20 février 2022

Souvenirs nomades




“Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours...”
Marguerite Duras




 
“Filez dans vos chambres ! ” 

C'est ainsi que parlait mon père quand il en avait assez de supporter le raffut de ses cinq enfants.
Je filais dans ma chambre avec bonheur...J'aimais ce havre clair-obscur où se jouait mon théâtre personnel.  Les livres étaient mes amis de solitude.

 Je lisais la Famille Tant-Mieux,  et sa vie aventureuse en roulotte. C'était un peu mièvre.  Mais c'était doux et rassurant à mon coeur d'enfant. Quelque part, cela m'aida à comprendre et à faire mien l'optimisme de mon père, sa vertu cardinale. 
Pour mon esprit aigu et ma sensibilité piquée au vif,  les roulottes étaient le symbole de l'aventure.  Je les trouvais d'une poésie terrible, ces petites maisons à roulettes, de puissants appels au rêve. 
Le Club des Cinq, dans une de leurs péripéties,  rencontrait des Saltimbanques, et ce mot 
sentait le voyage, les petits cirques miteux, les auberges grises, les baladins d'Apollinaire, l'ours et le singe, animaux sages... Dans un autre tome, ils partaient en roulotte, eux aussi.
Ma maîtresse d'école nous apprenait à lire avec  “ La roulotte du bonheur ”. L'auteur, Paul-Jacques Bonzon, qui habitait la même ville que moi, avait écrit cette histoire pour donner le goût de lire. Je crois bien qu'il avait réussi son pari.
             
 
Plus tard, je fis découvrir à mes élèves le merveilleux “ Pierrot et les secrets de la nuit , de Michel Tournier. Comme elle était bien écrite, cette histoire dont raffolaient les enfants...Un bijou de poésie.
Pierrot le Boulanger aime Colombine la Blanchisseuse, mais voilà qu'une roulotte débarque à Pouldreuzic, toute enluminée de fleurs et d'oiseaux, et à son bord, Arlequin... Arlequin et sa poudre aux yeux, et son parfum d'ailleurs... Je rêvais moi aussi, à cet appel du large...
On les appelait candidement les Gitans, les Romanichels, les Bohémiens. Sans penser à mal. C'étaient leurs noms. Ces mots faisaient s'envoler comme des papillons des airs de guitare manouche, la plainte nostalgique des violons tziganes, les étincelles des feux de camp. 
Les Bohémiens...Cela rimait encore avec comédiens, musiciens, magiciens, comme dans la chanson d'Aznavour. Les tréteaux, les calicots, les théâtres ambulants, les funambules, les acrobates avaient un côté mystérieux. C'était Jean-Baptiste Poquelin le bateleur ou Esméralda, l'ardente aux yeux de braise. 

Qu'est-ce qui fascina Van Gogh ? Leur liberté ? Leur fierté ? Leur parfum d'aventure ?
Le gel du politiquement correct n'avait pas encore lissé les épis rebelles, et parqué les “ gens du voyage ” dans des  “ aires d'accueil de grand passage à créer par les établissements publics de coopération intercommunale...” 

Ce frisson d'enfance, je l'ai retrouvé un peu avec la magie du cirque Plume.
Mais en 2020, “L’épidémie nous condamne à finir dans la brume pandémique” écrit la troupe en guise d’adieu. Je n'ai pu m'empêcher de verser une larme.  Comme pour un poète qui meurt.



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Pour l'Atelier du Goût






73 commentaires:

  1. souvenirs de lectures enfantines : la collection Rouge et Or, le Club des cinq, le Clan des sept, Caroline et Bruno, Martine à...

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    1. Mes préférés étaient Fantômette, Alice et les Six Compagnons.
      C'est sans doute ce qui m'a donné cette imagination galopante qui ne s'est jamais arrêtée de tricoter !
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  2. Oui, c'est dans nos petites têtes que ça galope !
    Et tu le dis si bien...

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    1. Bien sûr, sinon, ce ne serait pas nous...
      Bises et belle semaine cher Boss
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  3. et dans les bijoux de la castafiore, accusés faussement puis innocentés du vol des bijoux :-)
    (tu me donnes envie de relire le club des cinq ;-))

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    1. Ah oui, bien sûr, j'avais oublié Tintin...
      En ce qui concerne le Club des Cinq, il faudra que tu retrouves d'anciennes éditions alors. parce que les nouvelles sont méchamment édulcorées...et on ne retrouve plus rien de la magie de nos lectures d'enfants, à commencer par le passé simple qui a été bonnement et simplement rayé de la carte.. Pourquoi ? C'est un grand mystère. cela donnait aux textes une autre allure, très littéraire, que ce fichu présent censé être plus facile (encore qu'en fait, c'est très compliqué à conjuguer le présent...)
      La bande des cinq parle désormais un langage de "djeuns" et ont des téléphones portables...Bref, ce n'est plus ce que c'était...Et je le déplore.
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    2. Voilà qui me donne envie de découvrir la version originale et de voir si elle correspond à mes lointains souvenirs. Et puis, je conjuguerai moi-même : On verra bien si c'est le présent, le passé simple ou le composé qui s'impose ...��

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    3. Cher André je n’avais pas vu ta remarque…
      Pour avoir la version originale il te faudra fouiner sur les sites d’occasion…
      Bises
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  4. J'en ai lu des club des cinq mais pas celui où ils partent en roulottes.

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    1. Voilà une grosse lacune à ta culture qu'il faudra s'efforcer de combler ! ;-) ;-) ;-)
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  5. Grisélidis Réal se rêvait en tzigane ! :-) avec des bracelets aux poignets, des boucles d'oreilles imposantes, de nombreuses bagues aux doigts, des foulards noués dans les cheveux...
    https://printempspoesie.lyricalvalley.org/wp-content/uploads/sites/2/2019/02/Photo-Gris%C3%A9lidis-R%C3%A9al-3-copie.jpg
    Il me semble qu'à un moment difficile de sa vie elle avait été hébergée dans une roulotte. Et je me souviens également de sa recette de cuisine le lapin à la tzigane !
    https://thumbs.dreamstime.com/b/jeune-femme-gitane-de-style-portant-le-portrait-tribal-bijoux-103643884.jpg

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    1. Et maintenant je regarde des photos d'époque qui font nettement moins rêver... La pauvreté, le dénuement...

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    2. J'avoue que je ne connaissais pas cette femme et son parcours assez (d)étonnant...
      comme quoi on ne cesse d'apprendre...Merci d'avoir agrandi ma culture.
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  6. On a la même vue des "Romanichels".
    J'en ai hélas une supplémentaire due aux Roms qui sont venus gagner leur croûte dans les poches...
    Contrairement à ceux qui ont meublé mon enfance (je n'avais rien qui pût les intéresser), ils m'ont coûté 2 cartes Visa, deux téléphones, un smartphone et quelques billets imprudemment laissés dans un portefeuille...
    Mais je n'ai pas de aine, juste l'agacement légitime du type dépouillé de quelques accessoires bien utiles.
    Pas le type qui, dans un accès de rogne rétablirait la peine de mort pour le vol d'une téléphone...

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    1. J'avoue, c'est toujours pénible de se faire carotter ses affaires...quel que soit le voleur.
      Tu as trouvé le mot, c'est agaçant. Et on a tous, peu ou prou, fait cette expérience.
      Ensuite, les réactions vont, en effet, du simple agacement à la haine farouche.
      Pour cette dernière, on a vu ce que ça a donné par le passé, et encore de nos jours, et c'est jamais bien reluisant... ;-) ;-) ;-)
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    2. Eh oui, certains font même de ce penchant psychotique pour la détestation un tremplin pour atteindre la "magistrature suprême"...
      On avait eu il y a deux mandatures, l'équivalent d'un "commissaire aux questions arabes".
      Il semblerait qu'une réédition soit prévue chez certains candidats.

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    3. Serait-ce inhérent à la nature humaine ?
      C'est un peu désespérant, au final... ;-)
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  7. Comme elle est belle cette peinture et elle fait rêver à cette vie de bric et de broc des saltimbanques !
    C'est maman qui criait allez dans votre chambre mais elle nous amenait à la bibliothèque, et ça c'était bien !
    j'ai bien connu le Club des Cinq que j'achetais aux enfants, dans un coin du grenier il en reste encore comme les livres de la Bibliothèque rouge et or, etc...
    Je me souviens de ma fille déguisée en Tzigane !

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    1. Moi c'est Esmeralda qui me faisait rêver, avec ses gros anneaux d'oreille et son fichu sur la tête. Et bien sûr, son corps de rêve.
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    2. Eh ! Oh ! tu n'as pas de quoi faire un complexe avec Esméralda... Je me demande même si Totor n'avait pas pris modèle sur toi pour sa gitane. Ce qui tendrait ainsi à prouver que les voyages dans le temps sont possible.
      Baci Cara mia

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    3. Flatteur, va...
      Tu sais bien que je ne résiste pas aux compliments d'un Rital aux yeux de braise...
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  8. Et ceci il y a quelques lunes
    http://dans-les-voiles.over-blog.com/article-36606092.html

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    1. Un poème que j'ai toujours fait connaître à mes élèves.
      La quintessence de la perfection poétique.
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  9. Jolie et émouvante évocation de tes lectures d'enfance, replacée dans son contexte familial que te suscite le thème de cette semaine. Tu m'as touché.
    Je serais jeune je me dirais « chouette j'apprends ce que lisent les filles ! ». Mes lectures étaient surtout les « Signes de piste », l'incontournable Prince Éric, et aussi Bob Morane et autres Tanguy et Laverdure.
    Quant aux romanichels, je les connaissais « en vrai » comme je le dis chez moi. Je comparais avec ceux que l'on trouve dans « les bijoux de la Castafiore » en pensant que ce n'était pas du tout ça le vrai…
    je dirais même plus : c'est ce que je pensais.

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    1. C'est vrai que les livres étaient vachement "genrés" à une époque...
      Quand je vois les jeunes d'aujourd'hui, ils lisent (quand ils lisent) sensiblement les mêmes choses...
      J'aime bien quand tu es touché. Ça m'émeut...
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  10. Bonjour Célestine.
    Joli récit qui rassemble, comme des élèves dans une cour d'école en fin de récréation, des souvenirs choisis parmi tes nombreuses lectures de petite fille.
    Mon pseudo témoigne de l'affection, jamais démentie, que je porte aux egiptanos (Étymologie: autrefois, on pensait que les gitans venaient d’Égypte)
    Les premières lectures, quelle que soit leur teneur, nous transportent toujours dans un "ailleurs" au sens élargi: un autre lieu, une autre époque, une autre émotion.
    Dans "La gloire de mon père", Augustine, la mère du jeune et précoce Marcel Pagnol, défend à celui-ci la lecture, qu'elle considère dommageable, dangereuse pour un enfant non encore scolarisé.
    Cette brave femme, pourtant épouse d'un instituteur, va jusqu'à verrouiller la porte vitrée de la bibliothèque mais Marcel dérobe un livre de recettes non emprisonné car, devait penser Augustine "un livre de recettes, ce n'est pas vraiment un livre".
    Seulement, voilà, une recette se compose de mots que le petit Marcel déchiffre avec volupté et lit à voix haute pour s'en faire des amis qui, une fois réunis, seront les acteurs d'une émotion créatrice, culinaire.

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    1. J'étais comme le petit Marcel. J'ai appris à lire toute seule à quatre ans en déchiffrant les titres des journaux que ma mère posait sur la table quand elle épluchait les légumes.
      Et je suis devenue un de ces êtres les plus dangereux qui soient : une femme qui lit.
      Merci pour ton commentaire qui m'a emmené chez toi pour quelques lectures bien agréables.
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    2. J'ai toujours pensé que tu avais quelques longueurs d'avance, j'en ai la confirmation :-)
      Bonne soirée.

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    3. Je prends cela comme un compliment...Merci Rom
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  11. J'ai la chanson d'Aznavour dans la tête !
    Mon père aussi criait la même chose. Que de souvenirs !
    Grosses bises.
    Lydia

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    1. Après deux semaines de garde d'enfants, je reconnais que le calme de la maison est le bienvenu.
      Je comprends donc que mon père, rentrant du travail, n'avait pas forcément la tête à écouter nos cris.
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  12. Que de poésie dans tes textes ! Comme toi, je suis née avec l'envie de lire qui ne m'a jamais quittée.

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    1. Merci bourlingueuse !
      je file voir su tu as été inspirée...
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  13. Une pose entre ciel et terre, les nomades de Vincent Van Gogh enclins de liberté s'arrêtent un instant sous la lumière forte du Midi. C'est le plein été balayé par le mistral qui rend le ciel couleur azur.
    Simplicité d'un temps de vie ardente.

    Et moi, petite fille retranchée dans ma chambre, comme toi Céleste, je me fondais dans le monde riche des livres, saltimbanque agile, je voletais de page en page, d'un mot à l'autre, d'un voyage à un autre ailleurs, loin du bastringue de la vie réelle...je me baladinais derrière le rideau des mots acrobates, facétieux, de l'enfance, jusqu'à la lecture de la Comtesse de Ségur et ses Malheurs de Sophie ou ses Petites Filles Modèles... tous dévorés...

    Evasion extraordinaire qui persiste encore aujourd'hui !
    Merci pour tous ces jolis souvenirs !
    Bisous.
    Den

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    1. Les lectures d'enfance nous ont marqués! De la Comtesse, j'avais lu le général Dourakine, et l'auberge de l'ange gardien. Ce sont les deux dont je me souviens, avec aussi Un bon petit diable.
      Nous n'avions que cela pour nous évader, et je pense que cela nous a forgé une vie intérieure extrêmement riche.
      je t'embrasse ma belle den
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  14. J'ai eu les mêmes lectures d'enfance que toi... :-)

    Mais surtout la même "larme à l'oeil"
    quand le Cirque Plume n'a pas pu terminer ses "adieux"...
    Un de mes grands "amours", le Cirque Plume !

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    1. Ça m'a vraiment peiné d'apprendre qu'ils arrêtaient.
      Je les ai vus en spectacle, c'était époustouflant. un grand moment de poésie.
      Ils vont manquer.
      J'espère que d'autres relèveront le flambeau.
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  15. A chacun l'objet de ses souvenirs d'enfance.
    Pour certains, comme Toi Céleste en l'occurrence, ce sont d'abord les écrits,  les livres les vecteurs de ce genre de souvenirs nomades.
    Pour moi l'avènement de supports audio a constitué la source prépondérante de mon imaginaire d'enfance.
    Bien sûr que la lecture de bandes dessinées,  de journaux, puis d'albums ( Tintin, Spirou.....), de bibliothèques Rose, Verte, Rouge et Or a tôt également développé mes souvenirs romanesques de l'enfance.

    Cependant, bien avant le plaisir de la lecture, les disques m'ont fait découvrir Le Petit Prince, les contes du chat perché,  les aventures de Babar, la Belle au bois dormant,  les trois petits cochons,..... et diverses chansons.
    Plus tard la Radio m'apporta le goût du mystère par les séries policières radiodiffusees.......
    Quant aux instituteurs ils m'ont sensibilisé à l'atmosphère des contes.  Mais j'ai aussi  le souvenir particulier d'une lecture  par un instituteur d'un quotidien nous relatant des rapports de type guerrier entre deux équipes de rugby lors d'un match..... ce qui ne m'incita pas à rechercher la pratique de sports d'équipe....

    "D'où viens-tu gitan?
    Je viens de Bohême
    D'où viens-tu gitan?
    Je viens d'Italie
    Et toi, beau gitan?
    De l'Andalousie
    Et toi, vieux gitan, d'où viens-tu?
    Je viens d'un pays qui n'existe plus"

    La encore ce sont plus des souvenirs sonores que j'ai en tête (Prestations de Manitas de Plats..  .).
    Ou bien encore un viron en Camargue avec mes parents et l'évocation de leur traditionnel pèlerinage aux Saintes Maries de la mer..  .

    Mais j'apprécie grandement de connaître un peu plus ton univers nomade grâce aux lectures.

    Bises charmées

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    1. Mes souvenirs d'adolescence sont plus contrastés et variés. Cinéma, radio, télévision firent leur place dans ma vie, même si je n'ai jamais perdu de vue mon amour premier et fondamental pour les livres.
      Je me souviens moi aussi des séries policières radiophoniques de pierre Dac, et de la fameuse émission le Masque et la Plume...
      Quant à la chanson des Compagnons, elle m'a fait penser à celle de Daniel Guichard (le GitanI)
      Bises nostalgiques
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  16. De mon temps, les Romanichels étaient craints : toutes sortes de légendes leur étaient attachées. Sans doute la peur de l’inconnu, de la différence a-t-elle toujours rendu les hommes méfiants et craintifs.
    Leur mode de vie nomade et libre était sans doute un affront à la petitesse de leurs cœurs, enfermés dans leurs citadelles de conventions et de préjugés.
    Et puis c’est tellement plus simple de choisir des boucs émissaires et de leur faire porter le poids de tous les maux…
    Vos mots, en tout cas, sont empreints de respect et de tendresse.
    Et cette importance des roulottes dans vos lectures à de quoi interpeler …
    De nos jours, on les appelle les « tiny houses » mais font-elles autant rêver ?
    ~L~

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    1. Certaines Tiny Houses me font rêver, oui. Sûrement parce qu'elles ressemblent à des roulottes...
      Entièrement d'accord avec vous, cher Lorenzaccio. La peur a toujours été une mauvaise conseillère, en matière de relations entre les hommes.
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    2. Les Gitans, Tsiganes (ou toute autre appellation ramenant à ce peuple nomade) ont toujours été honnis, bannis, ostracisés. Ils ont largement fait partie de la "solution finale" des Nazis. C'est le seul peuple qui n'a jamais fait de guerre, qui ne s'est jamais vengé de tout le mal et le mépris dont ils ont été victimes.
      Nous avons beaucoup à apprendre de leur sagesse.
      Un peuple dont les armes s'appellent Guitare, Violon, Tambour, ça fait rêver...

      Je puisais mes lectures de jeunesse chez les Vernes, avec et sans le S final.
      Ti bacio

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    3. Un peuple dont les armes s'appellent Guitare, Violon, Tambour, ça fait rêver...
      J’aime cette phrase…
      Ti bacio anche
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  17. Décidément il y a dans l'air du temps un tourbillon qui réveille des petits bout de notre enfance en dormance. Une nostalgie pleine de sucre et de parfums surannés. c'est bon de se plonger dans cet hier qui n'est pas si ancien que ça puisque rien n'est encore effacé.
    C'est si bon et ça aide à avancer.
    Une roulotte, j'en rêve pour notre jardin.... et mes petites lucioles.

    Bises d'enfance.

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    1. Gr-ace à ta dernière phrase, nous nous sommes plongés dans les catalogues de maisons pour enfants...comme tu le sais nous en avons une flopée de ces chères lucioles. Le neuvième est en route...
      Rien ne vaut de rêver !
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  18. C'est fou ce qu'il y a richesse dans l'imaginaire d'un enfant. Les bohémiens, ces étranges étrangers nous fascinaient autant qu'ils faisaient peur. Impénétrable culture gitane à laquelle se rattachent tant d'émotion. Tu en parles fort bien. J'ai eu beaucoup de plaisir à te lire, de même que les différents commentaires postés sous ton texte. C'est magique (les comédiens, les musiciens, les magiciens)

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    1. Merci pour ton passage, chère Delia.
      C'est vrai, l'imaginaire d'un enfant est très riche, pour peu qu'on veuille bien le stimuler...
      Et pour cela, les jeux dans la vraie vie et la lecture sont deux puissants moteurs !
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  19. Mon pote le gitan, c'est un gars curieux
    Une gueule toute noire, des carreaux tout bleus
    Il reste des heures sans dire un seul mot
    Assis près du poêle, au fond du bistrot
    Ce gars-là a une roulotte, se promène dans sa tête
    Et quand elle voyage, jamais ne s'arrête
    De pâles paysages sortent de ses yeux
    Mon pote le gitan, c'est un gars curieux
    Mon pote le gitan, c'est pas un marrant
    Et dans nos bistrots, personne ne comprend
    Comme tous ces gars-là, il a sa guitare
    Une guitare crasseuse qui vous colle le noir
    Quand il se met à jouer, la vieille roulotte
    Galope dans sa tête, les joueurs de belote
    S'arrêtent et plus rien, on a mal en dedans
    Mon pote le gitan, c'est pas un marrant
    Mon pote le gitan, un jour est parti
    Et Dieu seul sait où il balade sa vie
    Ce type-là était un grand musicien
    Moi j'en étais sûr et je le sentais bien
    Le taulier m'a dit qu'on est venu le chercher
    Un grand music-hall voulait l'acheter
    Mon pote le gitan, il a refusé
    Un haussement d'épaule et il s'est taillé
    J'ai eu l'impression de perdre un ami
    Et pourtant ce gars-là ne m'avait jamais rien dit
    Mais il m'a laissé un coin de sa roulotte
    Et dans ma petite tête, j'ai du rêve qui trotte
    Sa drôle de musique en moi est restée
    Quand je pense à lui, il m'arrive de chanter
    Toi sacré gitan qui sentait le cafard
    Au fond ta musique était pleine d'espoir.

    Mon père me chantait cette chanson et quand je l'entends, je pleure...

    Bises
    Angela

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    1. J'ai réécouté avec plaisir cette chanson, avec la voix chaude d'Yves Montand.
      Pour mon père, son pote le Gitan, c'était Leny Escudero...
      Et quand je l'entends chanter, je ne suis pas loin de verser ma larme, moi aussi...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  20. Bonjour Maitresse.
    Les temps ont changé, mais je ne vous apprend rien :) A chaque époque ses moyens de "transport". Etant née en Roumanie, des gitans j'en ai vu passer... des très bien et quelque petits voyous. Mais en général, cela se passait plutôt bien. La majorité d'entre eux descendaient chaque printemps au Sud du pays pour travailler les terres, puis revenaient à l'approche de l'hiver, hiver toujours rude. Les pauvres... Mais c'est trop long pour raconter ce matin, et je m'égare du sujet :)
    Lire ? Pas le temps chez nous, rêver encore moins. Je vais peut-être raconter tout cela en jour :)
    Bises Celestine :)

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    1. Oh oui ce serait bien que tu le racontes… je te lirais avec plaisir.
      Et puis non, tu ne t’égares pas du tout du sujet…
      Chacun est libre d’écrire ce qu’il veut ici.
      Bises ma Julie
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  21. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. Je trouvais votre commentaire bien joli et très poétique.
      Dommage de l’avoir supprimé.
      Je vous souhaite la bienvenue ici monsieur.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  22. Moi aussi j'adorais les aventures du CLub des 5 et du clan des 7 qui ne semblaient jamais dormir chez eux, ni aller à l'école. J'adorais aussi les premiers volumes de "La petite maison dans la prairie" leur voyage en charrette vers l'Ouest, leur installation, les indiens, etc... Et puis ce livre dont j'ai oublié le titre et que je cherche désespérément : l'histoire d'une petite Portugaise installée en France dans une vilaine banlieue et qui s'évade comme elle peut.... Tes jolis souvenirs nomades m'emmènent vers mon enfance. Merci

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    1. La petite maison dans la prairie, c'était davantage ta génération...
      Mais j'aimais bien, quand même, la série télévisée qu'ils en ont tirée...
      Quant à la petite portugaise, ça ne me dit rien...peut-être un de mes lecteurs saura ?
      Bisous ma miss
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  23. Et si Le plus précieux de ce temps de " l'enfance " à lire avait été l'ennui qui y conduisait?
    Dans la chambre dite des filles, couleur pêche , à l'étage chez mes grands parents , au pied du Jura , des jours et des jours où les cordes de la pluie battaient sèchement la mesure sur le chien assis en zinc, floutant irrémédiablement le Mont- Blanc qui , selon qu'il était nimbé ou bien s'auréolait de couleurs grisées ou rosées , prédisait la météo à venir .
    C'est dire si je m'efforçais de le déceler au lointain , jusqu'au jour où plus désœuvrée qu'à l'accoutumée , je découvris dans un grand coffre une pile de(collection ) Blanche, et au hasard " les petits enfants du siècle "
    Le texte préfigurait ce qui allait insidieusement advenir dans les cités .. Je n'en n'ai pas parlé .
    mais en ai été marquée à jamais .
    Le goût des écrits vrais , réalistes venait d'éclore et allait guider mes choix.
    Celui de Vincent pour les verdines et les tsiganes avait certainement pour source le camp gitan qu'il trouvait immanquablement sur son chemin quartier Barriol, lorsqu'il se rendait au pont de Langlois à Arles, ainsi que lors du traditionnel pèlerinage aux Saintes Maries de la Mer les 24 et 25 mai...
    Et ainsi de livres en livres , comme d'autres naviguent de port en port , d'aventure en aventure, jamais ni ma soif , ni ma curiosité , n'ont été affadies .
    Et l'écrivant à la suite de ce post , amie , il me reste de la tendresse pour ces étés ...

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    1. Merci pour ce long commentaire plein de ...toi.
      Tes références ne sont pas les miennes, je n'ai jamais trop aimé, au contraire de toi, les écrits réalistes, surtout quand la réalité est grise et triste.
      Les fictions sont plus à mon goût, la réalité n'en est pas absente puisque les auteurs mettent beaucoup d'eux-mêmes dans leurs écrits.
      Mais j'aime bien qu'il y ait une part d'imaginaire...
      Tu m'as remis en mémoire le mot "verdine" qui n'est pas très souvent usité.
      Et donné l'envie d'aller faire un tour en Arles "où sont les Alyscamps"
      Douces pensées
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  24. Plein de jolies références, que je connais presque toutes.
    Sauf ce livre de Michel Tournier, que je viens de commander du coup.
    Je penserai à toi en le lisant, merci...

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    1. Tu verras, c'est plein de poésie...Et dans quelques années, tu pourras la lire à tes petits-enfants.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  25. Le club des cinq, le clan des sept, quelle évasion et quel rêve dans notre jeune âge ! Michel Tournier je ne connais pas, je crois que je vais faire comme Pastelle.
    Merci !

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    1. Tu ne le regretteras pas ! Enfin j'espère...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  26. Coucou Célestine, merci pour ton superbe billet qui me fait revenir des années en arrière avec de beaux souvenirs. Mon père avait à coeur de m'offrir de merveilleux livres avec une belle couverture, exemple "En avant" "le monde merveilleux des fourmis" et tant d'autres dont un très bel album de "Bécassine" joliment relié.
    La toile de la roulotte est superbe.
    Bisous ♥

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    1. C'est bien d'avoir eu un père qui t'offrait des livres. Un merveilleux viatique pour toute l'existence.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  27. Le Club des cinq, le Clan des sept ont aussi bercé mon enfance après il y a eu - oh merveille - la découverte des Contes du Graal, le roi Arthur, Lancelot et toute cette "joyeuse" bande... Ah, doux temps de la jeunesse, les roulottes m'ont faite rêver aussi, aujourd'hui nous avons avec mon mari un van des temps modernes, les chevaux sont cachés sous le capot ! Des bises vagabondes céleste Célestine, doux voyages dans ta tête, dans ton cœur et dans ta vie. brigitte

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    1. Je te souhaite de jolies balades dans ta roulotte moderne, chère Plume.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  28. Une jolie évocation de souvenirs de lecture de ta tendre enfance. Le Club des cinq, le Clan des sept, et bien d'autres, ces livres je les ai lus moi aussi, j'adorais lire déjà à cette époque, et cet amour des mots ne m'a jamais quittée.
    Le tableau de Van Gogh évoque en moi un autre souvenir. Mon père collectionnait les cartes postales dont celles représentant des peintures. Il avait cette carte des roulottes de Van Gogh au milieu de bien d'autres, j'ai le carton chez moi où elles se trouvent. Cette carte, je l'ai offerte à un ami il y a quelques temps, et je sais qu'elle s'y trouve bien, qu'elle y a trouvé sa place.
    Les souvenirs entraînent d'autres souvenirs (sourire). Bonne soirée, Célestine. Bisous.

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    1. Régulièrement, je ranime cette flamme de l'amour des mots chez mes lecteurs, pour mon plus grand plaisir. Bisous belle d'âme
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  29. Une évocation vraiment superbe !

    Je n'en reviens pas qu'on ait retraduit le Club des cinq pour en faire disparaître les verbes au passé simple !

    Allez, j'en ajoute une qui me rajeunit aussi : https://www.youtube.com/watch?v=jnVCSkV5XsM

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    1. Si on n'avait fait que supprimer le passé simple, mais ça va beaucoup plus loin...Tu seras sans doute intéressé par cet article, cher oncle Joe...
      On a atteint des sommets d'imbécillités...ou plutôt des abysses, hélas, c'est là qu'est l'os.
      Bises consternées
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    2. PS. Merveilleuse chanson de Jean Ferrat, merci.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  30. « Filez dans vos chambres » n’existait pas chez nous. D'ailleurs, nous n'avions pas vraiment le droit d'y aller en pleine journée. Nous préférions aller dehors pour jouer dans nos cabanes, ou rejouer les épisodes de Thierry la fronde, faire quelques débougines... Je n'ai jamais lu le club des cinq, pas plus que le clan des sept. Ma sœur B m'en avait pourtant offert un ; je ne sais plus lequel. Je me souviens seulement que je n'ai pas "accroché".
    J'aimais surtout regarder mon père fabriquer des vraies charrettes à foin et autres remorques en bois. Point de roulotte ! Pourtant, j'aurais aimé l'idée que quelque part, au bout de l'univers, roulerait encore la vieille roulotte, sur le chemin de papa ♫♪♫♪♫♪

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  31. Je n'arrive plus à commmenter il me semble. Ni par Firefox ni par Safari. Sur plusieurs blogs... Désolée, j'essaie avec ceci quand même....

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  32. Ton texte me fait me souvenir de mes lectures du Club des cinq. C'était l'enfance, le temps de l'insouciance. Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Jules Verne est le seul nom qui me vient ...
    Comme toi, je pense que je rêvais de voyages, qu'ils soient à l'autre bout du monde ou à l'autre bout de la galaxie.
    Bises Célestine.

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.