Par hasard, je suis tombée (sans me faire mal) sur ce proverbe japonais issu du Hakagure, le code de conduite des samouraïs.
J'aime bien les proverbes japonais. Ils contiennent, tout comme les haïkus, d'infinis sujets de réflexion dissimulés dans une simple métaphore.
Au-delà d'un bel hommage au principe d'Archimède, j'y vois, humainement, une allusion à notre formidable capacité d'adaptation aux événements. A nos forces qui s'aiguisent dans la difficulté. A une certaine nécessité de cultiver cette force intérieure pour ne pas se laisser submerger par l'adversité. J'y vois aussi la nécessité d'évoluer, plutôt que de s'arc-bouter à de vieux principes, de vieux conditionnements éculés nous entraînant par le fond.
Je rêve d'un monde où le mot force ne serait plus synonyme de violence, de contrainte, ou d'oppression, mais de cette énergie vitale qui crée les conditions d'une belle existence.
Où la réussite ne serait plus synonyme de compétition, d'écrasement de l'autre, de dictature ou de tyrannie, mais seulement de victoire sur soi-même.
Je rêve d'un monde où l'on ne confondrait pas estime de soi et égoïsme, solidarité et esprit de sacrifice. Où se contenter de ce que l'on a, ne voudrait pas dire renoncer à ses rêves, ni accepter une condition injuste, mais cultiver la gratitude et la sobriété chaque fois que c'est possible.
Je rêve d'un monde où l'harmonie ne signifierait pas l'uniformité, et où les différences se seraient pas sources de discorde mais d'enrichissement.
Bref un monde où les seuls guerriers existants seraient pacifiques, lumineux, pleins d'humanité. Des combattants de paix. Et ne cherchant qu'à se commander eux-mêmes plutôt qu'à diriger les autres.
Oui, je sais, c'est pathétique, à mon âge et à l'heure qu'il est, de croire encore à un monde meilleur... Mais j'écoutais Vivaldi, ça m'a rendue mélancolique.