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28 août 2010
Insécurité?
Il paraît que le sentiment d'insécurité ne cesse d'augmenter en France depuis quelque temps. Le problème, c'est qu'on ne nous dit pas ce qui provoque réellement ce sentiment. On nous agite des foulards rouges sous le nez pour exciter la vindicte contre les métèques, les rastaquouères, les"Auvergnats" en un mot. Le mot « insécurité » fait les beaux jours des médias, avides de creuser toujours les mêmes trous, d'aviver toujours les mêmes blessures. Il paraît qu'on vivrait dans l'insécurité du matin au soir.. Le dictionnaire est formel: "l'insécurité est le sentiment de vivre dans un environnement physique ou social favorisant les atteintes aux personnes et aux biens". Nous y sommes: ce qui provoque ce sentiment, et l'angoisse qui en résulte, ce n'est pas de croiser chaque matin l' épicier tunisien du coin ou ces jeunes basanés sur lesquels on tente de jeter l'opprobre, en en faisant de sous-citoyens. Non, l'insécurité, c'est vivre dans l'angoisse de la prochaine réforme inique qui va sortir du chapeau de nos gouvernants, c'est de ne pas savoir combien de postes vont être encore supprimés, combien de temps notre service public chancelant va encore tenir debout, combien de nos valeurs républicaines vont encore être dégradées, bafouées, c'est de se demander si on va pouvoir encore se reposer après une dure vie de labeur, si nos enfants pourront trouver du travail ailleurs qu'en Roumanie ou en Chine, si les privilèges des hyper-riches vont continuer à s'étaler honteusement à la une des journaux. L'insécurité, c'est cette crainte du lendemain dans laquelle vous avez plongé la France qui avait pourtant accueilli votre famille, monsieur le Président, et qui vous a récemment élu, sans faire cas de votre origine hongroise, et, qui sait, peut-être même rom...L'insécurité, c'est de me demander si j'ai encore le droit d'écrire ce que je pense...
15 commentaires:
Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.
Tous les jours, nous passons par la Villeneuve de Grenoble, nous y allons même au marche et n'avons jamais été bousculés et cela depuis 39 ans.
RépondreSupprimerBelle journée avec bises !
Pour un homme qui a été x années ministre de l'intérieur et qui s'est fait élire principalement sur ce sujet voilà un beau constat d'échec puisque 3 ans plus tard c'est encore là dessus qu'il veut obtenir nos voix. Il n'y a que dans le démantèlement du service public et à monter les citoyens les uns contre les autres qu'il fait preuve d'efficacité
RépondreSupprimerc'est un vieux truc et ça marche toujours: d'abord distiller la peur aux gens...
RépondreSupprimerhé oui, bien dit, Célestine, bien envoyé ;-)
Et voici une des définitions que donne le Petit Robert sur le mot sentiment: "Etat affectif complexe, assez stable et durable, comportant des éléments affectifs et intuitifs".
RépondreSupprimerDonc le sentiment d'insécurité pourrait être expliqué comme suit: " Etat affectif complexe, assez stable et durable, comportant des éléments affectifs et intuitifs (...) dans un environnement physique ou social favorisant les atteintes aux personnes et aux biens".
Plutôt vague.
Réflexion faite, c'est exactement ce sentiment qui pousse les Roms de Roumanie à quitter leur pays et venir survivre en France ou ici, en Suisse.
Je partage en tout ton point de vue chère Celestine.
RépondreSupprimerBisous
heu, on a le droit de faire un bisou?
Math
C'est un de nos "éléphants" qui vient de déclarer que "l'insécurité c'est la rente viagère de N. S."; j'ai trouvé la métaphore excellente :-)
RépondreSupprimerL'insécurité c'est effectivement se demander jusqu'à quand pourrons écrire/dire ce que l'on pense...
Je rejoins Patriarch sur la Villeneuve, j'y ai habité et été scolarisée 10 ans, j'habite encore pas si loin de Grenoble et franchement ça n'est pas le lieu dans lequel j'ai le plus peur.
Pour moi, l'insécurité en ce moment, c'est de ne pas savoir où va mon pays et si on parviendra à maintenir l'unité de notre chère Belgique... Les négociations pour former un gouvernement sont longues et difficiles depuis les élections du 13 juin... Et malgré ces difficultés et un gouvernement en affaires courantes, la vie continue et on est toujours aussi bien dans notre petit pays. Flamands, Wallons, germanophones et Bruxellois se côtoient sans problèmes cet été à la côte ou dans les Ardennes. Curieux paradoxe... Belgique, pays du surréalisme...
RépondreSupprimerOh, oui !
RépondreSupprimerJe rejoins tout à fait ton analyse et ai sensiblement le même agacement ( le mot est faible).
Bonjour Célestine, à travers ce que je lis et entends sur France Inter que j'écoute chaque matin, je ne peux qu'être d'accord avec toi. Ce qui me frappe le plus c'est que des faits divers-soit disant "incroyables", mettant presque en danger la République!!!-sont très souvent à la Une des journaux parlés.
RépondreSupprimerQuand les media, oubliant toute déontolgie, relayent les folies sécuritaires et électoralistes des politiques au pouvoir, que faire sinon le dénoncer comme tu le fais?
Bon dimanche, hasta pronto.
Pendant ma semaine de calme, je suis restée en contact avec l'actualité française, avec la belge aussi bien sûr
RépondreSupprimerC'est assez effrayant...! le marasme de plus en plus grand dans lequel nous enfonce les politiques
Je rejoins tes mots ici... merci de les écrire!
Ce qui est le plus frappant (pour moi en tout cas), c'est la peur qui s'est installée et les discours des français par rapport à l'insécurité, les étrangers ... Je reviens en France à peu près une fois, maxi 2 fois par an, et à chaque fois on se prend cette méfiance, cette peur de l'autre en pleine figure ! Effectivement, tout est dans l'art de présenter.
RépondreSupprimerexcellent billet !
RépondreSupprimerJe signe des deux mains...
Tu soulignes exactement où se trouve la véritable insécurité.
Ce qui nous attend, ce n'est pas de nous faire trucider au coin de la rue par un quelconque délinquant, c'est l'extraordinaire précarisation qui s'installe dans le pays à tous les échelons, et délibérément décidée par un immigré hongrois, dont on savait pertinemment qu'il n'apporterait rien de bon à la France...
... Et pourtant, c'est lui qu'on a voulu !
Oh! comme moi aussi je suis d'accord avec toi!Ton billet est "superbe" de vérité!
RépondreSupprimerOh comme tu as raison! tu pourrais ajouter que l'insécurité c'est l'info manipulée, c'est l'appel à la surconsommation, c'est...mais il y en a trop à ajouter!
RépondreSupprimerJ'ai souvent l'impression que le sentiment d'insécurité est appelé, créé, mis en scène, organisé. Je vois ça si bien aux USA: on suggère aux gens de "répéter" en famille une évasion lors d'une "home invasion" (the home invasion's evasion, ha-ha), ou de car-jacking. Chacun doit "assumer son rôle". Il faut prévoir des plans B.
RépondreSupprimerIl faut avoir des médicaments pour toutes les éventualités, les gaz, la crise cardiaque, la grippe, l'allergie, les bobos. Une bonne mère de famille se doit d'avoir de quoi soigner tout le quartier.
Constamment on les traumatise avec les piqures de moustiques, les pollens criminels, le food poisoning.
Puis la menace constante d'une attaque terroriste.
On accepte donc de se faire scanner, disséquer de notre pudeur et de notre confort. On finira par voyager tous nus. Et un trou de cul de présicent quelconque dira tout fier que ses mesures ont diminué la menace de X%, et on applaudira. Tous nus, mais en bonne santé. Barricadés avec des grenades et des fligues, mais si contents d'avoir un tel président ...
Aaaah, les médias complices de la grande conspiration de l'insécurité... :)