Pages

03 mai 2012

Apéritif






J'étais assise à l'ombre d'un doute, sirotant un jus de coton perlé et dégustant les petites haridelles fourrées au vétiver que j'avais préparées dans l'après-midi.

Un vol de loupiotes traversa le ciel du crépuscule. Il faisait bon. Ma robe de guimauve fruitée  froufroutait dans le vent léger. Les enfants jouaient à l'escarmouche.
C'était un de ces moments opalescents où chaque son fait une musique au coeur, comme une houppelande, où chaque tige de cretonne ondule avec le bourdonnement d' ailes des zygotes en quête de nectar.
Une grande paix entra en moi. Les voisins arrivèrent dans leur Carrare coupé sport, aux sièges recouverts de baldaquin qui faisaient leur fierté. Notre vieille Varappe semblait bien terne à côté de ce bolide.
Notre modeste maison n'avait pas de ces ailerons prétentieux, et aucune triple rangée d'épeautre n'en soulignait le toit de tuiles.
Pourtant je me disais que le bonheur transpirait par toutes ses estampilles.
Et en regardant nos enfants agiter leurs esperluettes en sautillant, heureux comme des olifants, je me dis que rien ne serait jamais plus important à mes yeux.

18 commentaires:

  1. tu joues à Jean Tardieu?
    ;-)
    c'est très réussi!

    RépondreSupprimer
  2. Dictionnaire des mots "qui y'a qu'moi que j'les connais"
    Magnifique... Bravo Miss belles châsses ];-D

    RépondreSupprimer
  3. Ouh! là j'ai pas tout compris mais c'est très joli!! Digne de la dictée de Pivot:-)!

    RépondreSupprimer
  4. Un magnifique billet, tout en sérendipité et en damasquinage ! J'en suis tout factitif ! :~)

    RépondreSupprimer
  5. Psychédélique aurait-on dit à une autre époque !!
    ça fleure bon la BD de science fiction et la fumette d'un délire poetique ...

    RépondreSupprimer
  6. Faut demander à Claude Ponti de t' illustrer ça!

    RépondreSupprimer
  7. Ce style joliment maniéré te sied plutôt bien!

    RépondreSupprimer
  8. Tu décris tes fondamentaux avec une écriture étonnante
    Je me retrouve bien dans tes mots , je serais incapable de trouver autant d'originalité dans un billet , l'essentiel est dit , le décor est planté
    j'aime

    RépondreSupprimer
  9. beau travail ! qu'elle était la consigne ?

    RépondreSupprimer
  10. j'ai tout compris, c'est frais et sautillant.

    RépondreSupprimer
  11. BERTHOISE tu as free?

    MEL Pas de consigne. J'ai eu envie de jouer avec les mots...mais je pense que je vais donner la consigne à mes élèves d'écrire un texte en mettant d'autres mots à la place des mots attendus...J'ai adoré faire cet exercice, comme des gammes au piano!

    RépondreSupprimer
  12. JEANNE que de compliments! Merci . Tu sais , jouer avec es mots n'est pas très difficile en soi, il suffit de les aimer. Et j'adore ça.

    MARIE MADELEINE merci!

    RépondreSupprimer
  13. Douce journée à toi, chère Célestine. Cette ouvelle page est fort lumineuse !
    je t'embrasse

    RépondreSupprimer
  14. ZENONDELLE merci!mon blog a pris ses couleurs d'été...

    RépondreSupprimer
  15. Un apero littéraire en somme. A ta santé. Tant pis pour les mots que je ne connais pas. Mon dictionnaire restera où il est. A2près tout le mystère a son charme. Blague à part, j'aime tes exercices de style.
    Amicalement.

    RépondreSupprimer
  16. PIERROT BATON tu n'imagines pas quel rêve ce serait pour moi, que Ponti illustre un de mes écrits...

    ANTIBLUES Mais non, de la poésie, tout simplement...il y a longtemps que je ne taquine plus la fumette...

    TANT BOURRIN je savais que cela te plairait...

    RépondreSupprimer
  17. MAMMILOU MIJO Je suis sûre que si tu lis entre les lignes, tu comprendras tout. Assied-toi simplement à l'ombre en dégustant un verre bien frais, et regarde tes petits-enfants s'ébattre dans la pelouse...

    ANDIAMO Tu es le grand admirateur de mes yeux...Sais-tu qu'il faudrait que tu remercies ma maman pour cela, car c'est elle qui m'a fait ce merveilleux cadeau. Et j'en suis très fière, sans fausse modestie...

    RépondreSupprimer
  18. ADRIENNE Ah! Jean Tardieu! quel poète...Tu me combles une fois de plus.

    RépondreSupprimer



Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.