Je n'irai pas par quatre chemins, qui mènent à Rome, d'ailleurs, et en ce moment il s'en passe de belles à Rome. Je préférerais qu'il s'en passât de belles à Sienne, j'irais vérifier si la chanson est vraie.
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne
Et vivre au vent, à feu, à cent,
M'ouvrir aux sentiments,
Commencer par voir si l'amour bat son
plein
J'voudrais t'emmener au dessus d'un volcan
Brûler mes os, faire transpirer mes
sentiments…
Non je ne couperai pas les cheveux en douze, j'aurais trop de mal à expliquer ça à mon coiffeur, ces escaliers dans mon carré dégradé .
En un mot comme en cent, le principe de réalité m'emmerde. (Oui, je dis des gros mots, mais juste quand je suis énervée...)
En un mot comme en cent, le principe de réalité m'emmerde. (Oui, je dis des gros mots, mais juste quand je suis énervée...)
Voilà, c'est dit une bonne fois.
Attention, je n'ai pas dit que je le niais. Le nier, ce serait niais, d'ailleurs. Je suis fantasque mais pas idiote. Il se rappelle à mon bon souvenir environ huit cent fois par jour en ce moment, ce satané principe, il faudrait carrément être sourde pour l'oublier. Un vacarme tapageur à mes pauvres oreilles qui demandent juste un peu moins de bruit pour que je puisse me concentrer sur la poésie, les dessins des nuages dans le ciel et la progression de cette coccinelle, là, au bout de mon doigt, qui hésite encore (pas mon doigt, la coccinelle) sur la façon dont elle va se tirer de ce mauvais pas. Sa réalité à elle ne vaut pas bien cher, heureusement qu'elle est tombée sur une des rares entomophiles du quartier . Il faut dire que l'entomophobie sévit pas mal ces temps-ci, mais moi, je suis fine mouche, et avec ma taille de guêpe, toujours prompte à papillonner, je me sens proche des chétifs insectes, excréments de la terre...etc etc.
Nous y voilà: la terre n'est qu'un ramassis gluant et putride d'horreurs sans nom. Partout où je me tourne, tout va mal. Si, si, regardez, vous verrez. Je ne comprends rien à ce monde noir et glauque, d'atrocités à tous les étages. Le jeu principal d'une fraction de l'humanité étant d'écrabouiller, de laminer, de réduire, d'expurger, de fracasser, de détruire l'autre fraction. Dans un ballet de turpitudes incessantes.
Au travail, le dur monde du travail, il faut écraser, marcher sur la gueule du concurrent, le vocabulaire est édifiant: des tueurs, il faut être des tueurs pour survivre dans le monde de l'entreprise. La guerre économique fait rage.Les adversaires sont nombreux.Il faut par tous les moyens être les plus forts. Alors on gruge les consommateurs, on triche, on exploite. On empoisonne. Voilà le sacro-saint principe de réalité.
La terre va mal. La mer va mal. Le ciel va mal. Rien ne va plus, faites vos jeux.
(Si toutefois quelque chose soit jamais allé un jour...)
La terre va mal. La mer va mal. Le ciel va mal. Rien ne va plus, faites vos jeux.
(Si toutefois quelque chose soit jamais allé un jour...)
Je le sais, tout ça. Je sais que la réalité, ça ne sent pas la rose. Je sais qu'elle est souvent triste, rigide, qu'elle manque de fantaisie et d'humanité. Je sais que plein de gens vivent des choses affreuses, qu'ils souffrent dans leur chair, dans leur âme. Je sais que le monde est imparfait, minable, plein de terrains vagues miteux et de dealers, et de fange et de surins. La laideur des faubourgs est omniprésente.
Le monde est un chaos.
Le monde est un chaos.
Je sais aussi que je dois nourrir mes enfants, me lever le matin pour gagner ma croûte comme tout le monde. Que la poussière revient toujours sur les meubles, que les factures reviennent toujours dans la boîte à lettres.
Que l'accident, la maladie, le revers, le coup dur, guettent comme des loups à l'orée du bois. Que la ride et la fesse molle me traquent. Que la rue est pleine de pièges, que la vie est un traquenard. Un coupe-gorge.
Alors, évidemment , rapport au principe de réalité, rêver éveillée, clamer les utopies, chanter la beauté du monde, c'est vraiment trop dissonant dans ce concert. Ça fait un peu poète maudit. Tiens ça fait barde. Je crois que je suis un peu barde...
Je vais me retrouver ligotée à un arbre dans pas longtemps.
Ah, la dure réalité des rêveurs...
Alors, évidemment , rapport au principe de réalité, rêver éveillée, clamer les utopies, chanter la beauté du monde, c'est vraiment trop dissonant dans ce concert. Ça fait un peu poète maudit. Tiens ça fait barde. Je crois que je suis un peu barde...
Je vais me retrouver ligotée à un arbre dans pas longtemps.
Ah, la dure réalité des rêveurs...