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25 décembre 2012

Gnothi Seauton*

Les fins d'année sont prétextes à bilans de toutes sortes.
Je ne peux y couper en ces temps propices à la méditation: Noël, l'hiver, le clinquant, la misère, la nuit, ça vous brasse tous azimuts.
Si je ne craignais que la métaphore ne vous induisît en erreur sur ma personne, je vous dirais que je suis un peu comme un iceberg. Ah vous voyez, j'en connais qui murmurent déjà: "Un iceberg, Célestine? elle qui se targue d'être un volcan..."
C'est juste au niveau de la forme: un iceberg, c'est très peu en surface et beaucoup en profondeur...Ah ça y est, maintenant, vous vous dites: "En profondeur, oh! comme elle se la pète!"
Pfff! pas facile! Néanmoins, si l'on veut bien considérer que ce que vous savez de moi ne représente que dix pour cent de ce qui fait mon tout, vous admettrez que l'image parle d'elle même:  ma part immergée est immense. 
C'est là qu'intervient la sacro-sainte notion d'autocensure. Le journal extime n'est pas un journal intime. Bien sûr que je ne peux pas tout dire, d'ailleurs en ai-je envie? Étaler mes entrailles et les donner en pâture aux lecteurs, très peu pour moi. 
Un lecteur attentif et méthodique qui se livrerait à une analyse scientifique de mes écrits trouverait cependant bien des révélations étonnantes. L'important pour moi étant de suggérer, d'utiliser des images, des figures de style, des citations, des références, beaucoup de second degré, des phrases allusives, afin de faire affleurer un peu de ce tréfonds qui constitue ma matière.
Ainsi, je sème de billet en billet de petits indices de ma personne. J'éparpille. Je disperse. Je ventile. **...
Mon esprit (à l'instar des jeux vidéo modernes, les connaisseurs apprécieront) possède une "map" complexe et pleine de circonvolutions. La "map", mot anglais pour carte, c'est le plan du jeu. Ce qui aide à se repérer, une sorte de vision synthétique des lieux. 
Dans mon monde intérieur voisinent une large plaine de blé fertile, celle de ma vie sociale équilibrée et riche de relations de toutes sortes,  une large place bordée d'arbres bien alignés qui représente ma vie professionnelle, une allée accueillante avec de petites tables ombragées pour mes amis,  un parc verdoyant et fleuri, aux allées impeccables, aux pelouses fraîches : celui de ma famille, où s'épanouissent les trois beaux fruits que la vie m'a donnés. 
Mais plus loin, on y trouve aussi des friches désolées et battues par les vents, où se terrent les mauvais souvenirs, les claques de l'existence, les malheurs, les deuils, les renoncements, les périodes d'abattement, les maladies, des déceptions, les désespoirs et les chagrins, et toutes les griffures que la vie m'a faites. Toutes ces ombres hantent ces lieux comme ces rouleaux épineux qui soulèvent la poussière des villages-fantômes dans les western-spaghetti. Elles reviennent parfois me taquiner, et même me tourmenter la nuit. Comme tout un chacun, je suppose. Je les ai acceptées, je sais qu'elles font partie de moi, elle me constituent. Je les tiens juste en respect. Par précaution. Ce qui fait souvent dire de moi que je suis d'un optimisme niais. En réalité ce n'est que de l'auto-protection. Je ne nie rien, j'élude.
On y trouve aussi une zone étrange et inextricable, forêt vierge où poussent des fleurs bizarres et vénéneuses: mes fantasmes, mes pulsions, mes pensées interlopes, mes envies, mes folies... Je m'y aventure souvent mais non sans appréhension, pour y puiser en les cueillant de l'énergie vitale, car elles aussi font partie de moi et je ne les renie pas. Elles sont ma force créatrice, le moteur puissant de mes rêves éveillés. Mon jardin secret n'est pas tiré au cordeau, tout y pousse n'importe comment, je le reconnais.Il y fait sombre et humide. C'est un peu glauque. C'est l'exact négatif des lisses et lumineux paysages de mon extériorité.Le festival "off" de ma vie. Il s'y passe des choses étonnantes.

J'aime m'y réfugier, il me plaît tel qu'il est. Tordu et ébouriffé comme un vieux pin malmené par le Mistral. Mais plein de sources merveilleuses pour étancher ma soif d'absolu et de frissons.
Il nous faut  passer de longues heures à tenter de se connaître soi-même. Je sais qu'il y a, au-delà de tous ces paysages que j'ai tenté de vous décrire, encore un lieu inconnu, mystérieux dont parfois je discerne vaguement les contours quand mon attention se relâche. Derrière un halo de brume incertaine. C'est la terre de tout ce qu'il me reste encore à découvrir sur moi-même. Une sorte d'Ushuaïa introspectif. Mais j'ai une âme d'exploratrice. Et chacun de mes pas vers mon moi profond me rapproche des autres.
 Et donc de vous.

* du grec, "Connais-toi toi-même"
**comme dit Bernard Blier dans les Tontons Flingueurs

63 commentaires:

  1. Votre partie immergée, en surface balayée par le vent du sud, recouvert de l'azur, je me penche et la perçois.

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    1. OUi, le secret est sans doute de prendre de la hauteur pour mieux percevoir et apercevoir les choses. Vous êtes en phase avec mon cousin ci-dessous!

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  2. Faudra t il , ma chère cousine, qu aujourd'hui ce soit moi qui vous console de ces zones grises, de ces zones d'ombre ? Alors venez ! Montez sur la deuxième rangée d'oie, en amazone, et je vous ferais voir une partie des paysages que vous rêvez de visiter. Et nous découvrirons peut être ensemble une partie de ces terrae incognitae. Car ce monde obscur, pour être lumineux, n'a besoin que d'une chose : être éclairée d'en haut.
    Douce nuit, pleine de rêves.
    HSCB

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    1. Ah mon cousin, vous connaissez les zones de turbulence et les calmes plats qui caractérisent les voyages aériens...
      MRRN

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    2. Une pause dans la pause. Des étoiles dans les yeux. Encore un peu et hs se croira Christian.

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    3. Il l'a mis h.s depuis bien longtemps...;)

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  3. Vous traitez de divers sujets, c'est un chose. Pour chaque billet bien lu, le lecteur vous découvre un brin. À la longue les morceaux sont assez nombreux pour que l'on soit tenté de les imbriquer. Ne sous-estimez pas la perception du lecteur. L'imaginaire et le réel réunis sont redoutables. Les mots non écrits sont aussi très révélateurs. Finalement, le iceberg sort de l'eau sans que l'écrivaine ne s'en doute.

    Le contenu du texte sert à se découvrir soi-même alors que la façon d'écrire ajouté à d'autres détails révèlent celui ou celle qui tient la plume. Les autres nous connaissent mieux qu'on le pense et parfois mieux qu'on ne se connait soi-même.

    Grand-Langue

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    1. Loin de moi l'idée de sous-estimer mes lecteurs, que je respecte et que j'aime bien trop pour cela!
      Vous êtes peut-être ce lecteur méthodique dont je parle dans mon billet. D'ailleurs, ne dites-vous pas "chaque billet bien lu"?
      En ce qui concerne la connaissance de soi-même, vous dites la même chose que moi: le dialogue entre soi et les autres nourrit cette connaissance.
      Merci de ce témoignage fort.

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  4. Les fins d'années, secouent, mélangent et font, le temps d'un instant perdre le cap lorsque les longues nuits glacées, la grisailles des journées et tout ce qui va avec se mélangent avec les paillettes.
    En tous cas, j'aime lire ta description... celle d'une personne pleine de vie, d'envies et bien en vie !
    Des bisous de Noël !

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    1. Bien résumé, Chabada! je suis en vie, ça, c'est un doux euphémisme. Pas une parcelle de moi, pas un atome qui ne vibre puissamment!

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  5. je reconnais beaucoup de choses ;-)
    et oui, éluder, je reconnais peu-être surtout ces phrases-là...
    bonne fin d'année, Célestine!

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    1. Quand le lecteur se reconnaît dans ce que l'on écrit, on éprouve évidemment un sentiment assez indéfinissable: un mélange de satisfaction intellectuelle et d'empathie. Comme si un fil se tendait entre soi et eux.

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  6. Tu as failli m'inquiéter en commençant par faire les demandes et les réponses...
    Mis à part que Monsieur Celsius n'est certainement pas d'accord avec ta métaphore de l'iceberg, elle est parlante et concerne, je crois, tout le monde. Elle donne juste envie de s'adonner à la plongée sous-marine....
    J'espère que tu n'es pas dans l'état d'esprit de Bernard Blier en te référant à lui:-)
    La quête de la connaissance de soi ressemble à la poursuite du pied de l'arc-en-ciel. Plus on avance et plus il reste de chemin à faire. C'est un voyage initiatique passionnant d'aller à la rencontre de son âme.
    Blutchiamo

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    1. Je n'ai pas très bien compris ce que monsieur Celsius vient faire là, tu m'expliques? Je ne suis pas très scientifique...
      Le jeu des questions réponses au début, c'est juste une figure de rhétorique.
      Quant à Bernard Blier, bien sûr que non,je n'ai pas l'humeur belliqueuse à dynamiter qui que ce soit! C'était juste par association d'idée (je disperse, je ventile) pour ne pas être accusée de plagier Audiard et aussi parce que j'adore cette scène-culte.
      Nonobstant, j'aime beaucoup tes trois dernières phrases.

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    2. MM Celsius et Fahrenheit se disputaient la suprématie de quantifier la température. Avec un point de congélation de l'eau à 0°, Monsieur Celsius avait gagné la bataille (presque) partout, les Anglais préférant mettre ce point à 32° Fahrenheit (et 1° F valant 5/8 de °C, bonjour les conversions ...). J'imaginais donc M. Celsius en train de mesurer la température d'un iceberg de feu.
      Je suis assez d'humour à prendre les propos à contre-sens ou dans leur sens premier lorsqu'il ne le faut pas. Comme Boris Vian qui faisait exécuter une ordonnance avec une guillotine de pharmacie (l'Ecume des jours). Ce qui m'a fait choisir volontairement la mauvaise option de la dispersion. (Comment ça je suis de mauvaise foi! Mon foie va ma fois très bien! (même après réveillon)).
      Je partage ton avis sur le film et sur Audiard. Des scènes cultes il en a dialogué un paquet. Les barbouzes ne sont pas mal non plus dans le genre...

      Donc oui, pour répondre à la question que tu n'as pas eu le temps de poser, je suis capable de passer de la déconne à la philosophie d'une phrase à l'autre. Parfois même sans changer de phrase.
      Bises
      Blutchiamo

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    3. Ben voilà, je suis soudain moins bête qu'hier!
      Iceberg de feu...ça me fait penser à Ingrid Bergman, va savoir pourquoi!
      Si tu cites l'Ecume des Jours on va être copains: c'est mon livre culte.
      C'est un lapsus ou tu as écrit exprès:"je suis assez d'humour"?
      Et donc, pour répondre à la question que tu n'as pas posée dans ton dernier paragraphe, oui, j'aime bien ça.

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    4. Ce n'est évidemment pas un lapsus mais une seconde nature. Et là encore je me demande, ne vient-elle qu'en second?
      J'aime ta façon de reprendre la balle au bond. C'est même le seul jeu de balle que j'aime.
      Je viens de découvrir que je suis aussi là, dans la colonne de droite.
      Merci. Je vais de ce pas me flageller de n'avoir pas encore réactualisé mes liens amis. A moins que.... finalement, ce serait moins douloureux de cesser de procrastiner:-)
      Blutchiamo

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    5. Aïe! ça fait mal! Je ne voudrais pas être la cause de ce genre de tourment...

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  7. Billet vrai... Je t'envoie mille pensées douces

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  8. Une vieille histoire de tiroir secret, somme toute.... :-)

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    1. Oui, j'ai dépoussiéré ma commode, et j'ai fait un zoom sur le tiroir secret. Bien vu Myosotis! On voit que tu es une fidèle de longue date.
      Chacun ses thèmes récurrents, n'est-ce pas?
      Si le coeur vous en dit, c'est ICI .

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  9. Alors j'ai encore beaucoup à découvrir, mais je m'aventure à petit pas... Lire entre les lignes, ne l'est pas toujours facile....

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    1. J'apprends ça à mes élèves: lire entre les lignes. j'en ferai un billet un de ces quatre, tu verras, c'est passionnant.
      Bonne journée avec beau temps printanier et bises.

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  10. Je filtre, tu filtres, il ou elle filtre, nous filtrons, vous filtrez, ils ou elles filtrent... J'userais volontiers de l'image du filtre à particules d'un pot d'échappement : seules les particules les plus fines s'en échappent, les plus grosses, les plus noires, restent captées à l'intérieur et ne viennent que rarement noircir la façade de nos blogs... Mais je reconnais que mon image est moins poétique ! :~)

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    1. Non non! très bonne image au contraire!
      Pour le décalaminage en profondeur, il faut faire appel à des professionnels bien outillés.Je suis d'accord. Et je vois de la poésie dans ta façon de t'approprier mes paroles pour mieux les saisir. C'est beau!

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  11. La métaphore de l'iceberg mâtiné de pin tordu vaut son pesant de gel de résine (de cannabis).
    Finalement, on en est tous au même point que toi. Seul peut diverger un sens plus ou moins aigu de l'introspection. Je ne suis pas du tout certain qu'une analyse approfondie et permanente apporte le bonheur (à coup sûr?). Je suis même certain du contraire: c'est ce que j'appelle "le jus de crâne". Point trop n'en faut car indigeste!

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    1. Oui, c'est d'ailleurs pourquoi je ne livre mon jus de cervelle que lorsque je suis sous l'emprise d'une substance illicite...C'est je pense ce que ta première phrase évoque! ;)
      Je reste persuadée qu'en se connaissant mieux soi-même on est plus à même de comprendre les autres. Mais ce n'est qu'une théorie!

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  12. Les allées bien rectilignes, la vie sur deux rails bien droits, le long fleuve tranquille... Je n'ai pas connu et je n'y tiens pas particulièrement, vive l'imprévu et les tourments de l'incertitude, vive les belles rencontres ];-D

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    1. Les allées bien rectilignes croisent parfois des chemins de traverse...Après, libre à chacun de les prendre ou pas.

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  13. C'est joliment écrit. J'aime lire cette pudique mise en lumière des zones qui souvent restent dans l'ombre...

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  14. Ton essence est livre ! Ton étau est littérature ! Ton iceberg est écriture !
    Sortilège sans portes, il t’emporte en romans, en contes, en nouvelles, en poèmes !
    Une à une, les feuilles tournées délivrent !
    Les lignes déposent, les mots composent!
    A l’encre sympathique, tes maux s’inscrivent !
    Gravée dans le marbre, ou enluminures sur parchemin,
    ou encore, imprimé sur papier vélin,
    ta map des vies ne peut qu’être brochée en cahiers aux nœuds de chaînette,
    à reliure riche soit plein maroquin soit plein chagrin !!!

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    1. On lit en moi comme dans un livre, si je résume bien...
      Merci pour ces belles lignes.

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  15. Tenir un blog , dans la constance , comme tu sais si bien le faire , ébranle notre affectif , certains jours , on aimerait se livrer un peu plus , mais ... quelle interprétation sera donnée , quels conseils seront prodigués ,alors c'est plus rassurant de replonger direct et de garder ses secrets
    Je comprends tellement ça ...
    tout comme toi , je sème des indices , des signaux pour ceux qui veulent bien les lire , gardant vitalité et optimisme , je me reconnais vraiment dans ce billet
    Tu as vraiment ce don d'exprimer un ressenti commun à tant de lecteurs

    Moi aussi je possède un jardin très feuillu , au sens propre comme au figuré , et c'est bon de s'y réfugier, loin des regards et des jugements ...
    merci pour tes mots justes Célestine

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  16. J'ai lu et relu, puis j'ai "copié-collé" ton billet sur mon disque dur pour le relire encore, une fois que tu seras passée à un autre article... zapping du net oblige.

    Moi, j'ancre mes états d'âme et j'enracine mes écrits sur plusieurs terres d'accueil...
    Mon blog, celui que tu connais et que tu visites souvent, c'est du factuel édulcoré pour préserver des plages de repos et de sourires au milieu de la tourmente de la vie.

    L'autre blog, de maux en mots, n'est pas visité, je n'en ai d'ailleurs jamais donné vraiment l'adresse, car qui se plairait à partager le "journal d'un corps" ?...quoique Daniel Pennac le propose bien à la lecture, rétribuée qui plus est, par ses droits d'auteur.

    Et puis, il y a mes carnets, mes cahiers, mon disque dur où j'écris depuis toute petite tout ce que je ressens, ce que je vis, presque sans limites, pour tracer, pour m'aider à analyser, à comprendre.

    Peut-être qu'un "vrai livre" contiendrait toutes ces graines d'écriture semées, tous ces arbres en germination ou en floraison, c'est selon,... les saisons de la Vie.
    Tu t'y es déjà essayée à travers un livre publié, et tu as l'art aussi de combiner ton goût de l'écriture avec le partage de bouts de ta vie.

    Les commentaires de tes lecteurs se bornent parfois à la partie visible de l'iceberg, mais qui aime ton "style" ne s'arrêtera pas au factuel souriant et optimiste et saura y déceler la substantifique moëlle, celle qui génère la Création.

    Au plaisir...d'écrire, chère Célestine !
    Belle journée.

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    1. Quel merveilleux cadeau que ce commentaire, chère Cathy!
      Moi aussi, je vais me permettre de le copier-coller pour pouvoir le relire souvent.
      Je pense que mes lecteurs fidèles sont nombreux à ressentir la même chose que toi, sinon, viendraient-ils aussi souvent poser leur petit "grain de sel"? C'est pourquoi je leur porte une si grande estime, et pourquoi aussi je m'attache à répondre à chacun le plus souvent possible. Parce que chacun est unique.
      Loin d'un "consensus mou" ce que je cherche avant tout, c'est la synchronicité de pensée qui me fait avancer. Ce sont de petites lumières qui balisent mon chemin, et si les divergences apparaissent, le dialogue qui s'instaure m'éclaire davantage encore, du moment qu'il se passe dans le respect d'autrui.
      C'est ce qui me stimule, ce qui m'incite à continuer, parce que je me sens comprise et dans la bonne voie.L'altérité, la diversité me sont tout simplement indispensables, et ici,je les trouve à la mesure de ma soif et de ma faim.
      Tu sais que je suis ton chemin avec grand intérêt, et une grande admiration. Des êtres chers qui vivent la même chose que toi, il y en a beaucoup dans mon entourage, et tu représentes pour moi l'énorme force que déploie la vie à l'intérieur de nous. Celle qui fait que, contre toute attente, ce sont des gens comme toi qui aident les autres à avancer et non l'inverse.

      Merci de tout coeur.

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  17. Que montre-t-on de soi sur un blog ?
    La réponse est assez simple : ce que l'on choisit !
    Et choisir c'est toujours exclure. C'est pour cela que je peine de plus en plus avec le concept « d'autocensure » appliqué au blog. Ou alors il faut lui donner la valeur d'un surmoi. C'est-à-dire : j'ai une folle envie de vous parler de ça, mais je ne le ferai pas parce que, globalement, j'ai trop la trouille des retombées, principalement pour moi-même.


    ———

    Ce que j'aime dans ton texte, c'est la manière métaphorique avec laquelle tu évoques les divers secteurs de ta vie et de ta structure psychique.
    C'est à la fois intéressant… Et éclairant…

    A l'évidence, tout un chacun habitué à la littérature blogosphèrienne, apprend très vite à lire entre les lignes… Et comme je lis des blogs depuis plus de 10 ans…

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    1. Ouh la! Monsieur le psy...je me sens toute déshabillée, tout d'un coup.
      L'autocensure... évidemment que c'est le surmoi, appliqué à l'écriture.
      Mais quand on a "une folle envie de parler de quelque chose" on le fait. Tous les gens qui écrivent le font, plus ou moins habilement. Tout l'art de l'écriture consiste à choisir les bons mots, les bonnes métaphores, le bon second degré. En écrivant l'Aigle Noir, Barbara avait sans doute une folle envie de nous en dire bien plus que sa simple rencontre avec un volatile au bord d'un lac...

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    2. Sur blogbo, on s'autocensure comme les autres, même si on flirte outrageusement avec les limites. Je considère que c'est positif, que l'on fait ça au nom de la politesse, de l'élégance, du respect du lecteur... Ton allusion à Barbara est bienvenue, qui a fait son œuvre au noir sans se vulgariser ni se dénaturer. C'est un modèle à essayer d'atteindre.

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    3. merci Souf! Tu sais que j'aime bien aussi quand tu es sérieux? ;)

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  18. Bonjour Célestine,
    Blogger m'a servi à me cacher. C'était une demande sous-jacente.
    Théorème est une histoire bizarre.
    Finalement, je m'en fiche d'être plutôt reconnue comme moi ou imaginer comme une autre. Ici, il ne s'agit que d'une part infime extrêmement filtrée, une métaphore de soi par images et mots. J'aime bien tout mélanger. J'écris sur 8 plateformes différentes, j'ai 6 pseudo recouvrant la femme à la mathématicienne en passant par Théorème et par la prof, et je ne suis aucune de celle là, seulement.

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    1. Je t'admire de trouver du temps pour cela! Moi un pseudo et un seul blog m'occupent déjà agréablement , entre les mille autres choses que la vie me donne à faire...
      Cela dit, il y a plusieurs "moi" qui cohabitent derrière mes onglets...

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    2. Non, Celestine, je n'écris pas 8 blogs différents !! Ciel !!! Qu'est-ce que j'aurais à dire.
      Les plateformes ne sont pas des blogs, heureusement. Il y a le papier aussi, encore...
      Et c'est pour le(s) boulot(s) !
      Les onglets multiplicateurs de soi... J'aurais aimé et plume du matin en disent long... comme les premiers comm', je dirais ça met en perspective. Mais surtout l'échange direct ici, de l'accueil, à la réponse, dévisage plus que le billet.
      Bonne journée,

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  19. On ne dit pas tout,tout le temps...l'écriture répond aux humeurs, aux envies et on en laisse toujours un peu au profond de soi... Pensées inavouables ou jardin secret. C'est bon ce petit coin de l'esprit qui n'appartient qu'à nous! Bonne fin de semaine à toi, savoure ces quelques jours de vacances

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    1. Quelques jours bien agréables, le temps joue au printemps et l'on ne se croirait pas au cœur de l'hiver...
      Un temps de flânerie dans les circonvolutions de notre cerveau...

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  20. Cette période de fin d'année est un moment propice pour faire le bilan de l'année écoulée. Comment se sont passées la promotion de ton livre, tes contacts avec les autres auteurs de Chloé des Lys? Il me semble que tu ne nous en as pas parlé. Bon week-end (sous la pluie ici en Belgique) et à bientôt.

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    1. Ah cher petit Belge, sache que le jour où j'ai annoncé la sortie de mon livre, émue et tremblante comme j'avais le droit de l'être, mon blog a été la victime d'un tir de scuds, d'une attaque en règle d'êtres malfaisants qui m'ont entamé le moral pour de nombreuses semaines.
      Alors, non, c'est vrai, je n'ai plus eu le coeur d'en parler ici. Mais les ventes se portent très bien, j'ai un gros réseau d'amis, et par l'intermédiaire de fB, cela me suffit. Je sais en outre que les personnes auxquelles je tiens particulièrement l'ont toutes lu ou vont le lire prochainement. Il ne manque que toi. En cliquant sur l'image à droite tu pourras te le procurer facilement si le coeur t'en dit. je ne suis pas écrivain, encore moins belge, mais si tu en disais deux mots sur ton blog, je serais touchée comme tu ne peux l'imaginer... Pour ma part, je ne suis qu'une piètre vendeuse, et je ne l'ai pas écrit pour cela. J'attendrai la sortie de mon prochain roman pour me réconcilier avec "l'auto-promotion".
      je t'embrasse.

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  21. Un jardin à l'anglaise, surprenant et riche ... jamais prévisible ou si peu ...
    Je t'embrasse et je te dis merci.

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    1. merci? Merci de quoi chère Zénondelle? D'avoir écrit ce texte merveilleux qui m'a coupé le souffle?
      Merci d'être toi, et de m'apporter beaucoup en cela.

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  22. Pas de révélations mais la confirmation que tu écris vraiment très bien. À ce jour c'est mon texte préféré. Je l'ai lu plusieurs fois :-)

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    1. Merci Alain, c'est très gentil ce que tu dis là. Tu comprendras que ça me touche beaucoup! Pourtant, je crois que je vais faire ma cabotine, pour une fois: Mon texte préféré, c'est celui que je n'ai pas encore écrit.
      mais je suis un être en devenir...c'est pour ça!

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    2. Et puis, ce que vaut un homme c'est tellement ce qu'il devient. Moi je ne sais pas ce qu'il est.
      (Antoine de Saint-Exupéry - Carnets, p.69, Gallimard/nrf, 1953)

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  23. Se connaître soi-même, rien de plus difficile. Je crois bien même, que toute la vie n'y suffirait pas et c'est bien ainsi.

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    1. Moi je ne désespère pas d'en apprendre le plus possible sur cet autre qui habite dans ma peau...

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  24. Je t'ai lue deux fois, âme sensible et riche ...
    Une question me brûle, où places-tu ton bel espace, dans quelle respiration arrives-tu à te glisser pour écrire ici, lire et répondre comme tu le fais ? dans ta vie sociale, ta vie intime, ton cabinet de cures ci-haut citées, de tout ce qu'il te reste à découvrir sur toi ? Moi je sais les manques et la place qu'il reste pour ... mais toi, ta vie est si pleine de tous côtés, dans tous les tiroirs ...

    Je t'embrasse, et j'adore la musique, je vais monter les escaliers pour te lire ...

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    1. Ah...Véronica, je vais t'expliquer...
      Mon bel espace, comme tu dis, EST ma respiration, comme d'autres vont faire du tennis ou jouer au bridge, ou n'importe laquelle de ces occupations que l'on appelle loisirs. C'est beaucoup plus qu'un loisir, d'ailleurs. J'aime beaucoup, irraisonnablement même, ce rendez-vous avec les mots, et avec mes lecteurs.
      Bien sûr ma vie est pleine; mais beaucoup moins que lorsque mes trois enfants étaient à la maison. J'ai développé à l'époque d'imparables stratégies pour gagner du temps: faire trois choses en même temps, par exemple. Utiliser la moindre parcelle de ce précieux temps: salle d'attente, de médecin, couleur qui pose chez le coiffeur... Là, par exemple, en ce moment je t'écris et je regarde un fim avec ma fille en même temps; et je comprends tout!
      Ensuite,il faut que je t'avoue que je suis un peu comme Napoléeon: je n'ai besoin que de très peu de sommeil...
      Et puis, il existe toutes sortes d'appareils diaboliquement sophistiqués, qui permettent de se promener sur internet même dans le bus...
      Enfin, ma modestie naturelle rechigne à te répéter ce que disent mes amis,il paraîtrait que je sois un petit peu surdouée...Je ne les crois pas, tu penses!

      Je suis heureuse que tu fasses partie de mon bel espace. J'aime les gens lumineux et tendres. Et tu l'es.

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.