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28 mai 2024

Lettres du Japon (8) Nara





Avant de quitter Kyoto, j'aperçois le célèbre Shinkansen, le TGV japonais, sur le quai aérien de la gare, avec sa tête d'albatros échoué sur des rails. 
Arrivés à Nara, nous nous rendons au pied du grand Bouddha de Todaiji. Quand je dis grand, c'est quand même une statue de bronze de quinze mètres,  aujourd'hui verdâtre mais qui qui fut jadis entièrement recouvert de feuilles d'or. Et toujours ce même regard doux et compassé du Bouddha pour l'espèce humaine. La main levée en signe d'accueil pacifique.
D'autres statues au visage sévère, voire effrayant, sont censés éloigner les démons. A côté de Bouddha, une déesse que notre guide Akiko présente comme l'assistante de Bouddha. En quelque sorte l'infirmière des petits bobos humains, quand il est inutile de déranger le grand chef. Akiko a de l'humour.

Il ne manque qu'une chose dans ce haut-lieu bouddhiste : un peu de silence.
Mais comment faire taire des enfants qui s'amusent comme des fous à se faufiler dans un étroit boyau creusé dans un pilier, rituel apportant la chance et la santé ? Autrefois, le boyau était ouvert aux adultes, mais certaines personnes s'étant retrouvé coincées, ce qui devait être assez comique, il faut l'avouer, on a préféré le réserver aux enfants.
En sortant du temple, le spectacle le plus insolite et charmant s'offre à nous. Des centaines de daims en liberté, pas du tout craintifs, suivent les touristes dans l'espoir de nourriture. Il faut préciser qu'ici, les daims sont considérés comme des dieux, depuis que le fondateur du temple est arrivé juché sur un de ces animaux aux yeux aussi doux que celui de Bouddha. Il est donc interdit de leur faire du mal. Allez expliquer ça à ceux qui les gavent de biscuits : ce n'est pas tout à fait le régime alimentaire d'un herbivore, leur estomac ne doit pas forcément apprécier ! Malgré tout, le parc aux daims est un moment du voyage assez magique.
Les daims ont également investi le sanctuaire shintoïste Kasuga et ses trois mille lanternes de pierre. Des lanternes que l'on allume trois fois par an, à l'occasion de célébrations.
Après les visites, nous profitons d'un moment libre pour flâner dans les boutiques, à la recherche de souvenirs qui feront plaisir à petits et grands. Non, je ne dirai pas ce que j'ai acheté, de crainte que les intéressés ne me lisent.
Je me régale devant les calligraphies japonaises. Et toujours ce goût prononcé pour la propreté. Dans chaque hôtel on nous propose savon, rasoirs, brosses à cheveux, brosses à dents. A se demander s'ils ne nous soupçonneraient pas de ne pas nous laver...
Et toujours le même souci du détail et de la présentation harmonieuse des objets.
Dans le car qui nous emmène à l'étape suivante, j'ai le temps d'écrire, quand je ne saisis pas à la volée avec mon Iphone quelque écriteau très drôle, ou quelque silhouette de château qui se dresse au-dessus d'une forêt de bambou.



(à suivre)































8 commentaires:

  1. Ma petite-fille a pris un de ces trains qui "roulent" à 560 km/h, elle a ressenti une sorte de vertige, comme quand on grimpe trop vite les routes de montagne, particulièrement dans les tunnels.

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  2. Vu le rythme trépidant de ta visite, il va te falloir trois mois de vacances pour te remettre en forme. ;-)
    Ça semble très beau, ce pays.
    Je me demande s'ils ne font pas comme les Alsaciens dont je me suis longtemps demandé s'ils ne le rangeaient pas tous les matins...

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  3. Superbes photos d'un beau voyage. J'aime bien celle des daims au milieu des gens .

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  4. Merci Célestine pour tes lettres venues d'aussi loin. Faut quand même que je te remercie....Ta façon concise de nous raconter les us et coutumes de ce pays est agréable à lire et les photos sont superbes et parfois étonnantes....La semaine dernière, nous avons vu sur TF1 un reportage sur Kyoto et vu la cohorte des touristes escaladant le Fuji...J'ai pensé à toi, me disant que tu étais peut-être à ce moment-là au milieu de la foule....Merci pour ce partage...Avoir le compte-rendu journalier de tes visites au pas de course nous donnerait presque l'impression d'être à tes côtés....Bonne continuation..
    ps : je remarque le regard d'une japonaise qui te regarde. Sûrement pas habituée à voir une jolie rousse....

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  5. C'est marrant de se dire que mon com à vitesse supersonique a franchi instantanément des milliers de km. Le progrès a quand même du bon....Que dis-je, vitesse supersonique, non, vitesse de la lumière..

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  6. Hier j'accompagnais Anne vers son lieu de travail, et , tout d'un coup nous vîmes au loin sur la route un animal traverser hardiment la chaussée.... il avait l'allure d'un daim...
    Quant à ce pilier dont tu nous parles, il n'est rien d'étonnant à ce qu'il soit fermé aux adultes : l'ouverture à plus l'envergure d'une chatière que d'une porte...
    Pour finir, je m'interroge au sujet du panneau humoristique : faudrait-il que je recopie l'intégralité des ideogrammes visibles pour simplement t'adresser un petit Bisou ??

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  7. Ces daims sont charmants. dans les années 70 un grand couturier ... ah... j'ai oublié le nom avait don à la société de chasse dont s'occupait mon père les daims de son château près de Biarritz pour qu'ils soient relâchés dans la forêt landaise... J'espère qu'ils ont fait des petits et qu'ils sont heureux !
    Je n'aime pas ces Bouddha qui n'ont pas tous des yeux gentils mais souvent flous et globuleux...
    Quel voyage intéressant mais il faut suivre je crois ! C'est du sport !

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  8. Le couturier c'était Patou, ça m'est revenu !

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.