14 mars 2022

Comme des pas sur le sable


 

Mes chers parents. 

« Ma songerie, aimant à me martyriser, s’enivrait savamment du parfum de tristesse » aurais-je pu écrire si j'étais Mallarmé. Mais je n'aime pas la tristesse. Même si, parfois, fugacement, elle m'étreint, comme aujourd'hui, nimbée de nostalgie heureuse.
Mes chers parents, donc, c'est fou comme cette maison, là, sur le tableau,  ressemble à celle où vous avez vécu tant d'années. Jusqu'au bout. Notre maison. C'est fou comme elle ressemble à la dernière image que j'ai gardée d'elle : une maison vidée de ses meubles, de son âme. Comme réduite à son squelette. Prête pour la vente.
Ce couloir central, séparant les pièces, ces plinthes, ces portes en bois peint avec leur bouton en porcelaine, jusqu'à cette cheminée art déco aux jambages de marbre...En la voyant, j'ai été saisie d'émotion. La maison n'existe plus que dans les replis de nos mémoires. Son âme est là. En nous. Et sur les photos que je m'efforce de rassembler pour en faire un album souvenir. 
On l'a toujours appelée la Maison.
Oh, bien sûr, les murs sont toujours là, mais le nouveau propriétaire a tout chamboulé. Il a cassé les cloisons, réagencé les pièces, ouvert des fenêtres, fait sauter les plafonds. Vos chambres sont devenus une grande pièce à vivre, le grenier une mezzanine, et le salon une chambre. La cuisine a doublé de surface.
Il a heureusement gardé les carreaux de ciment, dernier vestige d'une époque enfuie, enfouie. Parce qu'ils sont redevenus à la mode et qu'ils ont un charme fou.
Mais l'odeur a disparu. L'odeur si particulière qui me saisissait chaque fois que j'y entrais. C'est drôle, chaque maison a son odeur. Indéfinissable. Personnelle. Unique.
C'était mon enfance. C'étaient les vacances, le long voyage en DS familiale, chaque premier juillet. Le bruit familier de la rivière qui berçait nos nuits et nos jours. Qui aurait pensé qu'elle ravagerait tout sur son passage cinquante ans plus tard ? 
Ton jardin, papa, tes haricots et tes tomates. Le vieux rosier. Tes gnocchi, maman,  sur la table de la cuisine. On était sept. On accrochait ces mythiques patins à roulettes en fer avec des lanières de cuir. C'était casse-gueule mais on s'en foutait. On patinait sur le bonheur. Insouciants de vivre. Ça sentait le seringa, le chèvrefeuille et le sapin. L'ambre solaire et la friture.
Ça sentait les commencements, l'énergie, le soleil.
Et puis un jour, ça s'est mis à sentir la fin. Subrepticement, et sous le même soleil, pourtant.
Ces milliers de souvenirs, mieux qu'un album photo, j'ai envie d'en faire un livre. Retenir les traces comme des pas sur le sable. Puisque je suis, à tout jamais votre petit soldat de plume.

Et toi, cher lecteur, c'est fou, mais surtout ne t'imagine pas que je dis des folies.

******










Merci au cher Goût pour ce beau sujet.


57 commentaires:

  1. Tu sais que tu m'as collé un serrage de cou de nostalgie, ce que tu racontes ?
    Merci Célestine !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ho mince ! Respire alors...
      Bisous mon cher Goût !
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  2. Bonjour Célestine, ton texte est magnifique et j'aime tes mots, tes beaux souvenirs dans "la maison". Tu as raison, je crois que tous les foyers ont leur senteur. En te lisant, je suis revenu à mon enfance et adolescence. Merci.
    Gros bisous et bel après-midi ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mes souvenirs ne sont pas tous aussi beaux, hélas, comme pour tout le monde, il y en a de douloureux. Mais ceux de l'enfance restent gravés dans ma mémoire comme des moments de tendre insouciance.
      ❤️

      Supprimer
  3. Les sujets sont souvent ce que nous en faisons. C'est vrai le tien est si beau. En te lisant en lisant tes mots, je m’imprégnais de ces parfums d'enfance, je sentais ces effluves de légumes du potager, je m’enivrais du parfum des rosiers. Je ressentais le goût salé qui coule au fond de la gorge à les évoquer. On a chacun en nous un goût de tendre enfance qui vient nous chatouiller. Les souvenirs que tu évoques sont empreints de tendresse et de nostalgie. D'une certaine souffrance qui donne du sel à la vie. Merci pour ce joli texte.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aime beaucoup ton commentaire.
      Tu écris bien, délia.
      Merci
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  4. Cette manière unique et tellement touchante que tu as d'évoquer tes souvenirs, à chaque fois faire revivre les nôtres, comme si tu appartenais à l'universel éternellement présent à travers les âges. Nos parents sont partis pour ces habitations nouvelles que sont nos cœurs désormais et jusqu'à la fin du temps.
    Voilà qu'à présent le nouveau propriétaire a transcendé ce lieu pour que la maison continue de vivre et de servir à la naissance d'autres souvenirs, d'autres histoires, et qu'ainsi tout se transmette dans une continuité mystérieuse.
    Mais ce que d'autres avant ont imprégné de leur amour fécond demeure à jamais. Ainsi nos solidarités à travers les temps.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu dis là quelque chose de très important, Alain. Qui ne transparaît pas forcément dans mon billet : c'est que je suis heureuse que la maison prenne un nouveau départ. (C'est sans doute ce que j'ai subrepticement mis dans l'expression "nostalgie heureuse")Des cinq enfants, je suis sans doute celle qui a le mieux pris cette vente. Tu connais mon caractère positif, qui va de l'avant, et ne se laisse pas manger par le passé et les habitudes. Ça n'empêche pas la nostalgie, bien sûr, mais je ne suis pas comme Mallarmé, à me laisser martyriser par la tristesse.
      Cette continuité mystérieuse dont tu parles, c'est fascinant, justement. La seule chose que j'ai faite, c'est de rester amie avec notre acheteur, c'est d'ailleurs pour cela que je peux parler des transformations de la maison.
      Mon amoureux a aussi beaucoup aimé ta phrase sur "les habitations nouvelles" de nos chers disparus, lui qui se prépare au départ d'un être cher de 99 ans (à cet âge là, chaque jour est un miracle de plus)
      Merci infiniment pour ces mots dont toi seul a le talent.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸❤️

      Supprimer
  5. Ne leur en veux pas, Célestine ! Ils ont cassé mes murs et changé tous les plans. Ils ont fait des grandes pièces quand il y en avait beaucoup de petites. Ils m’ont fait accéder au statut des plus grandes demeures, les maisons qu’on modifie et qu’on réaménage sur place comme une bague qu’on enchâsse dans une nouvelle monture.
    J’ai changé de propriétaires. Il est normal qu’ils essaient de donner leur propre style. L’histoire seule dira si je les adopte et s’ils le méritent. Si je les adopte je trouverai un nouvel éclat. Les gens diront plus tard : « tiens c’était la maison des T… . Tu te souviens de son jardin, de ses enfants, de leurs jeux, de leur passages aux vacances ? » et puis ils essaieront de savoir qui sont les nouveaux propriétaires. Moi, j’écouterai. Je serai là seule mémoire de ces lieux. Je parle aux bois et aux rochers et ils me racontent les années paisibles et les catastrophes.
    Je me rappelle bien de toi Célestine, de tes frères et sœurs, de vos souvenirs d’enfance, de vos chagrins aussi. Je me souviens de tes passages chez moi, des quelques rares confidents avec qui tu acceptais d’échanger depuis ta chambre aux secrets.
    Ne leur en veux pas Célestine. C’est la vie. Et la vie est belle et chacun rebâtit souvent dans des murs bâtis par d’autres mains.
    Mais surtout reviens me voir !
    Je t’embrasse.

    La maison bleue accrochée à la colline (l’autre ��)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah chère maison, c'est gentil de vouloir me rassurer, mais vois-tu, je ne suis pas inquiète. Comme je le dis à Alain X, je suis consciente que c'est ce qui pouvait t'arriver de mieux : ce lifting, ce coup de jeune incroyable.
      Je suis certaine que tu vas faire encore des heureux, des enfants joueront sur ta terrasse et des adultes prendront le frais, le soir, en buvant leur café sous le tilleul.
      Ce sera formidable.
      Le détachement des choses matérielles, cela s'apprend et se cultive : ce n'est pas que je ne t'aime plus, sois-en persuadée. C'est juste que notre histoire commune s'est arrêtée, et que tu as ouvert un nouveau livre. Et entre nous, c'est quand même mieux que d'être rasée par une bombe...
      Je t'embrasse, ma chère maison.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  6. La maison de notre enfance a un gout de paradis perdu. Devenus adultes, certain y reviennent dans le désir de retrouver la magie mais ce n'était pas la maison qui était magique,... plutôt l'enfance qui l'était. L'enfant que nous étions vit toujours en nous et c'est lui qui demande à revenir à l'existence parce qu'il est le paradis que nous recherchons partout, tout le temps. Ton texte m'a touchée droit au coeur. kéa

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh ma kea. Il me semble que ces souvenirs touchent les âmes sensibles, et c'est bien naturel.
      Tu as raison, c'est l'enfance qui est magique, et les moments où nous laissons s'exprimer notre enfant intérieur, voilà des moments magiques aussi.
      Depuis quelques années maintenant, j'ai donné de la place en moi à une Petite Fille qui se croyait abandonnée.
      je l'ai serrée dans mes bras, et elle me permet chaque jour d'apprécier ma nouvelle vie et de la trouver magique. Et pour cela, nul besoin de retrouver les lieux de mon enfance. ils sont à jamais dans mon coeur.
      je t'embrasse
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  7. Émouvants souvenirs !
    Personnellement, je n'ai souvenir que de déménagements, je serais une sorte de ROM sans CD...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Allons, tu as beaucoup de mémoire, et tes billets le prouvent.
      Tu te souviens même de détails que la plupart de tes collègues de travail ont oublié...
      Alors en réfléchissant un peu, tu pourrais toi aussi laisser parler ton enfant intérieur. je suis sûre qu'il aurait plein de choses à raconter. ILO devait être trop mignon, le petit Walrus avec son cartable...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
    2. Je voulais dire que je n'ai pas de souvenir d'une maison de famille parce que j'ai vécu dans quatre consécutives. Bien sûr que je me rappelle mon enfance et même de mon premier cartable : il se portait sur le dos il était en cuir assez épais et dur, beige clair, tanné assez grossièrement parce qu'un des coins portait encore des poils de la bête. :-)

      Supprimer
  8. A l'heure où l'appartement de mes parents est en vente, ton texte résonne en moi...et bravo à la maison pour sa réponse si pertinente ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai pensé à toi, ma Cathy, en écrivant mon texte. Et à d'autres blogueuses qui sont dans le même cas.
      ❤️

      Supprimer
  9. Quelle émotion à lire ton billet ma chère Célestine. Il me rappelle la même situation que j'ai vécue en 2017 après le décès de maman, et la mise en vente de la Maison.... c'était difficile. C'est toujours difficile de déconstruire cette magie de l'enfance sans ressentir tous ces souvenirs tendres, parfumés par les fleurs du jardin.... chaque pièce qui nous rappelle notre histoire.....Merci....Tes mots retentissent et remplissent mon coeur.
    Merci de "retenir les traces comme des pas sur le sable"..

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah ma douce et sensible Den. Je savais que mes mots ne te laisseraient pas indifférente.
      Tu as raison, quelque part, on déconstruit, on détricote, mais c'est pour reconstruire autre chose.
      la vie, c'est l'impermanence...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  10. ah oui je vois le genre de dépeçage...
    j'ai eu l'occasion de revoir la maison de ma grand-mère, des années après sa mort, et malgré quelques travaux l'odeur était toujours là, en tout cas dans le couloir, dès que j'ai franchi le seuil...
    ça m'a bouleversée mais c'était merveilleux :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as de la chance d'avoir retrouvé l'odeur.
      Rien n'est resté pour moi, après le passage des maçons, peintres, menuisiers et autres plombiers.
      Par contre, j'ai retrouvé l'odeur de l'escalier de l'immeuble où nous avons habité à Valence. Intacte.
      C'était fabuleux comme expérience.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  11. Chère Célestine

    je ne suis pas de celles et ceux qui portent dans leur cœur un port d'attache , et en bandoulière leur enfance.
    Mes années ne se sont pas écrites ni inscrites comme cela ...
    Parfois il m'arrive de les "revisiter" , elles ont été douces amères, incertaines, instables , "frayeuses" avec des éclats de voix , mais aussi étincelles pétillantes comme le goût de vivre , insouciant, innocent , peut les faire éclore , réjouissantes , gommes d'amour de la vie, élan et enthouiasme qui ne m'ont jamais quittée !


    alors quand la vie se conte d'aussi gourmande et tendre souvenance , n'est ce pas une invitation à tisser la toile
    du temps avec des fils de " soi" ?


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Toi qui connais un peu mon parcours, tu sais que ces souvenirs heureux ne sont pas les seuls que j'aie gardés de l'enfance. Et que la dualité entre les étincelles pétillantes et les tsunamis effrayants ont constitué mon corpus. j'ai eu bien du mal à démêler l'écheveau de ma vie, il m'a fallu comme tu le sais engager une thérapie. J'en suis sortie plus forte, avec ce don rare de garder le bon et de laisser loin de moi le mauvais.
      J'aime beaucoup ta dernière phrase.
      Merci Lucile
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
    2. Bien sûr ma belle, et ce qui rend tes mots si attachants est qu'ils ont le bleu de tes yeux plutôt que l'ardoise des orages.

      Supprimer
  12. Quel beau texte. Nostalgie de l'enfance , du temps qui passe. Cela m'a replongé dans ma propre enfance et m'a donné un coup de cafard. Je n'ai pas été très heureux mais cela est une autre histoire !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas une autre histoire. C'est la vie. L'enfance est un moment exceptionnel puisque tout s'y décide. Et bien présomptueux celui qui peut dire avoir été toujours heureux.
      Les moments durs et les moments tendres alternent, et on se construit sur cette ambivalence.
      L'enfance que tu as eue, a donné une bien belle personne, en tout cas.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  13. Oui, chaque maison a son odeur. J'ai rapporté de chez ma mère un secrétaire qui appartenait à mon père, il est chez moi depuis 2002. Lorsque j'ouvre les tiroirs, que je n'ai pas débarrassé des objets qui s'y trouvaient, l'odeur est toujours là, l'odeur de la maison de mon enfance.
    L'appartement où vivait ma mère, a été transformé aussi, et lorsqu'il m'arrive de passer devant (très rarement maintenant), cela me fait bizarre et le temps où je vivais ici avec elle, me paraît bien lointain...
    Merci de ce joli billet, Célestine. Bisous.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ça me l'a fait avec la commode où étaient rangés les vêtements de mon père.
      Je crois que les souvenirs olfactifs sont les plus forts qui soient. Et ce n'est pas Proust et sa madeleine qui me contrediront...
      Les musiques aussi, nous ramènent instantanément dans la situation où nous les écoutions.
      C'est une expérience souvent passionnante.
      Quant au temps qui nous paraît lointain, c'est selon : parfois, j'ai l'impression que c'était hier, parfois que c'était il y a cent ans...
      L'élasticité du temps.
      Bisous ma belle d'âme
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  14. Nous sommes riches de nos souvenirs et tu as la chance de savoir les raconter avec un immense talent qui allume en nous nos propres petites flammes !!!
    Avec mes parents, nous déménagions beaucoup, je n'ai été attachée à aucune maison. En revanche chaque été nous allions chez mes grands-parents paternels, et là, LA MAISON et SES SOUVENIRS ont une grande place dans la mémoire de mon cœur. Bises fleuries céleste Célestine, un grand merci. brigitte

    Je vois des plafonds à l'ancienne en canisses, comme chez moi, les ont-ils gardés ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour les plafonds à canisses, non, ils ont disparu pour laisser place à un grand "volume" et à une mezzanine. Toute une époque ces plafonds, hein, ma Plume ?...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  15. Lorsque tu as écrit ce billet: La maison, je ne t'avais pas encore découverte. J'étais en chemin. Mais je sais que j'aurais su écrire quelque chose de pas mal, un truc qui t'aurait parlée et émue.
    Les maisons ne nous appartiennent pas, c'est nous qui leur appartenons. Je dis ça, car avec mes frères et sœurs, nous avons constaté que certaines maisons, qui ont eu plusieurs propriétaires, ne plaisent qu'à un même type de propriétaires. Dans le cas dont je parle, c'est une maison de mon cher Cantal.l'ancien propriétaire était une sorte de fou, une personne mauvaise. Eh bien, le nouveau est quasiment le même. C'est assez troublant...
    Les maisons sont faites pour être vivantes. Notre ferme familiale, là-haut; tourmentée par les vents est restée dans la famille. Ma sœurs N..... l'a fait sienne. Bien sûr, il y a eu des changements. Figure-toi qu'elle était restée dans son jus de 1926, avec quelques améliorations. Une rénovation s'imposait. Malgré cela, elle est restée la même. Je veux dire par là, qu'elle n'a pas changé fondamentalement. Nous, ses enfants, parce que nous y sommes tous nés, avons un réel plaisir à y retourner de temps à autre.
    Je parle pour moi, mais je suis sûr que pour les autres, c'est pareil. On y retrouve notre partie de soie.
    Les souvenirs y sont intacts, parfois, on y fait parler nos parents ; dans des expressions bien à eux. On enjolive un peu, on y rit, on y a eu pleuré, on y vibre, on y passe d'agréables moments.
    Mon frère G..... n'était pas très "chaud" de la voir se transformer, ma sœur C...... non plus, mais s'accordaient à dire que c'était bien qu'elle soit confier à l'un des siens.
    Moi, les souvenirs sont dans ma tête, et cette maison dans mon cœur. Les deux sont reliés.
    Voilà, ton billet m'a beaucoup parlé, en plus des mots.

    Bises de la nuit

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les maisons ont un caractère qui influe sur ses habitants. Lorsqu'elle est de bonne composition, c'est un havre de paix où il fait bon vivre.
      Mais ce n'est pas toujours le cas. Des maisons peuvent tout aussi bien être néfastes pour leurs habitants et dans ce cas, ça peut être l'enfer.
      Il y a un troisième cas où les habitants d'une maison, saine au départ, pervertissent cette maison, la rendant toxique pour ceux qui viennent ensuite.
      Dans ce cas, il y a une forme de mimétisme et la personne qui prend la suite, de normale au départ, elle prend le caractère inscrit dans l'énergie de la maison.
      C'est un phénomène bien connu en géobiologie.
      Mais bien heureusement, la "norme" est d'avoir des maisons bienveillantes.
      Avec une tripotée de phalanges

      Supprimer
    2. @Xoulec
      Je crois que nous sommes le même nombre d'enfants que toi dans la fratrie. néanmoins, nous n'avons pas voulu que l'un d'entre nous "fasse sienne" la maison.
      Cela aurait posé trop de problèmes, qu'il n'y a pas lieu d'expliquer ici.
      Ce que tu dis des propriétaires de maison qui se ressemblent est assez troublant.
      Et en même temps, peut-être que les ondes de la maison y sont pour quelque chose.
      Je sais aussi, pour l'avoir vécu, que pour se sentir bien dans une maison, il faut se l'approprier, et qu'elle est souvent l'exact reflet de la personne qui y vit.
      En tout cas, dans ma nouvelle maison, je me sens hyper bien.
      Et ça, c'est top.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
    3. @Blutch
      Je savais que le sujet parlerait à un éminent géobiologiste...
      Quant aux maisons bienveillantes, j'en habite une, désormais, et c'est un bonheur.
      Baci caro mio

      •.¸¸.•*`*•.¸¸❤️

      Supprimer
  16. "La maison près de la fontaine
    Couverte de vignes vierges
    Et de toiles d'araignée
    Sentait la confiture et le désordre
    Et l'obscurité
    L'automne
    L'enfance
    L'éternité"

    Il m'a fallu d'abord depuis dimanche sortir de cette maison, ma maison , au sein de laquelle j'etais retenu par la nécessité de ma reeducation apres fractures multiples de mon calcaneum gauche....


    Aménager cette maison patiemment depuis 4 décennies cela n'etait pas rien.... Cette maison qui s'est peuplée à l'arrivée de nos trois enfants ; cette maison qu'ils continuent et continueront  de faire évoluer ...
    Fin décembre cette maison avait jugé bon de ralentir mon rythme d'activités, m'obligeant à prendre le temps  de la méditation et du plaisir créatif....

    Bien sûr comme toi Céleste,  comme beaucoup,  j'ai des souvenirs d'enfance en maison : des odeurs, des couleurs, des sons , des jeux entre frères,  entre cousins et cousines ....
    Mais c'étaient des maisons d'emprunt,  des maisons de vacances, des maisons de grands parents ou d'oncles et tantes....pas ma maison....

    Parce que depuis ma naissance et jusqu'à mon mariage je vivais en appartement.... dans un immeuble confortable,  mais en appartement.

    Quelle différence me demanderez vous ? Mais une différence essentielle avec ce qu'ici nous avons établi : une maison ouverte où parents et enfants sont en harmonie dans un patrimoine commun.

    A l'appartement d'Annecy nous , les 3 enfants, nous étions invités à tour de rôle , jamais ensemble,  depuis notre départ.  Mais nous n'étions plus que des' invités  '.
    Même quand ma mère veuve et vieillissante souhaitait ma présence pour une aide ponctuelle ; même quand Marguerite atteinte d'Alzheimer avait du émigrer vers un Ehpad, mon séjour ponctuel à l'appartement me faisait ressentir que je n'étais qu'un 'invité '....

    A partir de février 2021  le départ de maman et jusqu'à la vente de l'appartement je me sentais responsable vis à vis de mes frères de la transmission du bien dans de bonnes conditions.
    Au final je fus le plus disponible pour les opérations de vidage et nettoyage de l'appartement.
    Ce que l'acquéreur chirurgien fera de ces pièces avec sa famille ne m'inquiète en aucune  façon.
    Non, aucun souci, parce que "la Maison " pour moi elle est ici en Isère......
    Une maison ancienne dont j'ai percé quelques secrets pendant des années de travaux de réparation et d'aménagement .
    Et ce n'est pas ma chute dans une de ses fosses qui aurait pu me brouiller avec elle.
    Avec elle et grâce à elle la famille poursuit son chemin dans l'harmonie.

    Merci à toi Céleste de m'offrir l'occasion d'écrire cet hommage à ma maison....

    Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu sais que mon blog t'est toujours ouvert.Et que j'aime que tu te livres, en confiance, sur tes expériences personnelles vis-à-vis du sujet que je traite.
      C'est émouvant, la façon dont tu parles de cette maison. j'espère qu'un jour, tu m'inviteras à la visiter...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
    2. Je crois effectivement qu'elle vaut bien une visite ; la je compte bien sur les enfants pour m'aider à finir les travaux récents dans l'entrée et à l'étage pour que la visite soit plus aisée. Et alors c'est sûr que je t'inviterai à la visiter ! 🤗

      Supprimer
    3. Ce sera avec grand plaisir cher Petrus !
      😀

      Supprimer
  17. Célestine, tu nous offres les coulisses de tes souvenirs et la rénovation en cours qui symbolise ton radieux avenir .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Rénover, effectivement, est un mot chargé d'énergie, d'espoir, de renouveau et d'avenir.
      C'est tout le contraire de "rester figé sur le passé".
      Bisous cher zicos
      Ravie de te voir traîner ta guitare par ici.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  18. Tu m'avais parlé de cette maison mais pas dans ces termes . Aujourd'hui s'exprime mieux tout ton vécu.je t'embrasse

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pensais t'en avoir parlé...
      Comme quoi, je parviens encore à t'étonner, ma Chinou...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  19. Elle était belle ta maison. Oui il faut raconter. Tu le fais si bien...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vais m'y atteler...
      Bisousss ❤️
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  20. L'ivre enfer d'en faire un livre
    ne serait que saine folie.

    Surtout si subrepticement...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Joli jeu de mots one more time, mister Well !
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  21. Coucou frangine du Sud. Il est bon ton texte, empreint de nostalgie et de beaux souvenirs. Maintenant, c'est à toi de faire en sorte que ton intérieur soit à l'image de ce que tu aimes, de ceux que tu aimes.
    Quand on était plus jeune, on allait tous les WE dans le chalet à l'alpage. Et j'ai gardé depuis ces années-là une grande émotion quand je sens l'odeur du feu. Papa faisait toujours un feu en arrivant dans la pièce principale. Même quand c'était l'été! On aimait cela. Et puis je ne te raconte pas les croûtes au fromage préparées au feu de bois. Bises alpines et continuons, d'une manière ou d'une autre, ce que nos anciens ont fait avant nous: remplir l'album de la vie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mon intérieur est surtout à l'image de ma nouvelle vie : nouveau, beau, réjouissant et plein d'amour...
      Ah...les croûtes au fromage ...tu veux dire les croûtes de fromage ? Ou alors c'est une spécialité que je ne connais pas ? ;-)
      Bisous frangine
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
    2. Ben les croûtes au fromage.
      https://www.valais.ch/fr/information/landingpage/recettes/croute-au-fromage-au-four

      Supprimer
  22. Et encore une fois en plein dans le mille de mes émotions.
    Si je pouvais je conserverais tous les lieux de mon enfance intacts. Mais tant ce sont déjà envolés : je ferme les yeux, je m'y promène comme toi je retrouve les détails, les odeurs et mon coeur pique...J'imagine que ces lieux ont une âme et qu'ils la garderont

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les lieux ont un âme, c'est une évidence.
      Et bien sûr, quand on est sensible, on y attache beaucoup d'importance.
      Je t'embrasse ma miss sensible.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  23. C'est très beau ce projet de roman sur la maison d'enfance. Ce ne sont pas des folies, c'est la sagesse même. Si tu savais comme je regrette de ne pas avoir photographié les carrelages de la mienne !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci m'n oncle !
      Tu sais que tu es craquant quand tu es un peu sérieux ?
      Bises zémues
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

      Supprimer
  24. Pour moi il y a les maisons de mon enfance, qui étaient celles de mes grands-parents et où nous allions passer quelques jours, quelques semaines, plusieurs fois par an. Avec ces odeurs dont tu parles, si tenaces dans la mémoire olfactive. Une de ces maisons a été vendue alors que j'avais une douzaine d'années mais les souvenirs restent intacts dans ma mémoire. Une autre, en Provence, a été vendue lorsque j'avais une trentaine d'années. Elle aussi a été transformée et je n'ai jamais cherché à aller la revoir, préférant garder vivants les souvenirs du temps passé.

    D'ici quelques temps c'est probablement la maison de mon enfance que nous vendrons. Cela n'aura pas le même charme que les autres puisqu'elle a été construite de mon vivant. Elle n'a pas le même enracinement terrestre que celles qui venaient d'avant ma naissance, avant celle de mes parents, et même bien avant pour la maison de Provence, pluriséculaire. Je ne suis pas sûr que les maisons "modernes", construites avec des matériaux industriels, dégagent le même parfum de bienheureuse nostalgie que les constructions anciennes.

    Belle journée à toi, Célestine

    RépondreSupprimer
  25. Voilà le thème de la maison d'autrefois et tous les commentaires : tu as le chic pour lancer les discussions , tu mérites le prix Nobel de "provoqueuse de dialogues et de confidences", ce n'est pas prévu par le comité Nobel , mais on peut l'inventer.
    Je viens juste de fermer la maison de mes parents, j'ai même pris en photo ma main donnant un denier tour de clé à la serrure. Une nouvelle famille va y vivre, un jeune homme avec sa chérie et deux enfants, ils ont l'air sympas et surtout ils ont la vie devant eux, tandis que mes parents, euh ....ben non .
    Pas de souvenirs d'enfance, je n'y ai pas vécu, ils l'avaient achetée pour y vivre leur retraite.
    Je pars une semaine en Bretagne, pas de blog, je cesse donc pour un temps de lire tes articles.
    l'Marco

    RépondreSupprimer



Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.