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29 décembre 2010

Non, décidément

J'ai craqué. Je n'ai pas supporté plus d'une journée SA tronche sur MON blog.
Pour ceux qui veulent quand même jeté un oeil à la vidéo, (qui est très bien faite techniquement, au demeurant) c'est ici.
Moi je ne peux plus. J'aurai essayé, mais le commentaire de Catherine m'a fait prendre conscience que c'était effectivement une erreur.

27 décembre 2010

Mystère et boule de gomme

J'ai toujours adoré le mystère. La sonorité de ce mot déjà m'émoustille. 
M Y S T E R E......D'où me vient ce goût pour les énigmes, les détectives, les armoires à double fond, les malles mystérieuses? Aussi loin que remontent mes souvenirs, je crois, je pense que c'est mon père qui m'en donna le goût. Je l'entends encore kiffer grave aux aventures du commissaire Bourrel qui trouvait la solution dans les cinq dernières minutes. "Bon sang, mais c'est bien sûr!" 
Mes héros d'enfance s'appelaient Mandrake le magicien,  Fantomas, Belphégor, Fantômette, Alice la détective. Je me rappelle avoir passé des heures roulée en boule dans mon lit, jusqu'à m'arracher les yeux à la lampe de poche, quand je devais dormir et  éteindre la lumière, et que je suffoquais planquée sous mes draps pour terminer l'enquête de la blonde Alice et de ses amies Marion et Bess. Sans oublier son chevalier servant, le beau Ned Nickerson...Fantômette (ah ce que j'aurais aimé être comme elle aventurière la nuit, et écolière  le jour !) flanquée de ses deux copines, la grosse Boulotte et la grande Ficelle, ça ne vous dit rien? J'aimais aussi les sagas des bandes de potes, le Club des Cinq, les Six Compagnons et le Clan des Sept, qui résolvaient des affaires compliquées avec l'air de pas y toucher. Et, tonnerre de mille sabords, j'allais oublier Tintin!
Adolescente, entre deux parties de Cluedo, je dévorais Agatha Christie , ses ambiances familiales pesantes, ses châteaux hantés, ses énigmes passionnantes au dénouement inattendu et implacable . Ah! le flegme d'Hercule Poirot, la fausse innocence de Miss Marple...c'était pas rien! Sherlock Holmes, élémentaire, et puis, Alfred Hitchcock, et ses petits détails qui tuent ...Ou comment rendre épouvantable le quotidien le plus banal. Une paire de ciseaux, une poignée de porte, une pendule...La mort aux trousses, le crime était presque parfait, sueurs froides...et bien sûr ses satanés "oiseaux" qui me firent regarder ensuite d'un  sale œil la moindre perruche, le plus misérable petit canari, autant de films qui m'ont scotchée dans mon fauteuil, et ce  d'autant plus qu'au scénario haletant s'ajoutait toujours une histoire d'amour entre deux êtres beaux comme des dieux... Cary Grant, Grace Kelly, James Stewart, Kim Novak.Le mystère et l'amour...cocktail à la réussite jamais démentie.

Alfred Hitchcock, c'était aussi un choix de nouvelles hallucinantes réunies sous le titre "Alfred Hitchcock présente", petites histoires très effrayantes ciselées au scalpel et terriblement efficaces.
Et les séries!  Rhooo! Vous vous souvenez? "Chapeau Melon et Bottes de cuir, tout en humour anglais et raffinement," Amicalement Vôtre" et ses deux héros antinomiques mais si attachants...
"Le Saint" avec le somptueux Roger Moore, et Columbo l'excellent anti-héros au costard élimé, voilà qui me procura des heures de  suspense et de frisson cérébral.
En France, nous n'étions pas à la ramasse avec  Rouletabille, Chéri-Bibi, Arsène Lupin-Georges Descrières, le gentleman cambrioleur, et Vidocq-Claude Brasseur et sa délicieuse amie Roxane de Saint-Gély-Danielle Lebrun qui se tiraient la bourre, pendant que les Brigades du Tigre montaient dans les sondages... Ce que j'ai pu tomber amoureuse de tous ces gars-là! Même Nestor Burma et son charme latino-parigot, Maigret et sa pipe, et Navarro et ses mulets...De quoi se mettre  du beau monde sous la dent pour une affamée de mystère comme moi. Jusqu'à Joséphine Ange gardien qui résout des mystères épais comme une crêpe mal cuite...(les mystères, pas Joséphine)

N'oublions pas le Da Vinci Code, et dans la même veine mais à mon avis largement supérieur , l'inénarrable "Nom de la Rose" ...Et très récemment, Huit Femmes d'Ozon, Petits Meurtres en famille avec le charmant Antoine Duléry, et les très délicieusement british Prudence et Bélisaire Beresford, Catherine Frot et André Dussolier au mieux de leur forme. Loupe et kilt à tous les étages...Mon sang anglais ne fait qu'un tour.
J'aime les secrets impénétrables, les phrases sibyllines, les affaires ténébreuses... Les meurtres inexpliqués, les codes indéchiffrables, les détectives intrépides et perspicaces, les trésors dissimulés, les clés de l'énigme, les cryptes enfouies et  les aiguilles creuses, les signes cabalistiques et les empreintes digitales.
Et le tout, bien sûr, sans jamais voir verser une goutte de sang. Tout en suggestion et en finesse. Rien à voir avec les thrillers modernes à la sauce tomate, les experts FBI à la mords-moi-le-nœud, légistes aux mains sales, violeurs pédophiles et autres psychopathes en série...
J'ai dit mystère, pas grand-guignol...


Maintenant, qui saura  retrouver tous les personnages cités dans mon billet ? Mystère...




Bidouillage internet Célestine



24 décembre 2010

Rêves de Noël

Je me penche au balcon du monde et je vois la rosée de l'amour perler sur chaque branche.
Les possibles deviennent palpables, chaque cœur respire, chaque regard compte,  chaque voix s'élève. Les peurs s'envolent, les rancœurs s'évanouissent, les amis se retrouvent.
On partage des bonheurs simples, on oublie de se quereller, on vise plus haut et plus juste. 
Il n'y a ni vainqueur ni vaincu, ni haut ni bas, ni faim ni froid. Seulement une joie étale et sans mélange.
C'est Noël.
On a le droit de rêver.
Je vous souhaite à tous une parenthèse de chaleur humaine et de valeurs vraies. 
Je vous souhaite à tous le plus beau des rêves de Noël.

21 décembre 2010

Repos

Je suis dans mes montagnes.
Je regarde la neige tomber.
A bientôt.

15 décembre 2010

Sainte Luce, les jours allongent du saut d'une puce...

Je l'ai déjà dit plusieurs fois. La lumière me fait cruellement défaut à cette période de l'année. Mais voilà que nous avons passé Sainte Luce, la patronne de la lumière, et déjà, dans ma tête, un micronésime changement est en train de s'opérer... Euh... ne cherchez pas ce mot, je viens de l'inventer. Quelque chose à mi-chemin entre infinitésimal et microscopique . En somme on va vers l'été...Vous avez le droit de vous moquer de mon optimisme serin. Oui, serin. Au sens de niais. On peut dire que je suis une serine sereine. Je sais que les jours vont se remettre à allonger, que la planète  va inverser doucement son inclinaison et que dans quelques jours, mon transat sera exactement au soleil à l'heure de la sieste. Derrière la vitre, hein, pas dehors, faut pas exagérer! 
 Exit le sapin du voisin qui me fait de l'ombre depuis deux mois .  Les  bénéfiques rayons viendront caresser ma peau délicatement, à travers les carreaux,  me chauffer comme un vieux chat , mes cellules vont se remettre à frétiller, elles auront leur dose quotidienne de photons, youpi, alléluia! Ça va être bien.    ♪ ♫ Il en faut peu ♪pour être heureux, ♫♫la la la la ♪ la la la...☼


bidouillage photo: Célestine

10 décembre 2010

Etre ou avoir?

La question se pose. Et plutôt urgemment ces temps-ci. Peut-on avoir sans être? Peut-on être sans avoir? Version plus moderne de l'ancienne maxime moliéresque:
"Faut-il manger pour vivre ou vivre pour manger?"
On approche de Noël, la fête aux mille contradictions. Tant de bonheur dans les yeux des enfants, d'espoir dans les messes dites,  tant de générosité dans les dons, tant de lumières, de luxe, de cadeaux, d'attentions, de promesses.
Mais aussi tant de gaspillage, d'orgie de consommation, de déballage de richesses indécentes. Tant de mercantilisme vaniteux et oublieux des vraies valeurs de la fête.
Et par un contraste implacable, toute la misère du monde qui n'en est que plus accrue, comme les éclats de silex de la route sont rendus soudain terriblement coupants par la pluie fine du matin.
Des tonnes de nourritures, des monceaux de mets raffinés, de dindes farcies, de poulardes rôties, de homards et de fruits de mer, des montagnes de chocolats,  et derrière les fenêtres , toujours des petites marchandes d'allumettes qui tremblent, des petits ramoneurs qui meurent de faim et de froid.
 Des tentations à profusion dans les vitrines chatoyantes comme des gerbes d'étincelles, des ordres publicitaires péremptoires: "N'attendez pas, courez acheter votre voiture avant le 31 décembre!" et devant ces vitrines, des gens qui n'ont pas de quoi s'acheter une paire de chaussures...
Depuis toujours, c'est cette contradiction qui m'étouffe un peu à Noël, comme une arête qui a du mal à passer. Alors j' avale de la mie de pain, je bois un grand coup et je m 'amuse quand même, parce qu'il y a les enfants, les étoiles, le sapin, la magie...Les vacances en famille, les jeux de société, les feux de cheminée, la buée qui coule sur les vitres quand cela sent si bon dedans, et qu'il fait si froid dehors...
On a beau faire, on a tous cette petite voix qui nous agace, qui nous titille, qui nous oblige à chanter, à crier bien fort pour ne pas l 'entendre. Cette petite voix qui  s'appelle culpabilité. Qui de nous ne l'a jamais entendue?

Alors arrive à notre secours la bonne conscience.  On se trouve toutes sortes de bonnes raisons d'oublier notre honte et de profiter de notre bonheur. Et on a raison, quelque part. On a travaillé dur, on a gagné notre croûte à la sueur du front (avec ou sans clim) on a donné aux pauvres, on a donné au téléthon, au sida, aux handicapés, aux restos du cœur, on mérite bien de faire un peu la fête, de gâter les enfants, de faire quelques agapes. 
Mais, quand même, la petite voix est toujours là. Elle continue son ostinato lancinant, en sourdine, et ressort de temps à autre pour nous rappeler qu'il est urgent d'être, plutôt que d'avoir...Moi, c'est aujourd'hui, en traversant les boulevards illuminés de ma ville enrubannée dans ses paillettes, dans les effluves de parfums chics et de crêpes chaudes, que j'ai croisé un sdf dont le regard m'a glacée parce qu'il n'exprimait plus aucun sentiment: ni peur, ni haine, ni même résignation. Juste rien. Le vide intégral. Comme déserté par son humanité.

Bon voilà, ça , c'est fait, je voulais écrire ce billet suffisamment tôt pour ne pas trop vous plomber l'ambiance. Désolée, fallait que ça sorte...

photo internet

01 décembre 2010

J'veux du Soleil

Il y a très longtemps j'étais une princesse sumérienne. J'avais un nom à quatre syllabes qui faisait rêver les princes jusqu'au bout du monde civilisé. J'ouvrais le matin des yeux immenses cernés de noir,  sur un paysage désertique, écrasé de soleil jaune, des jardins exubérants suspendus entre ciel et terre, des palmiers ondulants penchés vers des crocodiles lascifs, de frêles embarcations sillonnant sans bruit la surface de l'Euphrate... Oui enfin, c'est vrai que ça fait plutôt égyptien, ce que je raconte. Mais j'ai envie de dire sumérien, parce que j'aime bien. De toute façons, c'est MA vie antérieure, je fais ce que je veux.  Le Tigre , l' Euphrate ou le Nil, ne chipotez pas, ce qui est certain, c'est que j'avais chaud. Très chaud. De dociles et silencieuses suivantes  s'évertuaient à m'éventer avec des feuilles de lotus , tout en versant des jarres de lait au miel dans ma baignoire. Je passais de longues heures à adorer le Soleil, les paumes des mains tournées en un geste altier et un peu mystérieux vers l'astre flamboyant, et c'est à peu près tout ce que je faisais , d'ailleurs. Une vie contemplative en somme. 
C'est sûrement pour me faire payer ce luxe (non je n'ai pas dit luxure, quoi que...)pour me faire payer cette profusion de lumière et de plaisir  paresseux que les dieux babyloniens se sont ligués contre moi et m'ont autorisée à naître, pour cette vie-ci, dans un village de montagne, sous la  neige, avec treize petits degrés pour accueillir mon premier cri.  C'est sûrement pour cela que mes premières années, je les passai à dormir et à contempler ce monde sans parler, soupirant silencieusement à la pensée de ce paradis inexorablement perdu sous trente centimètres de neige, au point que ma mère se demanda soudain avec angoisse si je n'étais pas muette. (Je me suis bien rattrapée par la suite, certes, comme si j'avais à lui prouver encore aujourd'hui qu'elle s'était fait du mouron pour rien!) 
Quoi qu'il en soit, il me reste de mes années chaldéennes  un amour inconditionnel du soleil, de la chaleur et de la luminosité supérieur ou au moins égal à la somme de ma haine du froid, du gris et de l'humidité multiplié par dix au carré. Et même au cube, n'ayons pas peur des mots.
Il paraîtrait que dans une autre autre vie, j'aurais été une otarie sur la banquise, mais là, c'est plus flou, je ne me souviens pas aussi précisément. J'ai une mémoire sélective , c'est affligeant!