
    Malgré le déluge, le goudron fondait avalant un SDF enlisé lentement par le sable mouvant du trottoir sa 8.6 à la main et une fissure gigantesque ouvrait la rue en deux comme si Armageddon hésitait entre différents final cut. Des maisons copié/collé d'un lotissement jaillirent des hordes de nains fringués comme Harry Potter. Spiderman chancelait sous les coups de Doc Octopus et Peter Parker prenait des photos pour son blog. Le joker et sa bande de nains se ruèrent à l'assaut d'un magasin Toy's R us la Kalachnikov à la main tandis que Batman poussait sa mobylette en rade. Catwoman à quatre pattes subissait en miaulant les secousses d'Iron Man accroché à ses hanches. Une meute de chien coursait un loup garou et Dracula faisait la queue pour donner son sang.
    Allées Gaudi le Mac Do flambait, bien fait pour sa gueule, et quatre cavaliers de l'apocalypse brûlèrent le feu rouge devant la Sagrada Familia.
    Le ciel tagué de fumées noires épelait le jour et l’heure de ce putain de calendrier. En zoomant l’écran de mon GPS je vis que les rues n’étaient que les fils d’une toile d'une ville en spirale. Un lapin blanc me confirmant en branlant du chef que j’étais dans la matrice.
    En fond sonore mon taulier me parlait de CA. In petto, je passais en mode tortue tentant d’aller sans dommage du point du jour au crépuscule qui , de toutes façons, n'en avait plus pour longtemps.
    Ne pas bouger, surtout ne pas bouger ! Impossible: La rue collait à mes chaussures.
    Mon immobilité ne servit pas : je représentais une belle aubaine en protéine pour la bête alertée. Je la vis immense, érigée face à moi , fêlure géante, rosée, le bord des grandes lèvres légèrement velues, juste ce qu'il faut.
    Les femelles de mes rencontres étaient souvent et sans peine plus grandes que le petit mâle dominant que je suis et le dimorphisme sexuel n'était pour moi qu'un défi augmenté. Je me préparais au corps à corps, ce fut un bouche à bouche.
    Sans langue de bois pour ne pas choper d'échardes nous parlâmes le même langage d'une langue vivante vers le consentement mutuel d'un plaisir équitable.
    La belle est la bête!
    Elle est moi!
    Tandis qu’elle fondait dans ma bouche, j’arrosais généreusement ses amygdales débordées par l’altérité de nos deux désespoirs.
    Je jetais un coup d'oeil à ma tocante dont les aiguilles ne tournaient plus dans le sens du temps. Dehors, la nuit était noire de monde*, les vents étaient contrariés, la Chevrolet conduite par mon jumeau manœuvrait pour un créneau entre une vieille Clio et l'arche de Noé débarquait sa ménagerie. La pluie revenait dans les nuages et la fumée des cigarettes des piétons qui marchaient à reculons faisait des volutes à l'envers. Le lapin blanc, le gilet de travers et sa montre à gousset explosée, soulevait la jupe d'Alice au pays des merveilles.
    Quelqu'un, quelque part dans la matrice avait clické sur "Delete"!
    Bonne pioche: le temps rebroussais chemin et moi j'allais rajeunir.


    * excellente émission de nuit chez France Musique!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pffiou! chaud bouillant ton apocalypse! J'adore le passage sur les super héros en débandade...putain, moi qui ai la trouille des araignées!
      Tu as le fourmillement onirique intense!

      Supprimer



Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.