Pages

18 mars 2012

Deux jours

Deux jours, c'était trop court, pour vous serrer dans mes bras.
Vous voilà déjà repartis au bout de votre chemin, et je reste là, les yeux encore pleins de vous. Toi mon fils,  beau dans ton élégance bienveillante, ta sveltesse décontractée et sereine. Toi l'amour de mon fils, délicieuse,  simple et délicate comme un myosotis. Toi ma fille, ma sirène, les blés de ta chevelure ondoyant au premier soleil de ce matin de mars. La maison s'est mise à chanter comme au temps des petits pieds nus, des jouets traînant sur le parquet, des odeurs de lait et de lavande, des chambres fraîches aux persiennes mi-closes, des noëls, des goûters crépitants, des cartables. Comme au temps où vous étiez toujours là, au creux de moi. S'enivrer de vous pour chasser la nostalgie, pour oublier que jamais le temps ne revient sur le quai, que plus il nous fait cortège et plus le temps nous fait tourment. Oublier dans les rires et le partage que nous sommes tous en sursis. Ne pas pleurer, surtout, quand le dernier train disparaît à l'horizon de la mélancolie.
Deux jours c'était trop court pour vous serrer dans mes bras, mais vous êtes toujours là, au creux de moi, et je vous porte en mon âme comme un flambeau précieux.




Edit du 19 mars 
Quel creux au ventre vaudra jamais  l'indicible horreur de ces mères qui ont vu leur enfant partir pour toujours...Après coup, mon billet choqué à l'effroyable actualité me glace le sang .


25 commentaires:

  1. Comme nous voilà encore en osmose.. Je n'en parle pas, mais depuis 2 semaines, "j'ai retrouvé" mon fils, d'un point de vue spirituel.. Tout va bien entre nous.. Il est reparti chez son père, pour aller à l'école demain, et il me manque.. Quand la paix entoure l'amour, le manque se fait plus prégnant.. Je suis là douce Célestine... ♥

    RépondreSupprimer
  2. Merci, c'est dans ces moments de grand vide où même leur père ne saurait tout à fait combler ce creux viscéral qui se forme au ventre d'une mère quand ses enfants lui manquent, c'est dans ces moments-là, dis-je, que les paroles réconfortantes aident beaucoup. Merci chère luciole.♥

    RépondreSupprimer
  3. Ah oui, le temps des petits pieds nus, des petits pyjamas tièdes au creux du lit, des dents de lait et des rires cristallins.... Comme c'est joliment écrit, ma Célestine. Et c'est tellement vrai que même le plus merveilleux des maris ne saurait tout à fait combler le creux laissé au fond de soi...
    Euh, délicieuse, simple et délicate comme quoi, tu disais ? ;-)

    RépondreSupprimer
  4. C'est fort joliment écrit et très évocateur de ces moments où, brièvement, un "comme avant" vient faire un tour et puis s'en va...

    RépondreSupprimer
  5. Pour m'y être pris tardivement, j'ai encore la chance de vivre le temps de l'histoire avant de dormir, des dents de lait qui partent les unes après les autres et des poésies de Maurice Carême à réviser... Et crois-moi, j'en profite à fond ! :~)

    RépondreSupprimer
  6. Et oui, oh oui.
    La maison est vide. Et on sourit de nostalgie.
    Je comprends.

    RépondreSupprimer
  7. C'est une trèe belle déclaration d'amour, émouvante, remplie de larmes en creux et d'espoir d'une mère.
    je t'embrasse

    RépondreSupprimer
  8. C'est beau... on a l'impression qu'une larme faisait son chemin sur ton visage qui, pourtant, libérait aussi un sourire...

    RépondreSupprimer
  9. Quelle émotion !
    Le passage de la chanson des vieux amants y est intégré si naturellement qu'on penserait qu'il est de toi, ce qui n'aurait rien d'étonnant.
    J'en possède une interprétation par Juliette Greco.

    RépondreSupprimer
  10. très beau texte... Nous avons la chance de les avoir, pas loin de nous!

    Bises et belle journée.

    RépondreSupprimer
  11. Ah ! La nostalgie est toujours ce qu'elle était...
    J'ai vu grandir mes enfants, ils sont devenus parents. Maintenant ce sont leurs enfants qui deviennent parents.
    Ne pas pleurer bien sûr, mais non de Dieu que ça passe vite...

    RépondreSupprimer
  12. Ah ! Nostalgie, nostalgie !
    Mais souviens-toi, ce premier soir où il alla dormir chez son copain,
    mais souviens-toi, ces huit jours en classe de neige/nature/DécouverteMachin,
    mais souviens-toi, cette nuit là où il est pas rentré, son air bizarre au petit jour, et ces lambeaux de parfums inconnus jusqu'alors dans la maison…

    Ne pas pleurer ?
    si, juste deux larmes…
    Une première pour la nostalgie et ce petit arrachement
    une deuxième pour le bonheur de les voir vivre et prendre les chemins qui ne seront pas les tiens… Mais qui les feront aussi marcher vers le soleil…

    RépondreSupprimer
  13. C'est une très belle déclaration.
    Mais il y a aussi l'autre bonheur, celui de les savoir vivants, heureux et épanouis. Savoir qu'ils ont réussi leur envol hors du nid.

    RépondreSupprimer
  14. Je ne saurais que dire, juste que c'est magnifiquement dit et que cette douleur au ventre, on la sent en te lisant. Merci et surtout douce pensée.

    RépondreSupprimer
  15. Quand les années te feront un cortège un peu plus long tu retrouveras le plaisir des petits pieds nus et des jouets qui trainent, sauf qu'ils grandiront encore plus vite car plus on avance et plus le temps passe vite.

    RépondreSupprimer
  16. On reste sur le quai. Même si ce fut très heureux, très beau, ils partent. Parce que c'est la vie. Et on retient cette larme, toute petite, au coin de l'oeil et qui brille...

    RépondreSupprimer
  17. Sniffff!!!
    les miens sont par monts et vaux , mais de passage à Pâques!!!
    téléphone heureusement!
    salutations, O mère au cœur tendre !

    RépondreSupprimer
  18. Pierrot Bâtonlundi, 19 mars, 2012

    Oui! Savourer la chance de ne pas les avoir à Vancouver, Buenos-Aires ou Shangaï mais là: pas trop loin même s' ils ne sont pas rassemblés très souvent (mais quand ils sont tous là: ça n' en fait du monde et des galopades et des giffailleries ....et des bisous et des "Mamiiiiie....je t' aime gros!")

    RépondreSupprimer
  19. Chère Célestine , comme je comprends le trop peu , ce moment où les grands quittent la maison , et qu'inévitablement on repense aux moments du passé , le temps de l'enfance
    Certes , le plus grand drame , l'intolérable c'est le non retour
    Je pense parfois aux parents fâchés à vie avec leurs enfants
    et ceux qui n'ont guère plus le soupçon d'espoir de les serrer pour de bon ....
    profite d'eux longtemps , très très longtemps

    RépondreSupprimer
  20. ici je n'ai plu la fratrie au complet que par alternance..et comme je trouve cela dur...
    c'est vrai qu'au vu de l'actualité...un sms échangé ce soir vaut tout l'or du monde au regard de la détresse de cette maman qui a perdu deux fils et un mari...

    RépondreSupprimer
  21. Nous ne sommes plus que deux !
    Pourtant parfois comme par magie, la maison endormie se réveille, le chat s'étire étonné...
    il y à des rires, des chansons, des courses dans les escaliers, un joyeux désordre, le plancher gémit de plaisir.
    Et puis, plus rien !
    Le chat se rendort, le mari retrouve le livre abandonné et moi, moi je range la cuisine :-)

    RépondreSupprimer
  22. Merci à tous pour vos partages émus de parents ou de grands-parents.
    **********bises de Célestine*********

    RépondreSupprimer
  23. Et bien maintenant tu me fais monter les larmes aux yeux !

    RépondreSupprimer



Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.