« Alors que sa grand-mère se désole devant son camélia, si paresseux à la floraison, quand celui du voisin explose dans le rouge sang, la petite fille de cinq ans s’adresse alors à elle et lui dit :
"Mais mamie, pas de problème : il faut lui mettre de la terre de gruyère ! "
C’est l’évidence même ! Pourquoi faire tout un fromage pour un arbuste qui cache sa timidité derrière la discrétion de ses bourgeons ? »
"Mais mamie, pas de problème : il faut lui mettre de la terre de gruyère ! "
C’est l’évidence même ! Pourquoi faire tout un fromage pour un arbuste qui cache sa timidité derrière la discrétion de ses bourgeons ? »
(Ce délicieux billet et son titre, que je lui ai empruntés, sont extraits du blog Diptyque ô taquet, tenu avec talent par mon ami Michel.)
J'ai hérité de mon père, entre autres, la fabuleuse manie de jouer avec les mots. Ceux-ci fusaient à la moindre occasion de son esprit toujours en éveil.
« 🎶La bielle de Cadix a l'essieu de velours, tchica tchica tchic aïe aïe aïe » tonitruait-il le dimanche en passant l'aspirateur. Sa spécialité était d'ailleurs de déformer les textes de chansons pour nous faire rigoler, bien avant les chroniqueurs de France Inter... « 🎶 Et j'entends pisser le chien, que c'est triste un chien qui pisse dans le soir... »
Pour moi, m'adonner aux jeux de mots, c'est une seconde nature. Une respiration essentielle pour résister à tous ces gens moroses qui se prennent au sérieux, et qui fourmillent dans les microcosmes de petits monsieurs que nous croisons à notre grand dam, parfois.
C'est comme sentir souffler toujours, au fond de soi, la fraîcheur candide de l'enfance. Celle qui leur fait prononcer ces si jolies expressions que l'on appelle « mots d'enfants ».
« Maman, pourquoi on met de l'eau démoralisée dans le fer à repasser ? » m'avait sorti ma fille un jour, tout de go (et millau). Elle devait avoir touché juste, car cette tâche fastidieuse avait un côté démoralisant, vue la vitesse à laquelle les plis se reforment juste après avoir été aplatis. D'ailleurs, cela fait déjà un bail que je ne repasse plus rien. (A part de vieux films cultes, parfois, sur le site de l'Ina).
En tout cas, j'ai conservé précieusement tous les mots de ma progéniture, dans le coffret secret de ma nostalgie de maman. Et comme je suis bon public, ils me font toujours rire, trente ans après. Tout comme leur lecture fétiche de l'enfance, Les belles lisses poires du prince de Motordu, un roman pour les billes et pour les glaçons.
Allez, ne vous en cachez pas ! Certains parmi vous, sont restés de grands gosses qui ne résistent pas à un calembour, même capillotracté. Je me régale à parcourir vos blogs, à me bidonner devant vos titres toujours fins et pleins d'invention. Mon oncle Joe et mon ami Le Goût y forment un beau duo de tête. Leurs tableaux excellent en holorimes et polysémie (française, évidemment).
Allez, ne vous en cachez pas ! Certains parmi vous, sont restés de grands gosses qui ne résistent pas à un calembour, même capillotracté. Je me régale à parcourir vos blogs, à me bidonner devant vos titres toujours fins et pleins d'invention. Mon oncle Joe et mon ami Le Goût y forment un beau duo de tête. Leurs tableaux excellent en holorimes et polysémie (française, évidemment).
L'âme des grands jongleurs de mots est là. Elle flotte toujours, tel le drapeau noir sur la marmite des conventions. Pierre Dac, Raymond Devos, Pierre Desproges, voilà trois D loin d'être pipés.
Chacun maniait le calembour avec la divine dextérité des tailleurs de diamant. Devos préférait glisser sa peau sous les draps que la risquer sous les drapeaux. Dac disait que pour prendre une bonne cuite, mieux valait un bon cru. Desproges reconnaissait le rouquin aux cheveux du père, et le requin aux dents de la mère.
Le jeu de mots est partout. Une librairie parisienne exposait l'autre jour les titres jubilatoires de certaines biographies actuelles. Mon dabe aurait apprécié ce florilège extra. On aurait dit une page de Télérama.
Que Dalle. (Béatrice Dalle)
Rien n'est grave dans les aigus. (Michel Legrand)
Ardant Mystère (Fanny Ardant)
Zappa de Z à A (Frank Zappa)
Itinéraire d'un enfant de cité (Faudel) sont ceux dont je me souviens...
Mon père s'ébaudissait aussi de l'inventivité des verbicrucistes (à ne pas confondre avec les cruciverbistes) la plus belle définition qu'il trouva fut celle de l'amour : « Jeune anarchiste tchécoslovaque. »
-Tiens mais pourquoi donc ?
-Parce que l'amour est enfant de Bohême et n'a jamais, jamais, connu de loi.
- Joli !
-Et le caramel : il fréquente le palais et menace la couronne...
- Ça, c'est de Tristan Bernard, je crois.
-Tout juste ! Michel Laclos, lui, faisait dans le coquin, le primesautier.
Pénis : membre bienfaiteur. Partouzard : usager des transports en commun...
-Quels joyeux drilles, ces croiseurs de verbes !
Eh oui, les amis, y'a d'la joie dans l'jeu d'mots.
De deux choses lune, l'autre c'est le soleil, disait Prévert. Il rajoutait : Dieu est formidiable !
Mon paternel, lui, était formi...dabe. Tout simplement.
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