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30 avril 2011

Active et nonchalante


Je suis époustouflée : non ! Déjà une semaine de vacances et je n'ai rien vu passer ! Et paradoxalement le temps semble s'être étiré, pour la bonne raison que je l'ai vraiment rempli. C'est cela, le paradoxe des vacances : on a l'impression d'avoir fait mille choses, le jour de la sortie paraît très loin , et en même temps ça fuse comme un éclair.

L'omelette au sucreBon, ces considérations métaphysiques de bazar étant posées (si, si, je confirme, ça ne vole pas très haut) je vais pouvoir essayer de décrire ma vie et mon état d'esprit en ce lumineux samedi de fin d'après midi.
Côté actif, j'ai (enfin) terminé la maquette de mon livre, qui va partir pour la Belgique dès lundi. Du coup, les règles de typographie n'ont plus de secret pour moi. Je me suis explosé les yeux sur Word. Et j'ai commencé à écrire un nouveau roman.
J'ai quand même six livres à lire en une semaine, six livres pour enfants, car fidèle à moi-même, (dans la série l'instit qui se casse bien la tête pour ses élèves) j'organise un "défi-lecture" sous forme de "trivial pursuit" pour mes chères têtes blondes, et il faut bien que je sache de quoi parlent les livres que je leur ai demandé de lire. Je vous conseille l'Omelette au sucre, de JP Arrou-Vignod.Un petit régal de nostalgie des années 60 qui raviront ceux qui ont aimé Le Petit Nicolas. Ce n'est pas un scoop, les bons livres "pour enfants" plaisent toujours aux adultes, c'est même à cela qu'on les reconnaît !
J'ai une liste de petites bricoles qui traînent, factures, courrier, raccommodages, 
Je dois aussi trouver du temps pour  préparer mon voyage de fin d'année en me rendant sur place, visiter ce très beau château : et je ne parle pas des tâches ménagères pour lesquelles je dois me motiver à mort ! Il le faut, pourtant, les araignées ont investi la place pendant mon absence, c'est impressionnant, ces braves petites bêtes ...



  

 Côté nonchalant, je me prélasse avec bonheur et sans aucun remords, sous un soleil de presque mai, je laisse les pensées m'effleurer et repartir à pas de loup, je médite, je bois du thé, les paupières encore pleines de mon séjour à Juan les Pins. Parfois, ma gorge se serre devant la beauté des choses et leur fragilité. Mes parents m'émeuvent, ils sont en sursis, et j'ai beau me dire que nous le sommes tous, il n'y a pas à dire, ils le sont davantage. Les relations humaines me brassent, me questionnent, la mélancolie me terrasse au moment de devoir toujours se séparer des êtres que j'aime. Un frère lointain que je vois trop peu, des nièces adorables, une amie délicieuse avec qui j'ai partagé ça :



 Travail, famille, bonheur. Je me répète, sans doute. Mais c'est encore et toujours ma devise.


photos internet et Célestine 

22 avril 2011

Des frissons


Elle aime frissonner.  
C'est une sensation qui lui plaît. Elle frissonne d'émerveillement devant un tableau, elle frissonne de plaisir, d'attente, de joie, d'excitation, elle frissonne sous le regard insistant d'un bel inconnu, dans le train, elle frissonne à la pensée d'une soirée où le courant passera, elle le sait. Elle connaît ce sentiment jubilatoire qui soulève son cœur dans sa poitrine. Elle aime la connivence de certains yeux, de certaines bouches. Il lui suffit de fermer les paupières, d'imaginer...Elle sait terriblement imaginer, au point que les images en deviennent presque réelles: c'est cela qui la fait frissonner, depuis toujours. Dans ses rêves, certains baisers laissent sur ses lèvres, au réveil, un étrange goût de réalité.
La nuque de certains hommes, douce et émouvante, avec ce  creux juste fait pour accueillir la main , cela peut la faire chavirer.  Un lobe, aussi, parfois. Une commissure. La courbe d'une frange de cils. Un éclair bleu. Les hommes sont des puzzles dont chaque pièce peut emporter le frisson. le rêve lui suffit. Il l'emplit.
Pour peu que la musique s'en mêle, la voilà partie dans ses émois érotico-intellectuels, cette exultation des sens et de l'esprit. Elle vibre. Comme la corde d'un arc sous le souffle du vent.Son jardin secret est un champ de blé ondulant sous la houle d'un frisson permanent.

16 avril 2011

Le dépassement de soi...

Ah! voilà enfin un peu de calme après une semaine à me faire crépiter les neurones. J'ai bien cru que je passais plusieurs fois à la limite de l'apoplexie! Organiser la même semaine le loto de l'école et le cross, quelle erreur de débutante!
Enfin, ces deux activités hautement relationnelles m'ont permis de constater la vaste palette  des "techniques" éducatives des jeunes parents actuels. 
Le loto, tout d'abord. En fonction de la place des mouflets à la table de jeu, je pouvais, de mon perchoir, observer ce microcosme et déterminer les valeurs (ou les non valeurs) de chaque famille, les Duquesnoy et les Groseille en pleine action, ou leurs avatars modernes: les Boulay et les Lepic.
De la rigueur catho bon enfant pleine de grands principes guindés et un peu obsolètes,  à la démission complète de la famille Bidochon, en passant par les bobos ex soixante-huitards permissifs mais bon chic bon genre, les enfants restaient soit sagement assis, tresses nouées, culs serrés et sourire aux lèvres, soit se levaient pour se dégourdir les jambes entre deux parties, sans quitter le  regard admiratif et attendri de leurs géniteurs, soit (et c'est le pire) échappèrent complètement à la surveillance de leurs parents pour aller se masser en grappes sur le parking extérieur, où les attendaient les joies ineffables de pénétrer dans un chantier interdit au public et hérissé d'énormes dangers, genre trou béant, pelle mécanique ou câbles électriques sous tension. 
Cette dernière catégorie de parents était paradoxalement la plus attentive au tirage des numéros, il s'agissait de la gagner, cette sacrée télé écran plat haute définition! Mais ils devaient penser que le loto étant organisé par l'école, c'était forcément l'école qui se chargeait de surveiller leurs lardons. Euh...à neuf heures du soir, ce n'est plus de la conscience professionnelle, c'est de l'apostolat là, du catéchisme laïque! "Faut arrêter!" comme dit l'expression populaire en vogue qui me donne des gerçures.
Cette dernière catégorie de parents étant (il faut le noter) également la plus hargneuse à nous rappeler notre devoir de surveillance dans la cour, une façon pratique de nous faire croire qu'ils ne lésinent pas sur la sécurité de leur progéniture. Soyons zen! Je m'entendis pourtant faire un beau discours d'ouverture sur les valeurs de l' École et le partenariat avec les familles...mais il faut croire que les esprits étaient  davantage troublés par les odeurs de hot-dogs et la vision des alléchants gros lots que par ma prose vibrante de conviction .

Le cross d'hier me donna une fois de plus matière à observer les mœurs étranges de certains parents. (En gros, un peu toujours les mêmes).
Nous dressâmes préalablement une liste des parents dévoués qui avaient répondu présent dans les jours précédents, pour donner un coup de main: installer et baliser le parcours, assurer le guidage des courses, et veiller à ce que tout se déroule bien. Nous attribuâmes donc un rôle à tous ces bénévoles précieux. C'est là que je vis sortir de derrière les fagots des "volontaires" de la dernière heure qui ne venaient là en fait que pour regarder courir leur petits rois et princesses, des papas bardés d'appareils photo, des mamans certes très gentilles mais bardées, elles, d'une poussette, ce qui prouvent qu'elles n'avaient pas tout à fait  intégré le rôle de commissaire de course...L'une d'elle me demanda même une chaise pour pouvoir allaiter bébé, qui s'est bien pris le vent, le bruit  et la poussière tout l'après midi mais bon, c'était pour aider l'école, quand même!
Le matin, j'avais assisté abasourdie à un festival téléphonique d'excuses bidons pour ne pas faire le cross (petite coursinette de 950 mètres il faut le préciser au cas où vous penseriez qu'on les entraîne pour le marathon) Je ne vous raconte pas le nombre de fatigues soudaines, de chevilles foulées, de fièvres inexpliquées et subites, d'intempestifs maux de ventre , de dents, de cou,  de dos et autres migraines ravageuses, et même une éruption géante de boutons obligeant cette pauvre enfant à ne porter que des tongs. Humiliant! on ne peut quand même pas courir en tongs, vous pensez bien! Je me demande si on nous prend pas un peu pour des quiches, de temps en temps...
Puis quand à l'issue de l'après midi, je leur demandai ce qu'elles en avaient pensé, l'une d'elles me dit qu'elle avait vu beaucoup d'enfants pleurer et que ça l'avait choquée. Les pauvres choux! je dus faire là encore un petit speech sur les valeurs du sport, l'école de la volonté et du dépassement de soi, et le souvenir formidable qu'ils garderaient tous d'avoir "surmonté" l'épreuve et d'être"comme les autres".
Moi, il y a des jours, j'ai l'impression d'être une extra-terrestre.







Photos internet

14 avril 2011

Pour mon anniversaire 
je voudrais...
arrêter le temps, gommer la mort, ne plus sentir s'écouler dans mon corps les inexorables grains de sable qui nous rapprochent tous de la fin,
je voudrais  du bonheur du soleil pour chacun,
que les triturations de l'âme fassent place aux épanchements de joie,
je voudrais que la Vie soit bonne à jamais pour tout ce qu'elle engendre
je voudrais que mes vœux ne soient pas d'inutiles cris muets dans l'incertitude absolue et glacée d'un univers hostile.

Je ne voudrais seulement que des jours de fièvre et de miel, des jours couleur d'orange et des  jours de lumière
je voudrais garder dans mon ventre la chair de ma chair 
et la chair de la chair de ma chair
jusqu'à la fin des temps
redevenir un peu fœtus de temps en temps
Je voudrais des plumes et du vent
des voiles blanches, des goélands,
des plages surprenantes et des lunes en croissant
des bras autour de moi jusqu'à la fin des vents
ne plus pleurer, ne plus vomir, ça oui,  ne plus vomir surtout sur les aberrations du monde.

Hein? je rêve?
Et puis, alors, bien le droit, non?
Aujourd'hui, j'ai 27.349.920  minutes et c'est pas tous les jours!

11 avril 2011

Dolce Vita

Un ciel de lin. L'envol du thermomètre. L'été. 
L'été en avril...Étonnant. Un caprice de la météo sans doute. Des records sûrement dus à un dérèglement inquiétant...
Un jardin étourdissant de merles et de lumière.
Les rogues et les fielleux ne vont pas tarder à dire que c'est trop tôt, que c'est pas normal, ma brave dame, on va le payer...
En attendant, moi, je profite.
Je croule sous le boulot, mais au soleil, ça change tout!
Et entre deux piles de dossiers...
...Je bois du thé et  je parle à mes fleurs.






















Photos Célestine

02 avril 2011

Belles

Elles nous donnent une sacrée leçon  de courage en se battant contre ces vilains nénuphars qui leur mangent le ventre ou la poitrine. Elles n'ont plus de cheveux, elles subissent les misères de traitements très lourds, le cœur au bord des lèvres,  et pourtant elles sourient, leur voix est douce et enjouée au téléphone.
Elles connaissent maintenant le prix exact de la vie. Elles ont le secret. Elles savent combien ce fil fragile peut se rompre à tout instant. Elles ne pestent plus contre rien. Elles apprécient chaque minute de l'existence, chaque victoire, chaque petit rien. Elles utilisent leur faiblesse comme une force pour se reconstruire de l'intérieur.
C'est ma collègue de travail, et c'est ma belle-sœur. 
C'est sûrement quelqu'un dans votre entourage aussi. Le cancer a allumé au fond d'elles une petite lumière vive qui les rend belles malgré les cernes et leur crâne à la Nathalie Portman.
Elles sont admirables.
Discuter avec elles aujourd'hui a effacé mes peurs et m'a rendue étrangement sereine.
J' avais envie de leur dire merci.















 Photo Internet