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28 avril 2009

Mon fils







Il faut croire qu'une maman revit toujours ses accouchements le jour de l'anniversaire de ses enfants. En tous cas, c'est vrai pour moi. Le film est intact. Pas une rayure, pas une zone floue. Les odeurs, les sons, les couleurs reviennent à la simple évocation du mot. On peut avoir oublié des choses que l'on a vécues il y a six mois, ou même quinze jours, mais cette sensation formidable de donner la vie, ce tsunami sensuel, physique, mental et affectif, restent gravés à jamais.
Mon premier bébé est né un 28 avril. L'air était doux, je n'étais qu'un ventre énorme et distendu, je respirais en révisant mes leçons de préparation sophrologique à l'accouchement. Je n'avais pas peur, j'étais confiante, je savais que mon enfant serait là dans quelques heures, mais je ne m'attendais pas au torrent d'émotion qui nous a subjugués à ta venue, petit être parfait sorti de moi. Je me revois allongée sur mon lit d'hôpital, dans la délicieuse quiétude qui suit cette tempête, rafraîchie, reposée, radieuse, sereine, contemplant durant des heures ce miracle absolu. C'est bête, n'est-ce pas, de se croire la seule sur terre à avoir réussi cet exploit fabuleux: fabriquer un être humain! Tous les nouveaux parents passent-ils par cette phase extatique? Et le plus fort, c'est que ce sentiment ne nous a jamais lâchés tout au long de son enfance. Je regarde cet homme que tu es devenu, mon fils, et mon cœur s'enfle d'une fierté déferlante. Merci pour tous ces moments merveilleux que tu m'as donné de vivre depuis ce 28 avril 1987...

27 avril 2009

Bruno Heitz


Dans le secteur très fourmillant de la littérature jeunesse, c'est un illustrateur que j'ai rencontré il y a quelque temps, dans une fête du livre, et entre lui et ma classe se sont tissés des liens très forts au travers d'une expérience magnifique pour de jeunes enfants: rencontrer un professionnel et partager des instants rares de recherche, de création et de réalisation. Nous voilà partis dans la conception d'un livre, et ce matin ils regardaient la maquette prendre forme sous leurs yeux avec le regard émerveillé d'une mère devant son enfant.
Nous n'en sommes qu'à l'ébauche du projet final et déjà ils parlent de LEUR livre.Leurs personnages prennent forme,l' histoire se tient, et des vocations d'écrivains ou de dessinateur se font jour. En amont, nous avions lu pendant deux moins les livres d'icelui, à l'occasion d'un rallye lecture passionnant. Les tribulations de Louisette la Taupe n'ont plus de secret pour nous.Cette chère Louisette!
Côté acquisitions, écrire un livre est un vrai challenge: tous les sens sont en éveil , orthographe, grammaire, vocabulaire, conjugaison, géométrie, arts plastiques...Merci, Bruno pour cette bonne matinée. Je veux bien t'aider pour ton blog en échange...

21 avril 2009

Docteur House


J'ai découvert cette série il y a quelques semaines, et je dois dire que j'ai eu un coup de coeur pour ce personnage atypique, parfaitement odieux et pourtant terriblement attachant avec ses yeux bleus, sa patte folle et son humour génial,cachant sous ses dehors misanthropes une blessure profonde. L'argument de la série est inouï: s'intéresser aux maladies bien plus qu'aux malades, et débrouiller l'écheveau des causes possibles comme une enquête policière. L'établissement du diagnostic devient une partie de Mah-Jong ou d'échecs. Les rapports entre les protagonistes sont moins stéréotypés que d'habitude dans le genre "hommes en blanc" , on est loin de la Clinique de la forêt noire ou même d'Urgences. Bref, même Télérama lui accorde deux "TT" , c'est dire! Du coup je m'enchaîne quelques épisodes tous les jours et j'adore ça. Je deviendrais presque "accro" à Hugh Laurie.Comme quoi une série américaine n'est pas forcément nulle et non avenue.Enfin, en même temps, relativisons: je n'avais plus dit ça depuis le dernier épisode de Columbo...Et tant pis si les toubibs hurlent à l'invraisemblance des scenarios et des situations. Ce n'est que de la fiction, d'où vient ce souci constant de la réalité? Les tribulations de Victor Novak dit l'instit n'ont jamais paru vraisemblables aux enseignants. Et alors? Est-ce grave? On peut rêver, non?

20 avril 2009

Fin de vacances ?


Retrouvées, les chères têtes blondes avec leurs yeux pleins de rêves et d'interrogations. Pour la dernière ligne droite, on va mettre les bouchées doubles.Clore le programme, remplir les objectifs que l'on s'était fixés, monter le spectacle de fin d'année.
Ressourcée par ces vacances bénéfiques, ce changement d'air salutaire, cette oxygénation du cerveau si importante pour garder les idées claires.
J'aime ce début de printemps , les odeurs des fleurs envoûtantes et tenaces, les sifflements aigus des merles rieurs célébrant leurs noces dans les pins.
J'aime aussi cette promesse de chaleur que contient le petit air vif du matin, quand je monte sur mon vélo, habillée un peu trop légèrement malgré l'adage des grands-mères: "avril, ne te défais pas d'un fil..."Je traverse le jardin de ville dont les allées sillonnent des pelouses d'un vert impeccable. Le soir, il fait jour très longtemps, on s'attarde dans le jardin, et sans cette gangue de plomb déprimante de l'hiver, de la nuit, du froid, aller travailler ne me pèse plus autant.
Se dire que l'important n'est pas le bout du chemin, mais le chemin lui-même, et que chaque journée peut être vécue comme un jour de vacances, il suffit de sourire à la vie.
On va encore me dire que je suis une optimiste béate. La différence c'est que maintenant, j'assume.C'est toujours ça de pris, disait ma grand-mère.

04 avril 2009

J'écris ton nom

Une jeune femme que j'apprécie depuis longtemps à embrassé le beau métier de journaliste. Elle m'apprend deux nouvelles en même temps: d'abord qu'elle est une lectrice assidue de Célestine Troussecotte, et là, j'en rougis de plaisir.Ensuite que sa profession est en train de s'éteindre peu à peu, sous les coups de boutoir des patrons de presse , et là je rougis de colère. C'est vrai que les journaux indépendants ne sont pas légion, qu'ils ont du mal à subsister dans cette tempête de pensée unique et de propagande. C'est vrai que tous les journalistes ne peuvent pas être embauchés par Marianne ou le Canard. Ils doivent donc continuer à faire leur travail du mieux qu'ils peuvent, avec cette épée de Damoclès : être virés...
Alors ça veut dire que les journalistes sont pris en otages, et ça, c'est gravissime. Il n'y a plus de liberté de la presse, la vraie liberté de traiter, en toute tranquillité intellectuelle, les grands problèmes de société, d'y jeter un regard neuf, et sans complaisance, de ne pas aliéner ses écrits à un quelconque diktat pré-établi par le pouvoir en place. La liberté de ne pas obéir aux injonctions des puissants.N'y a-t-il plus moyen que des journalistes posent les vraies questions aux politiques, les questions qui dérangent, les questions qui engagent? Plus d'espoir qu'aucun journaliste ne puisse faire son travail sans se voir retirer sa carte de presse?
« Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ? »Victor Hugo, "Le Gouvernement", livre deuxième, chapitre 5.
Reviens, Victor!

02 avril 2009

Belle histoire


J'ai reçu cette belle histoire par mail et je n'ai pas résisté au désir de la faire partager à mes amis.



"Un musicien de rue était debout dans l'entrée de la station «L'Enfant Plaza » du métro de Washington DC.
Il a commencé à jouer du violon.

C'était un matin froid, en janvier dernier. Il a joué durant quarante-cinq minutes.

Pour commencer, la Chaconne de la 2e partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et de nouveau Bach.

A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur travail.

Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait.

Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes puis a démarré en accélérant.

Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot.

Quelques minutes plus tard, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher…

Il était clairement en retard.

Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans.
Sa mère l'a tiré, pressée mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste.

Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin que l'enfant reprenne le pas.
Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien.Cette scène s'est répétée plusieurs fois avec d'autres enfants.
Et les parents, sans exception, les ont forcés à bouger.
Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps.

Une vingtaine environ lui a donné de l'argent tout en en continuant leur marche.
Il a récolté 32 dollars.

Quand il a eu fini de jouer, personne ne l'a remarqué. Personne n'a applaudi.
Une seule personne l'a reconnu, sur plus de mille personnes.

Personne ne se doutait que ce violoniste était Joshua Bell, un des meilleurs musiciens sur terre.

Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius de 1713 valant 3,5 millions de dollars !

Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.

C'est une histoire vraie.
Joshua Bell jouant incognito dans une station de métro a été organisé par le
« Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens.

Les questions étaient :

dans un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons-nous percevoir la beauté ?

• Nous arrêtons-nous pour l'apprécier ?

• Pouvons-nous reconnaître le talent dans un contexte inattendu ?

Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être :
Si nous n'avons pas le temps pour nous arrêter et écouter l'un des meilleurs musiciens au monde jouant quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, à côté de combien d'autres choses exceptionnelles passons-nous ?

"Ne pas avoir le temps de méditer, c'est ne pas avoir le temps de
regarder son chemin, tout occupé à sa marche."

(A. Sertillanges)