Chez Asphodèle, le feu est le thème du jour.
On est gâté en ces temps de froidure, ça va réchauffer tout le monde...
Chaleur,
soleil, jeu, âtre, glace, bois, passion, fascinant, brûler, enfer,
flammes, braises, purifier, intense, syncopé, secousse, sable.
Lettre de Mademoiselle de Mézières au flamboyant Duc de Guise. Ou comment l'héroïne, mariée contre son gré au Prince de Montpensier, trouva le moyen subtil de déclarer au balafré une passion orageuse en des termes que la morale de l'époque réprouvaient. Bien avant George Sand...
Mon tendre ami,
Jamais je n'ai senti soleil brûler mes sens
Avec plus de chaleur, ô passion qui me prends!
Intense est mon amour, si ardentes ses flammes,
Et je ne suis de bois, ni de glace, mais femme !
Ne voyez-vous donc point mon délicat tourment ?
Votre regard, enfer étrange et fascinant,
Immense puits vertigineux où je me jette,
Et j'en sors comme purifiée, le coeur en fête,
Des braises sous mes pieds, et dans mes mains le monde,
Enivrée de vos yeux, je puis danser sur l'onde!
Vous m'emportez dans votre jeu...A me défendre,
O vous cruel, pour qui mon cœur n'est qu'âtre et cendre,
Un long désert de sable. Le spasme syncopé,
Son exquise secousse, en vivrai-je l'acmé ?
Marie de M.
Marie de M.
Accrochant acrostiche...
RépondreSupprimerEn revenant de lire ton dernier billet, je me disais que rien ne t'échappait des méandres de l'âme féminine, et que ton sens aigu de l'observation faisait merveille...
Supprimerbeau travail, Célestine, et bien condensé, le message, on peut se permettre de ne lire que l'acrostiche ;-)
RépondreSupprimerCe serait dommage et frustrant, vu la triple contrainte!
SupprimerEt légèrement réducteur en somme. Mais je gage que Henri de Guise n'eût pas besoin de lire autre chose...
Quelle flamme :-) quelle déclaration brûlante :-)
RépondreSupprimeret merci aux personnes ayant commenter avant , je n'avait pas vu l'acrostiche :-)
Eh oui, Walrus a quelque peu défloré le mystère, et donné un peu vite la solution de l'énigme, mais peut-on lui en vouloir? On ne la lui fait pas, au boss!
SupprimerBel exercice, et j'aimerais bien recevoir des mots doux de la sorte.
RépondreSupprimerTu as mis un bien beau dessin en bannière
Merci Cath! Tu peux aller jeter un œil aux autres en suivant le lien "Mes petits croquis"
SupprimerBrûlante lettre, enflammée de passion ;)
RépondreSupprimerBravo.
On ne se refait pas...
SupprimerLe Romantisme, cette incurable maladie délicieuse et mortelle, le XIXème Siècle n'en pas l'exclusivité. La preuve, le XVIème Siècle à couteaux tirés... et le XXIème Siècle chez Célestine.
RépondreSupprimerP.S. Ce petit Bach n'est pas mal non plus
Je me sens comme une marquise tenant salon, du coup...
SupprimerC'est bien agréable.
Le petit Bach a été minutieusement choisi par une certaine Lorelei... ;-)
Un peu anachronique mais délicieux.
Votre acrostiche m'entiche.
RépondreSupprimerj'avoue l'envie
Avoue, t'en as rêvé avant d'avoir eu vent de moi?
SupprimerSous sa plume enflammée
RépondreSupprimerLe papier s'est consumé
Et telle la brume évaporée
L'amour s'est consumé !
SLEL ? Mais ça ne veut rien dire! Ah moins que tu ne me parles en serbo-croate...
SupprimerTu as raison : je vais essayer d'apprendre le français, ensuite je reviendrai commenter chez toi.
SupprimerJe crains qu'il n'y ait eu une légère méprise, cher ami. Je ne faisais qu'essayer de voir si votre message contenait un acrostiche. Bref, c'était de l'humour.
Supprimertendre ami ? il me semble à en lire la demoiselle chaude comme la braise, qu'il lui reste quelques souvenirs vertigineux et plus puisqu'il y a eu affinité ....
RépondreSupprimerTendre ami, ce n'est que la partie avouable de l'iceberg...si l'on peut dire, car mademoiselle de Montpensier était tout sauf un bloc de glace...
SupprimerSûr que ça réchauffe, mais ce qui m'épate définitivement, c'est cette capacité à marier les mots avec poésie sous les multiples contraintes !
RépondreSupprimerPfiuuu, je suis z'admiratif !
Si, si...
Je marie les mots? On va m'appeler l'entremetteuse alors...
SupprimerMerci, je prends le compliment comme il vient: sincère et dénué de toute flagornerie.
Quant aux contraintes d'écriture, bizarrement, plus elles sont fortes, et plus l'imagination se stimule. C'est pourquoi dans les années 70, le " texte libre" qui faisait fureur dans les classes a tué dans l'œuf des dizaines de vocations d'écrivain...
Pas de doute, tu aurais été douée pour l'amour courtois ! (mais pas que...)
RépondreSupprimerPar contre, y'a une petite erreur de casting musical ... Jordi Savall et ses pièces de musique du Moyen Age me paraitrait plus conforme à l'esprit de ton billet... Mais, on ne peut pas "pensier" à tout ;)
Je m'emporte, je m'emporte, la passion, sans doute??? ;)
Bon oui, d'accord, j'admets qu'il y a un anachronisme substantiel, mais je gage que cela ne t'a pas empêché de goûter la substantifique moelle de cette lettre.
SupprimerEt si je n'ai pas "pensier" à tout, c'est que j'ai agi à ma Guise... ;-)
Magnifique acrostiche, rempli de passion.
RépondreSupprimerMerci Sharon. Je suis d'une nature passionnée, mais qui ne le sait pas?
SupprimerQuelle splendide flamme, si bien mise en mots de braise, tournoyant autour du désir avec une dévorante élégance.... Ooooooh! Quel cadeau!
RépondreSupprimerBonnes fêtes, Célestine, qu'elles soient aussi chaudes que possible (dans le sens où tu voudras le prendre ;-) )
Echange de cadeaux, alors? C'est la coutume à cette période de l'année. Heureuse de t'avoir fait plaisir ma belle! Les fêtes le seront, tu me connais!
SupprimerQuelle chaleur et quelle beauté de texte ! L'acrostiche certes, fortiche mais le reste est une ode à la passion, au désir, tout ce qui enflamme Célestine ! ;) Et Mélanie Thierry en Madame de Montpensier, parfaite !
RépondreSupprimerPs : j'aime beaucoup beaucoup ta nouvelle bannière, je la préfère de loin à toutes les autres : on dirait que tu es assise sur le monde, en pleine contemplation béate !
Bises :)
J'avoue que je me suis appliquée pour ce dessin-là! Merci beaucoup pour tous ces compliments, c'était facile avec un tel magnifique sujet. C'est pourquoi je me suis rajouté deux défis personnels.
SupprimerBises copine
Très beau texte. Je connaissais l'acrostiche qu'on prête à Sand et la réponse idoine de Musset même si certains disent que c'est un canular.
RépondreSupprimerIl en a de la chance ce balafré objet des désirs de la belle...
J 'ai dû ouvrir le dictionnaire pour regarder le mot acmé même si j'avais compris l'idée...
J'adore apprendre des mots nouveaux (dans les deux sens du verbe apprendre)
Supprimerque ce soit un canular ou pas, quelqu'un a bel et bien écrit cette lettre et sa réponse, et elles valent leur pesant d'or.
Dans mon imaginaire, le balafré, c'est étrange, a la tête de Robert Hossein dans Angélique...
...Et M de M a des chasses bleues.....?
SupprimerJe comprends ton phantasme :-D
De mon côté, je pencherais plus pour M M de la même série ;-)
Baci
Je te comprends itou. On se complète admirablement, je vois!
Supprimer:-)))
Dans la nouvelle version d'Angélique qui sort au ciné, c'est Gérard Lanvin qui jour le balafré...
SupprimerÇa lui va bien je trouve, au beau ténébreux...
SupprimerAlors que je m’apprêtais à relire un de mes romans fétiches,qui m'a tellement subjugué par ses envolées lyriques, je m’aperçois que nul n'est besoin de remonter les siècles avant, pour savourer les belles lettres avec pleines de poésie,puisqu'elles peuvent encore résonner aujourd'hui avec vous Ma Princesse De Célestine;
RépondreSupprimerA cet égard permettez-moi ( je vous vouvoie car à l'ancienne époque , le vouvoiement était de rigueur pour les gens bien pensant et de la cour!) de vous répondre à votre charmante lettre, même s'il y'a méprise quant à son destinataire: " laissez moi vous dire princesse avant que je ne meure, que tout compte fait , je vous ai toujours aimé...même bien plus que l'autre...car voyez vous, votre charmant époux qui a cru trouvé en moi votre amant au lieu de ...! Adieu.. signé le comte de Chabanes!
Je suis désolé de n'avoir pu participer chez Asphodèle pour ces merveilleuses broderies littéraires, car je manque de temps, en raison d'un surcroît de charge de travail pendant ces jours-ci et même plus...Bonne et heureuse année princesse Célestine.
Tu rappelles avec délicatesse ce personnage du roman qu'est Monsieur de Chabannes, interprété de façon émouvante par Lambert Wilson; tout cela m'a furieusement donné envie de revoir ce très beau film. Merci beaucoup pour ton commentaire très original et toujours empreint de passion.
SupprimerBonne fin d'année à toi.
Je me suis ennuyé ferme à voir ce film, presque autant que la princesse de Cleves (normal, même écrivain, [même motif, même punition] : j'aurais du me méfier mais j'ai un a priori favorable aux films de Tavernier). Et puis Lambert Wilson bien sûr n'est absolument pas crédible dans ce rôle d'amoureux transi ... On se comprend?
SupprimerOui, on se comprend, si tu veux dire par là que Tavernier n'échappe pas à la sénilité, sur la fin de sa carrière, comme les autres, apparemment, c'est vrai qu'il a eu son apogée à la grande époque de Noiret. Mais j'avais bien aimé celui-là, quand même, ne serait-ce qu' esthétiquement, les halètements furieux de cette histoire, meilleure selon moi que l'autre roman que tu cites, et qu'un personnage célèbre a voué aux gémonies naguère...
SupprimerMais moi ( vous me connaissez) je suis une incorrigible romantique) . Et ce n'est que par un effort surhumain que je résiste à un coucher de soleil sur la plage.
Superbe et enflammée acrostiche!
RépondreSupprimermerci pour le partage.
***
Bonne fête de fin d'année.
Oups! Sorry! Je voulais dire "enflammé"!
RépondreSupprimerJe ne pas être française! Je avoir été née au Portugal et avoir immigré ici à l'âge de 13 ans!!!!
RépondreSupprimerTu sais que j'ai eu un doute, du coup,et que je suis allée voir dans le dictionnaire si on ne disait pas une acrostiche...Mais non, on dit bien un.
SupprimerJ'aime bien ton petit âne.
Je suis béat d'admiration : idée fournie avec grand art ! Bravo !
RépondreSupprimerMais que répondre à tant d'éloges
SupprimerEt à tant d'exclamations
Recevez monsieur, en retour
Ce très modeste compliment
Inventé pour vous sur le champ.
(en acrostiche)
Magnifique!! Je ne te connaissais pas dans cet exercice et je te découvre un talent certain! C'est tellement vrai et bien écrit que j'ose avouer avoir cherché sur le net les noms des protagonistes et je suis tombée sur cette nouvelle de Mme de Lafayette. Alors merci de cette belle découverte!!!
RépondreSupprimeret bien sûr l'acrostiche est exquis ^^
SupprimerJe me prête à toutes sortes d'exercices d'écriture avec un bonheur certain...
SupprimerJ'aime les mots.De façon exquise. Et passionnelle...
Je ne saurais trop de te conseiller de te balader dans mes anciens billets.
Ou la la! beaucoup trop de 'je" dans ce commentaire...On va sans doute me trouver un certain nombrilisme. Ce qui n'est pas faux, nonobstant.
SupprimerN'importe quoi, Célestine. L'abus de boissons légèrement pétillantes doit y être pour quelque chose...
;-D
mais enfin, nous sommes chez toi, c'est légitime qu'il y ait du "je" par ici ;-)
Supprimerj'aime beaucoup l'abus de boissons 'légèrement pétillantes", ça change de l'abus de boissons "légèrement alcoolisées" ^^
Je manie aussi l'euphémisme... lol
SupprimerJe n'osais pas le dire hihihi!
SupprimerIl faut oser, chère Stella...ma grand mère disait : la fortune sourit aux audacieux...
Supprimer" L'abus de boissons légèrement pétillantes doit y être pour quelque chose...", dis-tu.
SupprimerJe ne savais pas la Vichy Célestin(e) aussi ravageuse... Hips.
Baci
Bien sur c'est la seule boisson que je m'autorise...^^
SupprimerBaci per te
@ Cel : tu n'aurais pas la même grand-mère que Jacques Salomé, par hasard ? :o)
SupprimerJe me le demande...
SupprimerUn acrostiche en accroche-coeur, musique et mots qui se lient, se marient, les idées, les images et les notes qui s'envolent...
RépondreSupprimerUn moment vraiment magique où comme tu le dis plus haut, on a en tête un peu de Joffrey et d'Angélique...
Merci, Dame Célestine !
Mais de rien, chère Epamine, le plaisir est toujours pour moi, de voir briller les yeux de mes lecteurs.
SupprimerMadame,
RépondreSupprimerJ'ai surpris ce matin, Martin, notre domestique qui portait une étrange missive. Devant son embarras je lui demandai de me la remettre. Il m'expliqua bien vite que ces vers m’étaient destinés. J'ai lu vos lignes. Je les ai aimées. Je n'ai pas résisté devant l'ardeur qui les habite à renoncer à mon voyage. Je serai donc, Madame, ce soir de retour au plus tôt dans vos appartements et j'attends avec impatience les embrasements que vous me promettez.
Je suis vôtre.
Louis, Prince de Montpensier
Vous me cueillez, monsieur, dans le simple appareil
SupprimerD'une femme surprise et fort désappointée...
Et je ne sache pas que cela favorise
Les transports souhaités...
Madame:
RépondreSupprimerVous n allez pourtant pas vous embarrasser d un balafré que vous devrez sa vie durant supporter.
Permettez moi de vous envoyer par l intermédiaire de mon valet de chambre ce courrier,
Accompagné de ces quelques roses ou vous pourrez à tout loisir épancher votre chagrin.
Si malgré cette ambassade, vous désirs insatisfaits persistaient,sachez que je reçois le matin.
Louis
Amicalement Latil
N'insistez pas, vous dis-je
SupprimerOù je serais marrie...
^^
Magnifiquement beau...............
RépondreSupprimerMerci ^^
SupprimerBen moi, j' avais bien aimé ce film dont au sujet duquel la Mélanie Thierry est ben meugnonne ! Et ton poème est sacrément beau !
RépondreSupprimerFaut avouer que la plastique a Mélanie est intéressante....
SupprimerSi c'est des dames qui le disent...
SupprimerJ'ai toujours été sensible à la beauté, y compris et surtout à celle d'une femme.
SupprimerUn beau poème, une belle musique, merci Célestine
RépondreSupprimer(je trouve aussi Mélanie magnifique et... inspirante)
Un vrai bonheur multiple, en somme...
SupprimerJoli texte. Bravo et belle fin d'année
RépondreSupprimerMerci ^^
SupprimerEn deux mots, le billet était coquin.
RépondreSupprimerGrand-Langue
Je dirais en cinq mots, pour être plus précise...:-D
SupprimerEh bien, Princesse de Célestine,
RépondreSupprimerVous êtes pleine de talent !
Vous triplez la consigne,
D’un élan élégant,
Et glissez comme un cygne,
Sur ce doux sentiment,
Que vous rendez sublime.
J’avoue que votre style,
Est de l’art, et du grand !
Non moins grand est l'art de votre réponse chère amie.
SupprimerTrousser des vers au pied levé n'est jamais facile.
Merci beaucoup!