Histoire
pour ceux
qui aiment les histoires
Les curieux événements qui font le sujet de cette chronique
se sont produits... Oui, je vous l'assure, ils se sont bel et bien produits, cela ne fait aucun doute. Ce que vous serez en droit de me demander, en revanche,
c’est où, et quand. L’ennui c’est que je ne saurais le dire avec précision.
Dans
mon souvenir, nimbé de l’éclat d’une lune énorme derrière les carreaux
tremblants d’une fenêtre ancienne, il me semble que j’étais assis à une table
de travail, à moins que ce ne fût un bureau de chêne aux tiroirs massifs. En
tout cas, c’était un endroit plat, et encombré d’objets hétéroclites, encriers, boîte à biscuits secs, livres,
tampons-buvards, bougeoirs. Je dois vous avouer, pour être tout à fait honnête,
que je n'étais pas chez moi, et que j’avais certainement un peu abusé, au repas, de ce vin de Xérès qui étourdit la
tête dans un tourbillon, plus sûrement qu’un manège de chevaux de bois.
Bref, le silence enveloppait le soir de sa main gantée de
noir. Tout le monde dormait. J’écrivais, comme à mon habitude, dans le cahier de moleskine qui me servait de journal, et recevait chaque soir mes lignes hâtives et fiévreuses. Je résumais ma journée qui, ce
jour-là, avait été particulièrement vide d'événements, autant que mon regard vitreux observant la campagne endormie par la nuit. La suite devait me faire mentir.
Car un mouvement inhabituel attira mon attention, du côté ouest de la table. L'une
des deux bougies se déplaçait toute seule, dansant comme un feu follet sur une
tombe.
A y bien regarder, elle ne bougeait pas par elle-même :
a-t-on jamais vu cela ? Non.
Elle était mue par un tout petit personnage que j’identifiai
assez rapidement comme étant un enfant. Mais quand je dis petit, c’était
vraiment un tout petit garçon. Il devait mesurer deux pouces, à tout casser. A
peine plus que la chandelle…
Le plus étonnant, c’est que la deuxième bougie avait changé
de place elle aussi, et qu’elle éclairait maintenant mon gros livre de contes,
ouvert. J’en étais l’auteur, et pas peu fier. J'adorais raconter des histoires.
Et là, allongée nonchalamment au mitan d’une des pages, une gamine aussi peu haute
que son camarade promenait son doigt affairé sur « l’histoire de la Princesse
Rosette ». Pas plus effrayée que cela qu’un géant à moustaches la dévisageât d'un regard sévère.
- Qui êtes-vous, les mioches ? me hasardai-je à
demander.
- Nous sommes les petits génies de la lecture, répondit-elle sans crainte d'aucune sorte. Nous venons
vérifier que dans chaque maison, les enfants puissent lire des histoires
estampillées par la Reine des Mots.
- Ah bon. Et mon histoire vous paraît-elle convenir ?
- Ma foi, elle est assez drôle et bien tournée. Nous l’adoubons,
dit la liseuse.
- Si, si, elle a dou bon, signor, ajouta l’espiègle petit
porteur de flamme.
Je fermai les yeux de plaisir, celui que chaque auteur
éprouve quand on titille gentiment le poil de son ego de plumitif.
Quand je les rouvris, mes petits fabuleux s’étaient dissous
dans l’air. Ça alors !
Plus tard, et même longtemps après, j’évitai de parler à mon éditeur de la Reine des Mots et de ses trolls. Je craignais qu’il ne me soupçonnât de délirium très épais et ne me coupât les vivres. Mais une
secrète satisfaction allumait dans mon œil gris une lueur d’étoile. Et je brûlais, évidemment, de rencontrer cette fameuse Reine des Mots, ne fût-ce que pour voir à quoi elle ressemblait... mais qui aurait pu me dire où elle créchait ?
Vous le savez, vous ?
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Pour les Impromptus, avec un incipit de Camus.
La photo est de Val Tilu, que j'adore. Allez découvrir son univers.
Val Tilu, le Petit Peuple |
Aldebert et Charles Berling
Chère Tilu ! J'ai bien regretté qu'elle ait arrêté d'écrire pour se consacrer uniquement à la photo, elle était pourtant, comme toi, une reine des mots !
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas connue quand elle écrivait. mais j'adore vraiment son univers photographique...
SupprimerMerci mon Boss, pour ce compliment, très touchée !
Bisous
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Entre 2008 et 2010 elle participait au défi.
Supprimerhttp://samedidefi.canalblog.com/archives/tilu/index.html
Et sur son ancien blog, cette rencontre :
Supprimerhttp://unjouretpaslautre.blogspot.com/2008/04/rencontre.html
(Personnellement, il me semble reconnaître le Papistache et Mamoune)
Je suis allée lire...
SupprimerElle avait beaucoup de talent.
Et toi tu es le roi des archives !
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Tout est sur le net, suffit de chercher un peu...
SupprimerEt si j'ai envie de te faire un compliment alors... :-P
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Mon petit coeur de plumitive a battu plus fort en lisant ton délicieux billet, moi qui suis justement en plein rêve : j'imagine écrire la prochaine fois avec une plume de papier (tu vois, le mien est aussi très épais)...
RépondreSupprimerJ'ai hâte de voir les poèmes que tu vas écrire avec ta plume de papier...
SupprimerIls vont s'envoler comme des origamis !
Bisous eMmA
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Ah ! je suis ravi de lire ce matin un délicieux conte plein de magie et de poésie.
RépondreSupprimerCela me fait du bien, entre deux informations sinistres. Comme une tasse de thé au miel.
La photo et le texte sont des enchantements. J’ai beau avoir passé nonante ans, je suis toujours un enfant dans mon coeur.
Merci de tout coeur précieuse enfant. Quand j’ai vu votre pause la semaine dernière, j’ai tremblé que vous arrêtiez d’ecrire.
Je vous embrasse affectueusement, une lueur d’etoile dans mes yeux gris.
~L~
Ah non, je ne vais pas arrêter d'écrire de sitôt. On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement !
SupprimerJe suis un peu comme le plumitif de mon conte : j'adore écrire et inventer des histoire...
Et écrire pour de grands enfants comme vous, c'est une joie.
Bien à vous
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C'est tout mignon, et l'illustration de Val Tilu est parfaite !
RépondreSupprimerJe ne sais pas si tu la connais en tant que photographe.
SupprimerCertaines de ses photos ressemblent aux tiennes, et je me régale d'admirer votre talent à toutes les deux.
Bisous tout doux
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Oui je la connais en tant que photographe, et je trouve aussi troublant qu'on ait souvent les même idées et les mêmes goûts. Mais elle est mille fois plus forte en photoshop que moi ! J'adore sa série du petit peuple, et je serais incapable de faire ça.
SupprimerEt moi je suis certaine que si tu t'y mettais, tu serais aussi douée qu'elle.
SupprimerOn n'est pas « doué » en photoshop, d'ailleurs. Simplement on maîtrise plus ou moins bien l'outil, qui est complexe, c'est vrai.
Bisous doux
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Il fut un temps où, sans prendre ma plume, avec les enfants aupres de nous, j'improvisais les aventures de la famille Chepaquoi....
RépondreSupprimerLes contes de Fée ça craint.
.. Je ne sais comment les enfants chacuns dans leur imaginaire les voyaient ces Chepaquoi....
J'aime ton conte et ta manière d'introduire le petit peuple ( chouette s les personnages de Val Tilu)....
un monde qu'en fait j'ai récemment decouvert lors de mon hospitalisation.
Alors , où et quand ?
Bisous
C'est un plaisir d'inventer des histoires pour ses propres enfants...
SupprimerCertains (comme JK Rowlings) sont devenus milliardaires de cette façon...
J'espère que te voilà complètement rétabli désormais...
Bisous cher Petrus.
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Pour rencontrer la Reine Des Mots, il faut juste connaître l'astuce pour y parvenir.
RépondreSupprimerAu demeurant ce n'est pas très compliqué. Et cela me semble être à ta portée.
Il te suffit d'un simple miroir. Ovale et si possible, à manche de nacre ou d'ivoire.
Bras tendu, tu le tiens juste en face de toi.
Alors tu verras apparaître la Reine Des Mots en personne.
Tu seras surprise évidemment, tu avais imaginé qu'elle était brune aux cheveux longs, mais tu ne te trompes pas. Elle le fut à une certaine époque.
Elle n'était alors que Princesse Rosette. La voilà reine désormais.
Très joli, Alain. Et je goûte, à travers ta petite « recette pour trouver la reine des mots » le compliment qui me fait rougir.
Supprimerj'avais d'abord écrit « le maître des mots » et puis je pensais que cela faisait un peu « Fort Boyard »
Alors j'ai féminisé le truc...
Walrus et toi, vous me comblez.
Bises émues
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S'il doit passer un camion dans ton conte, il est en retard, retenu sans doute au dernier péage.
RépondreSupprimerJ'ai, sous les yeux, le dernier recueil de Marilyse Leroux : "Sur ma table". Je le trouve, lui aussi, en phase avec ta Reine des mots. L'auteure me permettra d'en recopier ce poème :
« Fabulette
Une fourmi s'est égarée
sur ma table
que cherche-t-elle ?
Je lui présente
ses sœurs de papier
elle s'en moque :
elle court plus vite
que mon stylo
Ça m'est égal :
j'aime les mots-cigales. »
Quel beau poème-fabulet !
SupprimerQuel fabuleux beau poème.
Ma peau aime et j'en ai des fourmis dans les pieds
Dans les vers et jusqu'à l'hémistiche
et j'en aurais jusqu'à la moustache si j'étais un fourmilion.
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C'est tellement mignon que je le garde pour le lire à mes petits enfants.
RépondreSupprimerJe vais faire un tabac avec tes petits génies de la lecture...
Bises
Angela
Il faudra leur montrer les autres images du « Petit Peuple de Val Tilu »
SupprimerUn univers très onirique et adorable...
Bises ma belle
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Mais que se passe-t-il donc si la consigne n'est pas respectée ? Les petits lutins amènent-ils de nouveaux livres sur les étagères ?? La Reine des mots se nomme-t-elle Célestine ?? Tellement de questions !!
RépondreSupprimer(Chouette lien : Un univers photographique assez prenant en effet !)
Pour les livres non adoubés par la reine des mots, les lutins soufflent dessus et tous les mots s'envolent, évidemment...
SupprimerBisous ma belle, merci d'avoir joué le jeu.
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Merci d'avoir éclairci ce mystère ! Je vais de ce pas vérifier que les livres de contes de mon étagère ont toujours leurs mots !
SupprimerBisous !
Héhé ! Tu as raison, on ne sait jamais...si tu avais eu la visite de mes lutins cette nuit ...
Supprimer❤️
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Je pense que la reine des mots habite le fond des bouteilles de Xérès ! ;-)
RépondreSupprimerVoilà c'est ça !
SupprimerOn ne peut rien te cacher, mon oncle
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Bonsoir Célestine
RépondreSupprimerComment tu nous demandes où se trouve la reine des mots? Mais tous tes lecteurs l'ont déjà trouvée Célestine!
Bisous
Merci Mo.
SupprimerJe préfère ça plutôt qu'être la reine des pommes...je l'ai été trop souvent dans ma vie...
Bisous
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Emouvant aveu, miss :)
SupprimerOui, mon cricket, depuis je me suis soignée...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
J'aime les histoires. Et celle-ci est un régal.
RépondreSupprimerBises.
Bonheur pour moi de lire ces mots.
SupprimerBises Patrick. Dis, quand reviendras-tu ?
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Je sais où elle est planquée la Reine des Mots.
RépondreSupprimerJe l'ai entrevue un jour que je me suis vautré en tentant d'écrire un poème.
Elle est planquée dans le chaudron, celui plein de pièces d'or juste derrière l'arc-en-ciel.
Enfin, je crois...
Ah oui ! celui que Blaze remue en disant : « Il est l'or ! Monseignor ! L'or de se réveiller... »
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Non, c'est l'autre...
SupprimerCelui que le magicien dose. ;-)
Wouaou! tu es en pleine forme cher Goût.
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
C'est un joli sourire du matin que tu m'offres alors que le gris frileux est revenu quelques jours frôlé la Bretagne. Je ne sais où se cache la Reine des mots mais je la soupçonne de te rendre visite souvent… bisous
RépondreSupprimerElle est assez impalpable...elle court sur les fils électriques, se cache dans les nids des oiseaux, au coeur des fleurs, et sur la frange mordorée des nuages bretons, quand ils rencontrent la rosée du matin au dessus des dunes.
SupprimerBizou ma Brizou et merci pour tes passages toujours bienveillants.
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Oh, j'en raffole de ces histoires, mon cœur est en émoi à cette lecture et j'en redemande... Merci céleste Célestine pour ces jolis cadeaux, des bises étoilées vers toi. brigitte
RépondreSupprimerQuelle lectrice sensible et émotive, c'est adorable.
Supprimermerci ma Plume pour cet enthousiasme encourageant...
Bises chargées d'étoiles aussi
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Quelle belle histoire et illustration : c'est magique comme les lectures d'enfance….
RépondreSupprimerJ'ai tellement baigné dans les lectures d'enfance...il m'en reste toujours quelque chose.
SupprimerD'ailleurs demain je vais faire un grand tri de livre, afin de mettre de côté mes plus beaux albums pour mes futurs petits enfants...
Bisous ma miss
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Un petit conte que je savoure tranquillement emmitouflée dans une belle couverture rouge. Dehors, il neige mais les oiseaux continuent de chanter le printemps. La Reine des mots? Je crois l'avoir trouvée. Elle doit être rousse et flamboyante. ;-) Bises alpines enneigées.
RépondreSupprimerLa couverture rouge est très importante pour lire mon histoire. Elle ne serait pas aussi intéressante si tu t'enroulais dans une couverture bleue...
SupprimerQuant aux cheveux de la reine des Mots...je te laisse l'entière responsabilité de cette assertion, ma chère frangine des Alpes. Ne prends pas froid, surtout !
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L'excès de xérès permet d'écrire de jolis contes !
RépondreSupprimerAbsolument ! même si ce n'est pas politiquement correct, évidemment, cher Daniel.
SupprimerTiens Google t'a mangé ton prénom. mais ton nom est si joli que ce n'est pas grave du tout... ;-)
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C'est délicieux à lire. Merci Célestine
RépondreSupprimerJe me suis bien amusée, en tout cas. Et je me suis surtout amusée à faire coller le texte à cette fantastique et délicieuse image...
SupprimerMerci belle d'âme
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Je lis tes publications. Et puis je les relis...Et je passe aux suivantes. Et j'attends les suivantes.
RépondreSupprimerTu ne vas pas me croire, mais aujourd'hui, j'ai pensé à toi. Et je me suis dit que ça faisait très (trop) longtemps que tu n'étais pas venu mettre ton grain de sel que j'aimais tant...
Supprimermais pourquoi ? Me suis-je dit in petto...
Qu'aurais-je fait pour mériter son ire ? Pis, son indifférence ...
Et là, pof, je vois ton commentaire. Et on voudra pas croire à la magie...
Une bise, mon petit Bof qui est si gentil.
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J'avais des moufles tellement il faisait froid (d'ailleurs il a encore neigé hier), mais depuis, j'ai les doigts libérés: c'est donc plus facile pour tapoter sur le clavier.
SupprimerC'est pas de l'excuse explicative, ça?
Ah bien, le coup des moufles !
SupprimerJe suis doublement heureuse de te relire, cela veut dire que le printemps est enfin arrivé chez toi...Bisous cher Bof
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Tu ne sais pas où est Caen, Célestine ? Il va falloir que tu demandes à un roi des mots...
RépondreSupprimerIl faut faire très attention, avec l'utilisation des mots ! Ils peuvent être doux, durs, couverts à demi, dépassant la volonté et dans ce cas, s'ils s'adressent à une reine, il faut prendre garde aux coups de dent, car parfois la reine des mots niaque...
Oui, je sais, c'est une réplique que pourrait utiliser "Le goût des autres", mais je ne crois pas l'avoir lu quelque part ...!
Les mots, qui ont une vie qui leur est propre, se réunissent entre eux pour former des groupes de mots, des phrases. Avec, comme tu le sais, un sujet, un verbe, un compliment... Comme cela ne suffit pas, ces phrases, qui ont aussi une vie propre, se réunissent en elles pour former des textes que l'on appelle des billets, récit, contes, histoires, romans, textes (Avery) etc. Tous ces mots se retrouvent dans l'arène des mots. Un endroit où ils se mélangent, s'échange, se transforme. Certains disparaissent purement et simplement, d'autres, au contraire, naissent spontanément. À eux incombent le privilège de se choisir celle ou celui qui les mettront le plus en valeur, en lumière.
Cela deviendrait vite le chaos s'il n'y avait pas une instance pour régir tout cela. Ce n'est pas une tâche facile, mais je connais une personne, qui, en distillant ses mots parfois alambiqués avec du xérès, a le pouvoir de les assembler harmonieusement en y sublimant la part des anges... C'est la réalité...:) et ça, ce n'est pas donné à tout le monde.
Tout le monde te le dit, mais moi, je préfère te qualifier de magicienne des mots... Si tu étais une reine, je ne suis pas sûr que j'aurais succombé.
Mais une magicienne... ?
Bises charmées
Sujet, verbe, compliment...j'en avais fait un titre de billet, je me souviens. Une histoire d'ascenseur.
SupprimerLes mots...tu as raison, ce sont de drôles de bestioles...
Voilà ce que j'avais écrit dans une autre vie:
Les mots sont comme des bêtes sauvages, évoluant dans un jardin étonnant.Au début de notre vie, ils s'ébattent en toute tranquillité dans des champs sémantiques inconnus, fascinants,comme des chevaux dans des prés de luzerne fraîche, et il nous faudra de nombreuses années pour nous les approprier. Il y a des mots légers et chatoyants comme des papillons, des mots étranges comme ces iguanes placides et pourtant inquiétants qui nous regardent sans nous voir, des mots tellement familiers qu'ils ronronnent comme de vieux chats à nos oreilles blasées.
Il y a des mots lourds, pesants comme des pachydermes, des mots subtils filant comme des phalènes, des mots fugaces comme des éphémères se brûlant à une flamme, des mots caressants comme des faons, des mots piquants comme des oursins.
Les plus beaux possèdent cette âpreté des fauves languissants, et ne se laissent pas dompter facilement.
Les dompteurs de mots se nomment les écrivains. Ils attrapent au lasso des mots fous comme des bateaux ivres, des mots durs comme des nausées, des mots forts comme leur colère. Ils les assemblent avec un art consommé et édifient des chefs-d'œuvre de leur mariage subtil.
Certains vont dénicher les mots rares et les punaisent dans des boîtes sentant la naphtaline sur lesquelles ils écrivent "obsolètes", d'autres pêchent les mots nouveaux comme des organismes génétiquement modifiés, sur lesquels l'on jette des regards soupçonneux. Le dictionnaire est le bottin mondain des mots.
De jolis mots au charme ancien tombent en disgrâce, pendant que l'on fait des gorges chaudes de certains autres devenus subitement au goût du jour. On s'en gargarise, on les galvaude, on les prononce jusqu'au dégoût et puis on les jette.
Certains n'ont pas voix au chapitre, les gardiens du temple les refoulent sur le parvis des néologismes, des barbarismes, des idiotismes. Une cour des miracles hétéroclite et méchamment accoutrée, une assemblée de bêtes puantes et claudicantes.
Tu vois, j'étais aussi intarissable que toi sur le sujet...
Quant à ta première phrase, j'ai envie de te dire « Raymond Devos sors de ce corps ! »
Bisous du soir, enfin de la nuit avancée...
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C'est vrai, mon commentaire ressemble beaucoup au tien, dans un autre style ! Bien vu, pour Devos. C'était facile, c'est un classique ;)
SupprimerBises de la nuit
Hello Didier, me revoilà après une absence momentanée et une interruption de l'image et du son qui m'a fait le plus grand bien...
SupprimerBisous du lundi matin
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C'est gentil, de venir me faire un bisou du lundi matin, que je réceptionne le lundi soir...
Supprimer:)
Alors que moi, je réceptionne direct !
SupprimerOn se demande bien pourquoi tu attends le soir... 😜
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Tu pourras dire au conteur de ne pas tourner en rond parce que l'arène des mots se cache derrière l'éléphant rose, et lui apparait à la fin de la deuxième bouteille de Xérès.
RépondreSupprimerUn joli conte dans lequel on se laisse embarquer sans avoir besoin de se faire prier et même sans le nectar à Bacchus.
Ti bacio Cara
Une petite fantaisie impromptue, tout simplement...
SupprimerEt pour une fois, j'ai laissé la parole à un narrateur masculin.
Ça ne m'était plus arrivé depuis ce billet
A l'aube, terrasse du café de la Fontaine, à Carqueiranne.
Un débit de boissons banal, mais grand théâtre de la comédie humaine que moi, Auguste Bataille, écrivain en mal de renommée, je me plais chaque jour à observer. Les tilleuls, bonhommes, offrent leur fraîcheur odorante à la placette. (Ciel, je n'écris vraiment que du brouet!)
Mais qui est donc cette fille en robe rouge qui pleure en silence? Bon dieu, pourquoi semble-t-elle à la dérive, comme une suicidée au bord de la noyade? Sur son visage brouillé, des gouttes de pluie salée glissent en cascade de ses yeux pers, et collent par paquets ses cheveux fins et doux. Elle est sublime. Je cache mal mon trouble derrière mon journal du matin. Mon flux sanguin s'accélère et boursoufle mes extrémités...
Quelle gorge affolante! quel grain de peau! Quelle chute de reins! Je l'imagine nue sortant de la baignade, et moi lui offrant, conquérant, de la consoler du rustre qui l'a fait pleurer...
Mais soudain, me dégrisant, déboule entre ses jambes un affreux roquet noir et blanc, et voilà la belle qui s'écrie dans un sanglot mû en éclat de joie: "Trésor! Mais où étais-tu, vilain chien!" Et je les vois tous les trois, elle, son clébard et sa croupe moulée dans le nylon rouge, s'éloigner vers mon oubli.
Je me sens retomber comme un soufflé.
C'était en 2013
Baci etvb, caro mio
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Très bien écrit.
RépondreSupprimerTrès poétique. J’aime!
Et bravo à Tilu aussi au passage!
Ravie chère amie.
SupprimerOui Tilu est une artiste bourrée de talent !
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Dans l'arène des mots :
RépondreSupprimer"Mi Amor"
tu adores
et "Para siempre"
toréadoré...
Si senor !
SupprimerJoli jeu de mots once more !
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Moi, je crois que c'est toi la reine des mots
RépondreSupprimerTu le crois parce que tu es gentille, miss.
SupprimerEt c'est doux.
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Reine des neiges quelques jours... Reine des mots pour tou(s)jours ;)
RépondreSupprimerBon weekend, Célestine. Bises.
C'est mieux que Reine des Pommes, comme je l'ai dit plus haut.
SupprimerVoilà un trône que j'ai définitivement abandonné et pour mon plus grand plaisir...
Le week-end fut excellent, merci.
Bisous jolie Julie
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Très belle photo en effet !
RépondreSupprimerLes écrivains qui délirent c'est habituel, c'est un peu leur job qui veut ça ! Faut juste qu'il arrête de boire ! Ou pas parce que du coup, il écrit de belles choses !
Ah oui, c'est certain que les substances illicites ont souvent joué un rôle dans la créativité des artistes et écrivains de tout poil...
SupprimerMais aujourd'hui, on n'a plus le droit de le dire.
Et pourtant...
Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n'entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été
Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire...
La Reine des mots se cache dans les livres, elle nous donne bien des satisfactions.
RépondreSupprimerLa parole d'une libraire, c'est de l'or... ;-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Tu as rencontré les émissaires de la Reine des Mots... et tu as oublié le devoir du lundi pour Lakévio !
RépondreSupprimerNous t'attendons pour la semaine prochaine ?
Ah chère Gwen...je ne sais pas...
Supprimerce n'est pas un oubli, c'est l'absence de la conjonction de ceux éléments indispensables: être disponible le lundi, et être inspirée par la photo (ce qui n'est pas toujours le cas...)
mais je ferai de mon mieux pour ne pas te décevoir...
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Un de ces petits personnages, adorables au demeurant, ont chipé les quelques mots que j'avais tentés en commentaires, et hop, ils ont disparus...
RépondreSupprimerLa Reine des mots si ce n'est toi c'est donc ton frère...