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31 mars 2013

Le principe de réalité

Je n'irai pas par quatre chemins, qui mènent à Rome, d'ailleurs, et en ce moment il s'en passe de belles à Rome. Je préférerais qu'il s'en passât de belles à Sienne, j'irais vérifier si  la chanson est vraie.
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne
Et vivre au vent, à feu, à cent,
M'ouvrir aux sentiments,
Commencer par voir si l'amour bat son plein
J'voudrais t'emmener au dessus d'un volcan
Brûler mes os, faire transpirer mes sentiments…
Non  je ne couperai pas les cheveux en douze, j'aurais trop de mal à expliquer ça à mon coiffeur, ces escaliers dans mon carré dégradé .
 En un mot comme en cent, le principe de réalité m'emmerde. (Oui, je dis des gros mots, mais juste quand je suis énervée...)
Voilà, c'est dit une bonne fois. 
Attention, je n'ai pas dit que je le niais. Le nier, ce serait niais, d'ailleurs. Je suis fantasque mais pas idiote.  Il se rappelle à mon bon souvenir environ huit cent fois par jour en ce moment, ce satané principe, il faudrait carrément être sourde pour l'oublier. Un vacarme tapageur à mes pauvres oreilles qui demandent juste un peu moins de bruit pour que je puisse me concentrer sur la poésie, les dessins des nuages dans le ciel et la progression de cette coccinelle, là, au bout de mon doigt, qui hésite encore (pas mon doigt, la coccinelle) sur la façon dont elle va se tirer de ce mauvais pas. Sa réalité à elle ne vaut pas bien cher, heureusement qu'elle est tombée sur une des rares entomophiles du quartier . Il faut dire que l'entomophobie sévit pas mal ces temps-ci, mais moi, je suis fine mouche, et avec ma taille de guêpe, toujours prompte à papillonner, je me sens proche des chétifs insectes, excréments de la terre...etc etc. 

Nous y voilà: la terre n'est qu'un ramassis gluant et putride d'horreurs sans nom. Partout où je me  tourne, tout va mal. Si, si, regardez, vous verrez. Je ne comprends rien à ce monde noir et glauque, d'atrocités à tous les étages. Le jeu principal d'une fraction de  l'humanité étant d'écrabouiller, de laminer, de réduire, d'expurger, de fracasser, de détruire l'autre fraction. Dans un ballet de turpitudes incessantes.
Au travail, le dur monde du travail, il faut écraser, marcher sur la gueule du concurrent, le vocabulaire est édifiant: des tueurs, il faut être des tueurs pour survivre dans le monde de l'entreprise. La guerre économique fait rage.Les adversaires sont nombreux.Il faut par tous les moyens être les plus forts. Alors on gruge les consommateurs, on triche, on exploite. On empoisonne.  Voilà le sacro-saint principe de réalité.

La terre va mal. La mer va mal. Le ciel va mal. Rien ne va plus, faites vos jeux.
(Si toutefois quelque chose soit jamais allé un jour...)

Je le sais, tout ça. Je sais que la réalité, ça ne sent pas la rose. Je sais qu'elle est souvent triste, rigide, qu'elle manque de fantaisie et d'humanité. Je sais que plein de gens vivent des choses affreuses, qu'ils souffrent dans leur chair, dans leur âme. Je sais que le monde est imparfait, minable, plein de terrains vagues miteux et de dealers, et de fange et de surins. La laideur des faubourgs est omniprésente.
Le monde est un chaos.

Je sais aussi que je dois nourrir mes enfants, me lever le matin pour gagner ma croûte comme tout le monde. Que la poussière revient toujours sur les meubles, que les factures reviennent toujours dans la boîte à lettres.
Que l'accident, la maladie, le revers, le coup dur, guettent comme des loups à l'orée du bois. Que la ride et la fesse molle me traquent. Que la rue est pleine de pièges, que la vie est un traquenard. Un coupe-gorge.

Alors, évidemment , rapport au principe de réalité, rêver éveillée, clamer les utopies, chanter la beauté du monde, c'est vraiment trop dissonant dans ce concert.  Ça fait un peu poète maudit. Tiens ça fait barde. Je crois que je suis un peu barde...
Je vais me retrouver ligotée à un arbre dans pas longtemps.
Ah, la dure réalité des rêveurs...


28 mars 2013

Graine de maîcresse

Ouvrez vos cahiers. 
Je vais aujourd'hui vous parler de la graine de maîcresse.
La graine de maîcresse est faite d'une matière très résistante à toutes sortes d'attaques . La principale de ces attaques est  un virus particulièrement corrosif appelé  "usure du métier". Certaines graines ne résistent pas et sont impitoyablement broyées par le virus.
 Mais la graine de maîcresse, elle, résiste.
C'est qu'elle est protégée à sa périphérie par une couche très solide de bonne humeur, de fatalisme bon-enfant et  d'auto-dérision.
 Au-dessous de cette première enveloppe, on trouvera une strate d'optimisme à toute épreuve (anticorps naturel au virus de l'usure du métier déjà cité) mâtiné d'une bonne dose de santé et de courage et de quelques particules disséminées d'utopie et de douce inconscience. Enfin, le coeur de la graine est constitué d'un substrat très solide appelé "amour du métier". 
Voici maintenant quelques agents nocifs et autres parasites auxquels la graine de maîcresse doit être confrontée régulièrement,  ce qui lui permet de faire la preuve de sa remarquable adaptation naturelle au milieu acide de l'Education Nationale:
La  récréation sous le préau par temps de pluie.
Le réglage d'un appareil qui ne fonctionne pas avec les élèves qui attendent (im)patiemment.
La photocopieuse en panne. (forme simple)
La photocopieuse en panne le jour de l'inspection (forme aggravée)
Le père d'élève irascible.
Les circulaires oblongues et absconses de l'administration.
Le car qui a oublié de venir chercher les élèves pour la piscine.
L'élève qui oublie de rendre son travail et que ça fait trois fois qu'on relit la liste de ceux qui ont rendu le leur, et que  tout d'un coup il dit "ah, c'était moi, maîcresse! pardon!"
L'élève qui a coincé sa fermeture éclair et qui panique parce qu'il a chaud et qu'il ne peut plus respirer.
Le cahier de l'élève que l'on cherche et qui est toujours en bas de la pile, sauf si on décide, pour contrer le sort,  de commencer par le bas, et alors, il se retrouve dans les premiers en haut...

La graine de maîcresse s'épanouit dans un milieu chaud et coloré, nommé salle de classe, enrichi par des éléments nutritifs et des oligo-éléments qui la conservent en parfait état :
Les moments de pur bonheur dans la classe, ceux où on se dit "c'est magique"
Les regards confiants, les paroles gentilles, les dessins admiratifs.
Les écritures qui s'améliorent.
Les timides qui se dénouent.
Les nerveux qui s'assagissent.
Les lectures de fables, de contes ou de poèmes.
Les voyages en Polysémie ou en Imagination.
Les rêves en guitare
Les "J'ai compris!" extrêmement valorisants (il faut qu'il y en ait un ou deux qui jaillissent chaque jour, pour un épanouissement optimum.)
Les "maîtresse tu es la plus mieux meilleure maîtresse du monde entier et de ma vie que j'ai jamais eue"
Les arcs-en-ciel sur le tableau.
Et quelques clins d'oeils malicieux de certains papas au portail...

C'est bon de se dire régulièrement que l'on est une "graine de maîcresse"...




27 mars 2013

A mi-chemin...

La crise de la quarantaine
Lundi soir. Arte. Des hommes devant la caméra. Pudiques, parfois au bord des larmes . Ils se livrent sans détours. Ils  parlent de leur crise de milieu de vie. Du raz de marée que leur changement de dizaine a provoqué en eux. Quarante, cinquante...Des nombres clés dans une existence rythmée par le temps, omniprésent. Ils s'observent dans la glace, sans complaisance, regardant la fuite de leurs cheveux comme un signe que les priorités doivent se redessiner urgemment. Contemplant leur visage comme nous le faisons, nous les femmes, avec ces gestes mesurés et sérieux qui traquent la ride fortuite et le relâchement cutané. Émouvants et fragiles, finalement.
Angoisse du temps qui passe, sensation d'être catapulté vers la mort, besoin d'absolu. Sévère, la crise! Mais salutaire.

Que faire de sa vie, lorsqu'on réalise soudain qu'on a fait la moitié du chemin en vivant à côté de soi? En suivant les jalons posés par les autres. Comme de bons petits soldats...

Et chacun d'expliquer comment, réalisant soudain que les rêves d'enfance s'étaient dissous dans les brumes d'un quotidien bouffant et asphyxiant, il a fait péter le carcan des conventions comme le corset d'un bombyx quand il éclot enfin de sa chrysalide.
De façon parfois violente. En faisant voler en éclat le métier qu'on n'aime plus, la relation qui ne nourrit plus, impérieusement et sans aménité souvent pour l'entourage. Parce que l'on sent une force irrésistible au fond de soi. Qui pousse. Qui tire. Qui exhorte. Qui urge, donc.

Mardi midi. Un de mes sémillants collègues, la petite quarantaine nerveuse, toujours à fond, s'aperçoit qu'il a oublié le CD sur lequel il avait prévu de faire danser ses élèves. Il compte avaler son repas en dix minutes pour avoir le temps d'aller le chercher chez lui. Je lui suggère de prendre le temps de manger tranquillement, et de leur faire faire une autre activité, genre balle au prisonnier. Ils s'en remettront, pour une fois, s'il ne suit pas son programme à la lettre...
-Tu as raison, qu'il me dit, je me passe peut-être la rate au court-bouillon pour rien.
-Crois-tu? dis-je avec une petite lueur narquoise dans le regard...
S'ensuit une passionnante discussion sur le sens de l'existence, les choses vraiment importantes, la nécessité de se préserver, et tout le toutim.
-Tu m'as fait progresser, me dit-il en guise de conclusion.

En voilà un qui ne va pas tarder à faire sa crise de milieu de vie.

23 mars 2013

Je suis une dame de coeur

Aujourd'hui, je me laisse envahir par une langueur que d'aucun aurait dit monotone. Je me trouve d'une pâleur on dirait Morticia Adams. Ou Amélie Nothomb ( quand elle revient de vacances). C'est fou ce que ces quelques grammes de chair vive et gorgée de sang , enfermés comme un oiseau dans  la cage de mon thorax, m'en font voir depuis ce matin! Tiens, oui, c'est vrai! Comment est-il possible que le mystère de la vie réside dans cette chose peu ragoûtante qui ressemble à s'y méprendre à un bon morceau de viande de chez le boucher? Un bon petit rôti de veau, y en a un peu plus, ma petite dame, je vous le laisse? Quand on me dira "jolie comme un coeur" je vais avoir des doutes... 

Quel sortilège fait battre ce bout de barbaque au rythme des mots lus, entendus, pensés, évoqués, fantasmés, écrits, dits ou non-dits...Le cerveau et le coeur sont vraiment reliés par le pont invisible du langage...y a pas à tortiller là-dessus.Sans langage, pas de pensée, sans pensée, pas d'émotion...Et chez moi, la pensée, ça galope,ça tricote, jamais en repos! Et tout aussi bizarre, le coeur lui-même est relié aux canaux lacrymaux avec une précision à faire pâlir d'envie les architectes du Viaduc de Millau...Et donc, je lâche la bonde.
Je subis un contrecoup  certainement. D'où une fatigue intrinsèque. Ajoutez-y un ciel pesant comme un étouffoir, et une pluie douce et silencieuse qui nappe le jardin de gris et de mauve. Le printemps travaille en sous-main, là. Il avance en masqué.

Hier, en classe, nous avons étudié le mot "coeur" sous toutes ses facettes. Ou ses oreillettes, comme vous voulez.Un monde!  Et l'après midi, tous mes moussaillons ont fait le cross annuel  de l'école. Pompiers et défibrillateur sur le pied de guerre. Au cas où.  On ne sait jamais. Donc, pas vraiment zen, le capitaine.  Il n'y a pas de hasard: aujourd'hui je tachycarde.  Bim! bam!boum! ça fait un vacarme là-dedans.. Ça accélère et ralentit sans cesse à la cadence de mes états d'âme.

Cet après-midi, le reportage sur l'utopie espagnole m'a submergée d'espoir. Oui, un autre monde est possible, malgré ce que nous pilonnent en tête tous ceux qui empêchent l'homme de réfléchir à son sort, en nous privant de toute énergie et en nous ramollissant la cervelle avec les certitudes qui les arrangent. Rien n'est écrit. Tout est à réinventer! Ce que ça fait du bien de palpiter à cette idée simple.

Ce matin (oui je sais, je ne respecte pas la chronologie, je vous livre les infos un peu comme elles m'arrivent) le zado se lève à une heure bien trop matinale: avec une tronche d'enterrement. Aïe mon coeur, qu'est-ce qu'il lui arrive? Gros pincement, en une fraction de seconde j'imagine le pire.Je comprends à ses borborygmes qu' hier soir, retour d'une soirée entre potes, il a perdu son portefeuille. Ah! c'est que ça! ouf l'autre là, dans la poitrine, a fait l'ascenseur, descendu quatre étages: j'encaisse trois G ! il va falloir faire opposition à la carte bancaire, refaire la carte d'identité, emmerdant mais pas grave...Et puis petit miracle, coup de téléphone, une dame (honnête) a trouvé l'objet du délit, et il y a tout à l'intérieur. Mon coeur chante d'allégresse (c’est bon pour les artères, ça, l'allégresse?) Et je ne vous raconte pas mes émois secrets, hein, juste ceux que je peux étaler en confiture sur cette page...
Je prends des omega 3, je fais du sport, je ne bois pas, je ne fume pas (bon par contre, je cause, je l'admets) je remplace parfois le café par du chocolat,  rien à faire: je vibre à une fréquence qui doit quand même user un peu la pile. Quelque part.  Mais je m'en fous. Si je ne le sens plus faire des bonds, ce polisson, je m'emmerde.

20 mars 2013

Epilogue



-Tiens!!!! Non mais, les amis, regardez  donc qui approche! Notre ami l'Ange gardien...qui nous la joue  "Pomponnette"! Ça alors, quel culot! mais t'étais où? hein? T'étais où pendant que la pauvre Célestine...
-Si fait, mes amis, me voilà de retour! En pleine forme!
-Eh bien, on peut dire que tu arrives " légèrement" après la bataille!
-Ah? Euh...oui, j 'étais en vacances. Un petit "pied dans l'eau" au bord de la Grande Bleue...Très sympa...Des petits restos très goûtus...Plus de taf...les ailes en éventail...le paradis hihi !
-Tu n'as pas honte! Heureusement qu'elle a des amis qui ne l'ont pas laissé tomber, espèce de séraphin d'opérette! Tu n'avais donc pas de portable? De connexion internet? Tu ne lisais pas les journaux, l'emplumé?
-Non mais dites donc, restez courtois...Vous me vexez.
-Ne nous dis pas que t'es au courant de rien!
-Ben, non, à Noël j'avais laissé Célestine en pleine euphorie, en robe de lune...
-Ah! Elle a passé des moments grandioses depuis ton départ! Va donc lire ses billets: "Certains matins", "En bas", "Jus de cervelle", "Eclaircie"...
-Eclaircie? déjà? ça n'allait pas si mal, donc...
-Qu'elle croyait, naïve qu'elle était! Ce n'était qu'un répit. Il lui a fallu "s'emplir de courage"...pour mener la bataille à son terme.
-Mais..mais...que voulait-on à cette pauvre Célestine?
-Oh, on ne va pas redire l'histoire, tu liras si ça te chante. De sombres conflits d'intérêts...Des bassesses administratives...Rien de bien intéressant. Des trucs politiques.
-Oh! la la, elle n'a pas dû aimer, elle qui n'est que douceur et volupté. Je suis confus...Et...comment va-t-elle maintenant? 
-Oh, bien. Elle a perdu trois kilos, mais elle a définitivement gagné la bataille. Par K.O. Le maire a rendu les armes lundi soir.Comme dit un ami à elle, la peur de l'électeur sévit en France une fois tous les cinq ou six ans, il fallait en profiter...
-Vous me la baillez belle! Si j'avais su!
-Ce qui est fait est fait. Ses amis l'ont beaucoup aidée, ceux qui ont livré la bataille, et tous ceux qui lui ont mis des petits mots gentils sur son blog, pendant que tu te dorais l'auréole  à Tataouine les Flots...Elle ne sait plus comment les remercier depuis. Enfin, c'est un heureux dénouement!
 Et il était temps, elle commençait à craquer.
-Mais enfin, voyons, je suis là, je ne l'aurais pas laissé craquer!
-Tu t'en sors bien, l'Ange! Tu devrais faire de la politique, tu es doué... 


18 mars 2013

L'assassin habite au vingt et un...

Claudia C. dans Huit et Demie



Comme c'était présomptueux de m'improviser meneuse de jeu!
Je n'ai pas le talent de certain(e)s (par exemple JEANNE) et je me suis un peu pris les pieds dans ma consigne, pour ne pas dire vautrée complètement...
J'avais compté 17 titres, des titres comportant des nombres, mais c'est vrai qu'au grand dam d'ALEX C., je ne l'avais pas précisé tellement cela me semblait évident...D'ailleurs depuis, il boude. Si, si!


(Un)L'homme tranquille
Le facteur sonne toujours deux fois
Le train sifflera trois fois
La quatrième dimension
Le cinquième élément
Sixième sens
Sept ans de réflexion
huit et demie
la neuvième porte
les dix commandements
douze hommes en colère
les trente-neuf marches
soixante secondes chrono
cent jours à Palerme
Dix mille
Vingt mille lieues sous les mers
Mille milliards de dollars


Auxquels il faut rajouter "Le premier pas" qui n'est pas seulement une chanson de C M Schoenberg, mais un film méconnu de Florence Vignon de 1999...
Et concédons en outre les titres exacts  La Terre, 1930  L'Eau  (Water enanglais) 2005 et le Feu  1920...ce qui fait vingt-et-un.

  And the winner is...

Donc, le premier qui a proposé 21 titres est OLIVIER ZOULOU, àégalité avec KATYL quia participé avec acharnement et pugnacité mais sur le site du défi du samedi.Jeme ferai un plaisir de leur envoyer un joli pot de moutarde. (Ben quoi,j'avais dit forte récompense!) Mais non, je plaisante! Ce sera beaucoup plus doux au palais...
Renseignements attendus à l'adresse mail en haut à gauche,qui commence par celestine et qui finit par orange.
Il est à noter qu' ADRIENNE avait trouvé 21 aussi, shame on me, à ma décharge le règlement disait " le premier" qui trouve...Mais je salue quand même son exploit!
Mais vous avez tous été merveilleux, comme d'habitude. Vous m'avez donné envie de revoir plein de films: 
   Mentions spéciales du jury:  

L'amour dure trois ans, la huitième merveille du monde, les mille et une nuits,(SABLE) neuf semaines et demie,(ANTIBLUES) cent mille dollars au soleil, La dame d'onze heures, Le treizième guerrier,14 juillet, Quinze jours ailleurs, Sweet sixteen,17 fois Cécile Cassard,18 ans après, (EEGUAB) un homme amoureux, trois hommes et un couffin, le mouton à 5 pattes, les 101 dalmatiens, 1984, 2001 odyssée de l'espace,(BLUTCHIAMO) et Fahrenheit 451 (BERNARD) avec deux "h" à Fahrenheit...


Et puis des jeux de mots, des tendresses,de l'humour, bref, j'ai passé un bon moment à lire vos 69 commentaires. Merci à tous! (Surtout ceux que j'aurais oubliés)
69 commentaires...année érotique...ah non! C’est vrai, c’est une chanson, ça ne joue pas!

15 mars 2013

Septième Art




Je pourrais vous dire c’est un homme tranquille. Vous expliquer que, bien sûr, le facteur sonnera toujours deux fois, et que le train sifflera trois fois, avant que je me décide à faire le premier pas.  Mais qu’il m’a fait entrer, tout doucement, dès que je l’ai vu, dans la quatrième dimension. Qu’ avec l’eau, l’air, le feu, la terre, il est le cinquième élément qui manquait à mon souffle, à ma vie. Et que mon sixième sens ne me trompe jamais.
Je pourrais vous jurer que si, après sept ans de réflexion, ou même huit et demi, il me fermait la neuvième porte de son cœur et de sa  poésie, je pourrais mourir de chagrin.
Je pourrais vous confier combien je m’en balance, des dix commandements, et que même douze hommes en colère ne m’empêcheront pas de me coller à lui comme une glu. De respirer son eau et de boire son air. Que là-haut, dans sa tour d’ivoire, en haut des trente-neuf marches, en soixante secondes chrono, il a fait de mon âme une plaine fertile et un lac insondable, et que cent jours à Palerme avec lui, c’est encore trop court.
Je pourrais vous raconter que dans ses bras, je plane à dix-mille au-dessus du sol, et qu’avec lui comme capitaine, je pourrais parcourir vingt mille lieues sous les mers.  Et qu’enfin, puisque je le dis, puisque je l’affirme,  même pour mille milliards de dollars, je ne renoncerais à mon amour pour lui.
Mais je ne vous dirai rien de tout cela.
Je l’aime, et quand on aime, on ne compte pas.

 Au défi du samedi  ça tournait autour des nombres...

Forte récompense au premier qui retrouvera le nombre...de films cités.

14 mars 2013

Rendez-vous manqué

J'avais habillé mon cœur de joie pour le rendez-vous. Je connaissais l'heure et le jour. Je savais l'endroit.
J'étais prête. Au cours de la journée qui avait précédé, je regardais parfois ma montre en me disant: "C'est ce soir"..."Plus que trois heures"..."Plus qu'une heure"...avec cette fébrilité des amoureuses qui leur rosit les joues et le front.
Mais au fur et à mesure que les heures s'écoulaient, je levais les yeux au ciel en me disant que ce serait fichu. Puis l'espoir reprenait corps en moi...
Cela promettait tellement d'être épatant et époustouflant.
Et puis à nouveau le doute...au rythme des nuées.
Je n'en étais fait toute une montagne. Une montagne de plaisir anticipé.
Et finalement, hélas, j'ai manqué le rendez-vous.
De gros nuages noirs  se sont amoncelés pour me priver de la rencontre.
J'en suis restée comme deux ronds de cuir. Ou de flan. Ou de serviette. Bref désappointée.




J'ai manqué le rendez-vous  avec  la comète Panstarrs. Le spectacle de son ballet avec le croissant de la lune aurait mérité un ciel clair.
Ce soir, le ciel me donnera peut-être une nouvelle chance de contempler sa splendide étincelle.

Photo internet.

11 mars 2013

S'emplir de courage

Prendre des forces, se donner du courage, aller puiser dans le fond de soi les grandes énergies solaires qui font les rivières fortes et fertiles...
J'ai repris le chemin de l'école en essayant de m'emplir de ce courage. 
Traversant les lieux familiers avec des airs de Karen Blixen contemplant l'immensité africaine, la main en visière sur ses yeux aux reflets  infinis de rage et de douceur. 
Ce n'était que le jardin de ville, mais les arbres centenaires se sont penchés vers moi, et je les ai très distinctement entendus me dire "On est avec toi, courage!"
Un parc de sycomores et de magnolias qui date de la fin du XIX°siècle. Une ramure tutélaire qui se réveille d'un long sommeil d'hiver. Une écorce contre laquelle je me serais bien plaquée, si je n'avais eu peur d'être prise pour une folle, rien que pour sentir l'énergie couler en moi de sa source.
La bataille engagée il y a plusieurs mois, et que je croyais gagnée, a pris un tour inattendu. La politique s'en mêle, et au-dessus de ma tête, se joue une autre joute, dans une arène où je ne suis qu'un pion ballotté entre les grosses pattes de deux taureaux furieux.
Une pauvre petite fonctionnaire. Un pion. On m'a bien fait comprendre que ma décision n'en était pas une. Depuis que j'ai refusé cette fusion inique entre les deux écoles, je subis les pressions et les tiraillements d'une situation pénible: le doute, l'attente...Et mes états d'âme ont bien peu de poids contre l'âme d'état de ces hauts personnages enkystés dans leur étroitesse suffisante et leur vile arrogance...
La parenthèse enchantée des vacances s'est évanouie dans la fureur et dans le bruit que le sang fait à mes tempes.
La bataille n'est pas terminée, elle va être rude. Je ne suis pas seule contre les deux furieux. J'ai beaucoup d'amis qui me soutiennent. Je leur sais gré d'être là. Oh, comme je les remercie!
Avec eux, j'espère. Je puise ma force dans la beauté des choses. Comme toujours. Je parle aux étoiles. J'embrasse les arbres. 
Mais j'ai quand même hâte d'être à la fin du mois. Pour savoir.

Photo internet

09 mars 2013

Exercices de style (2)


Mes exercices de style vous avaient plu? 
Je vous en propose une nouvelle mouture.
Toujours en hommage à Raymond Queneau.

Autobus anciens

Qui a sonné? 

L’autobus  F est bondé. C’est l’heure de pointe. Marie Kievaskaïa se tient à la barre, le bras en l’air, un gros monsieur au crâne luisant de graisse louchant dans son décolleté. Quand soudain, la jeune femme aperçoit sur le trottoir un jeune homme d’une grande beauté, avec un chapeau vert orné d’une plume. Pour sortir, elle se précipite et tire sur le signal d’alarme. Le bus freine tellement sec que tous les voyageurs se retrouvent parterre. Le gros monsieur termine sa course le nez sur les fesses d’une énorme  dame, et se prend un coup de parapluie. 
 -Qui a sonné ? demande le chauffeur.
 –C’est l’Amour…répond un monsieur rêveur à petites lunettes rondes…


***


Géographique

Une gamine russe dans un autobus parisien au moteur fabriqué à Taïwan et roulant à l‘ordinaire raffiné à Grandpuits (Seine et Marne) aperçoit un jeune homme, visiblement un Tyrolien si l’on en croit son chapeau à plume. Elle compte l’épouser à las Vegas ou à Hong Kong (c’est la mode actuellement, en France). Un sumo japonais atterrit sur une mamma italienne qui l’assomme avec son parapluie importé d'Angleterre. La sonnette d’alarme et les freins du bus sont aux normes européennes.Un homme myope de type caucasien assiste à la scène.

***

Cuisinier

Prenez un autobus bien plein. Ajoutez-y une petite paire de lunettes spirituelles, deux grosses paires de fesses, un regard lubrique, deux seins en pommes, une sonnette d’alarme, un chauffeur ahuri et un parapluie. Réservez à part un joli chapeau de Robin des Bois. Agitez le tout avec un bon coup de frein bien sec, et une jeune romanesque aux pommettes saillantes. Saupoudrez d’un zeste d’amour fou.

***

Lyrique

Ô Cupidon, il me plut que vous décochassiez encore, en ce matin divin, vos flèches assassines dans le cœur d’une jeune pucelle slave, celle-là même  qui, en sonnant son olifant, sema le chaos dans un char de mortels sur la ligne de Charybde à Scylla en passant pas la place Clichy … Ô combien de comptables, combien de ménagères, se retrouvant soudain assis le cul par terre…

***
  
Mathématiques

Soit un autobus roulant à 60 km/h sur la ligne 12. Une fille d’1 m 70, pesant 52 kg et faisant 90 cm de tour de poitrine (au bas mot)  au grand dam d’un monsieur qui pèse le double de sa masse, soit 208 livres,  déclenche la sonnette d’alarme à 12 h 18 précises. Les 45 voyageurs étant projetés sur le sol à la vitesse relative de l’énergie multipliée par leur masse au carré, sachant que E=MC2 (mon amour) , et que  le choc du parapluie occasionne sur le périmètre crânien du monsieur, qui est de 58 cm,  une bosse de 4 cm et demi de diamètre, calculez le nombre d’enfants que la jeune fille aura avec le jeune homme, en supposant que la distance affective qui les sépare soit inversement proportionnelle au trajet Paris-Las Vegas en classe économique.

 ***

Langue de bois

Mes chers concitoyens
Moi, président de la République, il fera toujours beau dans ce pays:  ni froid, ni chaud, ni sec, ni humide, vous n'aurez plus besoin de parapluie, ni de chapeau, les myopes n’auront plus besoin de lunettes, les personnes à audition réduite entendront sonner les alarmes, qui ne sonneront plus d'ailleurs, car les problèmes auront disparu,  les non-voyants recouvreront la vue, les bus seront silencieux, l’essence sera gratuite,  et surtout, surtout, les personnes en léger sur-poids, les personnes en carence pondérale, les personnes en manque d'expérience, et les seniors, tout le monde s’aimera ! Votez pour moi !

***

Argot

Ho dis donc, t’aurais vu aujourd’hui, dans le F, rue de Pigalle ! Ca valait le coup d’œil ! Un adipeux (dans le genre Beru) était en train de r'luquer les  rotoplos d’une gisquette dans le genre ruskoff, tu vois l’tableau…Les yeux en amande et tout l'toutim.Pour arrêter les frais, la mignonne a stoppé le bus en tirant sur l'bigophone de s'cours. J'crois qu’elle avait retapé un gigolo dans la rue, un loufiat au galurin carrément craignosse,dans le genre robin des Bois, tu vois l'topo,  avec l'intention de se maquer avec  lui…Toujours est-il que, au coup d'frein,  l' gros tas se r'trouve parterre, le blaire coincé entre les miches d’une matronne, des miches comacs, mon vieux.
Et vlà pas qu’i s’prend un coup d’pébroc sur la cafetière ! Chuis p’têt miro, mais j’me suis jamais autant marré, dis donc, derrière mes carreaux ! 


***

Bilan comptable

Bien, alors, nous avons donc dit,  pour l’incident de l’autobus F ... :
Une paire de plaquettes de freins,  deux tympans percés, quinze dents cassées, un parapluie brisé, une fracture du crâne, un bras dans le plâtre, deux chevilles foulées et deux crises de tachycardie.
-Ah bon, on compte aussi la tachycardie ? Mais c’était juste deux amoureux...
-On m’a dit de faire le  bilan, moi je fais le bilan.


(pour le défi du samedi de cette semaine...)

05 mars 2013

Le monde dans ses mains

Tenir le monde dans ses mains...un vieux rêve de l'homme.
Pourquoi ce mythe de la puissance absolue? Quelle saga futuriste, quel roman fantastique ne possède pas son mégalomane avide de devenir le maître de l'Univers? Un barjo qui observe d'un air maléfique le monde s'agiter dans une boule de verre...
Quelle vanité en vérité! 
Mais quelle utopie bien logique si l'on considère notre triste destin de moucherons véniels, de vermicelles, de peaux mortes de l'épiderme cosmique. L'homme cherche toujours à se grandir sur la pointe des pieds. De ses misérables et ridicules petits pieds...
Je me disais ça, l'autre jour, en contemplant les quelques grammes que représente un smartphone, splendide boite de Pandore moderne, dans laquelle on trouve toutes les réponses aux questions utiles et à celles qu'on ne se pose même pas...
Ecrans minuscules nous offrant une vue imprenables de millions de  fenêtres différentes, en une délicieuse et vertigineuse ubiquité. Tout  le savoir, toute la connaissance, tous les êtres qu'on aime  là, dans le creux de la main...Tout savoir en un clic...Le temps qu'il fait à mille kilomètres, si le train a du retard ou est à l'heure, et si Caryl Chessman est mort, et s'il avait raison ou tort...
Imaginez si La Pythie avait possédé un Samsung Galaxy... La tronche des pèlerins!
Si nous revenions à Delphes, nous passerions pour des Dieux. Le peuple terrorisé se prosternerait devant nous, comme les Incas devant Tintin et Haddock prédisant une éclipse de soleil...
Et pourtant...
Nul besoin de ces technologies très compliquées, qui ne dureront peut être pas très longtemps, pour posséder le monde. Nul besoin de forfait illimité. Gardons présent à l'esprit qu'un jour tout cela aura disparu.
Il suffit de savoir poser sur les choses un regard clair d'enfant et de cristal . Boire à une fontaine, bercer un nouveau-né, respirer le parfum des étoiles les nuits d'été. 
Sentir la chaleur d'une main sur la sienne. Souchon, lui, c'est quand il "tient dans ses mains éblouies les deux petits seins de son amie"...
C'est un peu ça, l'idée. Essayez, vous verrez. Sentez-vous forts, invincibles. Ébahis.
Moi il me suffit d'ouvrir les yeux et de sourire et je tiens le monde au creux de mes mains.



04 mars 2013

Méditation primesautière



Je me suis pris une grande claque sur la joue: le printemps m'a giflée. J'ai secoué mon coeur et toutes les scories de l'hiver se sont envolées comme lorsque l'on bat un tapis. Dans un nuage de petites particules de poussière grise qui voletaient comme des mites autour d'un fromage.
Je me suis sentie tout de suite plus légère, une sorte de doux et plaintif soupir est sorti de moi. Seize degrés, pas de vent. J'ai chassé tout l'air vicié des derniers mois, et les pensées fétides qui ont envahi mon esprit quand je me débattais dans ...mais chut! profitons de la promenade...
J'ai pris le pas du promeneur solitaire, du rêveur, du poète qui médite. Chateaubriand, sors de ce corps...

Les primevères me saluaient, de leurs pétales soyeux, elles m'ont rappelé leurs lointaines cousines de la forêt, mais oui, quand la petite chèvre  croit que toutes les fleurs se penchent pour elle. Quelle idiote!
J'éprouvais d'ailleurs en marchant cette sorte d'exaltation que l'évaporée biquette ressent avant d'aller se fourrer dans la gueule toute noire du gros loup griffu.
 Je me suis dit que peut-être, au bout de ce sentier herbeux et délicatement printanier, se cachait une grosse bête velue.Avec des cornes. Une sorte de Satan Trismégiste  mais sans oreiller du mal... J'aime bien jouer à me faire peur quand je suis seule. Je me suis souvenue d'un film ou l'héroïne passe son temps à imaginer les pires choses...mais j'ai oublié le titre.

Un vol de cigognes a détourné mon attention, et j'ai senti des frissons me parcourir la peau à la vision de ce simple miracle: des milliers de kilomètres, sans montre, sans agenda,  sans portable, sans GPS...Ô Pégase! Et elles arrivent, chaque année, pile à l'heure. Majestueuses et humbles. Les oiseaux migrateurs sont un prodige de la nature.
L'air qu'elles soulevaient de leurs ailes claquantes a déferlé dans mes alvéoles, et je me suis sentie vivante!  j'en aurais pleuré. D'ailleurs, au coin de l'oeil gauche, une lentille d'eau salée a creusé sa rigole dans mon sillon naso-labial.(Oui, j'ai l'oeil gauche toujours terriblement plus sensible que le droit...) Mais ce n'était que la fraîcheur piquante de mars qui irritait ma cornée. Il paraît que les femmes clignent deux fois plus des yeux que les hommes. Voila une info passionnante, comme on en aimerait plus souvent, et qui nous changerait un peu de toutes ces calembredaines ou ces abominations dont le venin au matin finit par se mélanger au café au lait pour lui donner un goût de ciguë...Voila pourquoi je n'écoute jamais les infos le matin.

Mais qu’ouïs je? N'est-ce pas le chant d'un oiseau bien connu des services de peau lisse, car lui aussi il me met les poils, comme on dit...J'ai décidément le printemps très frissonnant. L'oiseau ? j'ai nommé le Titipu  qui se met à chanter sans permission particulière dès qu'il ne se sent plus de joie. C'est à dire aux premières douceurs...
La plaine nappée d'une brume irréelle avait , vue d'en haut, la consistance d'un nuage de lait sur une tasse de thé vert à l’Ilang-Ilang . Mais les falaises éclataient d'un soleil franc et bleu.
En revenant je suis passée par le parc. Tiens les cris joyeux des mistouflets en vacances font un son plus doux qu'en récréation...La liberté adoucit les heurts, sans doute.

 Chez moi, j'ai mis en fond sonore cette musique kitchissime. Mais rassurez-vous, j'ai laissé mes chaussons et mon tutu dans le placard. J'ai soudain eu envie de lire Lamartine en buvant un chocolat chaud. On ne va pas jeter tout de suite une des meilleures habitudes de l'hiver...



La source de mes jours comme eux s'est écoulée, 
Elle a passé sans bruit, sans nom et sans retour : 
Mais leur onde est limpide, et mon âme troublée 
N'aura pas réfléchi les clartés d'un beau jour.


La fraîcheur de leurs lits, l'ombre qui les couronne, 
M'enchaînent tout le jour sur les bords des ruisseaux; 
Comme un enfant bercé par un chant monotone, 
Mon âme s'assoupit au murmure des eaux.


Ah! C’est là qu'entouré d'un rempart de verdure, 

D'un horizon borné qui suffit à mes yeux, 
J'aime à fixer mes pas, et, seul dans la nature, 
A n'entendre que l'onde, à ne voir que les cieux.




Lamartine. Méditations poétiques/Le Vallon (extrait)

Photo cerisier: ici
Photo cigognes: ici


02 mars 2013

Audition


LOGO PLUMES2, lylouanne tumblr com

Chez Asphodèle cette semaine, c'est  le thème de l'Espace.
Autant dire que je me retrouve complètement chez moi dans ce thème...sidéral!

Liberté, fusée, nature, étoile, respiration, steppe, vital, étendue, océan, voiture, majestueux, claustrophobie, galaxie, infini, atmosphère, cosmos, euphorie, évidemment, éclipser.


***

Asphodèle : Entrez  mademoiselle. Euh, Mademoiselle ?...
Célestine (faisant une révérence): Célestine, madame.
Asphodèle : Appelez-moi Miss Aspho! Voyons, quels sont vos certificats ?
Célestine (rougissante)  : Eh bien…mon prénom, tout d’abord. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il a quelque chose de céleste, donc de ciel…C'est un prénom du cosmos, sans me vanter…
Asphodèle : Certes, mais encore ?
Célestine (enhardie) : Euh…j’ai pris la liberté de vous apporter un autographe du Petit Prince. Vous voyez, là, entre cette petite étoile dorée et ce mouton...rien de majestueux dans les jambages, le Petit Prince est immensément modeste…si j'ose dire!
Asphodèle (tapotant son bureau) : Evidemment, je ne suis pas  aveugle ! C’est tout ?
Célestine : J’ai apporté aussi… l’extrême pointe de la fusée de Tintin,un petit morceau  rouge et blanc, authentique, voyez par vous-même! Un peu de poussière de la steppe orientale dans laquelle on tourna, comme vous le savez sûrement, la fameuse poursuite de la  Guerre des Etoiles. De la poudre de lune dans ce tube de cristal, et un fragment de météorite …
Asphodèle (agacée) : Et vous comptez éclipser vos concurrents avec ces… broutilles ? Poursuivez, je vous prie !
Célestine (cédant soudain à l’euphorie lyrique qui la caractérise): Euh...mais, chère Miss Aspho, je n'ai rien apporté d'autre, à part... ma passion... c'est que...l’astronomie, vous comprenez, c’est ma respiration vitale, ma seconde nature, tout le monde sait cela sur mon blog… Oui, parce que j’ai la faiblesse de posséder mon espace virtuel, voyez-vous,  dans lequel j’embarque mes lecteurs dans des étendues mystérieuses et infinies bien au-delà de l’atmosphère terrestre. Je leur chante les beautés de l’Univers, moi qui souffre de claustrophobie et ne me sens bien que dans un océan de constellations, de galaxies et de nébuleuses. Allez, en voiture Simone ! Venez découvrir les mystères d’Andromède et d’Orion, mettez votre doigt dans l’œil du Scorpion jusqu'à son omoplate et enroulez-vous  voluptueusement dans la chevelure de Bérénice…Venez vous griser sous les vents solaires…Venez danser sur les anneaux de Saturne et courtiser Bételgeuse et Véga, venez...
Asphodèle (l’interrompant) : C’est bon, c’est bon, on vous prend…Vous irez voir Mademoiselle Soène, là-bas, dans sa tour,  pour les formalités du contrat…
Célestine (joyeuse) : Vrai? oh ! Merci infiniment…Comment vous dire? J’éprouve une telle joie…une joie pour le moins...stellaire ! Merci Miss Aspho!
Asphodèle (pressée) : Disposez, disposez, mademoiselle! (en aparté) Eh bien voilà, nous l'avons trouvée, enfin, notre extra-terrestre!...Un peu fantasque, mais elle a l'air de tenir son sujet.