☆Celestine☆

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29 décembre 2014

Dix-sept ans




J’avais dix-sept ans ; j’aimais déjà le monde et sa lumière. La rage au front, le bonheur imprudent et volage, je baladais mes illusions en oriflamme. Me frottant à la perfidie, au sarcasme et aux airs supérieurs de certains de mes compagnons d’étude, qui m’appelaient le bébé. J’avais un an d’avance, il faut dire. J’étais naïve, de la naïveté troublante des filles qui découvrent le pouvoir de séduire sans vraiment y croire. Comme impressionnées d’elles-mêmes, et d’une pierre un peu magique qu’elles auraient tenue dans leur main et qui aurait lancé des étincelles vertes.
Qu’il était beau, cet Alexandre qui surgit tout à coup dans ma vie. Un cou puissant de taureau, des boucles brunes et des yeux de braise. Des bras forts, un sourire…Et bon sang, quel sourire … Dès que je l’aperçus le monde vacilla, et mon journal intime devint le théâtre secret de mes complots d’amoureuse : il me le fallait. Je voulais ces mains, ce regard, cette peau burinée par des nuits de bamboche. 
Mais Alexandre était un bad boy, et puis il y avait cette Daisy Léonaud qui se suspendait à son cou comme une araignée venimeuse. Je rêvais souvent que je la giflais. J’aurais aimé qu’il la jette comme un mouchoir, qu’il me remarque, mais j’étais trop lisse. Trop bien élevée. Alors, commença pour moi une longue période de stratégie, et je m’encanaillai sérieusement pour le conquérir.
C’est l’époque trouble où mes jupes raccourcissaient, où mes pulls caressaient mon corps sans aucun obstacle entre eux et ma peau, érigée, sensible, frémissante.
L’époque où je me couchais de plus en plus tard, traînant dans des soirées interlopes où les substances illicites dispensaient des nuages délétères qui déridaient les lèvres et faisaient ciller les yeux.
Un soir où Ramona, la sombre Ramona, me lança à nouveau une pique, comme à sa détestable habitude, Alexandre la rabroua vertement et me prit dans ses bras pour me consoler. Son air vainqueur et le parfum fou de ses doigts sur mes mains finirent de me faire chanceler. Je me donnai à lui avec la fougue de mon impatience et de la passion dévorante qui me consumait comme une torche. Il m’éblouit par son génie sexuel. Il faut dire que je n’avais pas beaucoup de recul à l’époque, mais même maintenant j’en garde un souvenir ému et il me suffit de l’évoquer pour prendre un air rêveur. Il était doué et me donna sans doute une belle image de l’amour. Il aurait pu me demander n'importe quoi, je lui avais littéralement aliéné ma raison... 
Hélas, après quelques mois d’une relation qui me réduisit en cendre, il me fallut me rendre à l’évidence. Ce n’était pas un garçon pour moi. Il me le dit d’ailleurs lui-même, un soir de détresse où je sentis mes pieds s’effondrer sous mon poids.

Il m’embrassa tendrement en me disant que je méritais mieux que lui. J’eus beau me défendre d’une telle idée avec énergie, rien n’y fit. Il m’abandonna à mon chagrin et disparut de ma vie. Définitivement. Et quelques semaines plus tard, ma voiture toute neuve termina sa route contre un rocher. Je pensais trop à lui. Je ne crois pas avoir voulu mourir...Mais est-on sérieux quand on a dix-sept ans ?
Mon père conclut que je n’avais pas assez d’expérience après l’obtention de mon permis. Mais je savais moi, que j’avais quitté les rives ouatées de l’enfance pour me jeter à corps perdu dans l’âge adulte, et que j’exprimais là le désespoir de mon cœur et de mes tripes d’avoir brûlé d’un amour impossible et sauvage.


Birth by Keith Jarrett on Grooveshark
Célestine ☆ à 12:21 104 commentaires:

27 décembre 2014

Petits cadeaux en pluie

J'avais mal, et vous êtes venus, en pleine fièvre noëlienne, panser ma blessure par vos mots chaleureux et doux. 



J'adore faire des cadeaux alors voilà...je vous avais promis. Je me suis bien amusée à choisir pour chacun, et je me suis aperçue de tout ce qui nous relie. Chacun de vous est un petit morceau de moi. J'espère que vous me direz...
Et...psstt, les autres, regardez au bout de ce billet, je sais bien que si vous n'avez pas commenté, c'est que vous ne pouviez pas. Mais je vous aime, enfin quand même, qu'est-ce que vous croyez !

Bisous célestes
¸¸.•*¨*• ☆

Blutchiamo
Adrienne


Mel

Eeguab

Antiblues

Cathy Cathnounourse

Andiamo

Bizak
Walrus
Saoul-Fifre
Jacques





Shiro Kuma

Brizou
Stella No

JMB

Bleck

Letienne

Petite Marie

Miss Zen

Patrick Mandon
Marie Madeleine
Manou dans la forêt
Myosotis

A TOUS !!!
                                             




Sometimes... Someone by Yiruma on Grooveshark
Célestine ☆ à 01:41 92 commentaires:

23 décembre 2014

Joyeux Noël


Il est des noëls bleu-blanc-sel...bleus à l'âme, nuits blanches, larmes salées comme la mer...
Cette année, mon noël ressemble à une île grecque. Beau, mais fragile et triste. 
Avec malgré tout un gros soleil d''espoir comme une lanterne à laquelle je m'agrippe.
Un des piliers de la famille n'en finit plus de vaciller, mais il est toujours debout, grâce à un grand réseau d'amour qui lui fait un étai solide. Enfants, petits-enfants, arrière petit-fils qui vient de naître...on se relaie pour te retenir, te raconter tes souvenirs et te raccrocher au bonheur. On t'écrit, on te parle, on te téléphone, on te textote, on te tient la main et le coeur. Mais jusqu'à quand tiendrons-nous suffisamment fort le fil qui nous relie à toi, maman ? Je te sens glisser vers la déraison et je me sens si impuissante...




 Et puis, heureusement, il est des noëls joyeux, insouciants et gais, comme celui que je vous souhaite, Lecteurs chéris. De tout coeur. Entourés, enluminés d'enfants, de jeux, de musique et de guirlandes. De prières peut-être. Et surtout de beaucoup de chocolat!  Le plus doux noël possible. 
Vous m' êtes si précieux.

Mozart:: Great Mass In C minor, K.427(417a) -- Gloria In Excelsis Deo(Allegro Vivace) by Barbara Hendricks/Benjamin Luxon/Herbert Von Karajan/Janet Perry/Peter Schreier on Grooveshark
Célestine ☆ à 22:59 62 commentaires:

20 décembre 2014

Chouette, je m'ennuie !



Insomnie, torpeur, flocon, inéluctable, agapes, fuite, cheminée, démesure, verdâtre, orange, mantille, victoire, illumination, attente, invitation, courage, chauffage, réussite, enfant, parole, fatigue, ronfler, étoile, cannibale, balthazar, réflexion, emballage, crainte, papillote, caraco, se réjouir, émerveillement, désir, étrennes, apaisement, inhalation, examen, maternité, mot, quartier, quintessence, quelconque.



***




-A te lire, on dirait que tu ne t’ennuies jamais, Célestine…

-Ne croyez pas cela. Cela m’arrive encore. Mais vous savez, ce n’est pas un gros mot pour moi. Je  pourrais même m'en réjouir. A la réflexion, je crois qu’enfant, je m’ennuyais beaucoup. J’aimais m’ennuyer. L’ennui était pour moi une invitation à la rêverie, une attente douce dans la torpeur des après-midis  d’été, un apaisement subtil quand les adultes repus s’amollissaient après leurs agapes, ronflant de fatigue sur leurs chaises de jardin, chassant une quelconque mouche d’un bras flapi.

Ennui est un mot merveilleux, une illumination dans un quotidien uniforme. Parce que lorsque l’on s’ennuie, on est obligé de se creuser la cervelle, de sonder ses désirs, de faire l’examen minutieux des possibilités de fuite qui s’offrent à nous…

Je m’allongeais sans crainte au bord de l’eau et laissais mon esprit flotter vers des univers  parallèles, au fin fond d’une Afrique cannibale de pacotille, où j’affrontais, pleine de courage, les crocodiles hantant les eaux verdâtres autour de ma pirogue, sous un inéluctable  soleil orange... Je m’inventais des bals de caracos et de mantilles dans mes châteaux en Espagne, des déchirements d’héroïnes sanglantes un couteau à la main, dégoulinant …du jus de tomate chipé à la cuisine. Les copains du quartier venaient partager mes  émerveillements et inventions, Pierre devenait Balthazar, et Alain D’Artagnan. J’étais Célimène ou Antigone. Nous fabriquions des carrioles avec des planches, des flûtes dans des roseaux, des bateaux en papier journal.Nous observions déjà les étoiles... Eté comme hiver en culottes courtes, dans nos cabanes sans chauffage, nous consommions du trèfle en inhalation et des gratte-cul en confiture et en papillotes.

-Quelle imagination !

-Vous ne croyez pas si bien dire. L’ennui stimule l’imagination. Mais rassurez-moi,  la créativité, l’inventivité sont toujours des gages de réussite, non ?
En regardant virevolter les premiers flocons de noël, je m’inquiète un peu pour les enfants qui, dans une semaine, ne vont trouver pour étrennes, près de la cheminée, que des boîtes à images toutes faites, consoles et consorts,  insomnies et épilepsies programmées dans des emballages aux normes européennes…

Il serait pourtant si bon que les enfants s’ennuient un peu de temps en temps. Et cherchent en eux-mêmes leurs idées de jeux, sans béquille informatique.

La réflexion est créatrice. La parole libératoire. Et le rêve une démesure nécessaire pour se construire, de la maternité à l’adolescence. Et même après, d'ailleurs...
 Il est temps que les enfants redécouvrent leurs mains, leurs pieds, jouent "pour de vrai", se rendent compte que l'on n'a pas sept vies de rechange et remportent une saine victoire contre l’autisme virtuel. Sans, bien sûr, se priver  complètement des progrès technologiques.Je ne vais pas jouer les ronchonnes rétrogrades. Moi qui aime tant les blogs. Je sais ce que je dois à cette double culture, née à une époque où les tablettes étaient plutôt en chocolat et maintenant fan de mon Ipad... 

Veiller à ce juste équilibre, c’est, pour des parents, la quintessence de l’acte éducatif. Un beau pari. Mais qui semble de plus en plus difficile à tenir...

Pour les Plumes 38 d'Asphodèle
J'ai pris les deux listes de mots, tant qu'à faire !
Photo internet
Taking Flight by Music 4 Children on Grooveshark




Célestine ☆ à 00:06 104 commentaires:

14 décembre 2014

Merci



C'est en éprouvant des émotions que l'on ressent le plus couler la vie au fond de soi. Et à l'issue de ces trois jours, fous d'émotions, il ne me vient aux lèvres que des mercis humbles et balbutiants.

Merci à toi, maman, d'aller mieux pour la première fois depuis que tu es repartie dans la coquille de verre de ton cerveau fragile. Tu as esquissé un sourire, il paraît, tu es même descendue à la cafétéria de l'hôpital boire un café. Et mon coeur s'est mis ressembler à ces prairies d'après la pluie,  n'osant briller de timides rayons pâles et pourtant triomphants...

Merci à ma nièce chérie d'avoir mis au monde aujourd'hui le dernier-né de la famille. Un gros poupon de huit livres...Eh oui mon vieux Totor, tu as raison,  lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grand cris...Mon frérot, mon cher petit frérot qui courait avec moi sur les galets niçois, et me faisait des niches, te voilà grand-père, je ne peux y croire ! 
Et moi, canadienne...euh non, grand-tante ! 

Merci à  Marie-Madeleine pour ces délicieux moments que nous avons passés ensemble, ta complicité, ta sagesse calme et tranquille, tout ce que tu m'as appris, tes fou-rires, ton sourire. Ton joli chapeau bleu, tes grâces de jeune fille. Mon coeur serré quand tu as repris ton train. 

Merci à Noël pour le feu d'artifice et les lumières du théâtre, les rues illuminées, les odeurs de gaufres chaudes et de pain d'épices.

Merci à mes élèves d'avoir gagné le concours d'écriture du Salon du livre,  pour vos hourras de joie à l'annonce du résultat,  pour cette joie profonde, ce sentiment d'être dans le vrai, de pouvoir vous offrir ce sésame : oui,  écrire procure un bonheur palpable et gratifiant. Nous irons chercher notre récompense en janvier. Je suis si fière de vous !

Merci à Châtaigne pour ce bon repas, et ce beau  moment  de partage dominical où nous avons chanté,  tes trois enfants et moi, eux que j'ai eus comme élèves, et qui ont gardé chacun leurs yeux émerveillés et leurs cahiers de chants.
Et puis, quand j'ai entonné ces vieilles chansons d'avant-guerre, j'ai vu briller silencieusement les yeux de ta maman. Elle n'a rien dit, mais je l'ai sentie heureuse.

Merci à Olga Laxie pour la soirée de samedi, le vin pétillant, les mets exquis, et ton rire en cascade qui fait écho au mien...

Merci à vous, mes lecteurs chéris, pour vos clins d'oeil, vos jeux de mots, vos private jokes, vos partages...

Bon allez, j'arrête, on dirait la cérémonie des Césars, c'est chiant non?  je vais vous endormir, pire peut-être : vous faire fuir. 
Un petit dernier? 
Merci la Vie, merci l'Amour, de trépider dans mes veines avec tant de  générosité. 


And Then I Kissed Him by Hans Zimmer on Grooveshark

Merci à Personne de m'avoir offert la très belle photo qui illustre ma litanie...
Célestine ☆ à 22:24 84 commentaires:

11 décembre 2014

Neige donc rien d'autre à dire ?


Je n'aime pas la neige. 





Mais j'aime la neige.





























Un cas très rare de schizophrénie hivernale, c'est grave, non ?


A Andiamo
Photos du net
Bach Prelude by The Los Angeles Guitar Quartet on Grooveshark
Célestine ☆ à 00:40 94 commentaires:

07 décembre 2014

Les cairns

photo du net



Vous avez peut-être déjà vu ces étranges amas de pierres que l'on appelle des cairns...
De loin en loin, au coeur de la montagne, ils balisent le chemin, ils rassurent, ils permettent de reprendre espoir quand on croit s'être égaré. On les repère dans le brouillard, ils sont comme des personnages familiers, des anges tutélaires, les dieux lares des randonneurs. Chacun en passant rajoute une pierre à l'édifice. Ils semblent connaître les secrets des lieux. Ils ont quelque chose de zen qui me plaît bien.

selfie  ( incognito ^_^)

Dans la vie, on a aussi des cairns. Solides malgré leur fragilité apparente. Réconfortants dans  la tempête, apaisants, consolateurs. Ils sont notre lumière quand on  s'égare, notre GPS quand on hésite sur le chemin à prendre, nos panneaux indicateurs dans la brume de nos doutes.
Ce sont les Amis, et grâce à eux, malgré les embûches, on avance sur le chemin d'un pas tranquille et le sourire aux lèvres. On sait qu'ils nous éviteront le ravin.




A mes amis, si extraordinaires, si précieux, si uniques.
Dream a Little Dream of Me by Yiruma on Grooveshark


Don d'un ami

Don d'une amie

                                               
Don d'un ami

Don de mon ami Antiblues



Don d'un ami qui a le sens de l'humour parce que
mieux vaut rire de l'inconséquence humaine





Célestine ☆ à 01:33 89 commentaires:

02 décembre 2014

S'approprier le programme...























Bien sûr, il y a le programme, qui fait parfois dire aux gens : "Je me demande où les maîtres d'école trouvent la foi et le courage d'enseigner de telles choses..." 

Il y a ce  ramassis, ce catalogue de choses abstraites qui semblent souvent inutiles, et qui font souvent dire aux élèves "Maîtresse, ça sert à quoi d'apprendre ça? "
Vastes questions ! Les choses doivent-elles toujours être "utiles dans la vie" pour être enseignées ? N'est-ce pas un peu réducteur ? Doit-on apprendre d'où vient le vent seulement si on veut devenir météorologue ? Ou la musique uniquement si l'on est sûr de faire carrière dans un orchestre ?

Alors, il y a la solitude du doute, le soir, sous la lampe, quand les yeux brûlent à force de corriger les devoirs imparfaits des têtes blondes. Sans relâche. Parce qu'on y croit mais que c'est difficile.

Et qu'on en vient parfois, soi-même, à se poser la question :" A quoi bon leur apprendre à tenir un compas, à faire une division ou à conjuguer au passé simple? A quoi bon savoir par coeur des poésies, des tables de multiplication, ou des règles d'orthographe dont tout le monde se contrefiche ?"

Bien sûr, on peut critiquer le programme. Le faire évoluer, l'améliorer, le simplifier. Le programme est fait par des hommes, donc ni infaillible ni imperfectible. Il résulte toujours d'une volonté politique, alors qu'il devrait être le fruit d'une réflexion philosophique. C'est si important pour une société de réfléchir à ce qu'elle veut apprendre à ses enfants...


On peut ne pas être d'accord, mais il faut quand même, par déontologie de la fonction,  donner l'impression qu'on le respecte. Sans se renier, néanmoins. Pas facile. Suivre l'esprit mais pas la lettre...

Alors oui, bien sûr, il y a le programme.
Mais il y a surtout la méthode. L'art d'enseigner. Quelque chose d'unique, que l'on forge comme un instrument de musique, avec patience et longueur de temps...Quelque chose de très personnel, un mélange de savoir-faire et de passion. Avec une bonne méthode, on peut apprendre aux enfants même les choses les plus austères ou rébarbatives.

Il suffit d'expliquer de façon sensitive, concrète, intuitive. Avec des dessins, des objets, des images, des saynètes, des comptines. Avec humour, avec tendresse. Avec l'amour du savoir en tant que porte de la sagesse. Compter avec des hirondelles sur des fils. Faire du dictionnaire le plus beau des romans d'aventure. Je vous explique pas ma méthode in extenso, sinon on n'est pas couché !


Il y a, enfin, tout ce qui ne se trouve pas dans les programmes. Les leçons d'arbres et de brins d'herbe. Les leçons d'étoiles et de nuages. Les leçons de oh! et de ah! Les leçons de terre, les leçons de Vie.   Et les verbes pronominaux: s'intéresser, s'entraider, se respecter, s'écouter, se dépasser, s'émerveiller, s'aimer.

L'essentiel, quoi.

A Pierre.
Suite à un beau commentaire qui méritait depuis l'autre jour une réponse.
A Mélodie, qui est une de ces extraordinaires maîtresses, et qui n'a pas répondu à Pierre sûrement parce que ce travail est terriblement prenant...
END... by NICOLAS ERRERA on Grooveshark
Célestine ☆ à 23:42 167 commentaires:
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