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Pour l'atelier du Goût
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Pour l'atelier du Goût
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Pour l'atelier du Goût, mince, j'ai oublié les phrases, je n'ai gardé que l'image.
Me pardonnera-t-il ce gros caillou dans sa mare ?
Disons que j'ai eu la flemme de tout reprendre pour pouvoir inclure les phrases.
Mais comme il le dit lui-même : « On admirera avec la déférence qui convient ce talent inné pour trouver des excuses à une flemme persistante…»
Excellent ! Très bien ! Passable...Insuffisant. Nul.
Ah...le pouvoir fascinant des mots, et des nombres qui leur sont associés... Un pouvoir psychologique inquiétant, par le jeu des effets Pygmalion ou Golem, réduisant un être, une vie, à un mot ou un chiffre.
Depuis quelques années, cette folie collective augmente, elle est même en passe, selon moi, d'atteindre une sorte de paroxysme du ridicule.
Sans arrêt, nous sommes sommés d'exprimer notre avis, en distribuant les bonnes notes (ou les mauvaises) à tout et n'importe quoi.
Vous me direz que ce n'est pas nouveau. Au lycée, dans ma folle jeunesse, certains garçons attribuaient des notes aux filles en fonction de critères anatomiques précis comme la grosseur ou la forme de leurs seins... je reste soft, évidemment, eu égard à la tenue (la teneur ?) de cet admirable blog. Vous risqueriez de me mettre une mauvaise note ! mais par souci de parité, je devrais aussi parler de nos petits carnets de filles où nous notions soigneusement nos camarades masculins en fonction de critères que je laisse à votre imagination...
De nos jours, c'est devenu systématique. Tout doit passer par les fourches caudines du consommateur exigeant et nanti d'un pouvoir incontrôlé.
Vous me connaissez, chers lecteurs, j'aime bien m'interroger sur les phénomènes de société.
Quelle baguette maléfique nous transforme-t-elle tous, à notre corps défendant, en professeurs, parfois indulgents, mais assez souvent intransigeants ? D'où vient ce besoin de juger, voire de condamner, constamment son prochain, abrités, bien sûr, derrière des pseudonymes bien pratiques ?
Serait-ce une sorte de vengeance inconsciente contre ces fameux profs qui nous en firent baver, voire nous détruisirent par leurs remarques au vitriol et leurs zéros pointés ?
Serait-ce la revanche des opprimés contre l'ancestrale Terreur du stylo rouge ?
On assiste alors à la naissance d'une Terreur moderne : celle du clic ravageur sur une échelle de un à dix.
Bizarrement, le seul endroit où les notes sont devenues indésirables, néfastes et bannies, c'est à l'école.
La bienveillance n'irait pas de pair avec l'évaluation chiffrée soi-disant. Il ne s'agirait pas de traumatiser les têtes blondes, brunes ou rousses. Alors on colle sur les cahiers de petits bonshommes verts, orange ou rouges, allant du sourire béat à la tronche patibulaire. Les enfants, eux, comptent leurs bonhommes verts avec la ferveur des chercheurs d'or ou des collectionneurs. Rétablissant la suprématie du nombre mathématique sur l'à-peu-près subjectif.
Les parents comptent les bonshommes rouges pour décider ou non de priver leur progéniture de tablette ou de console. (Objet qui porte si bien son nom...)
Dès sa sortie de l'école, par contre, notre écolier se verra confronté à la « vraie vie », catapulté dans un monde impitoyable d'examens, de colles, de zéros éliminatoires, de concours d'entrée ou de sortie, de compétitions, de pouces en l'air ou en bas sur les réseaux sociaux, d'entretiens d'embauche, de CV, de DRH, de code de la route, de points sur son permis, de promotions au mérite, d'enquêtes de satisfaction, le tout sous la houlette du Ministère de l'Evaluation et de la Prospective....
Il ne lui restera comme consolation que le plaisir subtil et sournois de publier à son tour des commentaires salés sur son livreur de pizzas, ou de déboulonner son garagiste...
Ô temps pourris, ô Maurice...J'adore notre épique époque.
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PS. Je vous saurais gré de bien vouloir évaluer ce billet de manière totalement objective. Cela ne vous prendra que trois heures quarante-huit.