Photo Walrus |
Tu es venue comme
d’habitude sans faire de bruit, sans prévenir. Oh, tu le sais bien, que tu ne
fais royalement que ce que tu veux. Tu en profites, hein, de cette
toute-puissance. Tu sèmes la désolation, le chagrin, le grand bordel chez ceux
qui restent, et ton méfait accompli, tu pars en te glissant dans un souffle, ou
dans un tuyau d’hôpital. Tu es tapie
dans l’ombre, et tu ricanes en cherchant sur qui tu vas fondre. Ça t’amuse,
sûrement, de te faire les ongles sur ta sinistre faux.
Aujourd’hui, tu as choisi
une amie de mon âge. Tu l’as balayée comme un peu de poussière d’or avec une
paille. En trois jours. J'en ai été glacée jusqu'aux os.
On est vivant, et pouf, on
est mort. Impensable. Et pourtant...
Tous les problèmes se
délitent devant ta terrible logique.
On n’y pense pas
suffisamment en regardant notre nombril. Rien n’est plus merveilleux que d’être
vivant. Entre mes cils, entre mes larmes, j’ai eu envie de hurler. Et dans mon
cri silencieux il y avait la rage sidérée contre l’absurdité. Le chagrin. Mais aussi la
gratitude extatique de mon cœur qui bat toujours. Miraculeusement.