Pages

03 septembre 2011

Conversation

Je voudrais construire un grand mur, dit la petite fille.
Mon mur monterait jusqu'au ciel. Il m'emmènerait aussi haut que mes rêves. Comme sur les ailes d'un jars blanc, je verrais ma maison. Si petite. Tout en bas.
Les briques en seraient couleur de feu, comme les cheveux de ma maman quand elle s'endort dans son hamac, l'été, et que de minuscules gouttes d'eau lui font une moustache de perles, juste là, sous le nez.

Ah? dit le grand-père.

Je voudrais construire un long mur, dit la petite fille.
Mon mur serait plus long que la grande muraille de Chine.
Il m'emmènerait au fond du monde, là où les déserts sont si chauds que les reptiles pleurent des larmes de sable, là où les banquises sont si froides que les pingouins restent collés au sol.

Ah!!! dit le grand-père.

Je voudrais construire un beau mur, dit la petite fille.
Mon mur entourerait la mer. Je serais la reine du plus grand royaume du monde, et la mer serait ma piscine, avec de vrais dauphins pour bouées, qui danseraient autour de moi pour me distraire.
Mais...et toi, papi, que voudrais-tu?


Moi, je voudrais détruire les murs .

Oh! dit la petite fille.

Les murs d'incompréhension, les murs de haine, les murs d'intolérance, les murs de la honte, les murs de prison, les murs aveugles, les murs du silence, les murs d'indifférence, les murs de l'Atlantique, les murs de brouillard, les murs de bêtise.
Moi, je voudrais détruire tous les murs qui séparent les hommes.

Eh bien, quand je pense qu'on me gronde quand je casse un jouet, soupire la petite fille.


Pour les défis du samedi, le thème était "murs".

17 commentaires:

  1. Détruisons les murs qui nous séparent inutilement, je suis d'accord avec le grand-père ! Je ne connais pas ces défis du samedi j'irais faire un tour :)

    RépondreSupprimer
  2. Mais c'est un vrai mur de lamentations ce grand-père !!
    (Bon elle est facile celle-là)!

    La parallèle entre l'utopie enfantine et l'utopie adulte est bien menée ... Et la chute excellente :)

    RépondreSupprimer
  3. Un grand mur, de brique rouge, de pavillon de banlieue parisienne. Un vieux voisin jardinier qui nous passe par dessus des corbeille de roses. Un odeur que je sens encore. L'amitié sans visage. La séparation et la tendresse, l'intimité et la douceur. Décidément, même imposés j'aime et je vous envie vos textes votre facilité d'écriture.

    RépondreSupprimer
  4. Merci... j'aime tout simplement....

    belle journée et bises

    RépondreSupprimer
  5. Elle n'est pas encore assez mûre pour comprendre ! :~)

    Magnifique petit texte !

    RépondreSupprimer
  6. En lisant ton texte j'avais dans ma tête la voix de Michel Serrault et de la petite fille qui lui donnait la réplique dans ce film que j'ai revu récemment et qui est une pure merveille , ils auraient pu dire ton texte très beau et émouvant ! bravo vivement samedi prochain !

    RépondreSupprimer
  7. Chuuut !! je ne t'ai rien dit mais je crois que chez moi on parle de toi !!!

    RépondreSupprimer
  8. j'aime bien ta participation.
    Et j'aime aussi beaucoup le mur de Jacques.

    RépondreSupprimer
  9. Heureusement il y a encore des personnes qui pensent comme le grand-père. Mais le plus important n'est-ce pas d'y croire et après les choses se font tout simplement.

    RépondreSupprimer
  10. tellement beau.. ah là là Célestine, que de poésie humaine en toi.. Bisous

    RépondreSupprimer
  11. Quel joli dialogue avec une bien belle illustration...J'aime beaucoup.

    RépondreSupprimer
  12. Quel beau texte ! Et le fond est aussi beau que la forme... Comme toi j'aimerais que les murs d'incompréhension parfois stupide s'écroulent d'eux-mêmes ! Et les murs de la honte encore plus... Bises Célestine et bon dimanche !

    RépondreSupprimer
  13. bon dimanche
    bonne rentrée
    oh oui détruisons les murs...

    RépondreSupprimer
  14. Quelle poésie dans ce texte! J'aime énormément l'idée et le style.

    RépondreSupprimer



Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.