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31 janvier 2021
Entre amis
25 janvier 2021
Armand et Zoé
18 janvier 2021
L'emprise
09 janvier 2021
Dans la peau
Je suis une tactile. Il me faut la peau, ce velours inimitable de la peau du dos, ce grain légèrement voilé des bras, les petites veines qui parcourent le corps, les pulsations que l'on sent dans le cou, les odeurs, les parfums, l'haleine tiède au café, le tremblement de la paupière, les sourcils mobiles qui expriment tant de petites émotions imperceptibles, les pupilles qui se dilatent, la douceur d'une nuque légèrement moite et le friselis des cheveux, la chaleur des mains et ce léger cal du bout des doigts qui accroche parfois la soie ou le nylon mais provoque des frissons quand il se promène sur la peau, la fermeté des jambes, le relief des muscles, le petit pli aux commissures, le fondant du sourire à croquer et l'infinie délicatesse dont un homme est capable dans la retenue chuchotée de l'amour. Pour moi, le toucher est une loi impérieuse de la nature.
J'ose espérer de toutes mes forces que cette loi naturelle n'est pas rompue par les récentes tribulations sanitaires et leurs corollaires inquiétants. Que nos enfants connaîtront l'ineffable bonheur de se serrer les uns contre les autres, de perdre la tête pour un regard, pour un sourire, de voler, de convoler, de fonder des foyers, d'avoir quelqu'un dans la peau, de vivre le grand amour, et puis le grand vide de l'absence et la morsure du manque. De replonger encore, pour des baisers à bouche que veux-tu, des baisers de cinéma, des scènes torrides, d'envoyer valser petites culottes et trousses-chemises, et d'accepter leur condition d'animaux sociaux, interdépendants et solidaires. Même si l'amour, comme la vie, c'est plein de microbes.
04 janvier 2021
2021
“Le voyage est un retour vers l'essentiel.”
Proverbe tibétain.
Il est un endroit extraordinaire, à quelques encablures de chez moi. Il a pour nom Camargue.
C'est là, au milieu des rizières, des marais salants, et sous la fière altitude des remparts d'Aigues-Mortes, que j'ai dit adieu sans regret à l'année deux mille vingt.
Comment vous décrire cette magique lumière des matins sur les roseaux ? Ces pins parasols géants formant comme une mer de mousse aux vagues douces ? C'est comme un pays étranger en plein milieu du nôtre. Les murs blancs des manades font ressortir le noir de jais des taureaux sauvages. Les contrastes saisissent l'oeil.
Les maisons de gardians s'alignent au bord du Petit Rhône, ou se nichent dans les salins, masets ancestraux couverts de chaume. C'est beau et encore sauvage. Même les nuages ne moutonnent pas ici comme ils le font ailleurs. Ils accueillent le vol des grues cendrées, des flamants roses et des goélands dans un majestueux ballet de vent et d'eau.
J'ai retrouvé là-bas un peu de Malo-Bray-Dune, un peu de ces plages du Nord à l'authenticité préservée chères à mon ami Alain.
Il me fallait cette goutte de parenthèse pour passer le pont entre hier et demain. Pour oublier la sordide tournure de l'actualité, toujours prête à enfoncer la peur dans le coeur des gens.
Une peur noire, nocive, néfaste, négative, nécrosante... Mais pourquoi tant de N ?
Il me fallait m'asseoir au bord du Vaccarès cher à Daudet, contempler le pas tranquille des chevaux dans les hautes herbes, apercevoir un ragondin sur la rive herbue du canal près de l'hôtel, écouter battre la mer sur la plage de l'Espiguette, et l'amour du sable pour les oyats, pour goûter à la douceur simple de la vie.
Il me fallait me rappeler combien il est fabuleux d'ouvrir ses sens au monde, et d'avoir à profusion de quoi emplir son coeur de beauté.
J'ai fait le plein. J'ai respiré à poumons rabattus, presqu'un peu ivre.
Je n'ai qu'un souhait, pour vous, mes chers lecteurs. Que vous ayez en vous la même furieuse envie de vivre, d'étreindre, de ressentir, d'aimer.
Et que la liberté, notre cardinale vertu, garde pour vous, comme pour moi, son goût de fièvre et de miel.
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