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24 mai 2009

Beau week-end!




Jeudi 21

Lever aux aurores. La valise était prête depuis hier soir heureusement. Nous partons à neuf heures moins vingt. Le temps est merveilleusement chargé d'humidité et de chaleur en même temps: tropical! La route se déroule devant nous comme un ruban de réglisse. Premier bouchon après 45 km: ouh là là! Combien de temps va-t-on mettre? Et puis finalement tout se décante Je m'esbaudis en apercevant les premiers flamants roses: La Camargue nous ouvre ses salins, ses rizières, ses chevaux blancs, ses taureaux noirs. Je rêve, c'est trop beau, on avance dans une carte postale. Finalement, on est presque en avance. Mon amie découvre le petit port des Saintes Maries avec des exclamations. Elle déclare adorer ce petit Sète préservé, ces cabanes de pêcheurs à peine modifiées depuis leurs origines probablement phéniciennes.
Des centaines de camping-cars s'égrennent le long des rues, c'est le grand pèlerinage des Gitans de tous les pays. Il en résulte une ambiance festive et assez dépaysante. Des roulottes traditionnelles voisinent avec les véhicules modernes comme l' illustration d'un choc de deux mondes.
L'hôtel face à la mer possède une architecture locale très réussie. Pas de grands immeubles, seulement du bois et de la pierre blanchie à la chaux. Nous nous rendons directement au vestiaire chercher notre kit du parfait curiste: claquettes, peignoir blanc, bonnet de bain. Du coup, tout le monde semble faire partie de la même famille: on dirait des adeptes d'une secte étrange, les APBMC. (Adorateurs de la Piscine à Bulle et du Massage Californien.) Et tout le monde se déplace à pas feutrés, zen...
Ah le massage, quel pur moment de détente et de méditation! Ambiance marine avec bruit de ressac sur le sable et musique planante. Je finis par m'endormir sous les mains expertes de la masseuse. Après une douche d'anthologie, il est l'heure de trouver un petit resto goûtu sur le front de mer. Nous optons pour un restaurant au nom prometteur: la Siesta. Au menu: steack de taureau et riz de Camargue, petites tomates provençales pleine d'ail donc double portion pour moi. La Doudou se rattrape sur la glace à la noix de coco pendant que je sirote mon café.
Direction les magasins pour une petite promenade digestive. Au détour d'une rue, une gitane me dit la bonne aventure et m'accroche une médaille de la vierge sur le boléro. 10 euros me dit-elle avant de m'annoncer du bonheur pour les 150 ans à venir. Je lui file 20 euros mais au moment de réclamer la monnaie elle me regarde avec des yeux furibards: « Tu ne vas pas me demander de l'argent alors que je te donne l'Amour, le Bonheur et la Réussite! »
Ok, j'ai regardé partir mes vingt euros comme éberluée. Bonne aventure, bonne aventure...ça reste à prouver...Quelle ambiance dans les rues! J'adore!!!
Des chanteurs de flamenco, des échos de jazz manouche à tous les coins de trottoirs, les femmes au look chargé de bijoux et de maquillage, les hommes ,bronzage cuivré et « rayban » rutilantes, roulant les mécaniques, les enfants suivant derrière , les mains pleines de bonbons ou de churros.



Nous retrouvons le havre du Centre pour une petite sieste au soleil au bord de la piscine. Mais pour la baignade nous préférons le bassin d'eau de mer et ses massages des gambettes. Délicieux! Tout ça nous amène vers 17 heures sur la terrasse du bar dominant la mer. Un pur moment de thé, de lait et de petits biscuits pour tenir le coup jusqu'au repas du soir. Un passage au hammam nous plonge dans une béatitude un peu molle. Nous retrouvons la chambre pour une énième douche. On va finir par se transformer en éponges dans ce milieu essentiellement aquatique!
Plus tard, la salle de restaurant nous accueille au son des guitares désormais familières. Un groupe de gipsys emplit l'air de voix chaudes et puissantes. Les guitares souffrent sous les assauts des accords plaqués à la catalane.
Le repas est léger et diététique. Salade pamplemousse crevettes, rougets grillés, fromage blanc au coulis de fruits. L'atmosphère est zen au maximum.
Malgré les admonestations d'un des chanteurs qui nous met en garde contre le tempérament de feu de ses congénères, nous décidons de braver les interdits et d'aller prendre un bain de foule nocturne. La place de l'église grouille de monde. J'entr'aperçois furtivement ma diseuse de bonne aventure qui a dégoté une autre naïve dans mon genre. Nous rentrons à l'hôtel en passant par le campement des Gitans,pour conjurer une bonne fois le sort, le mauvais oeil et la frilosité xénophobe des autochtones. Toujours vivantes, et énergisées par cette première journée folle d'expériences diverses, nous finissons lovées dans une douce torpeur sur notre lit en 180 devant un épisode de Docteur House... Les rêves promettent d'être chauds.



Vendredi 22

J'émerge d'une nuit de délices. Il paraît que j'ai ronflé: des preuves! En tous cas, moi, les oiseaux ne m'ont pas réveillée. Un bon petit déjeuner au buffet bien garni va nous permettre de démarrer en beauté le programme de soins intensifs .
La doudou attaque la première: modelage à l'eau de mer et à l'huile de Sésame (ouvre toi).. Le masseur a la poigne, paraît-il. Je confirme. Et le deuxième soin malmène encore plus notre amie commune: la cellulite...Le jet d'eau de mer remonte le long des cuisses et va traquer les adipocytes qui font visiblement la gueule d'avoir été délogés sans préavis.
Puis vient l'emballage aux algues. Pendant vingt minutes, nous voilà transformées en sushis. L'odeur de goémon est un peu nauséabonde mais c'est pour la bonne cause.
Le dernier soin ne nous fait pas quitter pour autant la métaphore poissonnière. Vingt minutes de court bouillon dans une eau vraiment très chaude et pleine de bulles, et je ressemble à une langoustine cuite à point.
Précisons qu'entre chaque soin, nous remontons au solarium nous 'emplir du bonheur de lézarder au soleil.
Epuisant! Il nous faut ensuite nous rhabiller, tout ranger, vider la chambre et remplir le coffre de la voiture. Heureusement, nous gardons le parking.

Après la sempiternelle douche, nous nous remettons en quête d'un restaurant où assouvir notre faim stimulée par l'air marin et l'activité intense de nos cellules.
Nous nous replongeons dans l'ambiance gitane. La placette est noire de monde. Ca joue, ça chante, ça crie, ça gesticule. Au moment du dessert, notre petite guinguette est envahie par un groupe de chemises camarguaises qui parlent un peu trop fort. Nous préférons déguster une glace en posant le bout des orteils un peu plus loin, sur la plage. Suivent deux heures de lèche vitrine méthodique, ou qui tente de l'être, le plan des ruelles n'étant pas très rectiligne! Je finis par trouver la petite tunique turquoise que je mettrai au mariage de mon cousin. Avec les chaussures assorties. Bonne pioche. Nous terminons sous un soleil de plomb par le marché, qui propose aux pèlerins tout ce qu'il faut pour la caravane: tapis, casseroles, matelas, nappes, couvertures, charbon de bois...
La tête bruissante et explosée, nous décidons d'expérimenter la salle de relaxation. Nous nous retrouvons dans la pénombre d'une salle très douillette, avec en fond sonore une voix monocorde qui récite les principes de base de la sophrologie. Ma voilà ramenée à mes cours d'accouchements, mais je me laisse aller au bord du sommeil, un peu trop au bord, tellement au bord que je tombe. Quelle sieste! Un peu brutalement interrompue par une employée peu délicate qui nous réveille en allumant la lumière et en rigolant. Nous ne manquerons pas de rouspéter en bonne et due forme auprès de la responsable. Si c'est pas permis de faire peur aux gens comme ça ! Les battements de mon coeur enfin calmés, nous repartons faire bronzette une dernière fois.
Alors s'enchaînent d'autres dernières fois: dernières photos, dernier hammam, dernière douche... On rend les peignoirs, et comme disait ma grand-mère, si tu oublies quelque chose en partant, c'est que tu as envie de revenir...
J'ai oublié mon ordinateur à la réception de l'hôtel. Bien en sécurité. Je m'en suis aperçue à 70 km de là, le soir à neuf heures, alors que nous dégustions une pizza en débattant de la nature et de la culture. Mon corps avait signifié à mon cerveau, par cet oubli freudien, combien il aurait aimé rester dans ce lieu de délices...


Pour Ph.
sans qui j'aurais pu ne jamais
connaître cette
expérience unique.

1 commentaire:

  1. Coucou ,Je m'apelle Samantha J'ai 14ans , Moi J'y suis allé Il y a 2 ans , et une autre annéé où je suis allée au camping de ste marie & j'y suis revenu cette année , je suis revenu chez moi le samedi 22 aout ,ma mère & mon beau père y vont depuis qu'il sont petits . Nous avons loué une maison juste en face de la mer, celle en face des deux douches. Nous avions la vue de l'étang derrière, & Les cheveaux qui circulaient. C'était l'endroit .. Parfait ! Puis nous sortions tout les soirs , faire les boutiques & écouter les musiques dans les restaurant ou sur la place de l'église ; & on s'acheté des glaces =) bref, Moi Je restais toujours devant le meme & unique restaurant ... " La siesta " . Des gitants chantaient tout les soirs ( et je les avaient vu deux années avant quand j'était y allée ) Je regardais toujours le meme chanteur, celui pour qui J'avais " craquer " il y a deux ans. C'est extra la camargue ! Quand on pourra , On y retourne ! Grosses Bises . & bonne continuation !!

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.