Mon
ami Antiblues épingle de temps à autre les Bescherelosaures.
Ciel,
mais qu'est-ce? (et non pas mes caisses) m'objecterez-vous, étreints par l'angoisse subite de
ne plus vous sentir à la page, concernant les néologismes fleurissant dans
la blogosphère et dans le monde réel en même temps...
Eh bien, laissez-moi vous apprendre qu'il s'agit d'une espèce de gens très étranges qui s'attachent à des
règles surannées et tordues, elles-mêmes regroupées sous le beau vocable général et synthétique d'orthographe d'usage. Ils doivent leur nom au Bescherelle, sorte de
bible exhaustive et indigeste où se concentrent toutes ces règles en une inextricable jungle d'exemples et d'exceptions, dans laquelle Tarzan ne retrouverait ni Jane ni Cheetah.
Il me faut préciser que ces faquins, non contents de passer
leurs journées à traquer les fautes en tous lieux et par tous les
temps, nourrissent pour le langage fleuri du XVII° siècle une inclination tout à fait exagérée qui les porte à mépriser
les expressions pourtant belles et très compréhensibles que nos
contemporains ont érigées en mode de communication.
Ainsi en va-t-il de ces deux jouvencelles, qui nous bâillent ici, dans un langage poussiéreux et obsolète des plus déplorables, une de leurs tribulations abasourdies au royaume d'Ile de France.
La scène, insoutenable, se passe dans une taverne.
Ô vous, adeptes prosélytes des sms, textos et autres
réseaux sociaux, où le bon goût le dispute souvent au raffinement, peut-être éprouverez-vous l'envie de passer votre chemin sans demander votre reste, même si les sous-titres viennent heureusement adoucir un tantinet votre épreuve, en rendant ce dialogue accessible à un boloss du XXI° siècle.
Mais je gage que les mots de ces deux ridicules Précieuses, prononcés comme cela, tout de go et avec une outrecuidance dépassant les limites du supportable, risquent de blesser beaucoup d' oreilles peu
accoutumées à de tels excès de langage.
Je
vous aurai prévenus: les Bescherelosaures, quand ça s'y met, c'est carrément trash !
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