« L'univers est une machine à faire
de la conscience. »
Hubert Reeves
L'aventurier pacifique de l'espace, aux yeux emplis de lumière, lance chaque jour à travers le cosmos ses enchantements photogéniques. Je suis éblouie par notre terre. Vraiment, c'est d'une beauté indicible... Chaque plan est un tableau abstrait, une géométrie subtile, presque une question métaphysique. En tous cas une émotion muette qui me serre la gorge... Peut-être parce que, contrairement aux photos satellite habituelles, celles-ci ont été prises par un être de chair et de sang. Un être sensible, qui s'émerveille devant l'univers, cette oeuvre d'art aux formes et aux couleurs tellement infinies...
Fabuleux clichés. Juste contempler. Méditer. Se faire petits. Goûter la pleine conscience que nous habitons le plus bel endroit de l'univers. Et que nous devons tout à la mince pellicule opalescente qui l'entoure, notre planète plus que jamais bleue comme une orange. Une grosse orange fragile.
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Barrage d'Assouan
Baie d'Alger prête à avaler les bateaux
Brousse Australienne
Effets d'hiver au Canada
Champs irrigués dans le désert jordanien
Colombie Britannique versus Alberta
Ô Corse, ô île d'amour...
Antibes, Nice, Monaco perles méditerranéennes
Vagues de sable dans l'erg saoudien
Desert de sable ou biscuit ?
Dunes sur une plage au Brésil
Sahara algérien
Mer Rouge
Fleuve Amérique du Sud et nuages en boules
Koweit City et sa folie architecturale
Lacs australiens
Lac chilien
Lacs gelés dans les Andes
Atoll aux Seychelles et son lagon
La barre des Montagnes Rocheuses
Montagne couronnée de son chapeau de nuages
Le désert de Rub al Khali
Naissance d'un futur paléo-méandre en Moldavie
Paris ville lumière
Minuscule île déserte dans le pacifique
Le Piton de la fournaise
Formations rocheuses au Tchad
Venise et sa lagune
Et enfin, le magistral Vésuve et son habit de lumière
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Emmène-moi dans un endroit spécial, un endroit beau, subtil, bleu et vert et doux et multicolore que tu auras choisi pour moi. Un endroit que tu aimes et que tu voudrais me faire connaître.
Peu importe le lieu pourvu que l'on y trouve des gens qui sourient, des délices à déguster. Des odeurs entêtantes. Une vue imprenable. Des sons agréables.
Un peu de pluie mais pas forcément. Un grand soleil mais aussi quelques beaux nuages.
Quelque site splendide devant lequel je me pâmerais comme Stendhal.
Un endroit où l'on puisse flâner, danser, rêver.
Et laisser l'empreinte de nos pas pour toujours dans l'air du soir.
Loisobleu est un enchanteur. De Merlin, il a la barbe blanche et le petit éclair joyeux
au fond de l’œil. Intact comme une poussière d’étoile égarée dans son regard
depuis l’enfance. Il repeint le monde en bleu à la plume et au pinceau, avec des mots forts et caressants, pleins de fièvre de corps serrés, de cheveux fous de mer, de vent, de
mouettes. Des mots luxuriants comme une femme, profonds comme ses tableaux. Et tout plein d’amour, oui. De l'amour dans tout, du grain de sable aux pointes d'essaims, en passant par les roues des charrettes sur les pierres herbues des
chemins.
Il aime se réfugier dans sa cabane de pêcheur, à l’estran, pour respirer l’air de la
mer et mieux emplir son âme et la nôtre de ses mélanges de couleurs. Pour
peindre le parfum des choses. Et tricoter les mots entre eux pour de fabuleux et foisonnants songes éveillés.
Et puis hier matin au goût de cendre, les gendarmes sont venus lui dire que des butors, des pignoufs, des
malappris, des gougnafiers de la pire
espèce de paltoquets, avaient violé sa cabane et saccagé les rêves qu’elle porte. Mais enfin, bande de cercopithèques à poil dur, et vous, tous les autres, les destructeurs fanatiques et
barjots de la planète, les dégommeurs de vestiges antiques, les autodafeurs de bibliothèques, les profanateurs de temples et de tombeaux, dites-moi, au bout du fond de l'espèce de morceau de haricot sec qui vous sert de cerveau, vous ne voyez pas que c’est vous-mêmes
que vous détruisez en vous en prenant à l'art ou aux poètes ? Non, bien sûr, vous ne voyez pas...votre encéphalogramme de bas-du-front est plat comme une limande...
J’ai mal
pour toi, loisobleu. J’ai mal à Neruda, à Cézanne, à Rodin. J’ai
mal à la terre qu'on déchire et au ciel qu'on obscurcit. Et à Mozart qu'on assassine en corps et à cris.
Au fond du jardin, sous les micocouliers, avec Eva, nous avons parlé de nos vies. On se ressemble Eva et moi. Nos vies sont en miroir. Nos coeurs sont à l'unisson. Au soleil couchant la fontaine était toute enluminée de songes. C'était beau comme un livre d'images de collection.
On s'est assises sur la margelle, on a fait le point, tiré des plans sur l'angle de la comète, avec nos sextants de marins d'eau douce.
Eva me tend les bras sans hésiter quand je chavire. Elle me cajole, elle me fait rire.
Elle est chouette, une vraie amie comme on en a deux ou trois pas plus...
Aujourd'hui je n'en menais pas large. Je chialais mes peines en clapotant de l'eau de mes yeux en choeur avec la fontaine. Pourtant ça y allait dru dans les bosquets, les sifflotements, les pépiements des zozios... Et le soleil avait fourbi ses petits rayons d'essai d'avant-printemps, ceux qui font éclater en petites taches pourpres les violettes dans l'herbe encore jaunie de l'hiver.
Mais j'étais en pleine crise d'angoisse. Je ne sais pas vous, mais moi, ça m'arrive de temps en temps. Quand ça me prend, ça me serre, ça m'oppresse, ça m'écrase, ça m'escagasse.
J'ai fini par avouer à Eva que les événements des derniers mois m'avaient secoué la pimprenelle bien plus que je ne le pensais. Mon homme aux mains d'or adoré avait pourtant fait des miracles pour me remettre le dos d'aplomb. Mais le stress a bouleversé mes constantes métaboliques, trop de ceci, pas assez de cela... Alors le moindre souci, la plus petite contrariété ordinaire, deviennent soudain de gros chagrins fourchus et disproportionnés.
Depuis hier, moi qui suis notoirement iatrophobe, et pour couronner le tout, voilà que ma mère est à l'hôpital ; elle aurait peut-être fait, d'après un de ses médecins, un syndrome de Tako-Tsubo. Vous connaissiez, vous, ce truc japonais ? Le nom français est « maladie du coeur brisé » occasionnée par un choc émotionnel ou un chagrin immense. Sans blague ! Ma pauvre maman...Bref, on a eu peur, mais elle va mieux, ils lui ont mis une pile. Comme à un vulgaire lapin en peluche. A cette idée, nous avons ri comme deux gamines, avec Eva. Mais ce n'était pas méchant, hein... Juste les nerfs qui lâchent un peu.
¸¸.•*¨*• ☆ Musique : Etude de Sor n° 5 (ma préférée)
Nous
groudissons dans un drôle de marigot. D’un côté, les défenseurs de la liberté violonent
que chacun est libre de berçoir avec qui il veut, et de
l’autre, les journaleux scrafouillent dans la vie privée des gens, surtout de ceux
qui couroulent en ce moment après la charge suprême de l’Etat.
Je ne
parle pas de ces exactions qui nous font hurlir, quand certains vichtaillent avec
l’argent public sans loloyer.
Non je
parle vraiment de la vie privée, stricto sangsue, qui ne regarde que les
intéressés, bien que les tabloïds se crascatuent à nous démontrer le contraire.
L’autre
jour, mon œil est flagi par un gros titre : « Mac Rond, l’odieuse rumeur... »
Derrière ces points de suspension, j'ai
verniflé encore quelque malversation, emploi fictif ou autre mauvais coup que
ces fifrelins sont coutumiers de pirpurer…Pour cela, que les éditorialistes
soient remerciés de nous en cagnasser régulièrement, au grand dam de ceux qu'ils trochoient...
Mais que nenni ! J’appris que l’on reprochait au sieur sus-citéde sisselir une relation avec une personne de
même sexe que lui.
Je me demande bien, bande d'ectoplasmes, en
quoi être homosexuel mérite-t-il de se faire hurspender du terme d’« odieux
» ?
Ce
serait donc la pire des insultes ? Moi, je serais homosexuelle, je
scrafougnerais de me faire écriper de la sorte par des baveux indélicats.
Il y
aurait bien des choses à épurler, dans ce monde un peu fou…
¸¸.•*¨*• ☆
Musique: Bande originale du film « le Petit Prince » (Titre de l'extrait: Suis-moi, Camille !)