Ici aujourd'hui, c'est Paris. Trottoirs mouillés.
Le temps comme un crachin d'automne égaré en avril.
Le jazz gris des rues écorche l'âme de sa plainte. Un vieux saxophone usé essaie de nous tirer vers hier. C'est fou, cet attachement viscéral au passé, aux choses anciennes.
Moi, les yeux rivés sur demain, je rêve de ciels nouveaux.
Moi, les yeux rivés sur demain, je rêve de ciels nouveaux.
Dans ma tête déjà se dessine le trajet, Aguilar, Quéribus, et Lastour, et Saissac, au bord de l'autoroute quand le soir descend. Histoire de vérifier si les Chevaliers Cathares pleurent doucement. Jusqu’au au coeur de la Montagne Noire, là où les arbres et le ciel se rejoignent, aux rives du lac des Montagnès.
Plus loin, Toulouse et sa brique rose, ses Minimes, et Claude, qui boxe et percute mon coeur, travelling panorama sur mes hanches. Je danse. Adieu, la petite fille en pleurs dans cette ville en pluie, mon horizon déjà arrive à Perpignan. Mon horloge s'affole. Sa gare est le centre du monde, déclare un peintre célèbre. Suivons ses traces, Elne, Argelès, Collioure, l'air sent la mer, les embruns, les emblonds, sans ambages, et le sable en avalanche. Le sourire de mon amie Flo. Une amie de longtemps.
Tiens, soudain, l'air sonne différent, tout chargé de sardane et de fandango. C'est là que j'ai passé la frontière, sans m'en apercevoir.
Cerbère, Figueiras, Gerone, Lloret de Mar et enfin Barcelone, la ville aux cent visages. A moi, Gaudi, deux mots !
Poussons encore au sud. J’imagine l'éclat pur d'un ciel baigné d'ailleurs. Une surprise des sens. Un petit port qui tangue au bout des champs d'oliviers. Une amie qui m'attend, bras ouverts, pour me faire visiter son paradis.
Je vous laisse un moment les amis. L'Espagne m'appelle. Je pars demain.
On est passé à l'heure d'été, mais pour moi, c'est l'heure d'Ibère.
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Pour l'atelier du Goût.
Merci à Francis, Georges, Claude, Salvador, Antonio et quelques autres.