Faut-il que l'on se complique la vie, nous autres les Zhumains, pendant que la Terre, inconsciente de nos folies, fait palpiter son coeur de braises, grossit ses rivières et gonfle ses ramures... Préparant en silence la grande explosion spermatique printanière. Glissant doucement dans le souffle de la nuit sidérale, nimbée de son halo bleu. Et puis, les nuages qui passent... là-bas...les merveilleux nuages!
Il ne se sera rien passé pour notre chère planète dans la nuit du 31.
Si on le leur demande, les poissons aimeraient bien continuer à baiser dans la mer, si c'était possible. Et les oiseaux à perdre haleine dans la nature, où l'on entend, dans les champs, se masturber les éléphants...
Une année, pour la terre, ce n'est qu'un pet de mouche enrhumée, quand elle en a cinq milliards au compteur, la vieille dame rigole...
Ce n'est qu'un concept, une abstraction, un chiffre.
Chiffre d'affaires pour certains, il est vrai. Huîtriers et gaveurs d'oie se frottent les pognes, en Champagne ou en Monbazillac, les yeux pétillent quand les bouchons sautent.
D'autres, seuls devant leur bizarre lucarne, vivront leur vie par procuration en donnant du vieux pain à des pigeons idiots. Devant une boîte de pâté aux truffes. Et une bombe glacée de chez Mikogel.
D'autres encore mourront de froid sur leur carton.
Là-bas, loin, trop loin, les bombes brûlantes, elles, éclabousseront les premières lueurs de l'aube du sang des innocents. Comme toujours.
Et nous, on fera tout bien komifo.
On se souhaitera tout plein de bonnes choses, pour conjurer la magie noire des chiffres. On dansera sous le gui. On rira en mangeant. On boira en riant. On oubliera. On espèrera. On se serrera très fort les uns contre les autres, pour faire du chaud dans nos coeurs à corps. On croisera nos doigts jusqu'à blanchir nos jointures. On fera comme les poissons dans la mer ou comme les éléphants dans les champs.
Et l'on suivra du doigt les frissons de givre de janvier sur les vitres aux lumières de fête.
2017 éclora comme un oeuf dans un cri de stupeur que cela soit allé si vite. Coup de minuit, coup de massue, coup de chance...Chacun recevra au hasard ses petits sacs de joies et de souffrances.
Alors moi, je vous souhaite une année radieuse, même sous la pluie. Et je vous fais mille caresses d'âme.
Parce que je vous aime.
¸¸.•*¨*• ☆
Céleste de fièvre et de miel.
Enfin surtout de fièvre en ce moment...
Video : Les forêts, Louie Schwarzberg, Youtube
Crédits:
Pierre Perret, c'est le printemps
Jean Jacques Goldman, la Vie par Procuration
Renaud, Mistral Gagnant, dès que le vent soufflera
Le Pou et l'Araignée, chanson paillarde
Dario Argento, Le sang des Innocents
Michel Berger et Luc Plamondon, les Uns contre les Autres
Charles Baudelaire, l'Etranger